Chine Archives - Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives Le Master Intelligence Economique qui combine analyse économique, outils de veille, e-réputation, gestion de crise et big data via une formation sur deux ans. Wed, 17 Nov 2021 22:33:48 +0000 fr-FR hourly 1 La crise du groupe Evergrande en Chine : illustration de la nouvelle politique de « prospérité commune » de Pékin https://master-iesc-angers.com/la-crise-du-groupe-evergrande-en-chine-illustration-de-la-nouvelle-politique-de-prosperite-commune-de-pekin/ Wed, 17 Nov 2021 22:33:48 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3505 Le groupe immobilier Evergrande a été fondé en 1996 à Guangzhou (Canton) en plein boom immobilier chinois par Xu Jiayin, ancien ouvrier sidérurgiste. Sa cible est alors la classe moyenne du pays qui émerge à une vitesse stupéfiante suite au… Continuer la lecture

L’article La crise du groupe Evergrande en Chine : illustration de la nouvelle politique de « prospérité commune » de Pékin est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Le groupe immobilier Evergrande a été fondé en 1996 à Guangzhou (Canton) en plein boom immobilier chinois par Xu Jiayin, ancien ouvrier sidérurgiste. Sa cible est alors la classe moyenne du pays qui émerge à une vitesse stupéfiante suite au développement économique des dernières décennies. Au cours des années 2000, le groupe connaît une incroyable ascension et devient un acteur de premier ordre sur le marché de l’immobilier chinois, au point d’entrer à la bourse de Hong-Kong en 2009. Dans la foulée, les activités de la société se diversifient et Evergrande prend le contrôle du club de Super League chinoise de Guangzhou, rebaptisé alors Guangzhou Evergrande. L’entreprise se lance également dans les secteurs des produits laitiers, des céréales et du pétrole, puis tente de construire une voiture électrique, et finance cette myriade de projets et de dépenses par un recours massif à l’endettement. Cette pratique ne semble pourtant pas, dans un premier temps, être un frein au développement du groupe qui continue son expansion à un rythme soutenu. En 2017, le PDG du groupe Xu Jiayin devient même l’homme le plus riche d’Asie avec une fortune estimée à 43 milliards de dollars.

Mais depuis la fin de l’été, le deuxième plus grand promoteur immobilier chinois fait trembler l’économie du pays. Le géant criblé de dettes doit aujourd’hui faire face à la colère de millions d’acheteurs qui voient la construction de leurs logements toujours en suspens, mais aussi des investisseurs qui attendent toujours des retours sur leurs placements. Cependant, la situation très préoccupante du groupe n’est pas un fait nouveau, et de nombreux signaux semblaient montrer depuis presque deux ans que les fondations du conglomérat étaient déjà sensiblement fragilisées. En novembre 2018 arrivent par exemple les premiers avertissements de la banque centrale qui ajoute Evergrande à sa liste de conglomérats très endettés à surveiller, signalant qu’un effondrement potentiel pourrait entraîner des risques systémiques.

La deuxième moitié de l’année 2020 marque « le début de la fin » pour la firme désormais basée à Shenzhen. Au mois d’août, les autorités chinoises mettent en place le dispositif des « trois lignes rouges » qui vise à limiter l’endettement des promoteurs. Cette opération coup de poing du gouvernement vise à assainir le marché de l’immobilier et à dégonfler la bulle spéculative sur ce secteur. Elle s’inscrit dans une volonté plus globale du Parti communiste chinois de limiter l’endettement des acteurs économiques locaux, qu’ils soient publics ou privés, afin d’avoir un marché intérieur plus sain. Ce coup de vis général a d’ailleurs déjà eu raison de plusieurs entreprises publiques qui n’ont pas pu encaisser les conséquences de leurs erreurs stratégiques. Le secteur de l’immobilier est quant à lui un cas assez spécial. Il a en effet été pendant plusieurs décennies le théâtre d’une course effrénée et particulièrement dérégulée qui en a fait, avec les exportations, l’un des piliers de l’impressionnante croissance économique chinoise amorcée dans les années 1980 sous Deng Xiaoping, et qui l’amène à peser aujourd’hui près de 30% du PIB. Cette folie de l’immobilier a cependant donné naissance à un nombre conséquent de projets peu viables et de faillites et plus généralement à une situation qui semble désormais insoutenable. En effet, l’empire du milieu compte 3 milliards de mètres carrés invendus qui représentent une capacité de logement de 90 millions de personnes. Depuis 2002, les prix ont été multipliés par 6 et dans certaines grandes mégalopoles comme Shanghaï, Pékin ou Shenzhen, un logement peut coûter l’équivalent de trente voire quarante années de salaire moyen.

Pour Evergrande, qui rappelons-le se finance très majoritairement par endettement, ces nouvelles mesures ont logiquement constitué une nouvelle fragilisation de l’édifice. En août 2020, le groupe a annoncé qu’il risquait de ne pas pouvoir effectuer des paiements dus en janvier 2021, cela a provoqué dès le mois de septembre 2020 une chute de 15% des actions du conglomérat à la bourse de Hong Kong. Une partie des créanciers a alors accepté de renoncer à leurs paiements, évitant temporairement au groupe de régler une ardoise de l’ordre de 13 milliards de dollars. Mais ce répit ne fut que de courte durée car la santé financière du groupe n’a fait que se détériorer tout au long de l’année 2021. Tandis qu’en juin le cabinet de recherche Capital Economics estime qu’Evergrande dispose de 1,3 trillion de yuans (soit plus de 207 milliards de dollars) d’engagements de prévente, ce qui correspond à environ 1,4 million de logements qu’il s’était engagé à construire, l’entreprise annonce fin août qu’elle doit impérativement lever des fonds et vendre des actifs pour éviter un nouveau défaut de paiement. La société révèle en effet dans un document boursier que son passif est désormais chiffré à 305 milliards de dollars, soit tout de même 2% du PIB chinois, et que les risques de défaut de paiement des emprunts sont conséquents. Ces événements marquent alors un nouveau tournant et l’affaire Evergrande prend une toute nouvelle ampleur.

La médiatisation de l’affaire depuis septembre 2021

Alors que des manifestations publiques éclatent devant le siège du groupe à Shenzhen et que la pression médiatique autour de l’affaire ne cesse d’enfler, Evergrande se voit accorder fin septembre un délai supplémentaire de 30 jours pour payer un coupon de 83.5 millions de dollars qu’il n’avait pas pu honorer jusqu’alors. Si au terme de cette période cette dette ne serait pas remboursée, un défaut de paiement serait prononcé et les chances de voir le géant faire faillite n’en seraient que renforcées. Ce délai de grâce n’a néanmoins pas été une période d’accalmie.

Le 4 octobre, le groupe suspend sa cotation à la bourse de Hong Kong sans en expliquer les raisons alors que ses actions ont chuté de plus de 80% depuis le début de l’année et à peine huit jours plus tard, Evergrande manque une triple échéance de paiements à hauteur de 148 millions de dollars.

Une issue plus positive semblait cependant se dessiner avec des rumeurs faisant état de la vente de 50.1% d’une filiale de services immobiliers à une division du groupe Hopson Development Holdings pour 2.5 milliards de dollars, mais là encore le sort en a décidé autrement. Le 20 octobre le promoteur annonce en effet que les négociations ont été rompues suite à des désaccords sur le mode de paiement de l’opération. Le lendemain, le groupe retrouve la bourse de Hong Kong mais voit son titre s’effondrer immédiatement et baisser de plus de 12.5% à la clôture. Alors que son destin semblait scellé, Evergrande a finalement réussi à s’acquitter de sa dette de 83.5 millions de dollars à quelques jours seulement de l’échéance de son délai de trente jours et a même vu le cours de ses actions rebondir de 5% dans la foulée. Néanmoins, le conglomérat est loin d’être tiré d’affaire et s’il semble en capacité de rembourser in extremis des intérêts de l’ordre de quelques millions de dollars, le remboursement du principal, qui devrait chiffrer bien au-delà, sera sans doute une épreuve encore plus difficile à surmonter.

Un risque systémique ?

Si le défaut de paiement et la faillite du groupe semblent avoir été pour le moment évités, les déboires d’un groupe aussi vaste qu’Evergrande, qui gère 778 projets en cours dans 223 villes et génère plus de 3 millions d’emplois directs et indirects, soulèvent des inquiétudes quant à un risque systémique pour l’économie chinoise voire mondiale. À titre d’exemple, le marché des métaux, et notamment de l’acier, du cuivre et de l’aluminium, a subi de plein fouet les mésaventures du promoteur chinos. Les cours de ces matériaux indispensables à la construction ont en effet connu des variations significatives, à la hausse comme à la baisse, en fonction de l’évolution de la situation en Chine. De plus, celle-ci reste la deuxième économie du monde et un gigantesque marché pour de nombreux acteurs internationaux. Il semble inévitable que tous les pays qui y exportent pourraient ressentir un ralentissement, notamment les autres pays asiatiques, tandis que les pays occidentaux beaucoup moins dépendants des ventes en Chine seraient eux touchés dans une moindre mesure. Cependant, si l’on a entendu très tôt des comparaisons avec la crise de 2008, il semble que cet épisode ne sera pas un « Lehman Brothers » chinois. Bien que les deux compagnies aient des similitudes, le fait qu’Evergrande évolue sur un marché bien plus fermé et moins connecté au reste du monde limite les risques globaux. Cet événement ne constituera très probablement qu’un ralentissement, et non une crise.

En revanche, les autorités locales ont plusieurs fois rappelé qu’une faillite d’Evergrande constituerait un risque systémique à l’échelle chinoise qui, rappelons-le, dépend énormément du secteur de l’immobilier. Cela pourrait même, à une plus grande échelle, acter la fin du modèle de croissance financé par la dette mis en place sous Deng Xiaoping. Depuis 2008, la dette du secteur privé en Chine a doublé par rapport au PIB, passant de 112 % à 224 % en 2020. Dans n’importe quelle autre économie développée cette propension à autant se reposer sur de la dette privée aurait provoqué une grave crise financière, mais le fait que la Chine ait le contrôle sur la quasi-totalité des composantes essentielles son économie lui permet de mettre en place un tel système dans lequel jusqu’à peu, les banques pouvaient encore allègrement prêter à un acteur surendetté. Ce procédé a cependant des contre-coups et à participé à l’émergence d’un marché de l’immobilier trop longtemps resté à l’écart des régulations, dont les prix n’ont cessé de flamber et où désormais plusieurs millions de bâtiments restent inoccupés, en témoignent les villes fantômes qui fleurissent un peu partout sur le territoire. L’endettement massif d’Evergrande n’est pas un fait nouveau, mais la situation n’a réellement commencé à dégénérer que l’an dernier lorsque les autorités ont durci les règles pour contrer la bulle immobilière locale et éviter un effet domino sur les acteurs nationaux dépendant de ces grands groupes. À titre d’exemple, les activités du promoteur concernent 128 banques et 120 autres institutions non-bancaires qui redoutent toutes un défaut de paiement, sans compter les milliers de fournisseurs qui attendent d’être rémunérés et les millions de particuliers qui ne savent pas si le logement qu’ils ont acheté sur plan leur sera livré un jour.

Sur le secteur de l’immobilier les effets sont d’ailleurs déjà visibles. Les ventes de terrains à construire ralentissent, ce qui représente un vrai manque à gagner pour les collectivités locales, mais plus généralement, la situation du conglomérat a lancé une vague de froid sur les investissements immobiliers : pour la première fois depuis six ans, le prix des logements neufs a reculé d’environ 1%. S’il venait à se prolonger, ce ralentissement du secteur pourrait donc sonner la fin du rythme actuel de la croissance chinoise et devrait enclencher une baisse des richesses des ménages et donc de la consommation intérieure.

L’attitude très en retrait de Pékin

Ce qui semble toutefois le plus intéressant et surprenant est l’attitude presque effacée de Pékin qui n’a pas exprimé publiquement son intention de venir en aide au promoteur. Cette attitude est bien entendu volontaire et reflète la volonté de Xi Jinping de changer drastiquement son modèle de croissance et de mettre en place une « prospérité commune » qui devra réduire les inégalités qui bafouent les idéaux égalitaires du Parti communiste chinois.

Dès lors, que va faire le gouvernement du cas très encombrant qu’est Evergrande? Il semble probable que la politique des « trois lignes rouges » restera en vigueur mais que les autorités vont veiller à restructurer le conglomérat et à éviter de trop gros dégâts sur les entreprises et les ménages. Ce qui semble désormais clair c’est que  Pékin a l’intention de faire d’Evergrande, et sûrement d’autres sociétés très endettées un exemple. Cela signifiera sans doute de grosses pertes pour les actionnaires et les détenteurs d’obligations mais aussi une restructuration de la direction du groupe, voire même un éclatement et une revente de ses entités. Un autre enjeu pour le gouvernement concerne les dizaines de milliers de personnes qui ont déjà prépayé les 1.4 millions de logements d’une valeur de 200 milliards de dollars et qui ne sont pas encore achevés. Bien que la Banque centrale chinoise, la PBOC, ait injecté des milliards de dollars de liquidités pour éviter toute panique sur les marchés, pour l’heure, Pékin ne semble pas disposé à renflouer les caisses du promoteur, au contraire, les autorités ont même demandé à Xu Jiayin de puiser dans sa fortune pour payer les dettes encore dues par sa société. Même son de cloche du côté des investisseurs, l’objectif est de rendre ces derniers plus au fait des réalités et des dérives du milieu et les encourager à placer leur épargne sur des secteurs plus sains. Le gouvernement veut à la fois envoyer un signal fort sur le surendettement des entreprises et contrôler tout impact plus large sur son économie.

Si la Chine gère cette affaire avec adresse, elle aura prouvé sa capacité à réprimer les excès du capitalisme qu’elle souhaite désormais combattre avec son objectif de « prospérité commune ». Elle aura également purgé une partie structurante de ses excès de dette et aura l’opportunité de se concentrer davantage sur les industries qu’elle souhaite développer pour sa croissance future. Comme le résume Richard Vague, « La crise d’Evergrande peut faire partie de sa transition, bien que douloureuse, de ce que certains ont appelé sa stratégie “construire, construire, construire” à une stratégie “inventer, inventer, inventer” qui se concentre plutôt sur les industries du futur ».

La Chine a montré qu’elle était en mesure de gérer ce type de situation par le passé et, selon toute vraisemblance, elle saura également gérer Evergrande.

 Par Louis-Mael Jouanno, promotion 2021-2022 du M2 IESCI

Sources web

  • The Economic Times. (2021, 24 septembre). « The rise and demise of Chinese property firm Evergrande ». The Economic Times
  • Zhifan Liu. (2021, 21 septembre). « Le géant Evergrande au bord de la faillite, Pékin silencieux ». Libération
  • Simon Leplâtre. (2021, 4 octobre). « Xu Jiayin, le patron mégalo d’Evergrande qui fait trembler la planète finance ». La Matinale du Monde
  • Etienne Goetz. (2021, 23 septembre). « Les déboires du promoteur font tanguer les cours des métaux ». Les Echos
  • Marion Heilmann. (2021, 23 septembre). « L’affaire Evergrande en 7 questions ». Les Echos
  • Clare Jim. (2021, 24 septembre). « ENCADRÉ-Pourquoi Evergrande constitue un risque systémique potentiel ». Boursorama
  • Bastien Bouchaud. (2021, 27 septembre). « Comment Evergrande menace le miracle économique chinois ». Les Echos
  • The Economic Times. (2021, 24 septembre). « For Xi Jinping and China Evergrande, a delicate balancing act ». The Economic Times
  • Sophie Rolland. (2021, 27 septembre). « Trente jours de grâce pour Evergrande, trente jours d’incertitude pour les marchés ». Les Echos
  • William Gerlach. (2021, 28 septembre). « Opinion | De quoi Evergrande est-il le symbole ? ». Les Echos – Le Cercle
  • Nicolas Baverez. (2021, 4 octobre). « Baverez – Evergrande ou la fin des “ quarante glorieuses “ chinoises ». Le Point
  • Mark Leon Goldberg. (2021, 4 octobre). « Will China’s Evergrande Crisis Unleash a Global Economic Contagion? ». Undispatch
  • Tom Westbrook, Donny Kwok. (2021, 4 octobre). « Evergrande va céder 51% d’une de ses filiales pour 5 milliards de dollars, rapporte la presse ». Challenges
  • François Chimits. (2021, 6 octobre). « Chine : “ Le géant immobilier Evergrande est le symbole des limites d’un modèle économique dont Pékin veut s’extraire “ ». Le Monde
  • Stephen S. Roach. (2021, 7 octobre). « Evergrande : la Chine a bien d’autres démons ». Les Echos
  • Dominique Baillard. (2021, 14 septembre). « Chine: Evergrande va-t-il entraîner toute l’économie chinoise dans son naufrage? – Aujourd’hui l’économie ». rfi
  • Business Mayor. (2021, 15 octobre). « Xi Jinping’s Evergrande dilemma has repercussions far beyond China ». Business Mayor
  • Les Echos. (2021, 20 octobre). « Evergrande reprend ce jeudi sa cotation en Bourse ». Les Echos
  • Frederic Schaeffer. (2021, 21 octobre). « Evergrande se rapproche de la faillite ». Les Echos
  • (2021, 22 octobre). « Le promoteur immobilier chinois Evergrande évite de justesse un défaut de paiement ». France24
  • (2021, 4 octobre). « Le géant chinois Evergrande suspend ses opérations à la bourse de Hong Kong ». France24
  • Richard Vague. (2021, 28 septembre). « Will China’s Debt Bomb Explode? ». Democracy
  • Le Figaro. (2021, 27 octobre). « Pékin presse le patron d’Evergrande de régler l’ardoise ». Le Figaro

 

L’article La crise du groupe Evergrande en Chine : illustration de la nouvelle politique de « prospérité commune » de Pékin est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Les défis stratégiques des relations BRICS-Afrique pour les pays d’Afrique subsaharienne https://master-iesc-angers.com/les-defis-strategiques-des-relations-brics-afrique-pour-les-pays-dafrique-subsaharienne/ Mon, 14 Dec 2020 13:44:06 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3329 L’Afrique est présenté par des articles et des économistes comme un continent d’avenir. Face aux enjeux mondiaux de protection de l’environnement, de développement durable et inclusif, et de sécurité, la place de ce continent en perpétuel devenir est sujette à… Continuer la lecture

L’article Les défis stratégiques des relations BRICS-Afrique pour les pays d’Afrique subsaharienne est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
L’Afrique est présenté par des articles et des économistes comme un continent d’avenir. Face aux enjeux mondiaux de protection de l’environnement, de développement durable et inclusif, et de sécurité, la place de ce continent en perpétuel devenir est sujette à réflexion. La prophétie sur le brillant avenir de l’Afrique est mise en avant depuis tellement longtemps qu’elle en devient un mythe, bien que basé sur des indicateurs comme :

  • La poussée démographique qui prévoit une multiplication par 11 de la population africaine en un siècle, passant de 287 millions à 2,5 milliards d’habitants de 1950 à 2050 avec une population très jeune (plus de la moitié aura moins de 25 ans).
  • Les terres arables estimées à plus de la moitié des terres propices à l’agriculture dans le monde, et dont 80% restent à exploiter.
  • Les ressources minières non exploitées, estimées à 30% des ressources minières mondiales par le rapport 2020 de la Rand Merchant Bank sur l’investissement en Afrique, avec de faibles taux de main d’œuvre et une croissance rapide du secteur minier.

