Médias sociaux Archives - Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives Le Master Intelligence Economique qui combine analyse économique, outils de veille, e-réputation, gestion de crise et big data via une formation sur deux ans. Fri, 19 Mar 2021 13:09:34 +0000 fr-FR hourly 1 Affaire Gamestop : la croisade du peuple ? https://master-iesc-angers.com/affaire-gamestop-la-croisade-du-peuple/ Fri, 19 Mar 2021 13:09:34 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3416 David contre Goliath, Main Street versus Wall Street, un nombre fulgurant d’analogies ont déferlé dans les articles de journaux et autres blogs afin de représenter les principaux partis de cette affaire incroyable, si incroyable que la plateforme Netflix a déjà… Continuer la lecture

L’article Affaire Gamestop : la croisade du peuple ? est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
David contre Goliath, Main Street versus Wall Street, un nombre fulgurant d’analogies ont déferlé dans les articles de journaux et autres blogs afin de représenter les principaux partis de cette affaire incroyable, si incroyable que la plateforme Netflix a déjà lancé un projet documentaire dédié.

Il s’agit de l’affaire Gamestop, un cas financier invraisemblable opposant le « peuple », rassemblé en communautés sur internet qui,  face à des loups de la finance New Yorkaise, ont réussi à faire trembler Wall Street.

Les enjeux de ce bigornage peuvent être représenté par ce graphe aux pics saillants du cours de l’action au cœur de toutes les discussions :

Cette dernière, qui était à environ 4 dollars il y a quelques mois a pu atteindre en quelques semaines une valeur maximale de plus de 480 dollars, faisant passer la société émettrice pourtant en grand difficulté, à une pseudo-prospérité déconcertante la plaçant du jour au lendemain dans le top 500 des plus grandes entreprises du monde.

Au moment même où cet article est rédigé, l’action de Gamestop a fluctué entre 40 et 150 dollars. Que signifie alors ces oscillations et l’exaltation sociale et médiatique qui les ont déterminées ? Quel rôle ont joué les réseaux sociaux dans cet épisode ?

L’objectif de cet article est de décrypter de manière chronologique les faits importants qui ont marqué cette affaire par une mise en contexte et une description des partis concernés.

A. Mise en contexte

Gamestop ou l’impact de la progression du dématérialisé.

Gamestop est une entreprise disposant de commerces physiques qui vendent principalement des jeux vidéo en plus de produits dérivés issus de la pop culture. Elle possède plus de 5000 magasins à travers le monde dont les ⅔ se trouvent aux Etats-Unis et se trouve être depuis 2008, la maison mère de la chaîne de magasins Micromania, présente dans la plupart des villes de France.

Compte tenu de la forte progression de l’achat de produits dématérialisés, Gamestop et ses filiales subissent de plein fouet cette transition étant donné leur spécialisation dans la vente physique de biens, dont la dématérialisation aujourd’hui semble déjà de plus en plus convenir à de nombreux consommateurs qui, suite au progrès du digital et à l’accès à des espaces de stockage conséquents et  peu chers, favorisent l’accentuation de ce phénomène tout comme c’est déjà le cas pour l’industrie du film et de la musique.

Sur l’aspect financier, si l’on combine les résultats de l’entreprise pour ces trois dernières années, les pertes s’évaluent à plus d’un milliard de dollars

Gamestop est cotée sur le New York Stock Exchange (NYSE), le premier indice boursier mondial. Selon des experts comptables,  l’ensemble des possessions de l’entreprise est valorisé à 2,8 Milliards de dollars pour des dettes estimées à 2,2 milliards de dollars. Ne laissant donc “que” quelques centaines de millions à se partager entre les actionnaires. Ce qui semble plus ou moins représentatif de la situation difficile de la société.

Descriptions des fonds d’investissement et des opérations financières concernées

La valeur en bourse reflète théoriquement l’opinion des marchés financiers sur le succès futur de l’entreprise, une faible valeur en bourse signifie donc qu’il y a peu de gens prêts à acheter des actions, rendant donc difficile le financement pour l’entreprise émettrice. De ce fait, des pratiques et opérations financières existent, permettant de parier à la hausse ou à la baisse la valeur d’une action.

Pour ce qui est de Gamestop, il y eut donc des Hedges Funds ou fonds d’investissement fortement actifs sur le marché de Wall Street, qui pensent que l’action de l’entreprise va s’effondrer compte tenu du contexte et décident alors de parier dessus. Parmi elles, on retrouve entre autres des fonds tels que Citron Research, Melvin Capital de la maison mère Citadel.

Cette pratique se nomme le short selling, une méthode d’investissement qui permet d’avoir des gains sur la chute de valeur d’une société en empruntant ses actions à une valeur A, de les revendre pour encaisser, puis de profiter d’une chute du cours boursier de cette action, ce qui permet de rembourser la société à un coût bien moindre que prévu par cette dernière. Ainsi, constater du shorting sur les actions d’une entreprise, ne fait que renforcer la défiance des actionnaires sur ses performances, ce qui a tendance à baisser encore davantage la valeur de son action compte tenu de la mauvaise image qu’elle affiche.

Description de la communauté

Face à cette situation, des petits porteurs ou encore “boursicoteurs” qui ont tendance à se rassembler en communauté sur internet, s’intéressent progressivement au cas Gamestop. Parmi ces communautés, on retrouve r/WallStreetBets, un forum hébergé sur le réseau social anglophone Reddit et où échangent des millions d’adhérents qui ont l’habitude d’effectuer des opérations financières depuis chez eux via leurs appareils. Ses membres, à majorité d’une tranche d’âge allant de 28 à 45 ans, sont généralement férus de technologie et de la culture vidéo-ludique depuis leur enfance, ainsi bon nombre d’entre eux, sous un élan de nostalgie, commencent à se mobiliser face à la situation que traverse l’enseigne.

B. Déroulement des faits

Au milieu de l’année 2020 et afin de sauver l’entreprise, il est proposé aux actionnaires de Gamestop de la sortir de la bourse afin d’annuler les shorts, et de prendre le temps de se rétablir. En rachetant massivement ses propres actions et qui a permis un rehaussement de sa valeur (De 3 à 7 dollars entre Mai et Septembre 2020)

En Septembre 2020 entre alors en scène le jeune entrepreneur devenu milliardaire Ryan Cohen qui achète environ 13% des actions de Gamestop et qui semble prendre également à cœur l’état de l’enseigne. Son implication sur cette affaire aura pour incidence de convaincre davantage de personnes parmi les actionnaires et les particuliers sur Reddit à s’intéresser de près à la valeur de l’action de l’entreprise, ce qui rehaussera sa valeur, passant de 7 à près de 20 dollars en Janvier 2021.

A la mi-janvier, les choses s’accélèrent suite à la diffusion d’un rapport (https://www.regcompliancewatch.com/gamestop-raid-prompts-finra-alert/) mettant en exergue le short excessif que subissent les actions Gamestop par des fonds d’investissement. Suite à cela des voix s’élèvent afin de saisir cette (opportunité ?) et de marquer un “grand coup”.

Le short squeeze

C’est l’appellation donnée à cette manœuvre financière qui fera couler beaucoup d’encre de par le monde dans cette affaire ? Suite aux informations certifiées de shorting massif effectués par des fonds, un nombre massif de particuliers sur Reddit se mobilise afin d’inciter et encourager toujours plus de personnes à acheter des actions Gamestop dans le but de rehausser davantage sa valeur. En effet, comme mentionné précédemment, le shorting consiste à emprunter des actions d’une entreprise, de les revendre et de profiter de la chute de son cours pour gagner une marge. Quand on pratique le shorting, le gain est limité par le plancher c’est-à-dire que l’action ne peut pas valoir moins que zéro, Mais la perte elle ne l’est pas. Dès lors, que se passerait-il si la valeur de l’action empruntée ne baissait pas, mais venait plutôt à augmenter ? Qui plus est de manière fulgurante ; dit de façon simple, il s’agira d’une catastrophe pour ces opérateurs.

L’excitation autour de Gamestop prend donc de l’ampleur, le 21 Janvier 2021, la valeur de son action double, passant alors à 40 dollars, ce qui “pressa” le fond Citron Research à abandonner son short établi en début Janvier pour 20 dollars l’action. Quelques jours plus tard, la déclaration sur Twitter du milliardaire Chamath Palihapitiya sur son souhait de parier à la hausse sonne l’explosion des compteurs : l’action terminera la journée à 188 dollars.

Durant la soirée du même jour, Elon Musk, qui a déjà pu montrer par le passé son aigreur pour les fonds d’investissement qui pratique le shorting, se joint la fête en postant un tweet avec un lien renvoyant au groupe r/WallStreetBets sur Reddit :

Le 27 janvier, à l’ouverture, l’action Gamestop vaut 354 dollars.

Plus qu’un mouvement : une croisade

Pour que le short squeeze soit “sévère” envers ces Hedges funds qui ont short, un simple processus d’achat et de vente d’actions n’est pas fructueux. En effet, l’on précise que la mobilisation portait envers et contre tout sur l’achat des actions et non leur revente, la raison est simple : les fluctuations existantes de la valeur de l’action entre achat et vente durant les heures d’ouverture du marché boursier pourraient permettre à ces fonds de combler les pertes voire même de générer du profit. Ce qui n’est en aucun cas l’objectif du mouvement. Ainsi, une fois les efforts pour permettre la réévaluation de l’action ont porté leurs fruits, un slogan se fît alors fortement relayer au sein de la communauté en vue de motiver les membres et les participants à garder leurs actions au maximum ; le slogan “Hold the Line” ou “Patientez, Maintenez”.