Les pays les plus côtés sont l’Afrique du Sud, première puissance minière du continent, le Nigéria premier producteur de pétrole brut en Afrique, le Botswana premier producteur mondial de diamant, la République démocratique du Congo surnommée scandale géologique tant son sol est riche en cobalt (60% de la disponibilité globale), la Namibie avec le diamant le cuivre et l’uranium, la Guinée couvre à elle seule 95% de la production de bauxite du continent, le Ghana producteur de bauxite de manganèse de diamant et de cacao, le Burkina-Faso dont la production annuelle d’or est passée de moins d’une tonne à 60 tonnes entre 2000 et 2020, le Cameroun producteur de bauxite de Nickel et de fer, et le Niger qui approvisionne le continent en uranium à hauteur de 44% et exporte 40% de sa production.

Ces indicateurs sont donc bien réels. Pourtant, la réalité montre aussi que le continent compte la plupart des pays en voie de développement, sous-développés et pauvres. Le Niger, le Burkina-Faso, la République Démocratique du Congo et la Guinée sont en tête de liste des pays les plus pauvres du monde. Se pose alors la question de la pertinence des indicateurs pour un continent en développement. Prenons l’exemple du World Happiness report, publié par l’ONU depuis 2012, qui classe 156 pays selon le degré de bonheur de leurs citoyens. Ce classement se base sur une enquête dont l’objectif est d’accorder plus d’importance au bonheur et au bien-être en déterminant comment réaliser et mesurer le développement social et économique. Les facteurs inclus l’environnement social, le degré d’urbanisation, le bien-être humain… ce qui explique le fait que l’Afrique manque au rendez-vous si l’on considère ses réalités. En effet, soixante années après la vague d’indépendance des pays africains dans les années 60, le bilan est lourd : Manque d’infrastructures sociales (hôpitaux, écoles), crise politique, corruption, inégalités, 41% de la population du continent est dans une situation de pauvreté extrême. Selon Guy GWETH, responsable du Doing business in Africa et président du centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE), il faudrait réactiver le conseil de tutelle de l’ONU pour encadrer l’Afrique. Il préconise, dans un entretien donné à Financial Afrik, de mettre l’Afrique sous la tutelle de l’ONU sur 30 ans pour fournir un cadre, des normes et un arbitre indépendant à la jeunesse africaine en effervescence.

Le contraste qu’il y a entre les capacités de production de matière première de ces pays et leurs capacités à créer et à redistribuer la richesse, montre un handicap stratégique. De plus, le renforcement des relations internationales entre l’Afrique et les pays émergent (BRICS) questionne la place et le rôle du continent dans l’ordre économique mondial actuel. Si depuis plusieurs années les pays d’Afrique de l’Est comme l’Ethiopie et le Rwanda font des pas de géants en termes de développement, la route est encore longue pour instaurer des partenariats gagnant-gagnant avec les pays émergents et les pays développés. Concrètement, quelle est la nature des relations liant l’Afrique aux pays émergents ? Comment le continent peut-il s’appuyer sur ses relations internationales et ses atouts pour construire un développement stable et constant, nécessaire à l’équilibre mondial ?

La diplomatie sino-Africaine

Les relations entre l’Afrique et la Chine (premier partenaire des pays africains, échanges commerciaux évalués à plus de 200 milliards de dollars américains), nouées depuis plus d’un demi-siècle par les démarches diplomatiques de Zhou Enlai, sont souvent perçues comme une autre ruée vers le continent. Elles sont basées sur les principes d’égalité, d’aide, de respect de souveraineté et de bénéfices mutuels. En se présentant comme un pays en voie de développement (aujourd’hui le plus grand pays en développement), la Chine a créé un climat de confiance et d’empathie avec ses partenaires, qu’elle choisit pour des relations constantes sur le long terme. Ces relations, autrefois concrétisées par des actions humanitaires puis culturelles avec la création d’une soixantaine d’instituts Confucius et la multiplication des bourses accordées à plus de 120.000 étudiants africains, ont évolué vers des fusions-acquisitions et des financements de projets. La construction d’infrastructures s’est ajoutée à la quête de matières premières. La diplomatie sino-Africaine met en avant la non-ingérence dans les politiques des états au profit d’échanges commerciaux solides, stratégie vivement critiquée par les Etats-Unis. Il faut noter qu’avant de retrouver leur autonomie sur la consommation du pétrole, les Etats-Unis importaient 3 fois plus de pétrole d’Afrique que la Chine.

Alors que les chiffres corroborant le principe d’aide de la Chine aux pays africains sont quasiment insaisissables, l’idée reçue selon laquelle la Chine investit massivement en Afrique est très répandue. Les fusions dans les secteurs énergétiques et miniers ne sont pas aussi conséquentes que les financements de projets, générateurs de dettes. Les investissements chinois sont loin derrières ceux des pays Européens (comme la France et le Royaume Uni) partageant avec l’Afrique un passé colonial. Les rapports de certains pays africains avec ces derniers se réduisent, tandis que la Chine, qui a souvent joué sur les relations géopolitiques internationales pour attirer ses alliés, accueille dans son équipe les pays à fort potentiel « mis à l’écart ». C’était déjà le cas avec l’Egypte en 1963 après les conflits découlant de la nationalisation du canal de Suez, avec le Mali et le Ghana qui avaient rejeté le projet du Général de Gaulle de création d’une communauté des Etats africains. L’approche Chinoise porte la marque d’une stratégie hautement pensée en phase avec sa volonté de souveraineté et ses objectifs de développement à l’horizon 2049 pour le centenaire de la révolution de 1949.

Les relations Russo-Africaines

L’union Soviétique est à l’origine de l’initiative d’indépendance des pays colonisés adoptée par les Nations Unies en 1960. Les relations russo-africaines, également de longue date, marquées par des relations diplomatiques depuis le moyen âge, se sont développées dans les années 1950 avec les programmes d’échanges formant des diplomates, des dirigeants et des experts. Ces relations se sont estompées avec la chute de l’union soviétique avant que les liens ne se resserrent en 2006 puis ne se renforcent avec les sommets des BRICS. La fin de la guerre froide a sonné le glas des inégalités entre Etats. Ayant une place très importante dans les BRICS par sa présence active à l’ONU, au FMI, à l’OMC et dans les alliances, la Russie occupe une position d’influence et mène une stratégie de capitalisation de ses avantages sur l’échiquier mondial notamment dans le secteur de l’énergie. Elle renforce ses relations avec l’Afrique depuis l’arrivée de l’Afrique du Sud en 2011 dans les BRICS. Au cours des 5 dernières années, le commerce entre la Russie et l’Afrique a doublé.

Le 23 Octobre 2019 s’est ouvert à Sotchi le premier sommet Russie-Afrique, dont la devise était « pour la paix, la sécurité et le développement » co-présidé par Vladimir Poutine et Abdel Fattah Al-Sissi, président de l’Egypte. Cet évènement inédit dans l’histoire de la Russie moderne a rassemblé 6000 participants et des représentants de 54 Etats Africains dont 45 chefs d’Etat. 92 accords, contrats et mémorandum d’accord ont été signés sur les exportations et le commerce extérieur, la coopération internationale, les hautes technologies, le transport et la logistique, l’extraction de ressources minérales et l’exploration pétrolière et gazière, les investissements et les activités bancaires pour une valeur de 1004 billions de RUB. Dans une interview publiée par l’agence de Presse Russe Tass à la veille du sommet, le président Russe a mis en avant la proximité historique avec le continent et ses pratiques sans exigence politique avant de dresser la liste des pays concurrents désirant nouer des accords avec l’Afrique. Il a cité l’Europe, les Etats-Unis, la Chine, la Turquie, les pays du Golfe, la Corée, Israël, l’Inde, le Brésil. Ce dernier adopte la même stratégie que la Chine, pour nouer des relations économiques et stratégiques avec le continent, en évoquant un passé commun avec les pays africains. Tandis que l’Inde, comme la Russie, évoque les relations de longues dates avec les pays d’Afrique de l’Est à l’instar de la Tanzanie, du Kenya et de l’Ouganda, et les pays d’Afrique de l’Ouest.

Les pays émergents esquissent leur avenir avec l’Afrique à coup de stratégies sans s’abstenir de lui rappeler son passé. Cette approche stratégique de soft power (avec la collaboration de la société civile, des médias et des entreprises) et de diplomatie économique semble porter ses fruits auprès des dirigeants africains à en croire les conclusions d’accords à foison. Si le président Russe a parlé de concurrents c’est parce qu’il existe effectivement un marché. Mais quelles sont les stratégies des pays africains sur ce marché ? les atouts ambivalents que sont la jeunesse de la population et les ressources naturelles ne sont pas exploités de façon à sortir ces pays de la pauvreté.

L’Afrique n’est pas un pays

Pour bénéficier d’un partenariat gagnant-gagnant il est nécessaire d’avoir une stratégie claire. L’une des raisons pour lesquelles le continent peine à mettre en place une stratégie qui lui permettra de maitriser ses interactions avec le reste du monde est que l’Afrique n’est pas un pays. Ces 54 pays n’ont pas les mêmes avantages compétitifs. Ils se différencient également par leur culture, leur histoire et leur langue. Avant d’intégrer la stratégie d’une union, chaque pays doit poser les bases de sa propre stratégie par rapport à ses objectifs et ses besoins. Certains pays comme le Ghana et la Côte d’Ivoire sont de bons élèves. Ces deux pays de l’Afrique de l’Ouest, classés au top 20 des marchés ayant le plus grand potentiel de croissance future du commerce, se sont mis en commun face aux industriels depuis 2019 sur le marché du Cacao.

Ayant compris que le tout est supérieur à la somme des parties, ces pays, produisant à deux 70% de la production mondiale de cacao, avaient réussir à obtenir de leurs acheteurs une prime de 400 dollars/tonnes à partir de la campagne d’octobre 2020. En septembre dernier, la Côte d’Ivoire a démarré la construction de deux usines de transformation de cacao à Abidjan (la capitale) et à San Pedro (port cacaoyer) dans l’optique de porter la transformation de fève de cacao sur le territoire de 500.000 à 1 millions de tonnes. Ce projet est soutenu par un prêt chinois de 216 milliards de Francs CFA (plus de 300 millions d’euros). En contrepartie la Côte d’Ivoire devra destiner 40% de sa production à des usines chinoises. La création d’emplois que génère ces infrastructures cadre avec d’une part, les objectifs de la Chine de passer un cap de sa stratégie manufacturière créatrice de main d’œuvres en tenant compte de la dynamique démographique de l’Afrique afin d’éviter une poussée migratoire, et d’autre part avec l’objectif Ivoirien de garantir des revenus à la population.

Le plus grand défi commun des pays africains est la réduction de la pauvreté. Pour cela il faut non seulement lier les échanges internationaux aux besoins d’infrastructures et de développement, mais aussi à une prise de conscience collective. Des rapprochements privé-publique-para publique aux niveaux nationaux sont nécessaires, ainsi qu’une intégration régionale et des « batailles » en front commun. Au-delà de créer des emplois, les pays devraient soutenir les PME, faciliter l’accès au capital aux jeunes, débiteurs des dettes générées par les emprunts consentis auprès des pays émergents, qui souhaitent entreprendre et innover, promouvoir les capacités de production, lutter contre les inégalités et la corruption, investir dans l’éducation, et le plus important fédérer les populations autour des états et de leurs institutions. Il faudrait mettre en place des politiques publiques afin d’aboutir à un développement inclusif. Les gouvernements n’ont pas à porter tout seul la responsabilité du développement. Aussi il faudrait instaurer des climats de confiance interne dans chaque pays, gage nécessaire à la culture de la résilience chez les peuples.

L’Afrique a la capacité de faire face à ses défis. Les pays ont leurs destins en main et se doivent d’avoir des stratégies compétitives claires sur la base de leurs histoires et de leurs cultures, en mettant à contribution leurs experts ayant bénéficié de formations de qualité dans des domaines variés, dans le cadre des programmes d’échanges. Il est nécessaire de reconnaitre et de valoriser le patrimoine culturel pour se distinguer. Mettre en place des indicateurs d’évaluation compatibles avec les réalités des pays. Enfin, les pays africains doivent brasser large pour pouvoir atteindre leurs objectifs en même temps que les objectifs mondiaux de protection de l’environnement. Il n’est pas question de rattraper un retard mais de poser de bonnes bases pour se réinventer.

Par Colette Armandine AHAMA, promotion 2020-2021 du M2 IESCI

Bibliographie et sources

Arkhangelskaya, Alexandra. « Le retour de Moscou en Afrique subsaharienne ? Entre héritage soviétique, multilatéralisme et activisme politique ». Dans Afrique contemporaine 2013/4 (n° 248), pages 61 à 74.

Chaponnière, Jean-Raphaël. « Un demi-siècle de relations Chine-Afrique Évolution des analyses ». Dans Afrique contemporaine 2008/4 (n° 228), pages 35 à 48.

https://fr.statista.com/statistiques/917055/pays-les-plus-pauvres-monde/

https://worldhappiness.report/

https://summitafrica.ru/fr/

https://www.tunisienumerique.com/interview-de-vladimir-poutine-a-loccasion-du-sommet-russie-afrique/

https://www.sc.com/en/media/press-release/our-new-trade20-index-reveals-the-rising-stars-of-global-trade/

Pour aller plus loin

https://www.diploweb.com/La-Chine-et-ses-objectifs-geopolitiques-a-l-aube-de-2049.html

https://ressources-magazine.com/actus/mines-ou-investir-en-2020%E2%80%89/

https://www.rmb.co.za/landing/where-to-invest-in-africa

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/23/la-cote-d-ivoire-lance-la-construction-de-deux-nouvelles-usines-de-transformation-du-cacao_6053261_3212.html

https://www.financialafrik.com/2020/09/16/guy-gweth-il-faut-reactiver-le-conseil-de-tutelle-de-lonu-pour-encadrer-lafrique/

Sigles et Définitions

BRICS : sigle en Anglais désignant le rapprochement des 5 pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud)

ONU : Organisation des Nations Unies

L’article Les défis stratégiques des relations BRICS-Afrique pour les pays d’Afrique subsaharienne est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
La stratégie de Total pour la Polar Silk Road https://master-iesc-angers.com/la-strategie-de-total-pour-la-polar-silk-road/ Sun, 06 Dec 2020 21:16:30 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3315 En septembre 2013, lors de sa visite au Kazakhstan, le président chinois Xi Jinping annonça la renaissance de « la route de la soie ». Il s’agit d’un titanesque projet de construction d’infrastructures reliant l’Asie, l’Europe et l’Afrique à tous les continents. … Continuer la lecture

L’article La stratégie de Total pour la Polar Silk Road est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>

En septembre 2013, lors de sa visite au Kazakhstan, le président chinois Xi Jinping annonça la renaissance de « la route de la soie ». Il s’agit d’un titanesque projet de construction d’infrastructures reliant l’Asie, l’Europe et l’Afrique à tous les continents.  Ce projet touche absolument tous les secteurs.

Quand on évoque « la route de la soie », on pense à des infrastructures routières tels que des axes d’autoroutes, des voies maritimes, des voies ferrées, des ponts ou encore des aéroports. Mais cette nouvelle « route de la soie » est bien plus que ça. Ce nouveau projet intègre aussi le numérique, les zones industrielles, les infrastructures, des zones portuaires, ainsi que la construction de gazoducs, oléoducs, réseaux de fibres optiques et la production des énergies propres.

Cette nouvelle route de la soie est bien plus qu’une route. Elle est rebaptisée « One Belt, one Road Initiative », soit « Belt and Road Initiative-BRI ». Et comme son nom l’indique, son ambition est bien de faire un cercle tout autour de la terre.

Derrière la BRI se cachent donc les ambitions chinoises. Par le biais de la présence économique, de l’investissement, de la construction ou encore de l’extraction des ressources naturelles, la Chine crée une nouvelle zone d’influence et transforme l’Asie en une entité géante interconnectée et composée de 60 pays. A date, on dénombre 1 647 projets et 21 initiatives sous le sigle BRI (source : Reconnecting Asia), et le nombre de projets pourrait atteindre 7 000 d’ici 2050. Les montants investis se comptent en trillions. On parlerait de 900 à 4 000 milliards de dollars (selon : Deloitte). Avec de tels investissements, la Chine pourrait avant la fin du XXIe siècle, créer une super-région asiatique qui pourrait largement dépasser l’Union européenne en termes d’étendue, de dimensions et de potentiel économique. On estime déjà à ce que, dans dix ans, le volume du commerce dans le cadre du projet BRI atteigne 2 200 milliards de dollars (vs l’UE avec un niveau de 3 100 milliards de dollars) (source : The Conversation).

La BRI de ce fait pourra permettre à la Chine d’exploiter toutes les vastes ressources naturelles de l’Asie intérieure et de profiter des grandes régions énergétiques autour de la mer Caspienne et du golfe Persique. Ce qu’il faut retenir, c’est que la BRI contient un large volet sur l’énergie.

En effet, la BRI est un élément clé dans la stratégie énergétique de la Chine.

Les enjeux de la transition énergétique chinoise et l’autre route de la soie

L’étonnant paradoxe de la Chine est qu’elle est à la fois le plus gros pollueur de la planète et le premier pays producteur d’énergies renouvelables.

Pour resituer un peu le contexte, la Chine est sans doute le pays qui a connu les mutations les plus extraordinaires depuis le début des années 80 (et plus précisément depuis l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping en 1978). Si l’ère maoïste symbolisait une économie communiste fermée sur elle-même et en panne, le pays s’est ouvert, à l’arrivée de Deng Xiaoping, à la mondialisation. En moins de 30 ans, la Chine est devenue la deuxième puissance économique mondiale, juste derrière les États-Unis et devant le Japon (en 2010, la Chine affichait un PIB 6 087 milliards de UDS, contre 5 700 milliards de UDS pour le Japon et 14 990 milliards de USD pour les États-Unis). Si elle est devenue le premier marché automobile, et est connue comme « l’usine du monde », la Chine est bien plus que ça. Elle a aussi rattrapé son retard dans les secteurs à haute valeur technologique comme l’IA, où elle affiche clairement son intention de devenir le leader mondial.

Pour atteindre cet objectif et garder sa croissance économique, la Chine aura besoin de quantités massives d’énergie.

Sa consommation a donc triplé entre 1990 et 2015, passant de 650 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) à 1 900 Mtep (à titre de comparaison, la France consomme 162 Mtep). En 2018, la Chine est le plus gros consommateur d’énergie avec 23,6 % de la consommation d’énergie primaire mondiale (source : Statista).
Ce grand bond économique chinois s’est appuyé sur le charbon, une source énergétique dont le pays dispose en grandes quantités. La Chine est non seulement le premier producteur mondial, mais aussi le premier importateur. La part du charbon dans le mix énergétique primaire était de 62 % en 2017 (contre 74 % au milieu des années 2000). Il assure 65 % de la production de l’électricité (contre 1,8 % en France et 30,1 % aux États-Unis en 2017).

Or, dès 2013, la Chine est confrontée à la question environnementale.

Le gouvernement a dû réagir face à « l’airpocalypse” des mégalopoles du nord du pays. Pékin avait été sévèrement touchée en automne 2013. Cet épais brouillard polluant a plongé toutes les mégalopoles du nord du pays dans le brouillard, obligeant la cessation quasiment de toutes activités pour 11 millions d’habitants. Le gouvernement a dû très rapidement prendre des mesures d’urgence (système de circulation automobile alternée, travaux de construction arrêtés, écoles fermées, etc…). Si la qualité de l’air ne s’améliorera pas de manière visible, l’environnement quant à lui est officiellement reconnu depuis comme un problème majeur.

De ce fait, dans une perspective de développement énergétique durable, si la Chine doit réduire sa consommation de produits pétroliers, ça ne peut pas être le cas pour le gaz naturel. En effet, Pékin doit réduire sa consommation de charbon, et le gaz naturel aide à faire reculer massivement les usages du charbon minéral dans les usages thermiques des industries et des ménages urbains.

Or la Chine n’est pas un grand pays producteur d’hydrocarbures et doit importer l’essentiel de sa consommation. D’après l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie), les importations de GNL (Gaz Naturel Liquéfié) pourraient être équivalentes de ceux de l’Union européenne d’ici 2040. Cette situation de dépendance a donc une forte influence sur la géopolitique.

Par la BRI, la Chine peut renforcer sa flotte militaire et installer de nombreuses bases dans le monde. Ses investissements dans les ports du monde vont permettre de protéger les routes maritimes de son approvisionnement, et en même temps, de favoriser les débouchés de ses produits. La BRI permettra aussi d’accroitre ses approvisionnements de gaz avec l’Asie centrale et la Russie et de diversifier son approvisionnement.

La PSR (Polar Silk Road) ou l’autre route de la soie, nouvelle composante à part entière de la BRI, devient alors un élément majeur dans la stratégie énergétique de la Chine.

En effet, la rivalité entre les puissances concerne tout d’abord les hydrocarbures. Si les réserves mondiales de pétrole et de gaz s’épuisent, les réserves de l’Arctique sont estimées à près de 90 milliards de barils de pétrole, soit 15 % des réserves mondiales, et à 47 milliards de mètres cubes de gaz, soit 30 % du volume mondial total. Aujourd’hui, ces ressources restent difficiles à exploiter, mais, à terme, quand les ressources non conventionnelles seront épuisées, l’exploitation de l’Arctique deviendra un enjeu majeur.

Dès l’annonce de la BRI en 2013, il ne faisait guère de doute qu’à mesure que l’Arctique commençait à subir le changement climatique et l’érosion des glaces, le Grand Nord serait ajouté, aux côtés de l’Afrique, l’Europe et l’Eurasie, en tant qu’élément clé du réseau de routes commerciales et de partenariats économiques renforcés que la Chine cherche à développer.

L’enjeu de cette nouvelle voie maritime, le long des côtes polaires devenues de plus en plus navigables grâce au réchauffement climatique et à la fonte des glaces, est de pouvoir réduire de 40 % le trajet entre Rotterdam et Shanghai, et de concurrencer la voie surchargée du canal de Suez.

De ce fait, bien qu’elle n’ait aucune frontière avec l’Arctique, dès 2013, la Chine a réussi à se faire attribuer le statut d’observateur officiel au Conseil de l’Arctique, l’institution principale de cette région, fondée au lendemain de la Guerre froide et qui regroupe huit États : le Canada, le Danemark, les États-Unis, l’Islande, la Norvège et la Russie, la Finlande et la Suède.

En juin 2017, le document, intitulé “Vision pour la coopération maritime dans le cadre de l’initiative “Belt and Road”, a noté trois “passages économiques bleus” spécifiques essentiels pour le futur commerce maritime chinois BRI : la route Océan Indien-Méditerranée, de la route Océanie-Pacifique Sud et de l’Océan Arctique.

La Russie a été de loin le principal bénéficiaire des politiques de PSR, en raison de sa géographie, puisque la route maritime arctique la plus courte entre la Chine et l’Europe se trouve au nord de la Sibérie, et de divers types de coopération économico-politique. L’Arctique peut donc devenir un nœud majeur de la coopération sino-russe.

La plupart des accords économiques relatifs au PSR entre la Chine et la Russie ont été conclus dans le secteur de l’énergie, le projet GNL de Yamal, supervisé par la société russe Novatek (НОВАТЭК), en Sibérie occidentale étant le fleuron de cette coopération. La China National Petroleum Corp. (CNPC) détient une participation de 20% dans le projet, avec l’acquisition par le Fonds chinois de la route de la soie.

Dès mars 2011, Total s’engage en Arctique en coopérant avec Novatek (numéro deux du gaz russe). Et avec une participation de 20%, Total devient le partenaire de référence du projet Yamal LNG, et par là un acteur majeur du projet énergétique chinois.

Total dans l’enjeu énergétique chinois

Si l’histoire de Total en Chine commence dans les années 80 dès l’ouverture du marché chinois, la naissance de Total elle, date des années 20.

Groupe pétrolier Total a été fondé en mars 1924 par René Perrin sous la présidence d’Ernest Mercier. Elle est née sous le nom “Compagnie française des pétroles (CFP)”, le nom Total n’est apparu qu’en 1953. A l’origine, c’était une société mixte associant des capitaux d’État et des capitaux privés.

Ses activités couvrent l’ensemble de la chaîne de production, de l’extraction du pétrole brut et du gaz naturel à la distribution en passant par le raffinage.

Avec plusieurs fusions-acquisitions successives (Elf, Pétrofina) et sa privatisation en 1991, Total est devenu un groupe d’envergure internationale. Elle fait partie des six plus grands groupes pétroliers mondiaux ou “super majors”, aux côtés d’Exxon Mobil, Chevron, Royal Dutch Shell, ConocoPhillips ou BP.

Son aventure chinoise commençant dès les années 80, Total est donc présent en Chine depuis près de 40 ans. Le groupe a été la première société internationale d’énergie à s’implanter dans le secteur de l’exploration et du raffinage du pétrole et du gaz offshore en Chine. Total compte aujourd’hui 3 788 employés en Chine et est présent sur toute la chaîne de valeur de l’industrie énergétique chinoise.

Malgré tout, Total n’a pour autant pas « réussi » à pénétrer le marché chinois

L’Etat chinois contrôle ses marchés stratégiques, et particulièrement celui de l’énergie. Dans le marché du lubrifiant, les étrangers n’assurent que 15 % des ventes. Dans celui de la production de pétrole et de gaz, ils en assurent à peine 1,5 % et ne possèdent pas plus de 1 % des stations-service. A titre comparatif, Total compte 3 550 stations-service sur le marché français pour 310 stations-service sur le marché chinois.

Total entend donc pénétrer le marché chinois. L’environnement devenant une priorité nationale et exacerbé par « l’Airpocalypse » dès 2013, la Chine est devenue très active dans sa mutation énergétique. Elle devient en 2016 le premier producteur mondial d’énergie renouvelable (selon l’AIE). La France est très présente sur ce sujet avec notamment la création en 2018 de l’année franco-chinoise de l’environnement et Total veut participer à la mutation chinoise.

1er importateur mondial d’énergie, la Chine importe du pétrole et du gaz en provenance d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie du Sud-Est. 80 % de ces ressources passent par le détroit de Malacca. Ce taux illustre sa dépendance envers le détroit. Le risque persistant de piraterie dans la région, l’instabilité politique et les fréquents incidents terroristes mettent en péril la sécurité du transport du pétrole et du gaz chinois. Avec la mise en œuvre des Nouvelles Routes de la soie, la Chine accélérera non seulement son ouverture vers l’Ouest, mais améliorera aussi sa sécurité énergétique.

La Russie devient un partenaire stratégique pour Pékin et la participation dans la PSR et le choix sino-russe de Total n’est donc pas neutre.

Dès 2016, Total est très fortement appuyé par le gouvernement français dans le projet Arctic LNG (ou Yamal LNG 2, suite au projet Yamal LNG de 2011). Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, et son homologue russe, Alexeï Oulioukaïev, avaient à l’époque évoqué la possibilité d’inclure les banques françaises pour participer au financement du projet Arctic LNG de gaz naturel liquéfié.

Ce projet d’un peu plus de 21 milliards de dollars (environ 17,6 milliards d’euros) est l’un des plus grands projets de gaz naturel liquéfié (GNL) au monde.

Arctic LNG est porté par le groupe russe Novatek, Total et … des groupes chinois dont CNPC (China National Petroleum Corporation). L’entreprise française participe au projet à hauteur de 21 %. L’idée est de reproduire ce que les deux partenaires ont déjà accompli dans le Grand Nord russe, sur le site voisin de Yamal : bâtir une immense usine de liquéfaction qui permette d’exporter du gaz naturel vers l’Europe et l’Asie. Après extraction, ce gaz est refroidi sur place à – 163 °C et transporté par bateau à travers la PSR.

Cette méga-usine de gaz naturel liquéfié à Yamal est l’un des cœurs de cette nouvelle route. Arctic LNG a été lancée en décembre 2017 et le démarrage est attendu pour 2023. Les méthaniers passeront par la nouvelle PSR. D’après les estimations des spécialistes, lors des mois sans glace, le fret maritime vers l’est, en empruntant la PSR de l’Europe vers la Chine serait 40 % plus rapide que celui qui passe par le canal de Suez, ce qui permet de réduire de plusieurs centaines de milliers de dollars les coûts en carburant et de diminuer potentiellement les émissions de dioxyde de carbone de 52 %. Cette route est environ 10 à 15 jours plus rapide que la route traditionnelle qui passe par le canal de Suez. En fonction de la météo et de la période, la route est navigable sans navire brise-glace pendant une durée allant de 2 à 4 mois (source : Courrier International).

Le secteur parapétrolier hexagonal réalise plus de 90 % de son chiffre d’affaires à l’export ; dans le même temps, la Chine doit importer l’essentiel de sa consommation. Car la Chine a un taux de dépendance record en matière de pétrole qui a atteint 70,5% en 2018 (source : encyclopédie énergie); le pays est devenu le plus grand importateur de pétrole du monde. Et même si le gaz ne représente qu’un peu plus de 5 % de la consommation totale d’énergie primaire du pays, les importations ont fait un bond de 33 % en 2017. Le gaz étant nécessaire à sa transition énergétique, la Chine devrait devenir dans les prochaines années un acteur décisif sur le marché mondial du GNL.

Total est donc prêt et les dés sont jetés. Les enjeux sont énormes. Total est la seule référence sur le titanesque projet Arctic LNG. Ses méthaniers sont prêts à emprunter la PSR qui serait 40% plus rapide que le passage par le canal de Suez pour desservir les axes Europe, Amérique et Asie.

La volonté d’une économie chinoise plus verte, et surtout le choix de la PSR et de l’Arctique, pourraient être la clé pour Total pour pénétrer le marché de l’énergie chinois.

Par Thao Noet, promotion 2020-2021 du M2 IESCI

Sources

Jean-François Huchet « La crise environnementale en Chine », 2016

François Roche, La danse de l’ours et du dragon, édition François Bourin 2018

Total :  https://www.total.com

Novatek : http://www.novatek.ru/en/

CNPC :  https://www.cnpc.com.cn/en/

Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_route_de_la_soie/

The Conversation

https://theconversation.com/la-nouvelle-route-de-la-soie-une-strategie-dinfluence-mondiale-de-la-chine-75084

https://theconversation.com/la-chine-a-la-conquete-des-poles-142342

Reconnecting Asia

https://reconnectingasia.csis.org/search/?q=nomber+of+projects

Courrier International

https://www.courrierinternational.com/article/geopolitique-la-russie-reve-dune-route-polaire-de-la-soie

Les Échos

https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/gnl-total-prend-10-dans-le-nouveau-projet-du-russe-novatek-995829

https://www.lesechos.fr/monde/europe/la-voie-polaire-la-route-de-la-soie-russe-1025873

Le Figaro

https://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/les-nouvelles-routes-de-la-soie-le-projet-au-service-de-l-hegemonie-chinoise-20190326

All news

https://www.allnews.ch/content/points-de-vue/la-nouvelle-route-de-la-soie-un-rêve-hors-de-prix

Planète énergies

https://www.planete-energies.com/fr/medias/decryptages/chine-les-grands-equilibres-energetiques

Encyclopédie énergie

https://www.encyclopedie-energie.org/energie-chine-xi-jinping/

French China Org

http://french.china.org.cn/china/txt/2016-10/10/content_39457488.htm

In Finance

https://www.infinance.fr/articles/entreprise/societe-cotee-en-bourse/article-total-presentation-et-histoire-408.htm#histoire-du-groupe

Encyclopédie énergie

https://www.encyclopedie-energie.org/energie-chine-xi-jinping/

Usine nouvelle

https://www.usinenouvelle.com/article/total-se-place-dans-la-transition-energetique-chinoise.N1009684

Cercle finance.com

https://www.tradingsat.com/total-FR0000120271/actualites/total-total-accord-pour-une-coentreprise-en-chine-884367.html

L’antenne

https://www.lantenne.com/La-Chine-veut-une-route-de-la-soie-polaire-dans-l-Arctique_a41089.html

L’EnerGEEK :

https://lenergeek.com/2017/03/22/chine-pekin-gaz-naturel-production-delectricite/

https://lenergeek.com/2019/05/16/transition-energetique-gaz/

L’article La stratégie de Total pour la Polar Silk Road est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Belt and Road Initiative : Focus sur le cas Decathlon https://master-iesc-angers.com/belt-and-road-initiative-focus-sur-le-cas-decathlon/ Wed, 18 Nov 2020 12:14:55 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3267 2013 ou la renaissance de la route de la soie La mythique route de la soie n’est pas un nouveau concept. Son histoire remonte dès le début de notre ère. Dès -138 av. JC les Chinois commençaient à voyager hors… Continuer la lecture

L’article Belt and Road Initiative : Focus sur le cas Decathlon est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
2013 ou la renaissance de la route de la soie

La mythique route de la soie n’est pas un nouveau concept. Son histoire remonte dès le début de notre ère. Dès -138 av. JC les Chinois commençaient à voyager hors de leurs frontières pour créer un réseau d’itinéraires de 7 000 km reliant la Chine à Antioche et à l’ensemble du monde méditerranéen. Ces routes permettaient de faire circuler non seulement la fameuse soie, mais aussi d’autres marchandises précieuses ainsi que des innovations, idées et savoir-faire. Cette infrastructure crée ainsi des réseaux économiques, commerciaux et diplomatiques.

Si cette route représentait l’une des artères terrestres les plus influentes de l’antiquité jusqu’au moyen âge, son déclin s’achève au XVè siècle avec l’affirmation de la puissance européenne maritime des empires portugais, hollandais et anglais.

Après plusieurs siècles de transparence sur la scène internationale, la Chine renait au début du XXIè siècle et propose la reconstruction de la route de la soie.

Le président chinois Xi Jinping lors de sa visite au Kazakhstan en septembre 2013 annonça un projet ambitieux : la renaissance de la route de la soie, un titanesque projet de construction d’infrastructures reliant l’Asie, l’Europe et l’Afrique à tous les continents.  Ce projet d’axes se fera non seulement par des autoroutes, mais aussi par voies maritimes, voies ferrées, et touchera aussi le secteur aérien, numérique, touristique, ponts, zones industrielles, infrastructures, zones portuaires, gazoducs, oléoducs, réseaux de fibres optiques, énergies propres production électricité…

Cette renaissance de la route de la soie est rebaptisée « One Belt, one Road Initiative ».

A date, elle représente 62 % de la population mondiale et 31 % du PIB mondial.

100 pays sont associés et partenaires.

La France reste très hésitante

Jusqu’à présent, à l’exception de la Grèce et de l’Italie, l’Europe occidentale s’est tenue à distance de l’Initiative.

Cette situation pourrait changer à mesure que les succès de la BRI se font de plus en concrets. Les autres grands pays européens – le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Allemagne et la France en tête – pourraient bien « monter à bord ».

Concernant le cas français, dès juin 2015, Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères et du développement international, lors de son discours à Rouen pour l’ouverture du forum Chine-Normandie le 12 juin 2015, avait déclaré : « Nous accueillons favorablement l’initiative des Nouvelles routes de la soie. »

Si l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence de la République en mai 2017, n’a pas marqué de changement dans l’approche, la position de la France face à la BRI reste très prudente, voir critique.  Lors de son discours du 27 août, le Président français a explicitement qualifié le projet chinois de « vision de la mondialisation » à caractère « hégémonique ».

La France n’affiche pas de position clairement définie. Si certains comme l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin lors de son discours pour le COFACE du 24 janvier 2018 encouragent les alliances franco- chinoise, certains représentants français (Bruno Le Maire, Buon Tan ou encore Laëtitia Saint-Paul) restent très réservés face au projet chinois, et ceci, malgré la position commerciale de la France avec la Chine.

A date, la France reste le deuxième fournisseur européen de la Chine derrière l’Allemagne. C’est aussi le premier fournisseur de boissons en Chine (avec 1/3 de parts de marché). La moitié des importations de Pékin est constituée de produits manufacturés venant de l’Hexagone. De même, une part des exportations françaises liée à l’aéronautique compte pour un tiers des exportations vers la Chine.

La France exporte aussi ses activités touristiques, ses vignobles, ses vins, sa mode, ses parfums, son habillement, ses chaussures haut de gamme, ses produits de beauté.

D’après le CEBR (Centre for Economics and Business Research), la France serait en 23e position des bénéficiaires du projet avec un gain potentiel de 54 Mds$ par an d’ici 2040.

Le choix stratégique de la route de la soie de décathlon en chine

Une étude de l’Ifri (Institut Française des Relations Internationales) réalisée en octobre 2018 montre que les entreprises françaises ont des approches diverses en fonction de leur taille, de leur secteur d’activité et de leur présence en Chine.

Si les grandes entreprises voient dans la BRI Initiative une opportunité d’affaires (favoriser le développement des échanges avec les pays voisins de la Chine, croissance des flux, opportunités d’accéder à des marchés difficiles d’accès pour des raisons économiques ou politiques tels que l’Iran, ou encore « diffusion de l’innovation »), les PME françaises ne sont pas encore à ce niveau de réflexion et voient les « Nouvelles routes de la soie » plutôt comme un concept à la mode.

Décathlon est une des sociétés qui a pris part au projet.

Décathlon en chine

Le premier magasin Décathlon, fondé par Michel Leclerq est né le 26 juillet 1976 dans la zone commerciale d’Englos, près de Lille.

Presque que vingt ans après, en 1993, Décathlon passe le cap des 100 magasins et des 5 000 collaborateurs.

Dès 1999, Décathlon poursuit son internationalisation et rachète la chaîne de magasins MVP Sports autour de la ville de Boston pour s’implanter aux États-Unis.

En 2001, Décathlon dépasse les 300 magasins. Dès 2003, Décathlon se lance dans l’aventure chinoise avec l’ouverture d’un magasin à Shanghai.

En 2018, Décathlon est présent dans 57 pays et 1 647 magasins dans le monde pour un CA de 12,4 milliards d’euros.

Même si l’entreprise française est largement implantée à l’international, la Chine reste un acteur majeur son commerce mondial.