Cet élan de solidarité est sans précédent dans ce milieu. D’autant plus qu’il s’agit ici d’argent, de beaucoup d’argent, réputé pour avoir la capacité de détruire la plus forte des relations de confiance entre les individus.

Le grand perdant

Bien qu’il soit très complexe d’apposer le mot victoire à ce mouvement, il n’en demeure pas moins que l’un des objectifs de la communauté voulant marquer un gros coup contre les fonds d’investissement ayant short massivement l’action de Gamestop peut être qualifié de réussi. En effet l’histoire retiendra le nom de Melvin Capital Management comme principal perdant, ce fond spéculatif notamment connu pour ses paris à découvert s’est vu infligé des pertes colossales. Durant les trois premières semaines de l’euphorie, le fond aurait essuyé des pertes de plus 3,5 milliards de dollars. Ces chiffres pourraient être réévalués à la hausse si l’on prend en compte d’autres opérateurs qui auraient short sans pour autant le déclarer.

Conclusion

Les rouages de cette affaire ont donc les caractéristiques adéquates pour la production d’un film sensationnel. L’adage “l’union fait la force” adapté au progrès et aux pratiques interactives actuelles n’aura jamais été plus parlant.

Bien qu’un pavé soit jeté, il n’en demeure pas moins que le secteur de la finance, de par ses moyens s’avère être un océan et non une mare. Impactant donc peu au final les établis en vigueur.

Ainsi,  dire qu’un rassemblement d’individus issus du peuple a réussi à “battre” Wall Street semble aller vite en besogne, car, bien que des milliards aient été plus ou moins “redistribués”, ces quelques acteurs du milieu financier ne représentent pas la globalité du secteur.

Cette expédition punitive par le peuple a non moins révélé au grand jour les contours d’un système dont l’opacité autour des pratiques semble vive malgré les instances de contrôle existantes.

Par Ayman Hilal, promotion 2020-2021 du M2 IESCI

Webographie

 

L’article Affaire Gamestop : la croisade du peuple ? est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
La confiance dans les médias à l’heure des NTIC https://master-iesc-angers.com/la-confiance-dans-les-medias-a-lheure-des-ntic/ Tue, 16 Mar 2021 15:26:21 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3402 Avec le développement des NTIC (Nouvelles Technologie d’Information et de Communication), l’information est devenue plus accessible, la vitesse de sa transmission a considérablement augmenté, parallèlement à cela, le volume d’informations consommées augmentes. Internet a joué un rôle important parmi les médias… Continuer la lecture

L’article La confiance dans les médias à l’heure des NTIC est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Avec le développement des NTIC (Nouvelles Technologie d’Information et de Communication), l’information est devenue plus accessible, la vitesse de sa transmission a considérablement augmenté, parallèlement à cela, le volume d’informations consommées augmentes. Internet a joué un rôle important parmi les médias de masse, ayant depuis longtemps dépassé la radio et la presse écrite en termes de nombre d’utilisateurs. De nombreux médias classiques tels que la presse écrite, la télévision et la radio passent aux formats en ligne. Les réseaux sociaux ont donné lieu à un phénomène tel que les blogs, les blogueurs deviennent des leaders d’opinion dans leur domaine d’intérêt. Désormais, tout le monde peut télécharger des informations au public, raconter des événements économiques et politiques, diffuser sa vision personnelle de ce qui se passe.

Donc, d’une part, nous recevons des informations de la première personne, et d’autre part, une quantité incroyable de bruit d’information. Parallèlement à la croissance des sources d’information, on observe une tendance à une baisse significative du niveau de confiance des citoyens dans les médias. La confiance est un enjeu social important dans le domaine de l’interaction et de la communication des citoyens. Le niveau de confiance, à la fois entre les citoyens et dans l’État, a un impact significatif sur le développement de l’activité économique. Les médias sont des médiateurs dans la communication entre les citoyens et les institutions sociales, ainsi que les représentants des entreprises. Par conséquent, les concepts de fiabilité et d’impartialité des médias sont essentiels dans cette communication. Mais en raison du développement des NTIC, la société est confrontée au problème de la sursaturation de l’information, de l’infobésité, du bruit de l’information et de la désinformation. Donc l’enjeux principal de l’article est:

Comment le développement des NTIC a-t-il influencé la confiance des citoyens dans les médias?

Pour répondre à cette question, nous examinerons les tendances actuelles de la confiance dans les médias dans la première partie; les raisons de l’émergence de la méfiance dans les médias dans la deuxième partie de l’article, et dans la troisième partie nous verrons les indicateurs modernes d’une source d’information fiable.

I. Internet devient le principal canal de diffusion de l’information

En sociologie et en psychologie, la confiance est comprise comme « des relations ouvertes et positives entre les gens, contenant la confiance dans la décence et la bienveillance d’une autre personne avec qui la confiance est dans une relation ou une autre »[1]. Dans des conditions de risque, des situations incertaines et imprévues, le problème de la confiance de la société dans diverses institutions sociales, y compris les médias (mass media), devient important. La mondialisation de l’espace de l’information et les progrès technologiques ont fait des médias un puissant facteur d’influence sur la population. Ils sont capables d’influencer l’opinion publique, d’influencer les attitudes, les valeurs et les attitudes du public. Dans le même temps, les médias sont l’objet principal de la confiance, puisqu’ils font eux-mêmes l’objet de la confiance des publics cibles.

L’une des principales tendances du XXIe siècle est la croissance des sources d’informations numériques, directement liées au développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication. De nombreuses publications papier, radio et télévision passent aux formats en ligne. Ce phénomène peut être clairement illustré par l’exemple du nombre de publications et de magazines sur papier d’information. Après avoir atteint un sommet en 2012, le nombre d’éditions papier a commencé à diminuer progressivement et, par conséquent, en 2016, le nombre d’éditions a diminué de 10%. Nous constatons également une baisse de la consommation de papier pour la presse écrite, de 1,4 million de tonnes en 2005 à 695 milliers de tonnes en 2016.

Alors que les médias de la presse écrite diminuent leur diffusion, l’audience Internet des médias d’information augmente rapidement. Les sites d’Actualités et d’Information Généraliste ont vu leur trafic fortement augmenter, malgré des niveaux déjà élevés de fréquentation, + 45 % de visites au mois d’octobre (vs mois moyen 2019) :

Internet devient le principal canal de diffusion de l’information. NTIC a joué ici un rôle important, l’information est devenue un bien public. Les NTIC réduisent les coûts de production, facilitent le transfert des ressources, contribuent à la diffusion d’informations plus pertinentes. Quels ont été les facteurs du succès de la presse en ligne ? Comment la numérisation des médias imprimés a-t-elle affecté la confiance des lecteurs ?

En 2020, selon la recherche de confiance dans les médias réalisés par Kantar pour “La Croix”, l’intérêt des Français pour l’information atteint son plus bas niveau historique. Au cours des 5 dernières années, le nombre de répondants qui suivent l’actualité avec grand intérêt a baissé de 17%. Depuis l’inclusion de la position «Internet» dans la liste des médias permettant de comparer le niveau de confiance des utilisateurs, Internet a pris la dernière place dans le classement:

Cependant, les gens se tournent de plus en plus vers Internet pour s’informer de l’actualité. Depuis 2015, la part d’Internet augmente, tandis que la part des autres médias diminue :

Lorsqu’ils utilisent Internet comme source d’information, beaucoup se tournent vers les sites de presse. Mais nous voyons un phénomène intéressant  : 22% des répondants perçoivent les réseaux sociaux comme le source principale d’informations :

Ainsi, on assiste à une montée en popularité d’Internet, à savoir les réseaux sociaux comme source d’information, et, en même temps, à une augmentation de la méfiance. NTIC a provoqué l’émergence de nouveaux acteurs, contribuant à la diffusion d’informations plus trompeuses. Il s’avère que les utilisateurs ne sont pas satisfaits de la qualité des informations diffusées sur Internet. Les avantages qui ont déclenché la croissance du format en ligne dans la sphère médiatique, tels que la diffusion rapide de l’information, un large choix de sources, ont également provoqué des inconvénients – la faible qualité de l’information, qui a affecté le niveau de confiance dans les médias en général.

II. Les raisons de la méfiance envers les médias

Avec l’expansion mondiale d’Internet, le secteur des médias est devenu beaucoup plus accessible. Il y a des dizaines d’années, les journalistes avaient le monopole de la collecte et de la diffusion de l’information, alors qu’elle est désormais accessible à presque tout le monde. Nous vivons à une époque de journalisme citoyen où tout le monde peut filmer, photographier, écrire, diffuser des informations et atteindre une grande portée. Si les médias classiques adhèrent à certaines règles et codes professionnels du journalisme, les journalistes citoyens peuvent provoquer la diffusion d’informations inexactes, qui à leur tour peuvent être citées par des sources plus fiables. Alors les  fausses nouvelles (fake news) sont nées[2].

Les fausses nouvelles sont la diffusion délibérée de fausses informations sur les médias sociaux et les médias traditionnels dans le but d’induire en erreur, afin d’obtenir un gain financier ou politique. On peut distinguer trois composantes de la fake news: les réseaux sociaux, les technologies de télécommunication et la motivation spécifique. La motivation pour diffuser de fausses nouvelles est le plus souvent associée à une activité politique, à la publicité ou à la concurrence.

Les caractéristiques des médias et le degré de confiance en eux dépendent largement du système politique dans lequel ils opèrent. Comme on le sait, dans les pays à régime autoritaire, les médias sont soumis à un plus grand contrôle et influence des autorités que dans les pays démocratiques. Par exemple, parmi les principales raisons de la méfiance à l’égard des médias dans la Russie moderne: l’utilisation généralisée des technologies manipulatrices; la commercialisation des médias de masse, l’érosion du concept de «fait»; le faible niveau de culture professionnelle et éthique des journalistes, l’immaturité du système d’autorégulation de la communauté journalistique en Russie; le processus de fusion du journalisme et des relations publiques. Enfin, dans des conditions de risques constants, de menaces, de crises, les médias deviennent l’un des puissants facteurs de formation de la «conscience de crise», caractérisée par des humeurs pessimistes, dépressives, imprégnées de sentiments de peur, d’anxiété, d’inquiétude. Un autre exemple célèbre est la diffusion de fausses nouvelles dans la campagne 2016 de Trump.

L’un des types de fake news est l’utilisation de faux titres lorsqu’un titre fort ne correspond pas au contenu de l’article ou exagère délibérément les actions décrites dans l’article. L’utilisation de faux titres est en grande partie due à la forte concurrence entre les médias. En plus de l’influence politique sur les médias, il y a aussi l’influence des entreprises. Les médias gagnent de l’argent en diffusant des informations publicitaires. Malgré l’indication d’un article publicitaire, il crée un bruit d’information et est sans aucun doute biaisé et non objectif. La publicité est très bien acceptée en presse, car intégrée à ce contrat de lecture, faisant partie du plaisir de lecture. Voici un exemple d’expérience personnelle: en travaillant dans le service publicité d’un grand promoteur, nous avons publié des actualités payantes chaque semaine sur le portail-Web de la ville. Le but de ces publications publicitaires est d’alerter le public sur les produits de l’entreprise, d’attirer l’attention du plus grand nombre de lecteurs possible (l’utilisation des faux titres entre en vigueur ici), ainsi que de lutter pour une plus grande présence dans l’espace médiatique par rapport aux concurrents. De telles actions des annonceurs affectent négativement la qualité de l’information, mais les fonds publicitaires la principale source de revenus pour la publication.

La concurrence entre les médias implique l’utilisation de stratégies de marketing, à savoir le ciblage de tel ou tel public. Ainsi, chaque média, par définition, devient biaisé en évoquant des sujets d’intérêt pour son public. Cela contredit déjà certains des principes de neutralité et d’objectivité. Préoccupés par la baisse du niveau de confiance dans les médias en Amérique en 2017, les groupes de recherche Knight Foundation et Gallup ont lancé un projet pour étudier les préjugés des lecteurs envers les médias. La recherche a montré que les lecteurs qui pouvaient voir une source d’information ont un biais plus prononcé qu’un groupe d’examen aveugle (source d’information non disponible). L’interdépendance des opinions politiques et des préjugés médiatiques a également été étudiée : ceux qui ont des opinions politiques plus extrêmes ont tendance à fournir des évaluations plus biaisées des informations. La recherche confirme également que les sources d’information choisies façonnent les perceptions. Les lecteurs qui consomment des informations très biaisées déforment leur cadre de référence. Une interprétation de ces résultats est que certains points de vente créent un biais, peut-être en offrant un contenu de qualité inférieure, bien qu’il soit tout aussi plausible que des consommateurs plus biaisés se tournent vers les mêmes médias[3].

La concurrence, à la fois entre les entreprises publiant des informations, les organisations politiques, et entre les publications elles-mêmes, a un impact important sur la quantité d’information diffusée et sa qualité. De telles actions des acteurs contribuent à la propagation d’un phénomène tel que l’infobésité et surcharge informationnelle. L’humanité a produit au cours des trente dernières années plus d’informations qu’en deux mille ans d’histoire et ce volume d’informations double tous les quatre ans …[4] Ainsi, une personne se trouve dans un espace d’abondance d’informations, dont le traitement devient extrêmement difficile pour le cerveau humain. L’infobésité peut conduire à une pathologie appelée au Japon « hikikomori du savoir » dans laquelle l’internaute « s’engouffre dans des labyrinthes documentaires toujours plus spécialisés. » [5] Ainsi, l’objectif de la communauté Internet, et en particulier des médias, est d’attirer l’attention de l’utilisateur et de la maintenir sur Internet le plus longtemps possible. La rétention du lecteur devient l’un des principaux objectifs des médias Internet: le lecteur est chargé de liens croisés, de pop-ups, de mailings Internet, des alertes etc. Toutes ces informations génèrent du bruit documentaire et leur traitement va occasionner une perte de temps et une dispersion de l’attention. Ainsi, une personne n’est plus en mesure de percevoir et d’évaluer de manière critique les événements décrits.

L’influence des NTIC a provoqué l’émergence d’un cercle vicieux dans lequel les médias, la société et les institutions sociales sont codépendants. Chacun des participants dispose d’un grand nombre d’outils d’influence. Mais si nous identifions la société comme autorité prioritaire et examinons le problème de la confiance dans les médias à travers les yeux du lecteur, nous pouvons alors tirer des conclusions sur la sursaturation globale de l’information. En conséquence, le lecteur a besoin d’être fournis en informations de meilleure qualité et en moindre quantité. Les consommateurs exigent des informations plus analytiques, une approche plus approfondie et plus professionnelle dans le domaine des medias.

III. Les indicateurs de confiance

La recherche montre que les principales caractéristiques des médias qui peuvent inspirer la crédibilité sont la véracité, l’honnêteté, l’intégrité, l’impartialité et la transparence. Mais toutes ces caractéristiques sont des facteurs plus subjectifs qu’objectifs. Sans une analyse multiforme des faits, de la source d’information, de l’auteur, des commentaires, etc., il est difficile pour le lecteur moyen à première vue de déterminer la fiabilité et l’impartialité d’un article.  Les facteurs subjectifs d’évaluation de la fiabilité des informations comprennent des indicateurs de l’expertise personnelle du lecteur. Les facteurs objectifs pour évaluer la crédibilité sont les classements indépendantes des médias.

On peut distinguer deux niveaux d’expertise personnelle sur la crédibilité des medias – la confiance dans la source de l’information et la confiance dans le message lui-même – par exemple, la qualité, l’exactitude ou la pertinence de l’information. La crédibilité de la source fait référence au niveau de crédibilité perçu que les utilisateurs individuels ont d’un support spécifique. La crédibilité du message fait référence à la crédibilité perçue du message communiqué lui-même, comme la qualité de l’information, son exactitude ou son actualité. Les informations sur différentes plates-formes ont différents critères d’évaluation de crédibilité de la source. Wathen et Burkell ont résumé certaines variables de la crédibilité de la source dans le contexte des médias traditionnels et des sites Web. Les recherches suggèrent que les aspects de surface de la présentation sont pertinents pour l’évaluation de la crédibilité du support, par exemple, les nouvelles fonctionnalités des sites Web, telles que la conception de l’interface des sites Web. Mais si nous parlons de la conception de pages Médias sur les réseaux sociaux, cela passe à l’arrière-plan, car les utilisateurs ont une interface unifiée

La crédibilité de la source comprend des facteurs tels que l’interactivité, la dépendance à la source et la transparence de la source. La transparence des médias peut être comprise comme la capacité de connaître les conditions de production d’informations, par exemple des informations sur l’auteur, des sources d’informations, comment la collecte d’informations pour un article particulier a été organisée, etc. La dépendance à la source suggère que les médias ont des capacités pour satisfaire les besoins du public. Ainsi, le lecteur choisit une source d’informations correspondant à ses intérêts, et, en conséquence, est enclin à une plus grande confiance en cette source[6].

L’interactivité peut jouer une blague cruelle aux internautes. Les algorithmes de médias sociaux sélectionnent les actualités en fonction des intérêts des utilisateurs. Ainsi, au lieu de choisir une source d’information fiable (acheter un magazine, activer une chaîne d’information à la télévision), les utilisateurs accèdent au fil d’actualité et voient des informations sélectionnées algométriquement. Ainsi, nos propres goûts et commentaires augmentent la popularité de l’article, dont la fiabilité n’a pas été déterminée par les professionnels[7].

 La crédibilité du message est déterminée par la force de l’argumentation et la qualité de l’information. La force de l’argument est définie comme la mesure dans laquelle un récepteur de message considère que cet argument est convaincant ou valable pour soutenir sa position. La force de l’argument peut être évaluée par l’exhaustivité et la logique du message. La qualité de l’information concerne l’aptitude à utiliser les informations fournies. La qualité de l’information comprend également l’exactitude, la pertinence, l’objectivité et le style de présentation[8].