Décathlon rassemble une équipe de 17 000 collaborateurs en Chine, dont 1 100 dans la filière production, 1 500 en logistique et 14 400 dans les services et magasins. La Chine totalise 243 points de vente à ce jour. Elle compte en effet parmi les quarante-neuf pays de production et représente le 1er bassin de production en Asie (devant le Vietnam, le Bangladesh et l’Inde) avec 4 usines en propre, environ 500 fournisseurs et 4 parcs logistiques.

Dès 2016 Décathlon s’inscrit dans la démarche du projet « des nouvelles routes de la soie ».

Décathlon doit en effet achalander ses 1 647 magasins dans le monde avec une majorité de produits à ses marques dont 48 % proviennent de Chine. Il s’agit d’un trafic  pouvant atteindre doit 800 containers par mois. Par bateau de Shanghai à Rotterdam ce temps de transit pouvait atteindre 41 jours.

A partir de 2017, grâce aux projets d’infrastructures des rails sur les 7 pays traversés, le transfert par voie ferrée de bout en bout soit 10 300 km de Wuhan à Lille devient possible.

Décathlon bouscule ainsi le monde de la logistique en réussissant à faire venir son premier train “block” (chargé des mêmes conteneurs du départ à l’arrivée). Le temps de transit se réduit à 26 jours. En 2018 Décathlon parvient à réduire le temps de transit à 21 jours en montant son premier train bleu avec 40 containers 100 % Décathlon. L’enseigne gagne encore 3 à 4 jours minimum pour sa mise en rayon dans ses points de ventes.

Dans son plan à 5 ans, le gouvernement chinois lui promet un temps de parcours dès 2021 à 5 jours!

L’impact stratégique pour Décathlon est énorme, et se traduit à la fois non seulement en termes de Supply Chain mais aussi en matière de réactivité produit et en temps de développement.

En effet, on estime le temps moyen de fabrication pour un lot de produits comme des chaussures à 15 jours. L’acheminement par bateaux par le cap est de 41 jours, soit un temps minimum depuis la commande jusqu’à la mise en stock de 56 jours (41 jours + 15 jours). En 2021, ce délai pourra être ramené à 20 jours seulement (15 + 5) !

En contrepartie de ce partenariat privilégié avec la Chine, Décathlon a donc choisi la stratégie de la relation de co-développement. S’ils doivent veiller à rester très compétitif au niveau prix pour rester fidèle à sa mission de “ rendre le sport accessible aux masses », Décathlon protège la relation qu’ils ont construite avec les fournisseurs chinois locaux. Pour parvenir à la réduction des coûts, ils disent à leurs partenaires que c’est à eux d’aller se développer à l’international et notamment dans les pays à bas coût pour rester compétitif.

Une fois relocalisée une partie de sa production, le partenaire fabricant chinois doit rapporter celle-ci vers la Chine, pour ensuite reprendre cette infrastructure route de la soie vers l’Europe avec transit de 5 jours.

Là où les très grosses enseignes comme Carrefour ou encore Auchan se sont retirées du marché chinois, Décathlon a su trouver dans la BRI Initiative son modèle de développement pour réussir son pari chinois. Décathlon, de ce fait a réussi son développement en Chine avec à ce jour, une croissance à l’image de la croissance annuelle du pays, à deux chiffres.

Par Thao Noet, promotion 2020-2021 du M2 IESCI

Sources

Pierre Picquart « La renaissance de la route de la soie », éditions Favre 2018

Wikipedia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_route_de_la_soie/

European Bank for Reconstruction and Development

https://www.ebrd.com/what-we-do/belt-and-road/overview.html 

ARTE | Chine, sur les nouvelles routes de la soie

https://www.youtube.com/watch?v=FuhUo7Tt7Hc&t=131s

Les Echos : La Chine à la conquête du commerce mondial (les nouvelles routes de la soie)

Centre for Economics and Business Research

China Daily – Belt and Road set to transform global economy

Jean-Pierre Raffarin : Faut-il avoir peur de la Route de la soie ?

Assemblée nationale : intervention de Jean-Pierre Raffarin

http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/comptes-rendus/cion_afetr/l15cion_afetr1718087_compte-rendu

La Nouvelle République

https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/la-route-de-la-soie-passe-par-la-france

Challenges

https://www.challenges.fr/monde/asie-pacifique/nouvelles-routes-de-la-soie-quels-projets-franco-chinois_636678

Institut français des relations internationales

https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/ekman_ifri_france_routes_soie_2018.pdf

Décathlon

https://www.decathlon.media/shared/dossiers-presse/pdfs/dp_trainvf_luowt4eb.pdf

Innocherche

https://innocherche.com/impact-de-la-route-de-la-soie-sur-le-supply-chain-de-decathlon/

L’article Belt and Road Initiative : Focus sur le cas Decathlon est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
USA vs Chine : la bataille technologique de Tik Tok https://master-iesc-angers.com/usa-vs-chine-la-bataille-technologique-de-tik-tok/ Sun, 15 Nov 2020 18:16:43 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3262 Ces dernières années, on constate que les relations entre les Etats-Unis et la Chine ne cessent de se tendre. Le climat de tension s’accroit amenant chacun des acteurs à devoir répliquer à chaque action de l’autre. Le secteur technologique représente… Continuer la lecture

L’article USA vs Chine : la bataille technologique de Tik Tok est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Ces dernières années, on constate que les relations entre les Etats-Unis et la Chine ne cessent de se tendre. Le climat de tension s’accroit amenant chacun des acteurs à devoir répliquer à chaque action de l’autre. Le secteur technologique représente l’enjeu le plus considérable dans la course au développement. Aujourd’hui, l’évolution de l’économie est indissociable de l’innovation. Les leaders mondiaux tels que les FAANG (Facebook, Amazone, Appel, Netflix et Google), Microsoft pour les Etats-Unis et BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) pour la Chine sont les plus importants détenteurs de capitalisation boursière dans le monde ainsi que des leaders technologiques majeurs.

Les grands enjeux aujourd’hui sont notamment le développement de l’intelligence artificielle, des objets connectés, de la robotique et la 5 G, des technologies qui posent aussi la question de l’utilisation des données. Il s’agit d’un sujet qui suscite de nombreux conflits, compte tenu de son utilisation par différents pays donnant lieu ainsi à des interprétations différentes sur les plans éthiques et juridiques.

Dans cette course à l’innovation, le contexte diplomatique entre les Etats-Unis et la Chine n’a pas cessé de se détériorer depuis quelques années. Du côté des Etats-Unis, Trump a voulu faire passer l’image d’un pays fort, patriotique et qui défend avant tout ses intérêts. Ainsi, le président américain a appliqué une politique de défense et d’offensive constante envers la Chine. En septembre 2019, les droits de douane des produits importés de Chine ont été augmentés de 5 %, passant ainsi à 15 %.

Dans cette bataille diplomatique, on peut aussi évoquer la nouvelle loi sur la sécurité d’Hong Kong votée par le parlement chinois en mai 2020. Cette région jouit depuis 1997 d’un système diamétralement opposé à celui de la Chine, plus proche de l’Occident et du système américain. Davantage de libertés sont accordées, telles que la presse, la culture ou bien la finance. Toutefois, cette situation déplait fortement aux autorités chinoises qui ont pris la décision de voter une loi permettant la filiation des deux polices, hongkongaise et chinoise. Cette mesure permet ainsi à la Chine d’avoir la mainmise sur la sécurité du pays et de bénéficier de pouvoirs beaucoup plus importants sur le territoire. Ce contexte pose cependant beaucoup de questions sur l’avenir des Hongkongais et de leurs libertés individuelles.

De plus, le 10 août 2020, lors de sa visite à Taïwan, Axel Azar, secrétaire américain de la santé a marqué une offensive directe envers Pékin en affirmant l’indépendance du pays, alors que la Chine considère ce territoire comme une province chinoise. Ensuite, face à la pandémie de Covid-19 apparue depuis janvier 2020 dans la région de Chine, Wuhan, une campagne importante a été lancée pour prouver que la situation a été maitrisée. Cependant, de nombreuses données, telles que le nombre de décès, ont été placées sous silence, ce qui laisse encore planer beaucoup de doutes. Aujourd’hui, face à la volonté de Xi Jinping d’étendre sa suprématie, de nombreux pays se tournent vers les Etats-Unis pour leur assurer une certaine sécurité et ne pas céder aux intimidations qu’ils peuvent subir. Les menaces de la Chine sont donc bien présentes.

Toutefois, Trump n’utilise pas les canaux de communication dits « classiques » mais plutôt des réseaux sociaux comme Twitter, qui ne laissent pas la place au dialogue. Auparavant, l’espionnage et le vol de propriété intellectuelle étaient réalisés à la vue de tous les pays occidentaux par la Chine qui n’était pas considérée comme un concurrent potentiel. Ainsi, ces pays recevaient des produits peu coûteux, fabriqués par une main d’œuvre peu onéreuse.

Cependant, les Etats-Unis ne sont maintenant plus en situation de suprématie totale face à une Chine qui s’apprête à devenir la première puissance mondiale. Les républicains ainsi que les démocrates sont aujourd’hui résignés à s’orienter vers une politique de défense directe envers la Chine. L’axe d’orientation de la politique étrangère n’évoluera donc pas avec l’élection de Joe Biden. Cependant, si la Chine s’ouvrait à des politiques plus coopératrices, juridiquement et éthiquement parlant, certains pays occidentaux craindraient moins à s’engager dans la course aux échanges et aux partages d’informations.

Dans ce contexte très instable entre les Etats-Unis et la Chine, une application a créé le débat et fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois. Le 6 août 2020, Trump a annoncé dans un communiqué l’impossibilité de télécharger les applications Tik Tok et We Chat sur le sol américain. Ces deux applications devaient initialement être arrêtées le 18 septembre 2020. Toutefois, à la suite des négociations, une autre date a été fixée au 12 novembre. Une question se pose pourtant :  était-ce la volonté première d’arrêter les applications sur le territoire américain pour éviter la concurrence ? Ou bien n’est-ce qu’un détournement pour s’approprier des technologies étrangères afin d’augmenter le pouvoir des Etats-Unis dans ce secteur très compétitif ?

Premièrement, Tik Tok se caractérise par un contenu attractif, sous forme de courtes vidéos accompagnées de musique ou/et de filtres. Anciennement connue sous le nom de musically, la plateforme a su se renouveler pour être plus attractive. Aujourd’hui, elle regroupe en 2020 environ 800 millions d’utilisateurs actifs dans le monde selon Datareportal. Cette plateforme détenue par l’entreprise chinoise ByteDance est disponible dans 155 pays à travers le monde et souhaite en conquérir davantage. Tik Tok génère et traite de nombreuses données personnelles à travers le monde. D’autre part, elle possède un algorithme recherché en raison de sa capacité à cibler très précisément les goûts des consommateurs. Aujourd’hui, l’application représente donc à la fois un enjeu technologique majeur, en raison de son attractivité et de sa capacité à innover, mais aussi un enjeu de sécurité nationale, qui peut effrayer certains pays en raison de la nouvelle politique de la Chine.

De plus, avant l’interdiction de l’application, l’Inde était le pays présentant le plus grand nombre d’utilisateurs (661 millions), devant la Chine (196,6 millions) puis les Etats-Unis (165 millions). Toutefois, en raison de conflits entre les deux pays, tel que l’incident du conflit armé à la frontière himalayenne, l’Inde a pris la décision d’interdire 59 applications chinoises pour des raisons de sécurité. Après cet évènement, c’est maintenant au tour des Etats-Unis de lancer son offensive à l’encontre de la Chine.

Les Etats-Unis avancent l’idée que la Chine, à travers son application, espionne le gouvernement américain via les données personnelles des internautes. Son utilisation sur le territoire représenterait donc une menace en termes de sécurité nationale. Toutefois, on peut avancer une autre idée qui expliquerait la volonté de Trump de vouloir s’approprier l’application. Les plus grandes entreprises mondiales se situent aux Etats-Unis, notamment celles qui gèrent le plus de données personnelles telles que Facebook, Google, Amazone ou Microsoft. Le pays posséderait donc davantage de pouvoir technologique et compterait les plus puissants réseaux sociaux du monde dans sa poche.

Actuellement, des négociations sont en cours afin que l’entreprise Oracle rachète une partie de Tik Tok. L’application pourrait donc toujours être active sur le territoire américain. Cette société représente un partenaire de confiance pour les Etats-Unis. Oracle est l’une des plus importantes entreprises technologiques américaines de la Silicon Valley. Spécialisée dans les bases de données et le Cloud, elle souhaite aujourd’hui diversifier ses activités dans d’autres domaines. De plus, le co-fondateur Larry Ellison est une personnalité proche de Trump, qu’il a beaucoup soutenu lors de son élection. On peut aussi souligner la proximité d’Oracle avec les administrations locales et nationales qui comptent parmi ses clients et l’ancien directeur de la CIA, John O. Brennan, désormais présent dans le conseil d’administration de l’entreprise. Ce rachat serait donc une opportunité majeure en termes de compétitivité technologique pour les Etats-Unis.

Enfin, depuis quelques mois, on remarque que Tik Tok ne représente plus seulement une plateforme d’amusement des ados ou pré-ados mais aussi un support qui laisse place à la liberté d’expression ou de dénonciation des problèmes sociétaux. En effet, on constate que les idées politiques peuvent se propager rapidement, comme c’est le cas pour le mouvement « Black Lives Matter » initié après la mort de George Floyd le 25 mai 2020, victime de violences policières dans le Minnesota (Etats-Unis), entrainant son décès. Après cet évènement, Tik Tok a enregistré de nombreux hashtag en référence au mouvement ainsi que de nombreuses réactions. Cet évènement n’est pas le seul à avoir fait réagir, il en est de même pour les manifestations à Hong-Kong ou bien des élections présidentielles aux Etats-Unis. Sans le vouloir la plateforme a donc pris un tournant d’expression politique, même si pendant un temps, elle a essayé de stopper cet engouement en supprimant les vidéos. Le phénomène a pris trop d’ampleur pour être interdit sinon Tik Tok aurait perdu beaucoup trop d’utilisateurs.

Ensuite, du côté de la Chine, l’interdiction de télécharger l’application aux Etats-Unis prononcée par Trump contraint ByteDance à n’avoir pas d’autre choix que de vendre sous la contrainte. De plus, le danger d’un rachat d’une partie de l’application par une entreprise américaine serait de se voir voler sa technologie, notamment son algorithme de ciblage, tel que le précise le South China Morning Post « l’application est très forte pour ça. Comme l’algorithme vous connaît si bien, il vous donne exactement ce que vous voulez au bon moment ». Cette technologie détermine ce qu’attendent très précisément les utilisateurs et représente un avantage concurrentiel majeur. Même si l’achat d’Oracle ne contient pour l’instant pas l’obtention de cette technologie, Tik Tok pourrait subir une pression interne afin de céder.

Enfin, la Chine se défend en mettant en avant le caractère infondé de collecte de données à l’encontre des Etats Unis et accuse Trump de violer les règles de l’OMC concernant le commerce international. Selon Eva Galperin, directrice de la cybersécurité à l’Electronic Frontier Fondation et conseillère technique à la fondation pour la liberté de la presse aux Etats-Unis, cette décision d’arrêter l’application Tik Tok serait anticonstitutionnelle. L’argument avancé par Trump relatif à la menace de la sécurité nationale n’est pas légitime pour interdire la plateforme et représente une entrave à la liberté d’expression.

Enfin, qu’en est-il des autres pays ? En Europe, la question de la collecte des données pose de nombreuses questions en raison du caractère invasif de l’application. En effet, de nombreux éléments sont collectés : les données wifi, les codes de téléphones, la géo-localisation, les adresses IP ou bien les goûts et habitudes des utilisateurs. De plus, l’application peut fonctionner en arrière-plan sur le téléphone et donc collecter d’autres données en lien avec l’utilisateur. Ce fonctionnement pose donc un problème éthique. De plus, tout comme l’Inde ou les Etats-Unis, d’autres pays sont de plus en plus réticents à l’idée d’utiliser des applications chinoises et envisagent de créer à terme leur propre internet comme la Russie ou bien L’Iran.  Assistons-nous à un repli des pays sur eux-mêmes, voire la mise en place d’un ultra-protectionnisme ? De nombreuses questions se posent aujourd’hui, en raison du flux gigantesque d’informations partagées à travers le monde, des informations parfois bénignes, qui accumulées peuvent avoir des conséquences importantes sur des décisions, des entreprises, voire même des pays.

Par Aude Lemonnier, promotion 2020-2021 du M2 IESCI

Bibliographie

  • Antoine Delaunay. (2020, 21 juillet). Relations avec la Chine, espionnage des mineurs… Ce que l’on sait de la collecte de données par TikTok. Le Monde. https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/07/21/relations-avec-la-chine-espionnage-des-mineurs-ce-que-l-on-sait-sur-la-collecte-de-donnees-par-tiktok_6046834_4408996.html
  • Audrey Liberge. (2020, 8 octobre). TikTok statistiques : les chiffres TikTok en 2020 [Infographie]. https://www.oberlo.fr/blog/tiktok-statistiques
  • Brice Couturier. (2020, 27 août). Chine/USA : vers une nouvelle guerre froide ? France Culture. https://www.franceculture.fr/emissions/le-tour-du-monde-des-idees/une-nouvelle-guerre-froide-sino-americaine
  • (2020, 1 octobre). Etudes économiques et risque pays. Coface. https://www.coface.fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/TIC
  • Grégor Brandy. (2020a, juin 16). Black Lives Matter, en boucle sur TikTok. Le Monde. https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/06/15/black-lives-matter-en-boucle-sur-tiktok_6042945_4408996.html
  • Grégor Brandy. (2020b, août 7). « Si les Etats-Unis interdisaient TikTok, ce serait le début d’une plus sérieuse balkanisation d’Internet ». Le Monde. https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/08/07/interdire-completement-tiktok-aux-etats-unis-serait-inconstitutionnel_6048373_4408996.html
  • Ian Bremmer. (2020, 7 août). Quel avenir pour les relations Chine-USA ? Les Echos. https://www.lecho.be/economie-politique/international/general/quel-avenir-pour-les-relations-chine-usa/10243942.html
  • Julia Guinamard. (2020, 6 octobre). TikTok : la Chine accuse les États-Unis de violer les règles de l’OMC. Siècle digital. https://siecledigital.fr/2020/10/06/tiktok-chine-etats-unis-regles-omc/
  • Le Monde. (2020a, août 14). Trump contre TikTok, ou la guerre froide du Web. Le Monde. https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/06/trump-contre-tiktok-ou-la-guerre-froide-du-web_6048281_3210.html
  • Le Monde. (2020b, septembre 15). Qu’est-ce qu’Oracle, le géant de l’informatique qui lorgne le réseau social TikTok ? Le Monde. https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/09/15/qu-est-ce-qu-oracle-le-geant-de-l-informatique-qui-lorgne-sur-le-reseau-social-tiktok_6052293_4408996.html
  • Le Monde avec AFP. (2020, 29 juin). L’Inde interdit 59 applications chinoises, dont TikTok et WeChat, pour raisons de « sécurité ». Le Monde. https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/06/29/l-inde-interdit-59-applications-chinoises-dont-tiktok-et-wechat-pour-raisons-de-securite_6044618_4408996.html
  • Michaël Szadkowski et Alexandre Piquard. (2020, 18 septembre). Les Etats-Unis prennent des mesures concrètes pour interdire TikTok et WeChat. Le Monde. https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/09/18/les-etats-unis-prennent-des-mesures-concretes-pour-interdire-tiktok-et-wechat_6052769_

L’article USA vs Chine : la bataille technologique de Tik Tok est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
L’impact économique et les opportunités pour l’économie chinoise du Covid-19 https://master-iesc-angers.com/limpact-economique-et-les-opportunites-pour-leconomie-chinoise-du-covid-19/ Thu, 16 Apr 2020 12:37:41 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3184 Lorsque le virus mortel du SRAS provoquant une pneumonie est apparu en Chine en 2002, la plupart des usines chinoises produisaient des produits bon marché tels que des t-shirts et des chaussures de sport pour des clients du monde entier.… Continuer la lecture

L’article L’impact économique et les opportunités pour l’économie chinoise du Covid-19 est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Lorsque le virus mortel du SRAS provoquant une pneumonie est apparu en Chine en 2002, la plupart des usines chinoises produisaient des produits bon marché tels que des t-shirts et des chaussures de sport pour des clients du monde entier. Dix-huit ans plus tard, un autre virus mortel se propage rapidement dans le pays le plus peuplé du monde. Mais la Chine est devenue une composante majeure de l’économie mondiale, ce qui a fait de l’épidémie une menace plus puissante pour la richesse de tous les pays. Les entreprises multinationales qui dépendent des usines chinoises pour fabriquer des produits et comptent sur les consommateurs chinois pour augmenter leurs ventes ont déjà mis en garde contre les pertes. Cela donne une grande importance non seulement pour l’économie chinoise mais aussi pour l’économie mondiale. Mais nous semblons aussi avoir oublié une chose. Après le SRAS en 2002, alors que tout le monde était encore plongé dans les horreurs du SRAS, le 10 mai 2003, Taobao (Alibaba) a ouvert ses portes en ligne et a depuis ouvert ses achats en ligne en Chine. Cela a amené la Chine dans une nouvelle étape de développement économique. Par conséquent, cette nouvelle épidémie du coronavirus s’est également révélée être une opportunité de marché pour certaines entreprises chinoises. Avec cet article, nous comprendrons l’impact économique de l’épidémiede coronavirus  apparue en Chine (ce qui ne signifie pas que la Chine est le lieu de naissance) et les opportunités que l’épidémie a apportées à l’économie chinoise.