Depuis l’années dernières, de nombreux professionnels de l’information se posent des questions sur la crédibilité des médias. Des startups se sont développées, dont le but est d’évaluer la crédibilité des médias pour avoir le jugement objectif. Un de ces projets est le Trust Project. Afin de restaurer le rôle prioritaire de la presse au service du bien public, les participants au projet ont élaboré 8 indicateurs de confiance, qui sont présentés sur des centaines de sites d’information. Il s’agit de « la première norme de transparence mondiale » qui aide les gens à savoir qui et ce qui se cache derrière un reportage: des politiques pour garantir l’honnêteté, la précision et l’équité, des engagements à reconnaître les erreurs, des détails sur la propriété, des informations sur l’expertise d’un journaliste, etc. Les indicateurs de confiance impliquent la fourniture d’informations complètes sur l’article et les incluent tels que des informations sur l’auteur de l’article (son expérience et son professionnalisme, sa formation), des informations ouvertes sur les sources, le but de la rédaction de l’article (revue de presse ou publicité), la prise en compte des opinions de différentes personnes dans l’article, la capacité de commenter l’article, le processus et la méthodologie de rédaction d’un article, etc.[9]

Une autre startup de haut niveau sur la valorisation des médias est NewsGuard. En 2019, la startup NewsGuard a conclu un accord avec Microsoft pour intégrer les cotes de fiabilité des principaux organes de presse en ligne dans le navigateur Edge. Le logiciel NewsGuard montrera le type de source d’informations:

  • Vert – Un site Web est identifié en vert s’il adhère généralement aux normes de base de crédibilité et de transparence ;
  • Rouge – Un site Web est identifié en rouge lorsqu’il n’adhère généralement pas aux normes de base de crédibilité et de transparence ;
  • Satire : Un site humoristique ou satirique reçoit la notation satire, ce qui indique qu’il ne s’agit pas d’un site Web d’information à proprement parler ;
  • Plate-forme :Un site reçoit la notation plate-forme s’il héberge du contenu principalement généré par ses utilisateurs, qui n’est pas vérifié[10].

Contrairement à la notation d’un Trust Project, une startup NewsGuard ajoute un indicateur de la différence entre les informations et les opinions, évaluant la différence entre l’opinion de l’auteur et les informations étayées par des arguments et des faits. Une autre nouveauté est l’analyse des titres trompeur  qui incluent des informations mensongères, qui font du sensationnalisme ou encore, qui ne reflètent pas le contenu réel de l’histoire.

Après avoir considéré les indicateurs de la fiabilité des médias, on observe une tendance à l’émergence d’institutions d’évaluation de la crédibilité des médias. Des géants tels que Microsoft mettent en œuvre des systèmes d’évaluation des source d’informations. Les associations de journalistes professionnels participent également au développement des cotes de crédibilité des médias. La réalisation est la compréhension même du problème et les tentatives d’améliorer la situation. Ainsi, il reste à espérer la création d’un système d’information favorable dans lequel les médias deviendront plus responsables de l’information diffusée, et le lecteur apprendra à choisir des sources d’information fiables, entre différents bruits d’information.

Conclusion

Après avoir examiné le concept de confiance, les tendances modernes de la confiance des médias, les indicateurs et les raisons de la méfiance, on constate que les NTIC ont un impact énorme sur la quantité et la qualité des informations diffusées. Le marché des médias subit de grands changements: le passage à l’internet, la croissance du volume d’information diffusée et l’augmentation de sa disponibilité, l’émergence de nouveaux acteurs comme les journalistes citoyens. Tout cela a un effet contradictoire sur le lecteur.

D’une part, le lecteur a accès à une vaste sélection de sources d’informations et, d’autre part, la quantité de contenu de mauvaise qualité et le bruit des informations augmentent. Le lecteur souffre d’une sursaturation de l’information, il devient de plus en plus difficile d’évaluer l’autorité de la source et la crédibilité du message, ce qui impacte la confiance dans les médias. Une tendance positive est la compréhension par la communauté professionnelle du problème de la confiance des lecteurs. Ainsi, des notations de la crédibilité des médias sont créées, des applications dont le but est d’évaluer la fiabilité de la source d’information. Aujourd’hui, les communautés de journalisme professionnel et les entreprises numériques comme Microsoft jouent un rôle central dans ce processus. Mais avec l’apparition des notations, à son tour, la question de leur compétence et independence se posera, comme ce fut le cas avec la notation médiatique Nuzzel. Ainsi, une nouvelle question se pose concernant la participation de l’Etat à la régulation et au contrôle de la diffusion de l’information. L’État peut-il assurer une régulation équitable de ce domaine, assurer la transparence et l’objectivité des médias, s’il est lui-même l’une des parties intéressées dans le domaine de l’influence sur la conscience des lecteurs?  Jusqu’à présent, l’État peut garantir la liberté de parole et d’expression, qui est activement utilisée par la communauté Internet, générant un volume croissant de bruit d’information, abaissant l’autorité de la profession de journaliste et la fiabilité des médias. Le lecteur, à son tour, exige une approche plus transparente de la production d’information, un contenu plus analytique et une approche responsable, qui ne peuvent être fournies que par des professionnels des médias. Ainsi, accroître la confiance dans les médias devient la tâche principale de la communauté professionnelle des journalistes.

Par Alissa Zhukova, promotion 2020-2021 du M2 IESCI

Bibliographie

  • Enquête « La confiance des Français dans les media », Kantar, 2020 ;
  • Statistique « Séries longues de la presse éditeur de 1985 à 2018 (provisoire) », Ministère de la culture de la France https://www.culture.gouv.fr/Sites-thematiques/Presse/Documentation/Chiffres-Statistiques ;
  • L’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias (ACPM), « Classement ACPM / OJD des Sites Fixes et Mobiles Grand Public Octobre 2020 », 2020 ; https://www.acpm.fr/Actualites/Les-publications/Communiques-des-Sites-et-Applications/ACPM-Classements-Numeriques-OJD-octobre-2020 ;
  • Le baromètre de la confiance politique « En qu(o)i les Français ont-ils confiance aujourd’hui ? » , CEVIPOF, Février 2020 ;
  • Ruohan Lia, Ayoung Suh «Factors Influencing Information credibility on Social Media Platforms: Evidence from Facebook Pages», Procedia Computer Science 72  ( 2015 )  314 – 328
  • Florian Dauphin « Les Fake News au prisme des théories sur les rumeurs et la propagande », Études de communication2019/2 (n° 53), pages 15 à 32 ;
  • Will Oremus «Classer les titres de presse selon leur fiabilité, la nouvelle ruée vers l’or», http://www.slate.fr/story/173091/fake-news-entreprises-business-credibilite-medias
  • Tatiana Rassadina « Confiance de masse médias dans la « société du risque », actes des établissements d’enseignement supérieur, région de la Volga, Sciences sociales. – 2012. – N ° 1 (21). – S. 61–70 ;
  • Karpova M. K., Balabanova U. G., “ The problem of distrust of society to media “, electronic scientific journal «Science. Society. State», 2017, vol. 5, no. 2, available at: http://esj.pnzgu.ru (In Russian) ;
  • Timothy E. Cook, Williams College Paul Gronke, Reed College “ The Dimensions of Institutional Trust: How Distinct is Public Confidence in the Media? ”, Midwest Political Science Association, Chicago, April 2001 ;
  • Marie Reibel, Nadine Desrochers « Société de l’information et infobésité : perceptions et représentations croisées » , Documentation et bibliothèques, volume 60, numéro 1, Janvier–Mars 2014, p. 31–46 https://www.erudit.org/fr/revues/documentation/2014-v60-n1-documentation01194/1022860ar/
  • Caroline Sauvajol-Rialland « La surcharge informationnelle dans l’organisation : les cadres au bord de la « crise de nerf » », Magazine de la communication de crise et sensible, vol. 19,‎ juillet 2010, p. 22.
  • Ariadna Fernandez-Planells “Factors influencing trust in media : exploring the association between media consumption and news about the 15M Movement”, Hipertext.net [Online], 2015, Núm.     13 http://raco.cat/index.php/Hipertext/article/view/294100/389433
  • Learn the 8 Trust Indicators https://thetrustproject.org/trusted-journalism/
  • Jonathan Rothwell “Biased News Media or Biased Readers? An Experiment on Trust” , Page 2 of the New York edition with the headline: Sometimes the News Media Is Biased. Sometimes It’s the Reader, Sept. 27, 2018 ;
  • Aron et C. Petit, « L’info, nerf de la guerre », Le Monde informatique, n° 731, 29 août 1997 ;
  • Caroline Sauvajol-Rialland, « La surcharge informationnelle dans l’organisation : les cadres au bord de la « crise de nerf » », Magazine de la communication de crise et sensible, vol. 19,‎ juillet 2010, p. 22.

[1] Tatiana Rassadina « Confiance de masse médias dans la « société du risque »

[2] Florian Dauphin « Les Fake News au prisme des théories sur les rumeurs et la propagande »

[3] Jonathan Rothwell “Biased News Media or Biased Readers? An Experiment on Trust

[4] P. Aron et C. Petit, « L’info, nerf de la guerre », Le Monde informatique, n° 731, 29 août 1997.

[5] Caroline Sauvajol-Rialland, « La surcharge informationnelle dans l’organisation : les cadres au bord de la « crise de nerf » », Magazine de la communication de crise et sensible, vol. 19,‎ juillet 2010, p. 22.

[6] Ruohan Lia, Ayoung Suh «Factors Influencing Information credibility on Social Media Platforms: Evidence from Facebook Pages»

[7] Will Oremus «Classer les titres de presse selon leur fiabilité, la nouvelle ruée vers l’or»

[9] https://thetrustproject.org/trusted-journalism/

[10] https://www.newsguardtech.com/fr/notations/processus-de-notation-et-criteres/#crit%C3%88re-de-notation

L’article La confiance dans les médias à l’heure des NTIC est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
The Social Platform Dystopian Society https://master-iesc-angers.com/the-social-platform-dystopian-society/ Wed, 10 Mar 2021 21:35:26 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3397 In light of the events that occured in the United States of American on the 6th of June, and with the memory of that day still fresh in the worlds mind, a subject that has long been relegated has started… Continuer la lecture

L’article The Social Platform Dystopian Society est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
In light of the events that occured in the United States of American on the 6th of June, and with the memory of that day still fresh in the worlds mind, a subject that has long been relegated has started to garner a bit more of attention from the public, that subject being the platform based economy that dictates our society.  Platform based economy is a consequence of Knowledge economy. Bruno Amable and Philippe Askenazy, two french economists state in their contribution to the UNESCO report, “Construire des sociétés du savoir”, that “Knowledge economy is defined as a stage of capitalism in which a specific productive model based on the complementarity of human capital, Technology of communication and information (TCI), and a reactive organization of companies is generalised”

The world we live in is indeed vastly different from the world our parents and grandparents lived in. It is also vastly different from the world future generations will live in. The main reason behind that is the huge technological advancements we have been able to achieve. The first plane was invented in 1903, and today, we have planes that can break the sound barrier. The first computer was created in 1937, less than a hundred years ago, and today they have become so performant and efficient, that they can even predict human behaviour, trick us, all without our notice. However, what would happen if these technologies turned against us?

Sophocles, a Greek tragedian, once said:” Nothing vast enters the life of mortals without a curse”. Never has that statement made more sense than today. With the rise of computers, and the exponential increase in processing power, what is possible has long since exceeded what anyone thought was possible. We have now built models, and programs so complex that we classified them as intelligence, Artificial Intelligence. These programs have been built to exploit human vulnerabilities, so as to shift, ever so slightly, our behaviours just like what a hacker does with computers and the likes. These programs take the form of platforms, social media, or applications that most of us use daily.

Through the years, these platforms have honed their technique to an art. Thanks to that, they have become some of the most profitable and influential businesses in the history of mankind. Never before has the world balance been in the hands of approximately 1000 people. The world leaders of today, those with the most influence, are not countries anymore but these companies, sometimes called GAFAM, Big tech etc… Which begs the question, how did they do it? How does their system work, and is there a way to counter and regulate them?

How does it work?

Natural monopoles

First and foremost, it is important to establish and understand what we are facing. These types of companies are what we call natural monopoles. What differentiates them from a normal monopoly is that they don’t follow the predetermined patterns of a monopoly. Usually with standard monopolies, the marginal cost (the cost of reproducing a good or service) increases each time, making it so that the producer has to restrain his offer to a certain extent for him to gain the maximum efficiency. However, these natural monopoles are born from the digitalisation and dematerialisation of an economy based on the Internet.

One of the specificities of the Internet is the ease at which information is created, travels, and is reproduced. Hence companies that centre their offer around such technologies have relatively low or even non-existent marginal costs. However, the fixed costs are very high and represent the initial investment. Such fixed costs include the experts you must pay to create your platform and the computers to keep the company running. As these experts are highly qualified, they are highly remunerated. Their costs are nonetheless vastly out shadowed by the amount of potential profit they bring with their knowledge. All this makes it so that it’s more advantageous for the natural monopoles to spread their products as much as possible, which is the opposite of other monopoles that try to restrain their products, as rarity should equal to value. Moreover, these new types of companies use, and depend on, what is called the network effect. Through that, and other means, they are able to “lock us in” their products.

Network effect

The network effect is when the value of the product is directly tied to its amount of users, meaning said product becomes all the more attractive the more people use it. As you can imagine, these kinds of products are very dependent on the initial network they used to grow. However, there will be a point when the amount of users will be enough for the product to self sustain and grow, that point is when it reaches what is called critical mass. Once a product reaches critical mass, it doesn’t need any advertising to reach an increasing number of people. At that point the users won’t want to switch to another similar product because the majority of people are already using said product, and very few are using other products of substitution.

That is what we call the lock-in effect. It can take many forms and has always existed; however, it has become more prominent these days. This also means that the first company to reach critical mass wins the market, the winner takes all. An example to illustrate the point would be comparing General Motors and Facebook. General Motors has to invest a non negligible amount for each car. They have to procure the resources, pay all of their many employees, all their infrastructure, their advertisements, and more. All that is needed to produce another car, and they also have to worry about competition. However, Facebook on the other hand doesn’t have to pay that many employees, relatively speaking, they don’t need additional resources or advertisements, in fact General Motors and other companies pay them to post advertisements on their website. They don’t even have to worry about competition, because at this point nothing can replace them, and even if a potential threat shows signs of such development, they have enough capital to buy it (ex; Instagram, WhatsApp).

What do they do differently?

It is normal to wonder: how are they so successful? Were they just lucky, there with the right product at the right time? Or did they do things differently? How did they make that much money? And, why should I care?

The product, the customer and the market

We have heard the sentence “If you don’t pay for the product, then you are the product” being thrown around a lot. However, very few actually understand its meaning. A lot of us think that companies just collect our data while we browse through the net. Some think it’s not a big deal, it may bother others, but we tend to easily gloss over it. Furthermore, many are under the wrong impression that just collecting our data holds little value, and nobody would benefit from knowing my favourite song. The truth is these companies have devised an incredible way to make a seemingly non lucrative service be one of the most profitable in the world. They did that by making it seem like we are the users, that we are the customers benefiting from it, however, we are nothing more than the products on display. These companies sell physical entities to legal entities. The choice of word here might seem strange, but it is to point out the fact that even the people behind these companies, are themselves being sold, as we are all users of these products and services.

Just like oil, coffee and other futures that are found in trading centers, there exists a virtual trading center for human futures. What is being sold is not ourselves per say, but rather certainty based on our behavioural information. For example, certainty that Miss X will like these products, or that Mr Y is suspicious of what the media is showing, so he is very likely to believe what you are trying to spread. They are able to sell “certainty”, because they have built models from the data they have collected, models that can, thanks to A.I. and machine learning, more and more accurately predict our behaviour and even sometimes change it slightly. Jaron Lanier, a computer philosophy writer says, “it’s the slight change in our behaviour over time that is being sold”. The best models would attract more clients, which are people that want to change, or predict our behaviour. For example advertisers, some world leaders, and the likes. Hence, we are watched and tracked to feed AIs with our data. Some of these might even know us better than we know of ourselves.

The three pillars of success

These companies have 3 main goals to keep their system running. The first goal is to keep us engaged so as to keep us on the platform as much as possible, it is called the engagement goal. The second goal is the growth goal. Its role is to keep us coming back, and to increase/intensify our desires. Lastly, their third goal, the advertising goal, aims to get as much money as possible by selling ads while we scroll through the platform. Meaning it aims to capture the customer with an advertisement at the moment they are ready to make the purchase.

It’s by deciphering these three points, and how they went about applying them, that we can see how much thought and care has been put into every little detail, nothing was left to chance.

To achieve these goals, the creators of these services go through some psychology classes to study subconscious behaviourism. It should be noted that 95% of our brain activity is unconscious, meaning we are not aware of 95% of the things that we do, think, feel.

They have studied and learnt how to take advantage of our weaknesses to affect our subconscious hence our behaviour, just like hacking takes advantage of a weakness in the system.

They make their products extremely addictive on purpose, as mentioned prior, nothing is left to chance. From the sound of the notification, to the design of the platform. Some are more effective than others depending on the cases and individuals, for example some people are addicted to the Netflix sound, some to the twitter notification.

Some designs take direct inspiration from casinos, like the never ending scroll, or the refresh feature when you scroll up, it is very reminiscent of a slot machine. All these are found through countless experiments that aim to see what generates the most dopamine. None are exempt from these, even the creators of these “tools”, who know more than anyone of their effects, still fall prey to them. Tristan Harris, the leader of Center for Human resources said:” Something is a tool if it is just sitting there waiting for you to use it. A tool ceases to be a tool if it demands something from you, has its own agenda, and it manipulates, seduces you, to reach that goal”.

A Platform based economy’s effects on society

In essence, there is nothing inherently wrong with what these companies are doing, and that is what they will argue. However, the effects and influence these companies have on the world and our society through their products is immense. Some of the main effects are the rise of isolation, depression, the spread of fake news and polarization. All these are linked in a way shape or form to this topic.

Connexion leading to isolation

In this seemingly interconnected world, many studies show that the sense of isolation and depression are on the rise these past few years. The case is especially bad in young children that are more vulnerable. The case of young teens admitted for self harm, and the rate of suicide has increased exponentially with the rise of New Information and Communication technologies (NCIT) and especially social media. These cases are more prominent in young teens and especially young girls, because this generation is the first to grow up with these new technologies surrounding them and at that age, children build their sense of self and identity. However, these teens build all of that around social media, and are exposed to unending feedback and sometimes criticism coming from all around the world. Moreover, as the internet guarantees the non-disclosure of your identity, and there is no way to distinguish between adults and children, people tend to be extremely harsh. These children face something that even adults struggle with, hence it causes confusion, self-doubt, a growing thirst for approval, which then makes them more susceptible to fall into depression and suicidal tendencies. As they think everyone is on social media and believe that it’s one of the main places to seek connexion, they suffer from FOMO (Fear Of Missing Out). It causes them to stay engaged on social media (Lock-In effect), however, they feel all the lonelier and more isolated in doing so. The lack of regulation around these issues is also a cause for concern as mental health issues are the main cause for suicide.