A. L’impact de la fermeture de presque toutes les usines en Chine et de la réduction des expéditions sur l’économie mondiale

En tant que deuxième économie du monde, la Chine est le plus grand exportateur de 33 pays dans le monde et le plus grand pays en matière de fabrication, de commerce de marchandises et de réserves de change. La Chine est le pays avec la chaîne industrielle la plus complète au monde. À l’heure actuelle, le volume économique total de la Chine avoisine les 100 000 milliards de yuans, et l’augmentation annuelle équivaut au volume total d’un pays développé de taille moyenne. La situation économique à grande vitesse a une incidence sur le rythme du développement mondial. Avec la fermeture de “l’usine mondiale” et l’affaiblissement de la productivité “made in china”, les domaines connexes dans d’autres pays ont stagné. D’après certains exemples pratiques, en raison de l’absence d’hommes d’affaires chinois, les élevages de visons danois ont annulé une vente aux enchères de fourrure et l’industrie de la téléphonie mobilea également été considérablement affectée. Auparavant, certains médias ont déclaré qu’une fois que les entreprises chinoises ne pourraient pas reprendre la production le plus tôt possible, la chaîne d’approvisionnement mondiale des industries chinoises telles que l’automobile et l’électronique tomberait dans le chaos. Les services, le commerce, la vente au détail, la fabrication et le commerce de gros sont toutes les principales industries qui seront affectées.

L’usine de Hubei de Honda Automobile a reporté sa reprise des travaux, Toyota Motor a prolongé la fermeture de son usine chinoise et la société d’analyse Internet de renommée mondiale IHS Markit prévoit que la fermeture de l’usine automobile chinoise jusqu’au 10 février entraînera une baisse de 7% de la production automobile au premier trimestre, réduisant d’environ 350 000 unités . Si ces usines sont fermées jusqu’à la mi-mars, la production du premier trimestre devrait diminuer de plus de 1,7 million d’unités.

De même, le manque d’approvisionnement en composants de téléphones mobiles chinois pour les usines d’Apple en Chine a directement causé des pertes de ventes. Cette décision coûtera à Apple des millions de ventes ce trimestre.

Selon un rapport publié sur le site Web américain CNN le 24 février, parce que plus de 90% des captures sont généralement exportées vers la Chine, même une coopérative de pêcheurs de l’ouest de l’Australie est touchée par l’épidémie et ne peut actuellement pas commencer la construction.   Les petites entreprises rencontrent également des difficultés dans la chaîne d’approvisionnement. Jay Thera-Johnson à Londres vend des perruques et des tresses en vrais cheveux en ligne. 90% de ses produits proviennent de Chine. Pendant près d’un mois, elle n’a pas pu acheter de nouveaux produits.

 Alors que l’épidémie continue de se propager, toutes les régions de la Chine doivent prendre des mesures pour restreindre les sorties, et les pays concernés ont également pris des mesures de contrôle pour restreindre l’entrée. Selon l’analyse de la Banque mondiale, la Chine est désormais le plus grand marché de voyages à l’étranger du monde, aussi le plus grand pays de dépenses touristiques internationales au monde. En tant que premier contributeur mondial au tourisme, avec la suspension par la Chine du tourisme de groupe, les pays qui étaient fortement dépendants de l’industrie touristique chinoise ont été gravement touchés.

En raison du déclenchement de l’épidémie, la route entre la Corée du Sud et la Chine a été réduite d’environ 40%, ce qui a entraîné une baisse de la demande pour l’industrie touristique coréenne. Le Ministère des terres, des infrastructures et des transports de la Corée du Sud a déclaré que l’année dernière, le nombre de touristes sur les routes chinoises s’élevait à 18,43 millions. Les touristes chinois représentaient 1/3 du nombre total de touristes en provenance de Corée du Sud. Une fois les compagnies aériennes ancrées, les touristes chinois diminueront considérablement. La suspension des voyages à l’étranger en Corée a gravement touché l’économie nationale.

En Asie du Sud-Est, la nouvelle épidémie de coronavirus a également gravement touché l’industrie du tourisme dans divers pays. La Chine est le plus grand pays d’origine des touristes en Thaïlande. Les touristes chinois représentent environ 30% du nombre total de touristes thaïlandais. L’Administration nationale du tourisme de Thaïlande prévoit que les touristes chinois diminueront d’au moins 2 millions cette année. Le gouvernement thaïlandais a récemment abaissé ses prévisions de croissance du PIB pour 2020.

Certaines analyses montrent qu’en supposant que les touristes chinois entrant dans le pays tombent à zéro dans les deux mois et attendent ensuite de revenir à des conditions normales, la perte pour l’industrie touristique de la Nouvelle-Zélande serait d’au moins deux cent soixante-dix millions d’euros.

En plus des graves revers de l’économie et de l’industrie du tourisme, l’épidémie a également affecté directement le secteur des transports. Pour Taiwan, leur industrie aéronautique est très importante. Taiwan China Airlines a annoncé le 13 février qu’à partir du 16 février, les salaires de base des superviseurs à tous les niveaux, les affectations et les gestionnaires de réinvestissement seront réduits de 10% car les routes trans-détroit sont passées de plus de 180 vols par semaine à 23 Classe, il ne reste que 10%.

Dans le même temps, l’industrie aéronautique thaïlandaise, qui dépend fortement des passagers chinois, a également été gravement touchée. Le nombre de sièges sur les vols entre la Thaïlande et la Chine a diminué de près de 200 000. En raison de l’interdiction du tourisme dans certains pays, les intérêts de nombreux pays et régions ont été affectés.

Cette épidémie prouve une fois de plus que l’influence de la Chine sur la scène mondiale augmente et affecte le monde au niveau économique. Au moins maintenant, nous avons appris que lorsque la Chine éternue, le reste du monde gagne bien plus qu’un simple rhume.

Cependant, jusqu’au 1er avril, l’épidémie a commencé à se propager rapidement dans 200 pays et régions autres que la Chine, avec près de 900 000 cas dans le monde, dont 198 693 cas aux États-Unis au premier rang, suivis de 110 574 cas en Italie et 102 136 cas en Espagne. Par conséquent, à la suite de la fermeture des frontières de certains pays avec la Chine, la Chine a “fermé le pays” le 28 mars et suspendu l’entrée des étrangers. Ces mesures ont fortement affecté l’économie chinoise. Selon les données publiées par l’Administration générale des douanes, en dollars américains, les exportations chinoises de janvier à février ont chuté de 17,2% et les importations de 4%. De janvier à février, la Chine a enregistré un déficit commercial de 7,09 milliards de dollars américains, qui était le premier déficit cumulé depuis mars 2012. La forte baisse des exportations est principalement due à la lente reprise des travaux après la Fête du Printemps en raison de l’apparition d’une nouvelle pneumonie à coronavirus.

En raison du besoin de prévention et de contrôle, les vacances de la Fête du Printemps cette année ont été prolongées d’une semaine. Bien que les entreprises à travers le pays aient commencé à reprendre le travail et la production après le 10 février, les progrès ont été très lents et le taux de retour au travail ne s’est progressivement amélioré que fin février. Cependant, il existe une grande différence dans la structure des entreprises de reprise. Les entreprises qui ont repris plus tôt sont principalement liées à la prévention des épidémies et soutiennent principalement la demande intérieure. La reprise des grandes entreprises est meilleure que celle des PME. Selon les données contrôlées par le ministère de l’Industrie, jusqu’au 26 février, le taux de reprise des PME à l’échelle nationale était de 32,8%. Ces petites et moyennes entreprises représentent une proportion relativement élevée dans l’industrie du commerce extérieur, et les entreprises d’exportation ciblent principalement la demande étrangère. Selon les données publiées par le Bureau national des statistiques, en février, le nouvel indice des commandes à l’exportation et l’indice des importations étaient de 28,7% et 31,9%, soit une baisse de 20,0 points de pourcentage et 17,1 points de pourcentage par rapport au mois précédent. Certaines entreprises interrogées ont indiqué qu’en raison de l’impact de l’épidémie, les annulations de commandes et les retards de livraison ont augmenté. Par conséquent, les experts prédisent qu’à mesure que le travail et la production reprendront, les commandes à l’exportation accumulées plus tôt pourraient être publiées en mars, de sorte que le taux de croissance des exportations en mars pourrait rebondir fortement. Cependant, le développement actuel de l’épidémie à l’étranger est en retard de plus d’un mois sur la Chine, ou pourrait entraîner un léger affaiblissement des commandes de la demande étrangère en mars-avril, et les exportations pourraient subir un “deuxième choc” au deuxième trimestre.

En parallèle, la demande d’importation du marché pour des fournitures médicales importantes a augmenté, ce qui a également amorti dans une certaine mesure la baisse des importations.

B. Les opportunitées apportées à l’économie chinoise par lépidémie

En fait, quel que soit le type de contradictions et de problèmes, qu’il s’agisse d’une catastrophe naturelle ou d’une épidémie de maladie, le développement économique et la croissance économique ne sont pas un défi et une pression uniques, mais ont également des opportunités et une motivation. L’épidémie de SRAS en 2002 n’a pas entamée le dynamisme de l’économie chinoise : cette année-là, les affaires d’Alibaba ont augmenté rapidement à un taux de plus de 50%. Taobao, qui est né en 2002, est devenu le plus grand site Web de commerce électronique au monde. L’émergence de Taobao a également permis à Alibaba d’entrer dans la voie rapide d’un développement. D’une «petite entreprise» à un géant mondial de la technologie avec une valeur marchande de plus de 4 000 milliards de dollars.

  Pour les masses, pendant l’épidémie, les besoins comme l’education et le shopping ont changé leur modèle de hors ligne à l’internet et sans contact. Les changements dans la structure de la demande des consommateurs entraîneront également des ajustements et des changements dans la direction de l’investissement. Les achats en ligne, les bureaux en ligne et l’éducation en ligne ont permis aux Chinois et aux entreprises chinoises de s’adapter rapidement et d’accélérer la transformation.

En ce qui concerne les ministères et les services publics, en tant que prestataire de services publics, afin d’améliorer rapidement l’efficacité et la qualité des services, la transformation numérique des infrastructures publiques et des services publics est appelée à s’accélérer. Dans le même temps, les réseaux de communication 5G et d’autres infrastructures d’information et de communication accéléreront également les opérations, ce qui générera une forte demande d’investissement pour les technologies de l’information de nouvelle génération.

Pendant l’épidémie, les nouvelles technologies et les nouvelles applications ont joué un rôle énorme dans la lutte contre l’épidémie, notamment l’application des technologies liées à la 5G. Par exemple, la percée de la consultation à distance avec 5G, l’hôpital de l’Université du Sichuan en Chine et Chengdu Public Health Clinical Medical Center ont réalisé ensemble une consultation à distance avec 5G pour discuter les cas de coronavirus, qui a évité non seulement un contact étroit avec les patients infectés, mais garantit également un diagnostic plus rapide. De plus en plus de consultations à distance avec 5G ont joué un rôle important dans la lutte contre l’épidémie. Afin de soutenir Wuhan, le véhicule de livraison sans pilote  est apparu dans les rues de Wuhan viaJD.com, pour éviter les infections croisées par contact de personne à personne.Prenant l’exemple de la construction de Wuhan Vulcan Mountain Hospital, grâce au soutien technique et à l’assistance fournis par Huawei, Vulcan Mountain Hospital a atteint une couverture complète des signaux 5G. Par conséquent, pour comprendre Vulcan Mountain Hospital du point de vue de l’Internet des objets, c’est-à-dire que tout dans l’hôpital peut atteindre la connectivité 5G. Associé aux avantages d’une haute efficacité, d’une grande capacité et d’une faible latence des réseaux 5G, le diagnostic et le traitement à distance, les conférences à distance, la surveillance à distance et la collecte et l’analyse massives de données seront réalisés. Cela résout non seulement partiellement la pénurie de ressources médicales, mais réduit également les risques d’infection pour le personnel médical et permet également la transmission de données en temps réel à grande échelle et le partage de la prévention des épidémies. De plus, l’instrument de mesure automatique de la température corporelle d’imagerie 5G a joué un rôle rapide, précis et efficace dans cette guerre, évitant les inconvénients de passer de nombreuses mesures manuelles.

Pour les entreprises, l’échec de diverses nouvelles exigences au cours de l’épidémie les rendra plus disposées et motivées à effectuer la transformation numérique. Pour la migration hors ligne et en ligne de l’éducation et de la formation, en raison de la maturité technologique relativement élevée et de l’intensité d’investissement relativement faible, la vitesse de transformation et de transformation peut être relativement rapide. Cependant, pour la fabrication traditionnelle, en raison de l’investissement important dans la construction numérique, le processus de transformation est relativement compliqué, et le rythme de transformation peut être relativement lent mais se poursuivra également.

Après l’épidémie, le gouvernement chinois a activement mis en œuvre une série de politiques et de mesures visant les entreprises, en particulier les petites, moyennes et micro-entreprises, tout en contrôlant activement la situation épidémique. Les gouvernements locaux ont également adapté de nombreuses mesures aux conditions locales. En d’autres termes, pour la plupart des entreprises, tant qu’elles utiliseront activement ces politiques, elles pourront résister à la crise. La plupart des  entreprises qui ne peuvent pas passer ce niveau seront éliminées par le marché. Cela montre également sous un autre aspect que la nouvelle épidémie du coronavirus peut forcer les entreprises à se transformer et à se mettre à niveau sous un autre angle, ce qui permettra aux entreprises de réaliser plus profondément l’importance de l’innovation indépendante et des mises à niveau des produits, favorisant ainsi la transformation des entreprises et ne se contentant plus d’un traitement simple.. Dans le même temps, les entreprises qui peuvent survivre à la crise auront de nouvelles opportunités de développement, plus de marchés et plus d’espace de développement.

En termes de structure économique de la Chine, l’épidémie pourrait accélérer la transformation de l’économie chinoise d’une économie extérieure vers une économie intérieure. Depuis son entrée à l’OMC, la Chine a traversé une période de grand développement pendant plus de 10 ans. C’est un miracle que la Chine soit passée d’un pays pauvre à la deuxième économie du monde. Mais l’essor de la Chine est en grande partie le résultat de la mondialisation économique, pas le résultat de sa propre accumulation de capital interne et de l’innovation technologique. Sur cette base, le développement de la Chine est un modèle orienté vers l’exportation, soumis au système économique mondial, et est devenu une base de production à faible coût pour les entreprises multinationales et mondiales aux États-Unis et dans les pays occidentaux dans la structure mondiale d’allocation des ressources. Ce modèle ouvert sur l’extérieur a deux implications pour la Chine.

D’une part, en raison de l’afflux de grandes quantités de capitaux et de technologies occidentaux, dans le système économique mondialisé, la Chine a été choisie comme base de production, ce qui a fait de la Chine l’usine mondiale, le plus grand exportateur de commerce extérieur et la deuxième économie du monde.

Cependant, d’un autre côté, cela a conduit au développement unilatéral de la structure économique et sociale de la Chine. Pendant plus de 10 ans, la Chine a été occupée à travailler pour d’autres pays et à fournir des produits bon marché pour gagner des devises, mais a négligé son propre développement. Tant d’énergie est consommée, l’environnement est gravement endommagé et la main-d’œuvre est exploitée à moindre coût.

Dans la chaîne industrielle mondiale, l’économie chinoise est au bas de l’échelle, sans technologies de base, et l’initiative est entre les mains des multinationales occidentales, de sorte qu’elles contrôlent la plupart de leurs bénéfices. Par conséquent, après plus de 10 ans de développement, la Chine est en train de réfléchir à son propre modèle de développement.

L’épidémie a entraîné un effondrement de la demande mondiale. Le modèle de développement continu de la Chine qui nécessite des exportations comme moteur sera difficile à réaliser avant que l’épidémie soit complètement maîtrisée.P ar conséquent, la Chine doit s’appuyer sur sa propre dynamique pour aller de l’avant et obtenir progressivement une nouvelle dynamique de développement grâce à sa vitalité interne. Donc l’épidémie a accru la demande intérieure de la Chine dans une certaine mesure. Le moteur du développement passera également de l’investissement étranger à l’investissement intérieur. La Chine est actuellement le plus grand pays dans les réserves de change mondiales. En raison de la structure économique bas de gamme orientée vers l’exportation, elle ne peut pas être pleinement convertie en bénéfices et rester dans le pays. Le développement économique intérieur manque d’investissements suffisants. Cependant, en raison du développement de l’épidémie, de nombreux pays ont fermé des ports et suspendu leurs vols, et la mise en œuvre de politiques de quarantaine a entraîné une réduction des exportations de produits bas de gamme et une augmentation du capital national.

Pendant l’épidémie, la Chine peut accélérer son développement du bas de gamme au milieu à haut de gamme et saisir la première opportunité du prochain cycle de révolution scientifique et technologique et de révolution industrielle. De plus, avec la transformation de la structure économique de la Chine en un modèle de développement économique tourné vers l’intérieur, la Chine devrait former un système économique continental centré sur elle-même. Auparavant, le développement économique de la Chine était principalement concentré dans les régions côtières du sud-est, tandis que les vastes régions centrales et occidentales étaient encore relativement en retard.