Weaponizing social media

Another main effect is the spread of fake news, and an increase in polarization. As shown in a study featured on MIT news, fake news spreads 6 times faster than real news. One of the reasons is that real news is controlled and follows specific fact checks and procedures, however, fake news spreads freely and is unconstrained by reality and finds the people and groups most susceptible to believe it. It should be noted that each feed is unique. No one person sees the same thing, no matter how close they may be. It is as if each individual is given a different lense to view the world through. This phenomenon is visible with the Google search bar autofill. Depending on the region and past searches, the proposition from Google may vary a lot. The main reason for the rapid spread of fake news and conspiracy theories, however, is the algorithm used. Through it, people are being separated in groups, or to be more precise, people with similar profiles are being gathered in groups. For example, people prone to believing conspiracy theories will be noted by the algorithm and targeted with that kind of content.

Hence in recent times we have seen a spike in conspiracy theories such as those surrounding covid-19, the flat earth theory, or the elections in the USA being rigged which led to the events of January 6th. The algorithm isolates these kinds of people in a sort of virtual bubble and continues to feed them the same type of information. The more they see, the more they believe and think of it as common knowledge, to the point that they can’t see anything else. The information is shared, and it ends up spreading like a virus. Each group is infected with their virus type information, be it true or false, and can’t understand the other side because it seems that the information they have is the only one that travels, they don’t know that the other side doesn’t see the same information as them. Because of that, none of the sides are listening to the other, and a compromise is impossible to reach. Such scenes happen in many areas of our modern society spanning across countries, domains, genders, races, beliefs, and politics. No subject is spared, and no progress is made in understanding each other .

That is how polarization is created, people get riled up and annoyed, so they seek like minded individuals, or articles online to feel reassured, and the algorithm obliges. Polarization is efficient in keeping people engaged. It tries to find a rabbit hole that is closest to your interests so as to lead you into it. It does not only convince “gullible” people unlike what most think, some prominent and well studied individuals have fallen into rabbit holes as well. The algorithm works so well at polarising people because there is a trust crisis in the world. Ironically, the rise of the NCIT is what created this trust crisis, by giving access to seemingly limitless information, people have stopped believing and trusting what the government tells them or what the media broadcast, and try to find the “truth” hidden behind. As shown through the insurrectionist in the USA that firmly believed they were saving their country and ignored the calls of the government (President Trump excluded) and the media to step back. The algorithm feeds on this kind of environment to increase engagement time. In this case specifically, the leader of the country at the time, used the algorithm to his advantage. Such a phenomenon is called the weaponization of social media and is not to be overlooked.

Conclusion

It is important to note that these platforms have done incredible things. They’ve found organ donors, where the normal route failed, they’ve allowed the reunion of long lost friends or families, they’ve given some people sustenance, and granted the means for some to pursue the job of their dreams. They are also extremely useful, as they have eased the research workload, allowed for smooth communication across the world, and have virtually connected the entire world, in both senses of the term.

However, we must beware of the trap laid underneath all that and the danger it poses. It makes us extremely dependent. It also divides us and brings out the worst in society. It undermines our system and makes us lose sight of the truth, and when nothing is true, everything is permitted. Hence, it is our duty to be mindful and enforce ethics into what we create, and how we use them.

Some people have started to take notice, and take actions on large scale, and small scale. For example, there is a trend to downgrade your phone to a flip phone. It makes you use it less, stay focused, and not rely too heavily on convenience. Others are trying to change the way companies apply technologies by proposing an ethical alternative, like Tristan Harris the leader of Center for Humane Technologies.

The European Union as a whole is also taking action. measures such as the Digital Market Act, and Digital Services Act are being discussed. The aim of these two Acts would boil down to control and regulate the influence of these companies, and make them more responsible/accountable for their actions. Even though the acts are still being discussed, and some believe it is too dramatic of an approach, It is a step in the right direction for many.

 By Oluwafisayomi Agunbiade, promotion 2020-2021 du M2 IESCI

Webography

Amable, B. et Askenazy, P. (2003), “Introduction à l’économie de la connaissance”, Rapport de l’UNESCO, construire des sociétés du savoir.

https://www.dphu.org/uploads/attachements/books/books_2391_0.pdf

Center of Humane Technology https://medium.com/@HumaneTech_

Commission Européenne  “Législation sur les marchés numériques: garantir des marchés numériques équitables et ouverts”
https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/europe-fit-digital-age/digital-markets-act-ensuring-fair-and-open-digital-markets_fr#quest-ce-que-cela-signifie-pour-les-contrleurs-daccs

Healthline “The FOMO Is Real: How Social Media Increases Depression and Loneliness” https://www.healthline.com/health-news/social-media-use-increases-depression-and-loneliness

Help guide “social media and mental healthhttps://www.helpguide.org/articles/mental-health/social-media-and-mental-health.htm

MIT News “Study: On Twitter, false news travels faster than true stories” https://news.mit.edu/2018/study-twitter-false-news-travels-faster-true-stories-0308

New-York Times “On YouTube’s Digital Playground, an Open Gate for Pedophiles” https://www.nytimes.com/2019/06/03/world/americas/youtube-pedophiles.html?searchResultPosition=1

Pans “Emotion shapes the diffusion of moralized content in social networks” https://www.pnas.org/content/114/28/7313

Netflix “The Social Dilemma” 2020

 Time “The Few, The Proud: The Millennials Who Still Use Flip Phones”  https://time.com/3318573/flip-phones-millennials-iphone6/

L’article The Social Platform Dystopian Society est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Attention aux biais des données des médias sociaux : ce n’est pas sur Twitter qu’il faut chercher les français réfractaires à la vaccination https://master-iesc-angers.com/attention-aux-biais-des-donnees-des-medias-sociaux-ce-nest-pas-sur-twitter-quil-faut-chercher-les-francais-refractaires-a-la-vaccination/ Wed, 13 Jan 2021 09:25:53 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3341 Mettre en perspective les données analysées pour en comprendre les limites Une tribune publiée le 11 janvier par des communicants dans le Monde, permettant de présenter leur outil d’analyse des données de Twitter, conteste le fait largement répandu dans les… Continuer la lecture

L’article Attention aux biais des données des médias sociaux : ce n’est pas sur Twitter qu’il faut chercher les français réfractaires à la vaccination est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Mettre en perspective les données analysées pour en comprendre les limites

Une tribune publiée le 11 janvier par des communicants dans le Monde, permettant de présenter leur outil d’analyse des données de Twitter, conteste le fait largement répandu dans les médias que la majorité des français seraient rétifs à la vaccination.

Le propos est intéressant, en revenant sur la façon dont les sondages sur le sujet sont mal présentés, et en rappelant qu’un fort volume de mentions sur Twitter ne signifie pas une capacité à toucher plusieurs communautés. En étant repris uniquement par son réseau, on ne convainc pas grand monde au final. C’est de plus en plus le cas sur les différents RS, de Facebook à Twitter en passant par Linkedin, dont les algorithmes favorisent la communication auprès de son réseau d’abonnés. Seule la polémique peut facilement faire le buzz, mais c’est un autre sujet

C’est par exemple ce qui s’était passé sur la fameuse fausse information du #Pactedemarrakech : plus de 200 000 tweets en décembre 2018, mais qui n’ont dépassé que très marginalement les communautés de droite et d’extrême droite comme on le voit sur cette cartographie des comptes Twitter qui ont repris le sujet : une forte caisse de résonnance, mais qui ne se diffuse pas en dehors de ces réseaux.

 

Twitter n’est pas le miroir de la société française, mais un outil d’influence auprès des médias et des politiques

Les auteurs de la tribune enfoncent le clou en étudiant via leur outil les mentions des vaccins sur Twitter : 2,9 % des “français” indiqueraient y être opposés, ce qui semble très faible en effet. Mais, justement, est-ce que les anti-vaccins sont sur Twitter ? C’est  un outil d’influence, pour toucher politiques et journalistes, mais une très faible partie de la population y est présente. Les twittos réellement actifs sont peu nombreux. Selon les données médiamétrie d’août 2020, il y avait un peu moins de 17 millions d’utilisateurs Twitter en France, dont moins de 4,5 millions actifs quotidiennement.

Twitter donne par ailleurs une fausse impression d’une capacité forte à toucher un public large, via les fameuses « impressions », qui correspondent au total des abonnés des comptes Twitter ayant diffusé un sujet. Celui-ci devient vite très élevé, à plusieurs dizaines de millions, voir plus ( !) pour un sujet français, dès lors que les médias le reprennent : leurs abonnés se recoupent, mais ils sont additionnés … et évidemment, tous les abonnés ne voient pas les tweets émis par les comptes qu’ils suivent ! Un bon exemple via ce corpus de tweet récoltés via la plateforme de veille Visibrain au début du mouvement des gilets jaunes, qui indique 543 millions d’impressions pour un sujet très français …

Justement, en regardant uniquement Twitter, on ne voyait pas le mouvement des Gilets Jaunes se structurer : c’est via Facebook qu’il s’est lancé, à travers des groupes, privés ou publics, locaux, difficiles à identifier avec des outils de veille. Il est en effet très complexe de collecter l’information sur ce réseau social : Facebook sait tout de ses utilisateurs, mais ne revend pas leurs données brutes : il s’en sert pour proposer des publicités ciblées. La recherche d’information y prend donc du temps et sera toujours très partielle, sans compter le fait que nombre de groupes sont privés.