Par conséquent, à l’étape suivante, le développement économique de la Chine devrait être considéré comme s’étendant des zones côtières aux régions centrales et occidentales, et la capacité économique excédentaire dans les régions côtières deviendra le premier moteur du développement économique dans les régions centrales et occidentales. Tout comme l’introduction du capital et de la technologie occidentaux est devenue le premier moteur du développement des zones côtières chinoises.

Le développement des régions du centre et de l’ouest entraînera le développement du marché de la demande intérieure de la Chine, modifiant ainsi la structure de dépendance extérieure du développement économique de la Chine et faisant ainsi de l’économie chinoise une deuxième et une troisième vague de développement.

Les zones côtières en tant que premier échelon se concentreront sur les industries haut de gamme, tandis que le Midwest en tant que deuxième et troisième échelon deviendra le potentiel de développement économique de la Chine et de nouveaux points chauds d’investissement. Dans ce processus, l’écart entre les régions orientales et occidentales de la Chine se réduira. À ce moment-là, l’économie chinoise se développera deux à trois fois et la prospérité économique de la Chine se poursuivra pendant encore 20 à 50 ans.

D’une manière générale, l’épidémie aura un impact et des défis sur l’économie chinoise, mais la Chine ne doit pas trop se concentrer sur les défis et la pression, elle doit adopter une vision à plus long terme. Lever les yeux pour voir la distance, pas seulement un petit morceau de sol sous les pieds.

Par Mengyao Wang, promotion 2019-2020 du M2 IESCI

Bibliographie

https://www.theguardian.com/business/2020/feb/23/economic-impact-of-coronavirus-outbreak-deepens

https://www.bangkokpost.com/world/1852714/coronavirus-effects-shut-worlds-biggest-car-factory

https://gnews.org/zh-hans/117295/

https://edition.cnn.com/2020/02/08/business/coronavirus-global-economy/index.html

https://www.cnbc.com/2020/02/21/ping-an-on-coronavirus-impact-on-china-economy-and-business.html

https://www.usnews.com/news/the-report/articles/2020-02-21/the-economic-cost-of-the-coronavirus

https://eu.usatoday.com/story/money/2020/02/20/china-coronavirus-spread-threatens-us-economy-commerce/4806939002/

https://www.dw.com/en/coronavirus-outbreak-china-and-the-world-economy-worse-than-sars/a-52253833

https://www.aa.com.tr/en/analysis/analysis-coronavirus-new-black-swan-of-global-economy/1732717

https://www.bbc.com/zhongwen/simp/world-51867084

http://news.cnstock.com/news,yw-202003-4500884.htm

 Wang Dongbin,”La finance doit donner une forte impulsion au développement économique et anti-épidémique “,China Financial and Rural Financial News, 2020-02-12 (A02).

Comté de Luozuo, “La Chine est toujours le moteur de la croissance économique mondiale après la nouvelle épidémie du coronavirus”, China Petroleum News, 2020-02-25 (006).

Zhang Rui, “La nouvelle épidémie de pneumonie de la couronne est difficile à changer la résilience économique de la Chine “, Shanghai Securities Journal, 2020-02-20 (007).

L’article L’impact économique et les opportunités pour l’économie chinoise du Covid-19 est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
From a popular Chinese game APP to the development of artificial intelligence https://master-iesc-angers.com/from-a-popular-chinese-game-app-to-the-development-of-artificial-intelligence/ Mon, 02 Apr 2018 12:57:19 +0000 http://master-iesc-angers.com/?p=2702 « Love and Producer » – a popular chinese game APP. Two days ago, has your weibo (like Twitter or Facebook in China) been refreshed with the topic #LI Zeyan 0113 Happy Birthday#? Until this morning, the total views on this topic… Continuer la lecture

L’article From a popular Chinese game APP to the development of artificial intelligence est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
« Love and Producer » – a popular chinese game APP.

Two days ago, has your weibo (like Twitter or Facebook in China) been refreshed with the topic #LI Zeyan 0113 Happy Birthday#?

Until this morning, the total views on this topic have reached 240 million, and the amount of discussions has reached 376,000.

So who is LI Zeyan? Is he a new super star? Also at the same time, BAI Qi, ZHOU Qiluo and XU Mo occupy the screen. In fact, they are the four main characters of a mobile game called « Love and Producer ».

Not long after this game has been put online, it catched up with the «Kings of Glory», (an adaptation of Arena of Valor for markets in mainland China, which is a multiplayer online battle arena. In July 2017, it was reported that the game had over 50 million daily active players and 500 million monthly active players. It is the world’s most profitable game and most popular free-download app). From the South China Morning Journal: « according to the latest data, Love and Producer in the Apple App Store download list has crushed the King of Glory, it has also replaced King on Weibo and it became the most frequently discussed game ».

I believe that many people still don’t know this game, let’s take a look at how the game’s storyline start: You took over your father’s television production and entertainment company. On the one hand, you need to flourish your family business, and on the other hand, you need to develop relationships with four suitors. All of them are handsome and they all love you so much. In the game, you can chat with them and even make TV shows for your sweetheart.

In particular, voice-over dubs can be said to be the essence of this game, making you feel those words are said to you, so you have a strong sense of immersion.

And the four characters also have their own style, so it can satisfy the different tastes of players, for example, bossy CEO, high IQ student, evil stylish man, and sunshine boy. There is always a suitable one for you. The characters will chat with you, and call you. They could even give you a hand and comfort your sadness when you are crying. And of course, you need to top up your game account. Because this game always stimulates you to top up, some people teased that: “Even if I spent my entire fortune, I couldn’t afford these four costly men”.

The game has changed the male-dominated game industry: “China’s game market has been dominated by men for a long time, many applications are using “virtual girlfriends” to attract people, while the explosion of “virtual boyfriends” of Love and Producer represents a new direction.

Through Love and Producer, it seems we have seen the future of the singles: find an artificial intelligence to fall in love.

«Her » (2013) – a romantic science-fiction film.

The hot romantic science-fiction film «Her » (2013) tells the story of an otaku falling in love with an intelligent computer operating system personified through a female voice in the near future.

Samantha is the female voice of a talking operating system (OS) with artificial intelligence, she has a sexy, magnetic voice. Every morning when the otaku wakes up, she will be happy to greet him; every night, she says goodnight to him with a husky sexy voice.

She manages file for him, urges him not to stay at home, and plays multiple roles for him: assistant, comforter, partner and savior, but she never complains. She is a perfect partner, even though she is just software. This operating system is considerate, humorous, perfectly fit for all your imagination, and the otaku hopelessly fall in love with her.

This movie shows such an idea: if a robot with advanced artificial intelligence can imitate human dialogue, companionship and affection, and can be tailored to anything you can imagine, it is not difficult to think that the robot will replace the real but defective human, and become your emotional projection target.

In the film, everyone is talking to the computer operating system in the headset, it looks like they are talking to themselves, but they all have happy smiles on their faces.

If this is the future of human emotional communication, will you feel happy or lonely?

What is Artificial intelligence?

Nowadays, the application of artificial intelligence is more and more widely filled with all aspects of people’s life. Through the application to a simple game, it brings hundreds millions of profits. From the game to the industry, artificial intelligence plays a more and more important role. So what is artificial intelligence?

Artificial intelligence (AI) is the intelligence shown by systems and machines, in contrast with the natural intelligence (NI) displayed by humans and other animals. In computer science, AI research is defined as the study of « intelligent agents »: any device that perceives its environment and takes actions that maximize its chance of success at some goal.[1] It is artificially created, unlike human intelligence. Now we get to see artificial intelligence in our daily life as well. The best example is the GPS on our smartphone.

Robots can do the task assigned to them without the help of humans. The systems just have to be programmed in the right manner. We can say artificial intelligence is a boon when considering some factors, but at the same time, it has certain disadvantages too.[2]

Advantages of artificial intelligence :

  • Reduces human involvement in selected jobs.
  • Faster and minimal or no errors.
  • Life and work made easier with AI.
  • Works 24 hours * 7 days with no pay.
  • Greatest advantage in the medical field.
  • Decision making cannot be influenced.

Disadvantages of artificial intelligence :

  • Cannot fully replace humans.
  • Increases unemployment in certain areas.
  • Costs involved is too much.
  • Can do worse than good.

What are the present and the future of artificial intelligence technology industry in China?

China is a powerful country for the development of artificial intelligence, what is the present situation and the future development trends of artificial intelligence technology industry from 2017 to 2023?

1. The speech recognition technology is the earliest AI technology

The goal of speech recognition is to convert human speech into text automatically by using a computer, its applications include voice dialing, voice navigation, indoor equipment control, voice document retrieval, and simple dictation of data entry. In 2013, Google’s word speech recognition system in the recognition error rate is still about 23%, but in May 2015, the error rate has dropped to 8%. In September 2016, Microsoft speech recognition system based on depth learning reduced the error rate to 6.3%. In November 2016, Sogou, Baidu and IETF have announced that their Chinese speech recognition rate reached 97%.

In 2015, Nuance and Google accounted for 59.3% of the global smart voice market. At the same time, Google, Apple, Microsoft and other technology giants combined shares of more than 55%, and Nuance, Itex communications accounted for about 37% of shares of companies in the two traditional technologies. Predicts 2017, the global intelligent voice industry scale up to $11.24 billion, with a CAGR of 35.1%. In the Chinese market, FTTE accounted for only half of the market share of 49.6%, together with Baidu to occupy in China about 75% of the smart voice market share. China’s smart voice market is still in the stage of oligopoly, the future may be the transition to monopolistic competition. In 2016, the scale of China’s voice industry reached 5.93 billion yuan, an increase of 47.1% over the previous year. It is estimated that the scale of China’s voice industry will exceed 10 billion by 2017.

Speech recognition is one of the core technologies of artificial intelligence, it is currently used by all technology giants as an entry point to actively deploy artificial intelligence. In the area of intelligent voice, the layout is specifically as follows: focusing on the main business and opening up an application platform at the same time, it combines acquisitions and strategic cooperation to create an artificial intelligence ecosystem. Based on the original technology advantages, from a single technology vendor into artificial intelligence industry builders; other startups: deep plowing subdivision areas, focusing on the layout of the home, car, and robot.

Baidu brain application in the field of speech recognition

Source: Report of artificial intelligence technology industry in China (2017).

2. Computer vision

Computer vision is one of the main basis of artificial intelligence technology, including information collection, model training and recognition. Presently, computer vision in the field of image recognition and face recognition has achieved higher accuracy. In March 2014, the Gaussian Face algorithm by Professor TANG Xiaoou from the Chinese University of Hong Kong, with an accuracy rate of 98.52% on the LFW database, and the recognition broke through the first human identification in the world (Source: Guangming Daily Journal). In 2015, Image Recognition Contest ImageNet ILSVRC Champion The ResNet Recognition only has a 3.57% error rate, exceeding human limits.

Face recognition technology has experienced the face detection and analysis, face retrieval, facial features matching, live testing phase, from Tenxun UTP laboratory face recognition program in the face of the latest test results submitted under the conditions of the test results 99.8%, the highest in the world (Source: TenxunTechnology).

3. Cognitive computing

Cognitive computing is different from traditional computing in that traditional computing technology deals with structured data, whereas cognitive computing uses artificial intelligence and machine learning algorithms to train vast amounts of structured and non-structured data. In order to perceive, predict, infer and think, thereby extending human or machine-personally-available operations, including assisting human decision-making.

There are three main types of cognitive computing applications: product categories, process categories and analysis categories. Product category: Smart behaviors, natural interfaces, and automation for products by embedding cognitive technology into the product. Enhance product services; Process Classes: Integrate products deploying cognitive technologies into a corrupt process that can extend or automate business processes. For example, use optimization algorithms to automate planning and scheduling, and automate customer service using techniques such as speech recognition and natural language processing. Analysis category: Cognitive computing can do analysis and prediction, thus helping customers to make decisions.

The global market for cognitive and AI systems will grow ny 59.3% in 2017 to represent $ 12.5 billion, the largest of which is in cognitive applications ($ 4.5 billion). In the future, the market size in this area will maintain an annual growth rate of 54.4%. By 2020, the market size will reach $46 billion. In terms of geographical distribution, the United States remains the largest market in this area with a market scale of US $ 9.7 billion in 2017 and Europe, Middle East and Africa (EMEA) as the second-tier market. However, Asia-Pacific region with strong growth in 2020, the market (Japan CAGR up to 109%) will exceed the scale of EMEA.

Artificial intelligence is our future, but will it save or destroy humanity?

By Yuan Wang, 2017-2018 year group of M2 IESCI at the University of Angers

Bibliography

https://baike.baidu.com/item/恋与制作人

https://zh.wikipedia.org/wiki/王者荣耀

https://fr.wikipedia.org/wiki/Her

https://en.wikipedia.org/wiki/Artificial_intelligence

http://www.indiastudychannel.com/resources/173143-Artificial-intelligence-its-advantages-and-disadvantages.aspx

https://futureoflife.org/background/benefits-risks-of-artificial-intelligence/

https://wenku.baidu.com/view/50fc4cbf33687e21ae45a9a9.html?from=search

https://wenku.baidu.com/view/49356f137fd5360cba1adbf2.html?from=search

https://www.quora.com/What-are-the-advantages-disadvantages-of-artificial-intelligence

https://content.wisestep.com/advantages-disadvantages-artificial-intelligence/

http://www.chyxx.com/industry/201710/573588.html

http://www.chyxx.com/research/201709/562753.html

[1] Definition from WIKIPEDIA https://en.wikipedia.org/wiki/Artificial_intelligence .

[2] Advantages and disadvantages of AI: http://www.indiastudychannel.com/resources/173143-Artificial-intelligence-its-advantages-and-disadvantages.aspx

L’article From a popular Chinese game APP to the development of artificial intelligence est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Les terres agricoles, des ressources stratégiques https://master-iesc-angers.com/les-terres-agricoles-des-ressources-strategiques/ Mon, 26 Mar 2018 11:41:31 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=2774 Au salon de l’agriculture, le président Emmanuel Macron s’est retrouvé le 24 février face aux problèmes des agriculteurs. De multiples discussions ont eu lieu sur plusieurs thèmes comme sur le glyphosate, sur la PAC etc …. Son discours du 22… Continuer la lecture

L’article Les terres agricoles, des ressources stratégiques est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Au salon de l’agriculture, le président Emmanuel Macron s’est retrouvé le 24 février face aux problèmes des agriculteurs. De multiples discussions ont eu lieu sur plusieurs thèmes comme sur le glyphosate, sur la PAC etc …. Son discours du 22 février à ce sujet est très important. Il estime que les terres agricoles sont “un investissement stratégique dont dépend notre souveraineté”. Et qu’il faut mettre des « verrous ». Cette phrase met en lumière un des enjeux majeurs de ce siècle, comment nourrir la population. La population mondiale actuelle est de 7,5 milliard et l’ONU estime qu’en en 2050 elle serait autour de 9,5 milliard d’habitants. Cela pose un problème vis à vis de l’alimentation. En effet, on a vu une réduction de la  faim dans le monde depuis le 20ème siècle. Cependant, selon le WFP (World Food Program) il reste toujours 795 millions de personnes qui souffrent de la faim soit 1 personne sur 9. De plus, les prévisions sur ce domaine sont très difficiles voire impossibles.

Avec une telle population dans le monde, se pose la question de comment la nourrir. Chaque pays a pour objectif de nourrir sa population et cela devient un élément stratégique. En effet, un pays qui n’arrive pas à nourrir sa population peut être touché par la violence notamment avec des “émeutes de la faim” en 2007 et 2008. Par exemple les émeutes à Abidjan en Côte d’Ivoire, à Haïti, en Indonésie etc …. Ce fut le cas dans des pays d’Afrique et d’Asie. Face à ces risques, de nombreuses solutions sont apportées où certains Etats achètent des terres arables directement ou par le biais d’entreprise. Certains pays comme la Chine achètent directement des terres ou encore la Corée via une holding. Cela devient donc un enjeu stratégique pour les pays qui ont des problèmes d’approvisionnements.

Cependant en plus d’une population mondiale qui croit on a des soucis vis à vis des terres agricoles. Notamment avec les cas de pollution ou des soucis environnementaux que ce soit des inondations, des sécheresses, etc …. Ainsi, on peut prendre l’exemple en Chine de champs pollués par les métaux lourds. La sécheresse, elle, touche de nombreux pays, le Portugal par exemple est touché par une sécheresse très importante. 85 % du pays est touché par une sécheresse sévère dont 9% par une sécheresse extrême. Il y a donc des terres agricoles qui peuvent disparaître à cause de l’environnement.

Enfin cette question de comment nourrir sa population n’est pas nouvelle. Malthus et Ricardo 2 économistes anglais ont théorisé sur cette question. On peut reprendre la théorie de Ricardo qui reste parfaitement d’actualité. Cette théorie suppose qu’il existe différentes rentabilités de récolte sur les terres agricoles. Les paysans vont cultiver sur les terres les plus fertiles et plus la population augmente, plus la demande de nourriture augmente et plus on va cultiver de terres de moins en moins fertiles. Et en réalité toutes les terres ne se valent pas pour cultiver ce qui a une valeur supérieure aux autres.

Partie 1 : Le contrôle de terre arable : un enjeu majeur ?

1. Un phénomène mondial

On  voit sur cette carte que la vente de terres agricoles est un phénomène mondial. On remarque que les pays acheteurs sont des pays ayant une population supérieure à ce que pourrait nourrir leurs productions nationales. Parce que leurs populations sont grandes comme en Chine ou en Inde, mais aussi des pays se trouvant dans des zones désertiques tels que le Qatar ou l’Arabie Saoudite. Cette carte permet de montrer les tendances cependant, elle n’est pas à jour, car elle date d’avant 2010. Il y a eu un accroissement de ce type d’investissement depuis le début des années 2000.

Ce phénomène est très présent en Afrique, surtout en Afrique de l’Est où de nombreux pays ou entreprises essayent de se tailler un morceau pour garantir leurs approvisionnements. Comme vous pouvez le voir sur la carte (une acre est 2,5 fois plus petite qu’un hectare). Ceux qui critiquent cet accaparement de terre dénoncent cela comme un nouveau « scramble for Africa ». Pour rappel, il s’agit du nom donné au partage de l’Afrique au XIX siècle par les puissances européennes de l’époque. A nouveau il s’agit d’un partage mais cette fois entre toutes les puissances du monde mais surtout les pays de l’OPEP et les BRICS qui ont des difficultés d’approvisionnement. Jacques Diouf, ancien directeur du FAO qualifie cela de « néocolonialisme agraire ». On peut ajouter que ce sont en partie des pays ayant des troubles qui subissent ces investissements. Puis si on se réfère à la première carte certains de ces pays ne peuvent déjà pas répondre à la faim dans leurs pays. Selon un rapport de la banque mondial de 2010 2/3 des accaparements de terres entre 2008 et 2009 se font au 2/3 en Afrique subsaharienne.

Ce phénomène ne se passe pas qu’en Afrique cela se passe aussi en Amérique du Sud notamment en Argentine et au Brésil 2 géants dans la production agricole, mais aussi en Amérique du Nord, en Asie, en Océanie et même en Europe. En effet, des pays investissent dans les pays du Sud, car ce sont des terres peu chères cependant elles ne sont pas autant productive que celles des pays utilisant beaucoup plus de produits phytosanitaires ou ayant de meilleures irrigations. C’est pour cela que certains pays en voie de développement achètent des terres dans les pays du Nord. Ce qui peut conduire à des polémiques comme ce qui s’est passé en France dernièrement où une entreprise chinoise a acheté 900 hectares dans l’Allier. Cela pose aussi la question de la qualité de la terre qui est achetée. C’est ce qui explique en parti cet achat chinois. Et c’est en partie la raison de ce type d’investissement en Ukraine. En effet, historiquement, l’Ukraine fut le « grenier » de l’empire russe puis de l’URSS.

Après avoir vu que c’est un phénomène mondial qui touche tous les pays, nous allons nous intéresser à la stratégie d’un pays : la Chine

2. L’exemple de la stratégie chinoise

Nous allons voir maintenant pourquoi la Chine investit dans les terres arables et quelles sont les stratégies qu’elle a mise en place.

Pour commencer, il faut comprendre que la Chine contient 1/5 de la population mondiale pour moins de 9% des terres arables dans le monde. La chine a connu dans son histoire de terribles famines, encore récemment. Sous Mao, elle a subi une grande famine à l’orée des années 60 se soldant par 10 millions de morts ce qui laisse un souvenir dramatique. Ensuite, la politique industrielle chinoise a eu des conséquences sur l’environnement et donc sur les rivières sur les différentes terres arables. De plus, de nombreux scandales sanitaires ont touché la Chine.

Par exemple le scandale du lait en poudre contaminé à la mélamine qui a conduit a plus de 300 000 intoxications dont des centaines de morts. Des intoxications aux métaux lourds dont de la viande. Des choux aux formols un produit pour conserver le produit lors des transports non réfrigéré, or, c’est un produit cancérigène. Et il y a encore beaucoup d’autres cas. Cela a touché la confiance des consommateurs.

En plus de cette optique, la Chine investit afin d’être autosuffisant. Cet objectif d’autosuffisance concerne tous les produits à l’exception du Soja nécessaire à l’alimentation du bétail et dont ils importent 80% de leurs besoins. Dans sa volonté de contrôler ses approvisionnements en nourriture, l’Etat a poussé les acteurs chinois à investir dans les terres arables. Par exemple, le Chongqing Grain Group a investi 2,5 milliard de dollars dans l’acquisition de terres au Brésil dédiées à la culture de soja. Elle a réussi à faire main basse sur des terres agricoles en Australie en 2017. En effet, le consortium chinois, Dakang Australia Holdings a acquis l’équivalent de 1% du territoire australien en terres arables. Et ce n’est là que quelques investissements qu’ils ont fait. Ils ont acheté des terres dans le Missouri aux États-Unis, dans l’Allier en France, en République Démocratique du Congo, etc …. De plus cette stratégie dans une moindre mesure, c’est aussi d’acquérir des produits de qualité afin de redonner confiance aux consommateurs chinois.

Cependant, face à cette stratégie, il y a eu de nombreux levers de bouclier pour critiquer et ou dénoncer le pillage des ressources. Face à cette montée des critiques, la Chine a décidé de favoriser les prises de position dans les entreprises agroalimentaires, mais aussi de développer des partenariats. Ainsi le spécialiste du soja en chine, COFCO, a pris position dans différentes entreprises agroalimentaires comme le suisse Nidera. En termes de partenariat Synutra alliée à la coopérative locale bretonne Sodiaal produit environ 100 000 tonnes de lait en poudre, ce qui fait écho avec le scandale expliqué plus tôt. La Chine a aussi tenté de faire un partenariat avec d’autres pays pour des terres comme en Ukraine auwuel ils ont dû y mettre fin face aux critiques de plus en plus virulente vis à vis de ce partenariat.

On voit donc que la Chine essaye de protéger ses approvisionnements en nourriture de la même façon qu’elle essaye par exemple de protéger son approvisionnement en pétrole. On voit donc l’importance de l’autosuffisance en nourriture. Cela pose aussi la question du futur. En effet, quelle stratégie va mettre en œuvre la chine. Et comment va-t-elle répondre aux critiques, aux réactions violentes et juridiques ?

Partie 2 : Les critiques et les lois misent en place contre l’achat de terre arable

1. Les critiques

De plus en plus de critiques sont émises par des personnalités politiques des ONG, vis à vis de ces investissements. Pour commencer l’ONG GRAIN est une « organisation internationale qui soutient la lutte des paysans et des mouvements sociaux pour renforcer le contrôle des communautés sur des systèmes alimentaires fondés sur la biodiversité ». Cette ONG a tiré la sonnette d’alarme et a voulu créer une base de données recensant ces achats de terres. C’est exactement la même idée que le projet « Land Matrix ». Ces bases de données ont pour but de récupérer toutes les informations sur chaque transaction. La critique principale qui fut résolue en partie est la transparence des projets. En 2010, ce fut le pic de terres agricoles vendues avec plus de 90 millions d’hectares vendus, et c’était une des critiques les plus virulentes émises notamment pour combattre la corruption. Ensuite, une critique émise dans de nombreux cas d’achat est l’appropriation et le « vol » de terre. Il s’agit le plus souvent de critique politique vis à vis d’un certain laisser faire sur ces questions. Pascal Canfin, actuel directeur de WWF France avait écrit un article dessus en 2009 énonçant à peu de chose près les mêmes critiques que l’ONG Grain et montrait le souci d’une financiarisation des terres agricoles.

La question de la financiarisation des terres est de plus en plus forte. En effet, en plus de leurs capacités à produire de la nourriture ces terres sont devenues des biens spéculatifs. Tel des biens immobiliers, ils sont aussi sensibles aux bulles spéculatives. On voit dans le monde une inflation des terres agricoles à des vitesses différentes selon les zones géographiques. En France, le prix de l’hectare en moyenne entre 1997 et 2016 a augmenté de 54% ce qui est très élevé. Cette augmentation du prix a un coût pour les agriculteurs et notamment pour les jeunes qui souhaiteraient s’installer. Cependant, la France ne se laisse pas faire et notamment à travers les SAFER.

2. Une réponse juridique ? Le cas français

Les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) sont un modèle typiquement français. Elles ont été créées en 1960 à l’époque où la France voulait être auto suffisante pour ce qui est de se nourrir. Elles sont reparties sur tout le territoire et sont au nombre de 26. Vous pouvez voir les différentes missions des Safer sur le schéma suivant. « Leur rôle est de réguler le marché des terres agricoles : ayant une vue d’ensemble sur le marché foncier, les Safer ont pour mission d’éviter une flambée des prix et de structurer les nouveaux usages de ces terres en donnant la priorité à l’installation de jeunes agriculteurs ». Elles servent surtout pour intervenir lors de la vente de terre agricole. « Prenons l’exemple d’un agriculteur qui part à la retraite et souhaite vendre sa ferme. Il trouve un acheteur, se met d’accord avec lui sur le prix de vente et passe devant le notaire pour conclure la transaction. Celle-ci doit obligatoirement être signalée à la Safer locale. Si celle-ci considère que le prix est trop élevé ou que l’acheteur n’a pas le bon profil, elle peut casser la vente en usant de son droit de préemption. » On voit qu’elles détiennent une arme pouvant protéger les achats de terre agricole par des étrangers. Cependant, des montages juridiques permettent de passer à travers ce mécanisme. Pour remédier à ce problème le Parlement vient de voter des amendements pour préserver les terres agricoles françaises d’un rachat étranger et de l’inflation des terres.

Conclusion

On peut voir que les terres agricoles sont un enjeu stratégique pour chaque pays comme l’a dit Macron. On voit un exemple de stratégie, face à cet enjeu et comment elle a évolué. En effet, les critiques sont de plus en plus fortes et les pays commencent à se doter de juridictions pour éviter un monopole étranger. Cependant, cela reste une ressource que l’on peut développer pour favoriser la croissance économique.

Par Alexandre Penloup, promotion 2017-2018 du M2 IESCI

Webographie

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/emmanuel-macron-veut-mettre-des-verrous-reglementaires-sur-les-achats-de-terres-agricoles-par-des-etrangers_2623688.html

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/emmanuel-macron-veut-mettre-des-verrous-reglementaires-sur-les-achats-de-terres-agricoles-par-des-etrangers_2623688.html

http://www.lepoint.fr/monde/la-chine-a-la-conquete-des-terres-agricoles-23-02-2018-2197309_24.php

https://www.le-cartographe.net/index.php/dossiers-carto/asie/92-chine-politique-dexpansion-agricole-a-letranger

http://geopolis.francetvinfo.fr/la-course-aux-terres-agricoles-en-afrique-6107

https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_alimentaire_mondiale_de_2007-2008

http://www.fao.org/home/fr/

https://landportal.org/news/2015/06/act-it-four-key-steps-stop-land-grabs

https://globalfoodpolitics.wordpress.com/2012/11/26/the-second-scramble-for-africa/

https://fr.wfp.org/faim/faits-et-chiffres

https://www.courrierinternational.com/une/le-portugal-un-pays-sec

http://www.momagri.org/FR/tribunes/Le-monde-manquera-t-il-de-terres-pour-nourrir-les-hommes-du-21eme-siecle-_646.html

https://www.planetoscope.com/sols/1175-disparition-de-surfaces-agricoles-dans-le-monde.html

http://www.rfi.fr/decryptage/20130614-accaparement-terres-etrangeres-achat-pays-riches-agricole-fonds-investissement

https://www.capital.fr/economie-politique/la-chine-acheteuse-vorace-de-terres-agricoles-a-letranger-1273793

https://www.latribune.fr/blogs/pekin-business/20150217trib1d6949dce/agro-alimentaire-la-nouvelle-strategie-chinoise.html

http://geopolis.francetvinfo.fr/l-appetit-des-investisseurs-chinois-pour-les-terres-agricoles-australiennes-100219

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/terres-agricoles-l-empire-mondial-de-la-chine_1437316.html

http://www.slate.fr/story/82771/speculation-terres-agricoles

http://bfmbusiness.bfmtv.com/france/le-prix-des-terres-agricoles-francaises-n-a-jamais-ete-aussi-eleve-1176074.html

https://reporterre.net/Le-Parlement-limite-l-accaparement-des-terres-agricoles

https://reporterre.net/Les-Safer-gerent-elles-bien-les-terres-agricoles

http://www.safer.fr/missions-safer.asp

http://www.elysee.fr/declarations/article/transcription-du-discours-du-president-de-la-republique-emmanuel-macron-a-la-nouvelle-generation-agricole/

L’article Les terres agricoles, des ressources stratégiques est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Rencontre Macron-Jinping : vers une réinvention du bilatéralisme franco-chinois https://master-iesc-angers.com/rencontre-macron-jinping-vers-une-reinvention-du-bilateralisme-franco-chinois/ Mon, 05 Feb 2018 10:05:56 +0000 http://master-iesc-angers.com/?p=2643 Emmanuel Macron s’est déplacé en Chine pour rencontrer le président Xi Jinping entre le 8 et le 10 janvier dernier. En ce début 2018, le président affirmait vouloir prendre son temps pour une visite d’Etat réussie afin de consolider les… Continuer la lecture

L’article Rencontre Macron-Jinping : vers une réinvention du bilatéralisme franco-chinois est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Emmanuel Macron s’est déplacé en Chine pour rencontrer le président Xi Jinping entre le 8 et le 10 janvier dernier. En ce début 2018, le président affirmait vouloir prendre son temps pour une visite d’Etat réussie afin de consolider les relations politiques entre les deux hommes. Les deux présidents s’étaient déjà rencontrés une première fois le 8 juillet 2017 lors du sommet du G20, après l’élection de Mr Macron, et son homologue chinois avait déjà affirmé son engagement à “défendre” l’accord de Paris aux côtés de la France.

C’est selon le quotidien espagnol El País, que le président français se voit comparé à Charles de Gaulle. En effet, son slogan “ni de gauche, ni de droite” prétend vouloir mettre sur un pied d’égalité les forces chinoise et nord-américaine, ce que le Général de Gaulle avait voulu en son temps entre l’union soviétique et les Etats-Unis. Le dessinateur suisse Patrick Chappatte a également comparé le chef d’Etat français à Tintin, lors de ses aventures en Chine dans l’album “le Lotus bleu”, lui conférant ainsi des airs d’aventurier à la quête du monde chinois.

Par ailleurs, le couple Macron fut très attendu par la population chinoise. Les chinois plaçant historiquement l’apparence ou 面子 (“mian zi” : la face) au coeur de leurs valeurs, ont une image très particulière des français et de leur culture “romantique”. Brigitte Macron, ou la co-marraine du bébé panda prêté par la Chine, incarnait parfaitement la première dame française élégante venue imposer une image de marque auprès des chinois.

Lors de sa venue, Emmanuel Macron prétendant agir pour son pays voir l’Europe, voulait consolider ses relations avec la Chine, afin d’ouvrir Pékin aux portes de l’Europe et créer de “nouvelles routes de la soie” concernant un vaste projet d’infrastructures reliant la Chine à l’Europe. A l’heure où Mr Trump décide de se désengager de la Chine, notamment suite à l’abandon du TTP et le retrait des accords de Paris concernant la question climatique, le président français bénéficie d’une “ouverture incroyable” qui pourrait permettre au monde européen d’adopter de nouveaux idéaux promus par la Chine.

En somme, il fut principalement question d’économie lors de cette rencontre : avec un déficit de 30 milliards d’euros, le plus gros déficit extérieur, la France entend s’ouvrir beaucoup plus aux capitaux chinois, et réduire ainsi son déficit. Mr Macron s’était donc envolé accompagné de plus de 50 patrons français, dont ceux d’Airbus, Sodexo, Auchan et Dassault, et certains contrats ont été signés lors de son séjour.

Retour sur l’histoire des relations politiques des deux pays

En 1964, le Général de Gaulle était à l’époque le premier représentant des pays occidentaux à reconnaître officiellement la République populaire de Chine établie plus en 1949. Il le disait lui-même “En nouant avec ce pays des relations officielles, la France ne fait que reconnaître le monde tel qu’il est”. C’est donc fin janvier de cette même année que les relations diplomatiques ont débuté entre la France et la Chine.

Les rapports diplomatiques ont par ailleurs connus des hauts et des bas. Les chinois y voyaient à l’époque de Jacques Chirac une relation “donnant-donnant” qui permettait aux deux pays de commercer sereinement. Mr Chirac connaissait bien l’Empire du milieu et ses coutumes, et sa discrétion sur les sujets sensibles permettait de bien se faire voir auprès des chinois, qui n’apprécient guère le “franc-parlé” qu’eût son successeur Nicolas Sarkozy, par la suite.

En effet, on se souviendra des maladresses de l’ancien président à l’égard de la répression chinoise au Tibet et lors de sa rencontre avec le Dalaï-lama. De ce fait, le courroux à Pékin s’était transformé en réel appel au boycott des produits français et de Carrefour, très présent en Chine, mais également au report d’un sommet avec l’Union Européenne. Même si les malentendus se dissipèrent postérieurement, il fut difficile de trouver le ton juste pour Mr Sarkozy, afin d’établir des relations diplomatiques solides.

A l’issu de son quinquennat, François Hollande avait plaidé pour une ouverture entre les deux pays, fondée sur des principes de réciprocité et sur une base de respect des normes sociales et environnementales. Il affirmait également vouloir rééquilibrer le commerce extérieur en multipliant les échanges et les investissements bilatéraux. Ce sera des affirmations que reprendra par la suite le président actuel Emmanuel Macron, en voulant aller plus loin.

Plus de 50 ans après la reconnaissance de la Chine, les relations ont donc nettement évoluées. La Chine est propulsée au rang de seconde puissance mondiale et la France ne se place que derrière l’Allemagne en tant que partenaire commerciale européen principal. Cependant, la crise politique qui semble sévir en Allemagne fragilise Angela Merkel et amène une certaine perte d’influence de la part de la chancelière sur son pays et l’Union Européenne.

 (https://www.youtube.com/watch?v=9qYg0a5Rsl0)

Reprenant le flambeau, le challenge d’Emmanuel Macron devra être conséquent : il s’agit de reconstituer une Union Européenne forte en prenant en compte les mutations en cours du monde. Attendu au tournant, le président français devra gérer les circonstances de la situation en Allemagne, et établir des liens forts qui soudent l’Union Européenne à la Chine. Ce fut donc l’objet de sa seconde visite d’Etat en Chine, qui fut stratégiquement préparée.

La visite du couple Macron et la signature de contrats

C’est sur la question climatique que le président français a mené son premier discours le 8 janvier à Xi’an, ville traditionnelle du point de départ de la “route de la soie”, et lieu culte où ses prédécesseurs s’étaient déjà rendus à leur époque. Le chef d’Etat a décidé de miser sur la carte des symboles : après avoir offert un cheval de la garde républicaine à Mr. Jinping, il commence sa visite dans un lieu symbolique des échanges entre l’occident et la Chine.

Le président français s’est ensuite rendu dans une pagode bouddhiste et à la mosquée de Xi’an, où il y a d’ailleurs prononcé son discours. Il y a mentionné de nombreux points importants qui relient les deux nations, notamment en décrétant vouloir faire de l’année 2018-2019, une année franco-chinoise de la transition écologique. En lançant «Nos destins sont liés», l’homme a mis en avant sa volonté d’une construction de “nouvelles routes de la soie”, projet complexe qu’il veut non pas univoque, mais un moyen de partage entre les deux nations.

(www.courrierinternational.com/grand-format/chine-route-de-la-soie-la-mondialisation-selon-xi-jinping)

A l’issue de son discours, le chef d’Etat français a subtilement traduit son fameux “Make our planet great again” déjà employé en réponse à Donald Trump suite à son retrait de l’accord de Paris l’année dernière, mais cette fois-ci en chinois. En lançant un “让地球再次伟大“ (reng diqiu zai ci weida ou “rendons sa grandeur à la planète”) qui fut difficile à prononcer, il entend imposer les mêmes paroles des deux côtés de la Terre.

Le soir du 8 janvier, le couple Macron s’est rendu à Pékin pour dîner avec le président chinois et sa femme. Le lendemain, Le couple Macron est arrivé main dans la main sous un froid glacial au pied de la cité Interdite pour visiter le monument. Accompagné du guide et spécialiste de la Chine, Patrice Fava, et d’écoliers pékinois, le couple commença une longue visite. Après la visite des lieux, madame Macron visita la grande Muraille tandis que son mari fut accueilli par un incubateur chinois, Soho 3Q : un espace de coworking.

Par la suite, quelques contrats furent évoqués. En effet, Paris et Pékin ont signé un accord commercial pour la construction d’une usine de traitement des combustibles usagés bénéficiaire à la société Areva, représentant un montant de 10 milliards d’euros. Un contrat aéronautique fut également signé : la Chine a commandé 184 Airbus A320 d’une valeur de 18 milliards de dollars et, en contrepartie, la France a promis l’augmentation de la production d’appareil A320 à Tianjin.

Emmanuel Macron a également décidé de lever l’embargo sur la viande bovine française en Chine, imposé depuis 2001, et ce dans les plus brefs délais. D’un point de vue culturel, il a notamment été décidé la mise en place d’un centre Pompidou d’art contemporain à Shanghai, qui ouvrirait ses portes en 2019.