Il est donc illusoire de considérer que via des outils automatisés, on pourra « scruter dans leurs moindres détails les expressions spontanées des Français ». C’est un travail qualitatif précis qu’il faudra effectuer, selon les sujets, en croisant les données de différents médias sociaux et en prenant en compte les biais liés aux données manquantes et aux spécificités du sujet étudié.

Il y a peu d’opération d’influence liés à la santé sur Twitter en France

Sur la santé, si on a observé une réelle guerre d’influence sur Twitter en 2020 concernant l’usage de la chloroquine et le soutien ou non au docteur Raoult l’an dernier, cela est notamment dû à la participation de politiques très actifs comme Christian Estrosi ou de démarches d’influence comme « No Fake Science ». Le bad buzz dont Sanofi a été victime après que Bloomberg ait rapporté – hors interview – des propos du PDG indiquant que le vaccin contre la Covid serait réservé en priorité aux USA a ainsi été éphémère.

En effet, les scandales / affaires de santé ont très peu fait le buzz sur Twitter ces dernières années. Qu’il s’agisse du chlordécone ou de la Dépakine, en dehors de quelques mentions ponctuelles liées à des manifestations ou publications, voir au soutien de certains politiques, il n’y a pas eu de réelle visibilité de ces sujets sur les réseaux sociaux. Contrairement aux problématiques environnementales, il y a peu d’ONG ou de militants spécifiques aux enjeux de santé, notamment puisque l’accès y est universel. Les controverses sur les problèmes liés à certains traitements ne toucheront que les personnes concernées, qui sont peu présentes sur Twitter.

Cela pour une raison simple : les patients français communiquent, notamment sur les effets secondaires éventuels de leur traitement, principalement via Facebook, sur lequel il existe de multiples groupes privés consacrés à ce sujet. Les médecins et personnels de santé sont également peu présents et actifs sur Twitter. Seuls les laboratoires pharmaceutiques vont communiquer sur Twitter. Il y aura évidemment des propagateurs de fausses informations sur les vaccins, mais ceux-ci seront peu repris fautes de communautés intéressées par leurs tweets.

Exploiter les informations issues des médias sociaux pour des effectuer analyses qualifiées et identifier les problématiques à adresser

Les données quantitatives sont une chose, mais il faut aussi regarder dans le détail qui dit quoi. Considérer à partir des seules expressions sur Twitter que seuls des complotistes ou propagateurs de fausses informations seraient opposés aux vaccins est une erreur. S’appuyer sur ces seules données pour indiquer qu’il n’y a pas de réticence à la vaccination en France est un raccourci un peu rapide.

J’avais étudié en 2015 les communautés anti-vaccins présentes aux Etats-Unis sur Twitter, où celles-ci sont très actives depuis de nombreuses années. Il n’y a jamais réellement eu de tentative de l’industrie pharmaceutique ou des autorités pour contrebalancer cette influence, permettant à ces communautés de se développer. On pouvait distinguer trois catégories, connectées entre elles :

  • Les complotistes convaincus que les vaccins ne servent à rien, ou alors à injecter des puces 5G (on avait donc quelques années pour déminer le sujet …), très actifs pour essayer de convaincre d’autres communautés ;

  • Les défenseurs de produits naturels ou « bio », opposés aux vaccins notamment du fait de la présence des « adjuvants » qui en facilitent la prise (notamment l’aluminium) ;

  • Enfin, des personnes (souvent des parents) inquiets des effets secondaires des vaccins, et qui ne trouvent pas ou peu d’information auprès des autorités sanitaires.

Le risque en laissant la parole complotiste se propager, c’est de renforcer les doutes de cette dernière communauté, sur le principe du « il n’y a pas de fumée sans feu ». Au vu des ratés du début de la campagne en France, et du fait qu’une partie de la population ne se considère pas réellement en danger avec la Covid, il y a un risque réel que trop peu de personnes se vaccinent volontairement. Il faut rassurer sur tous les aspects, notamment les effets secondaires, en garantissant une prise en charge en cas de problème.

Un petit sondage sur une population très spécifique pour finir, celle de Time To Sign Off, newsletter quotidienne destinée à une population de cadres / cadres supérieurs a priori plutôt ouverte au consensus scientifique, au vu de sa ligne éditoriale. Sur 3800 répondants à un sondage de TTSO concernant le vaccin contre la Covid proposé le 8 décembre dernier, 27 % ont ainsi indiqué ne pas vouloir se faire vacciner, et 25 % accepteront le vaccin ARN si toutes les garanties sur son innocuité sont apportées.

Bref, il reste du monde à convaincre pour atteindre l’immunité collective !

L’article Attention aux biais des données des médias sociaux : ce n’est pas sur Twitter qu’il faut chercher les français réfractaires à la vaccination est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
USA vs Chine : la bataille technologique de Tik Tok https://master-iesc-angers.com/usa-vs-chine-la-bataille-technologique-de-tik-tok/ Sun, 15 Nov 2020 18:16:43 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3262 Ces dernières années, on constate que les relations entre les Etats-Unis et la Chine ne cessent de se tendre. Le climat de tension s’accroit amenant chacun des acteurs à devoir répliquer à chaque action de l’autre. Le secteur technologique représente… Continuer la lecture

L’article USA vs Chine : la bataille technologique de Tik Tok est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Ces dernières années, on constate que les relations entre les Etats-Unis et la Chine ne cessent de se tendre. Le climat de tension s’accroit amenant chacun des acteurs à devoir répliquer à chaque action de l’autre. Le secteur technologique représente l’enjeu le plus considérable dans la course au développement. Aujourd’hui, l’évolution de l’économie est indissociable de l’innovation. Les leaders mondiaux tels que les FAANG (Facebook, Amazone, Appel, Netflix et Google), Microsoft pour les Etats-Unis et BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) pour la Chine sont les plus importants détenteurs de capitalisation boursière dans le monde ainsi que des leaders technologiques majeurs.

Les grands enjeux aujourd’hui sont notamment le développement de l’intelligence artificielle, des objets connectés, de la robotique et la 5 G, des technologies qui posent aussi la question de l’utilisation des données. Il s’agit d’un sujet qui suscite de nombreux conflits, compte tenu de son utilisation par différents pays donnant lieu ainsi à des interprétations différentes sur les plans éthiques et juridiques.

Dans cette course à l’innovation, le contexte diplomatique entre les Etats-Unis et la Chine n’a pas cessé de se détériorer depuis quelques années. Du côté des Etats-Unis, Trump a voulu faire passer l’image d’un pays fort, patriotique et qui défend avant tout ses intérêts. Ainsi, le président américain a appliqué une politique de défense et d’offensive constante envers la Chine. En septembre 2019, les droits de douane des produits importés de Chine ont été augmentés de 5 %, passant ainsi à 15 %.

Dans cette bataille diplomatique, on peut aussi évoquer la nouvelle loi sur la sécurité d’Hong Kong votée par le parlement chinois en mai 2020. Cette région jouit depuis 1997 d’un système diamétralement opposé à celui de la Chine, plus proche de l’Occident et du système américain. Davantage de libertés sont accordées, telles que la presse, la culture ou bien la finance. Toutefois, cette situation déplait fortement aux autorités chinoises qui ont pris la décision de voter une loi permettant la filiation des deux polices, hongkongaise et chinoise. Cette mesure permet ainsi à la Chine d’avoir la mainmise sur la sécurité du pays et de bénéficier de pouvoirs beaucoup plus importants sur le territoire. Ce contexte pose cependant beaucoup de questions sur l’avenir des Hongkongais et de leurs libertés individuelles.

De plus, le 10 août 2020, lors de sa visite à Taïwan, Axel Azar, secrétaire américain de la santé a marqué une offensive directe envers Pékin en affirmant l’indépendance du pays, alors que la Chine considère ce territoire comme une province chinoise. Ensuite, face à la pandémie de Covid-19 apparue depuis janvier 2020 dans la région de Chine, Wuhan, une campagne importante a été lancée pour prouver que la situation a été maitrisée. Cependant, de nombreuses données, telles que le nombre de décès, ont été placées sous silence, ce qui laisse encore planer beaucoup de doutes. Aujourd’hui, face à la volonté de Xi Jinping d’étendre sa suprématie, de nombreux pays se tournent vers les Etats-Unis pour leur assurer une certaine sécurité et ne pas céder aux intimidations qu’ils peuvent subir. Les menaces de la Chine sont donc bien présentes.

Toutefois, Trump n’utilise pas les canaux de communication dits « classiques » mais plutôt des réseaux sociaux comme Twitter, qui ne laissent pas la place au dialogue. Auparavant, l’espionnage et le vol de propriété intellectuelle étaient réalisés à la vue de tous les pays occidentaux par la Chine qui n’était pas considérée comme un concurrent potentiel. Ainsi, ces pays recevaient des produits peu coûteux, fabriqués par une main d’œuvre peu onéreuse.

Cependant, les Etats-Unis ne sont maintenant plus en situation de suprématie totale face à une Chine qui s’apprête à devenir la première puissance mondiale. Les républicains ainsi que les démocrates sont aujourd’hui résignés à s’orienter vers une politique de défense directe envers la Chine. L’axe d’orientation de la politique étrangère n’évoluera donc pas avec l’élection de Joe Biden. Cependant, si la Chine s’ouvrait à des politiques plus coopératrices, juridiquement et éthiquement parlant, certains pays occidentaux craindraient moins à s’engager dans la course aux échanges et aux partages d’informations.