Cependant, le président français fut discret concernant la question des droits de l’homme. Il avait été interpellé plus tôt par des associations comme Human Rights Watch afin de réclamer “publiquement” au président Xi Jinping des améliorations sur ses positions, comme s’exprimer sur le sort de la veuve du prix Nobel de la paix, Liu Xiaobo, aujourd’hui assignée à résidence. Mais Mr Macron n’a pas trouvé utile de faire ces déclarations ouvertement, il mentionne avoir évoqué le sujet en privé : “Ces préoccupations, je les ai évoquées avec le président Xi Jinping. Il sait qu’elles existent en Europe, en particulier sur le sujet des libertés et des droits universels. Et je sais que pour lui le sujet est important”, déclarait-il.

Vers une Europe forte qui contrebalance l’influence des Etats-Unis ?

Donald Trump, qui avait marqué le début de son mandat en mettant fin au traité de libre-échange trans-pacifique, voulait détricoter les mesures qui avaient été prises par son prédécesseur, Barack Obama. Ce traité, vu comme un contrepoids de taille face à l’influence croissante de la Chine, avait été signé par 12 pays d’Asie-Pacifique, représentant 40% de l’économie mondiale, en 2015.

Pendant la visite de Macron en Chine, le président américain étant sur une autre affaire, avait délibérément insulté les pays d’Afrique, les qualifiant de “pays de merde”, ne comprenant pas comment les habitants d’Afrique étaient encore autorisés à venir tenter leur chance aux Etats-Unis. Incarnation du parfait anti soft-power américain, le président a fait couler beaucoup d’encre suite à ce scandale, qui a choqué une fois de plus le monde entier. Plus récemment, le 24 janvier dernier, Donald Trump soulève une vague de colère en Chine suite à sa volonté d’imposer des tarifs douaniers sur les importations de panneau solaire et de machine à laver, dont la Chine est le plus important fournisseur sur la planète.

Ces grandes différences apparentes entre les notions de mesure et de respect traditionnellement chinoises, ainsi que le franc-parler et la “non-convenance” du côté américain ne permettent visiblement pas d’établir de bonnes relations pérennes. Dès lors, le rapprochement de Mr. Macron en Chine afin de représenter une nouvelle vision des ambitions européennes, peut être bénéfique stratégiquement pour se créer un allié de taille, et refaire fonctionner la machine des investissements chinois en France.

Derrière l’esprit de Donald Trump se cacherait-il une stratégie d’affront direct envers cette Chine menaçante ? La Chine qu’il voit sur la route de la première puissance mondiale, déciderait-il de s’en prendre à elle le plus tôt possible afin de freiner son ascension ?

CONCLUSION

Durant son séjour, Mr Macron a promis, comme Angela Merkel, de revenir à Pékin chaque année : « Je reviendrai au moins une fois par an en Chine, car c’est la condition pour que notre relation entre dans une ère nouvelle » avait-t-il lancé. Cette reprise du dialogue avec son homologue chinois fut intelligemment calculée, puisque l’enjeu fut de taille : avec encore trop peu de produits made in France en Chine, il s’agissait d’équilibrer la balance commerciale.

Pour le français, dont le livre “Révolution” fut publié ce 8 janvier dernier en Chine, il a fallu bien se faire voir et mettre en avant la question de la réciprocité. En offrant un cadeau à Xi Jinping, et en respectant les coutumes chinoises sur la discrétion concernant les droits de l’homme, le président a choisi de miser sur la stratégie de la symbolique et du respect. Mr Macron ou littéralement 马克龙 (ma ke long ou “le cheval qui domine le dragon”), transcription chinoise de son nom de famille lui conférant une image pour le moins encourageante, compte tisser des liens ou 关系 (guan xi, en chinois les “relations”) à long terme avec l’empire du milieu.

Au regard de son accord avec Mr Jinping concernant la mise en place de “nouvelles routes de la soie”, tout porte à croire que ces procédures seront longues et difficiles à réaliser. Projet réunissant plus de 70 pays, et dont les investissements dépassent ceux du Plan Marshall, cela représenterait, en effet, un immense bouleversement géopolitique. Mr Macron s’était aussi exprimé sur le sujet considérant celles-ci comme des moyens de partages qui ne pourrait “mettre en état de vassalité les pays qu’elles traversent.”

Pour les accords commerciaux signés durant son séjour, la volonté du parti français est de pouvoir bénéficier des technologies nouvelles (hautes technologies, technologies vertes,…) que pourront apporter les entreprises chinoises en France. Emmanuel Macron veut tenter de mettre en avant une “nouvelle génération d’entrepreneurs”, avec pour  intérêt d’apporter une vague de “renouveau” et d’innovation en France.

Cependant, Xi Jinping, à qui tout à l’air de profiter jusqu’à maintenant, a-t-il une stratégie bien plus grande que cela ?

Par Maëlle Texier, promotion 2017-2018 du M2 IESCI

Sources

https://www.youtube.com/watch?v=x7DizoD6a_s

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2018/01/08/macron-veut-batir-la-confiance-avec-la-chine_5238752_3216.html

http://www.lemonde.fr/campus/article/2018/01/08/la-cite-internationale-universitaire-de-paris-a-l-heure-de-la-chine_5238941_4401467.html?xtmc=chine_macron&xtcr=6

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/23/libre-echange-trump-signe-l-acte-de-retrait-des-etats-unis-du-partenariat-transpacifique_5067840_3222.html

https://elpais.com/internacional/2018/01/08/actualidad/1515428979_471779.html

https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/vu-de-chine-la-france-veut-reduire-son-deficit-quelle-souvre-aux-capitaux-chinois

https://www.numerama.com/politique/320978-chine-que-faut-il-retenir-de-la-visite-de-macron-sur-la-tech.html

http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20140127-france-chine-relations-diplomatiques-de-gaulle-commemoration

http://www.lefigaro.fr/international/2010/04/27/01003-20100427ARTFIG00528-nicolas-sarkozy-et-le-casse-tete-chinois-.php

http://www.fmprc.gov.cn/mfa_eng/topics_665678/XJPCXBZCESGJTLDRDSYCFHJCXYGHD/t1395348.shtml

https://www.challenges.fr/politique/chine-turquie-pourquoi-emmanuel-macron-reussit-a-l-international-face-a-trump-merkel-et-xi-jinping_558637

https://www.challenges.fr/politique/chine-turquie-pourquoi-emmanuel-macron-reussit-a-l-international-face-a-trump-merkel-et-xi-jinping_558637

https://www.la-croix.com/Monde/Asie-et-Oceanie/A-Xian-Emmanuel-Macron-propose-alliance-France-Europe-Chine-2018-01-08-1200904331

http://www.liberation.fr/france/2018/01/08/macron-en-chine-les-nouvelles-routes-de-la-soie-ne-peuvent-etre-univoques_1621135

http://www.pieuvre.ca/2018/01/24/protectionnisme-les-nouveaux-tarifs-de-donald-trump-declenchent-la-colere-de-la-chine/

Bibliographie

Dumasy, J. (2014). La France et la Chine : 1248-2014 – Paris : Nicolas Chaudun.

 

L’article Rencontre Macron-Jinping : vers une réinvention du bilatéralisme franco-chinois est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
The challenge of environmental protection policies in China: the city of Xi’an case study https://master-iesc-angers.com/the-challenge-of-environmental-protection-policies-in-china-the-city-of-xian-case-study/ Wed, 06 Dec 2017 17:01:42 +0000 http://master-iesc-angers.com/?p=2499 Following the visit of French Prime Minister Jean-Yves le Drian to Beijing from 24 to 26 November, the major international and regional issues were discussed with the Chinese interlocutors. These discussions helped advancing the partnerships in the fields of civil… Continuer la lecture

L’article The challenge of environmental protection policies in China: the city of Xi’an case study est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Following the visit of French Prime Minister Jean-Yves le Drian to Beijing from 24 to 26 November, the major international and regional issues were discussed with the Chinese interlocutors. These discussions helped advancing the partnerships in the fields of civil nuclear and aeronautics, and cooperation in promising sectors such as agri-food, green finance, sustainable urban development, health, the economics of aging and tourism. They discussed the possible synergies between the French plan “Industry of the future” and the Chinese policy “China Manufacturing 2025”.

So, what are the health problems in China? What are and should be the necessary measures to undertake in the big cities? Here, we will study the specific case of the city of Xi’an.

Located in central China, Xi’an (西安, or “Western Peace”) is the capital of Shaanxi province. Xi’an is known as the starting point of the Silk Road and is also a focal point of China’s One’s Belt. Its skilled workforce and its many research centers are attracting more and more Chinese and foreign investors: in 2013, Xi’an has captured more than two-thirds of FDI invested in the province.

The economy took off from Xi’an at the millennium, GDP doubled between 2001 and 2006 and again between 2006 and 2010. Xi’an’s economy has long been driven by investment in aeronautics (the MA60 and Comac ARJ21 have been designed and manufactured in Xi’an), mechanical industries, electric, electronics, chemical, bio-medical and military, as well as in the textile sector.

The city of Xi’an has everything it takes to be the Chinese city of sustainable development tomorrow. The factories of large foreign companies have the opportunity to establish themselves in this city, to create their products and export throughout China.

One of the biggest environmental problem: the air pollution

Xi’an has one of the worst air quality in the world. Pollution kills 1.6 million people every year in China, more than 4000 a day, which corresponds to 1 of 6 premature death in the country. What are its main origin? Firstly, the vehicle pollution releases nitrogen dioxide and fine particles (for diesel engines). But also, heating during the winter, construction sites and the industry, which operate largely on coal.

As a developing country, China started its pollution control and ecological protection when its GDP per capita was lower than $300. Chinese policies have grown and became more sophisticated and more integrated, to carry out its long-term development and growth. Despite these shifts, the policy improvements are failing to keep pace with the growth of the economic activity. Up to now, China was still unable to fully contain the trend of a deteriorating environment with an economy growing at such a high speed.

Along with the progress of the globalization and upgrade of industrial construction, some heavy pollution industries, such as steal, chemical and cement, are continuously transferred from abroad to China, from eastern region to central and western regions. It is necessary to take integrated measures and actions to meet the great challenges, such as constructing a more efficient policy framework, continuing the adjustment of economic structure, implementing the pollution prevention and ecological conservation, and a broader international cooperation and public participation. The only way to turn the deteriorating trend in China around is to transform economic growth pattern and to implement sustainable development strategy.

Chinese researchers compared data on air pollution and death rates in Xi’an from 2004 to 2008. This is the city where in 2006, the World Health Organization reported as having the second worst air pollution in Asia, which means the second worst in the world. In much more recent studies in 2013, It has been reported that Xi’an has the fifth worst air pollution in China.

Now let’s talk about those dangerous air particles called “PM”. PM means “Particulate Matter” floating around in the air, most of which you can’t see. These are the particles that are polluting and dangerous for public health. So, what does “PM2.5” mean? 2.5 micrometers are in fact the size of these particles, they can be toxic organic compounds, heavy metals, etc… and can come from driving automobiles mainly, burning plants, smelting … The PM2.5 are the most dangerous for health, compared to the PM10 particles which are bigger and cause less severe health effects. The PM2.5 is the one that goes the further into the lungs and cause severe lung or heart diseases.

In Xi’an, most of Chinese people have this smartphone application named “Air quality China”, this application shows the daily AQI (Air Quality Index) in all the cities of China. The AQI also gives you information about what health problems you will possibly experience. When the Air quality reaches 100 or 150, everyone starts wearing a mask with a PM2.5 filter, to make sure they won’t breathe this polluted air. Unfortunately, the mask system only filters up to 95% of the PM 2.5.

The World Health Organization said that the air in Xi’an is, on average, 9-10 times more polluted than the median PM 2.5 levels of the two most polluted cities in the 112 city US study (Rubidoux, CA and Los Angeles, CA).

China’s air pollution affects all the world

The pollution is getting really important and doesn’t only affect Chinese people. It’s also part of the major conflicts between Korea and China: the winds push the Chinese polluted air containing fine particles and develop a giant cloud over South Korea and particularly in Seoul.

But the pollution problem in China does not only affect its neighbors, the impact of China’s pollution is global. For some time now, it was assumed that this growing pollution impacts the climate and cyclonic activity in the Pacific. Asian pollution has strengthened the cyclones in winter 2014, increasing precipitation by 7%. On a global scale, all of the developing cyclones at middle latitudes would have been affected by pollution.

The growing water pollution problems in Xi’an

Of course, Xi’an faces many other issues, of which the water pollution is really significant. Two main factors involved in water resource problems are the amount and the quality of water available. Along with economic development in China there are the serious problems of increase in water demand and of the water pollution, especially in big cities such as Xi’an. As a result, measures to protect water resources are increasingly attracting attention. The city of Xi’an is located in the watershed, or basin, of the Weihe River, a large tributary of the Yellow River.

In recent years, the city’s GDP has increased rapidly. As GDP grew, the demand for water by industry also increased rapidly, as did the water demand of the residential sector, which rose in tandem with increases in people’s incomes and changes in lifestyle.

This has led to two severe problems, dropping groundwater levels and polluted surface water. In 2006, for instance, the decrease amount of groundwater in the city was over 100 million tons. Land subsidence and fissures occurring in both urban and rural areas as a result have become threats to the safety of residents and infrastructure. Under this situation, it is clear that effective measures must be taken to improve Xi’an’s water environment in order to adequately satisfy the demand for water, while protecting groundwater resources and controlling land subsidence.

Policies and measures taken by the local government against environmental problems

The city of Xi’an, Shaanxi province, implemented five measures to combat air pollution. The results are encouraging, the city put great efforts into industry adjustment by reforming and removing eight companies and shutting down 130 companies that caused air pollution. It also pushed forward the project of replacing coal with gas and electricity, which reduced the consumption of coal by 1.6 million tons compared with 2013.

Xi’an is becoming more and more involved in the protection of its environment. For example, Xi’an took steps in car controlling. It abandoned 560 000 old cars, launched and adjusted 55 bus lines, added 1155 buses and 8000 public bicycles, and strengthened checkups and supervision.

To control dust, strict regulations were carried out in construction sites. The city bought 200 sprinklers to clean roads regularly and established a dust prevention company. The management system was also set up to regulate the burning of straw, rubbish and leaves. The city checked 4100 restaurants and 3400 barbecue stalls and urged them to use clean energy and install oil fume purifying devices.

To carry out ecological projects, such as the Protection of Qinling Mountains Ecology, the city of Xi’an is working to build itself into a national forest city and national garden city. In 2013, newly-added green space, wetland and ecological water area reached 4.5 million square meters, 4 million sq. m and 1.7 million sq. m, respectively. Through the above measures, the number of days with a good air quality reached 80 in the first half-year of 2014, 23 days more than 2013.

Several other measures had been taken because of the air pollution made by the electricity production. The first law forbidding gasoline motorcycles/scooters went into effect in 1985 in Beijing.  Since then about 150 municipalities (including Xi’an) have adopted laws called “Jin Mo orders”.  The main justification for the orders is that gasoline motorcycles contribute more pollutants to the atmosphere than automobiles, due to no environment controls on the motorcycle engines. When the laws went into effect, many gasoline motorcycle companies in Xi’an went out of business. Which then gave birth to a new industry: the manufacture and sale of electrical vehicles.

Getting rid of smog, the pollution cloud being composed largely of fine particles, becomes a priority in China. Thus, the apparition of some innovative inventions as “anti-fine particles cannon”, which first appeared on the streets of Xi’an. While treating the problem at the source would be more effective on the long term, some look for solutions in the short term against pollution in China. So, cannons mounted on trucks, projects steam at high pressure into the air to break down the floating particles such as dust, in the city of Xi’an.

The gun, connected to a tank with a capacity of 10 tons of water, is capable of spraying water as a fog at a distance of over 120 meters horizontally and 70 meters in the vertical. It also sprays a light scent in the air to cover the foul smells of pollution. It was enough for skeptics to compare the machine to a “single giant perfume spray.”

Regarding the water problem, Xi’an is taking effective measures to better protect and improve its environment both for local residents and tourists. As part of the effort, local government decided to install special equipment to monitor and control those enterprises creating water-polluting materials during their production. The project, named « Network for Monitor and Control Pollution Sources », began in September, 2015.

Other measures, such as installing special electricity meters used for wastewater treatment equipment and checking for additives used for wastewater treatment, will also be adopted to see if factories are treating waste water properly, the local government has decided to close 34 paper-making factories before September 2015 since they produce a large amount of polluted water.

The effort is aimed at enhancing the control of polluted water draining into the rivers around the city and improving the quality of the surface water.

Conclusion

Reviewing the evolution of China’s policy, many experiences and lessons for policy-making on environment and development issues allow us to give an accurate estimation of the future. The reactive approaches and instruments of the past will not be sufficient to address the coming challenges China faces. Despite unremitting efforts for many years, the state of the environment and development in China is transiting gradually. However, with large amounts of pollutant discharge nationwide, pollution remains rather serious. Also, ecological deterioration is aggravated and still not under effective control. The problem has grown to become a key factor harming public health and restricting economic growth and social stabilization. On the other hand, if GDP growth continues at near 8% in the short to medium-term future, urbanization will continue and possible even accelerate, and industrialization will continue to move towards more highly transformed products, the scope and dimensions of the environmental agenda will become more complex.

In light of the severe environmental situation and the major weaknesses currently found in China’s environmental policy system, it is necessary and very important to take integrated measures and actions to meet the great challenges and complex issues in its main big cities. Firstly, Xi’an should stick to the basic state policy of environmental protection and further promote the strategy of sustainable development, while constructing a more efficient policy framework on environmental protection and development. Secondly, further promotion of the adjustment of economic structure should continue, including: strategic adjustment to cut the industries with high depletion resources and serious pollutant emissions, policy reformation of natural resources to improve the integrated efficiency, and encouraging the development of environmental industry to provide technological support for environmental protection. Thirdly, to implement principles emphasizing both pollution prevention and ecological conservation, Xi’an need to strengthen its investment and policies innovation. Fourthly, it is very important to enforce the capacity for sustainable development, especially not only insisting on the mechanism of environmental protection wherein governments play the dominant role, but also strengthening the market promotion and public participation.

By Maëlle Texier, 2017-2018 year group of M2 IESCI at the University of Angers

Sources:

Air pollution in Xi’an:

www.quora.com/How-bad-is-air-pollution-in-Xian-compared-to-other-Chinese-cities

www.globaltimes.cn/content/1042149.shtml

www.independent.co.uk/news/world/asia/china-airpocalypse-smog-air-pollution-levels-red-alert-beijing-a7487261.html

www.aqicn.org/city/xian/fr/

www.french.china.org.cn/china/txt/2014-05/13/content_32373977.htm

www.canadafreepress.com/article/move-to-xian-china-to-prevent-dying-from-air-pollution

Water pollution in Xi’an:

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23914518

www.china.org.cn/english/government/105752.htm

www.iwa-network.org/city/xian/

Other sources:

fr.wikipedia.org/wiki/Xi%27an

www.coolblueice.wordpress.com/2011/10/23/xian-chinas-electric-avenue/

www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/chine/evenements/article/visite-en-chine-de-jean-yves-le-drian-24-26-11-17

www.chinadaily.com.cn/m/shaanxi/itl/2014-07/10/content_17707823.htm

L’article The challenge of environmental protection policies in China: the city of Xi’an case study est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>