Dans ce contexte très instable entre les Etats-Unis et la Chine, une application a créé le débat et fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois. Le 6 août 2020, Trump a annoncé dans un communiqué l’impossibilité de télécharger les applications Tik Tok et We Chat sur le sol américain. Ces deux applications devaient initialement être arrêtées le 18 septembre 2020. Toutefois, à la suite des négociations, une autre date a été fixée au 12 novembre. Une question se pose pourtant :  était-ce la volonté première d’arrêter les applications sur le territoire américain pour éviter la concurrence ? Ou bien n’est-ce qu’un détournement pour s’approprier des technologies étrangères afin d’augmenter le pouvoir des Etats-Unis dans ce secteur très compétitif ?

Premièrement, Tik Tok se caractérise par un contenu attractif, sous forme de courtes vidéos accompagnées de musique ou/et de filtres. Anciennement connue sous le nom de musically, la plateforme a su se renouveler pour être plus attractive. Aujourd’hui, elle regroupe en 2020 environ 800 millions d’utilisateurs actifs dans le monde selon Datareportal. Cette plateforme détenue par l’entreprise chinoise ByteDance est disponible dans 155 pays à travers le monde et souhaite en conquérir davantage. Tik Tok génère et traite de nombreuses données personnelles à travers le monde. D’autre part, elle possède un algorithme recherché en raison de sa capacité à cibler très précisément les goûts des consommateurs. Aujourd’hui, l’application représente donc à la fois un enjeu technologique majeur, en raison de son attractivité et de sa capacité à innover, mais aussi un enjeu de sécurité nationale, qui peut effrayer certains pays en raison de la nouvelle politique de la Chine.

De plus, avant l’interdiction de l’application, l’Inde était le pays présentant le plus grand nombre d’utilisateurs (661 millions), devant la Chine (196,6 millions) puis les Etats-Unis (165 millions). Toutefois, en raison de conflits entre les deux pays, tel que l’incident du conflit armé à la frontière himalayenne, l’Inde a pris la décision d’interdire 59 applications chinoises pour des raisons de sécurité. Après cet évènement, c’est maintenant au tour des Etats-Unis de lancer son offensive à l’encontre de la Chine.

Les Etats-Unis avancent l’idée que la Chine, à travers son application, espionne le gouvernement américain via les données personnelles des internautes. Son utilisation sur le territoire représenterait donc une menace en termes de sécurité nationale. Toutefois, on peut avancer une autre idée qui expliquerait la volonté de Trump de vouloir s’approprier l’application. Les plus grandes entreprises mondiales se situent aux Etats-Unis, notamment celles qui gèrent le plus de données personnelles telles que Facebook, Google, Amazone ou Microsoft. Le pays posséderait donc davantage de pouvoir technologique et compterait les plus puissants réseaux sociaux du monde dans sa poche.

Actuellement, des négociations sont en cours afin que l’entreprise Oracle rachète une partie de Tik Tok. L’application pourrait donc toujours être active sur le territoire américain. Cette société représente un partenaire de confiance pour les Etats-Unis. Oracle est l’une des plus importantes entreprises technologiques américaines de la Silicon Valley. Spécialisée dans les bases de données et le Cloud, elle souhaite aujourd’hui diversifier ses activités dans d’autres domaines. De plus, le co-fondateur Larry Ellison est une personnalité proche de Trump, qu’il a beaucoup soutenu lors de son élection. On peut aussi souligner la proximité d’Oracle avec les administrations locales et nationales qui comptent parmi ses clients et l’ancien directeur de la CIA, John O. Brennan, désormais présent dans le conseil d’administration de l’entreprise. Ce rachat serait donc une opportunité majeure en termes de compétitivité technologique pour les Etats-Unis.

Enfin, depuis quelques mois, on remarque que Tik Tok ne représente plus seulement une plateforme d’amusement des ados ou pré-ados mais aussi un support qui laisse place à la liberté d’expression ou de dénonciation des problèmes sociétaux. En effet, on constate que les idées politiques peuvent se propager rapidement, comme c’est le cas pour le mouvement « Black Lives Matter » initié après la mort de George Floyd le 25 mai 2020, victime de violences policières dans le Minnesota (Etats-Unis), entrainant son décès. Après cet évènement, Tik Tok a enregistré de nombreux hashtag en référence au mouvement ainsi que de nombreuses réactions. Cet évènement n’est pas le seul à avoir fait réagir, il en est de même pour les manifestations à Hong-Kong ou bien des élections présidentielles aux Etats-Unis. Sans le vouloir la plateforme a donc pris un tournant d’expression politique, même si pendant un temps, elle a essayé de stopper cet engouement en supprimant les vidéos. Le phénomène a pris trop d’ampleur pour être interdit sinon Tik Tok aurait perdu beaucoup trop d’utilisateurs.

Ensuite, du côté de la Chine, l’interdiction de télécharger l’application aux Etats-Unis prononcée par Trump contraint ByteDance à n’avoir pas d’autre choix que de vendre sous la contrainte. De plus, le danger d’un rachat d’une partie de l’application par une entreprise américaine serait de se voir voler sa technologie, notamment son algorithme de ciblage, tel que le précise le South China Morning Post « l’application est très forte pour ça. Comme l’algorithme vous connaît si bien, il vous donne exactement ce que vous voulez au bon moment ». Cette technologie détermine ce qu’attendent très précisément les utilisateurs et représente un avantage concurrentiel majeur. Même si l’achat d’Oracle ne contient pour l’instant pas l’obtention de cette technologie, Tik Tok pourrait subir une pression interne afin de céder.

Enfin, la Chine se défend en mettant en avant le caractère infondé de collecte de données à l’encontre des Etats Unis et accuse Trump de violer les règles de l’OMC concernant le commerce international. Selon Eva Galperin, directrice de la cybersécurité à l’Electronic Frontier Fondation et conseillère technique à la fondation pour la liberté de la presse aux Etats-Unis, cette décision d’arrêter l’application Tik Tok serait anticonstitutionnelle. L’argument avancé par Trump relatif à la menace de la sécurité nationale n’est pas légitime pour interdire la plateforme et représente une entrave à la liberté d’expression.

Enfin, qu’en est-il des autres pays ? En Europe, la question de la collecte des données pose de nombreuses questions en raison du caractère invasif de l’application. En effet, de nombreux éléments sont collectés : les données wifi, les codes de téléphones, la géo-localisation, les adresses IP ou bien les goûts et habitudes des utilisateurs. De plus, l’application peut fonctionner en arrière-plan sur le téléphone et donc collecter d’autres données en lien avec l’utilisateur. Ce fonctionnement pose donc un problème éthique. De plus, tout comme l’Inde ou les Etats-Unis, d’autres pays sont de plus en plus réticents à l’idée d’utiliser des applications chinoises et envisagent de créer à terme leur propre internet comme la Russie ou bien L’Iran.  Assistons-nous à un repli des pays sur eux-mêmes, voire la mise en place d’un ultra-protectionnisme ? De nombreuses questions se posent aujourd’hui, en raison du flux gigantesque d’informations partagées à travers le monde, des informations parfois bénignes, qui accumulées peuvent avoir des conséquences importantes sur des décisions, des entreprises, voire même des pays.

Par Aude Lemonnier, promotion 2020-2021 du M2 IESCI

Bibliographie

  • Antoine Delaunay. (2020, 21 juillet). Relations avec la Chine, espionnage des mineurs… Ce que l’on sait de la collecte de données par TikTok. Le Monde. https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/07/21/relations-avec-la-chine-espionnage-des-mineurs-ce-que-l-on-sait-sur-la-collecte-de-donnees-par-tiktok_6046834_4408996.html
  • Audrey Liberge. (2020, 8 octobre). TikTok statistiques : les chiffres TikTok en 2020 [Infographie]. https://www.oberlo.fr/blog/tiktok-statistiques
  • Brice Couturier. (2020, 27 août). Chine/USA : vers une nouvelle guerre froide ? France Culture. https://www.franceculture.fr/emissions/le-tour-du-monde-des-idees/une-nouvelle-guerre-froide-sino-americaine
  • (2020, 1 octobre). Etudes économiques et risque pays. Coface. https://www.coface.fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/TIC
  • Grégor Brandy. (2020a, juin 16). Black Lives Matter, en boucle sur TikTok. Le Monde. https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/06/15/black-lives-matter-en-boucle-sur-tiktok_6042945_4408996.html
  • Grégor Brandy. (2020b, août 7). « Si les Etats-Unis interdisaient TikTok, ce serait le début d’une plus sérieuse balkanisation d’Internet ». Le Monde. https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/08/07/interdire-completement-tiktok-aux-etats-unis-serait-inconstitutionnel_6048373_4408996.html
  • Ian Bremmer. (2020, 7 août). Quel avenir pour les relations Chine-USA ? Les Echos. https://www.lecho.be/economie-politique/international/general/quel-avenir-pour-les-relations-chine-usa/10243942.html
  • Julia Guinamard. (2020, 6 octobre). TikTok : la Chine accuse les États-Unis de violer les règles de l’OMC. Siècle digital. https://siecledigital.fr/2020/10/06/tiktok-chine-etats-unis-regles-omc/
  • Le Monde. (2020a, août 14). Trump contre TikTok, ou la guerre froide du Web. Le Monde. https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/06/trump-contre-tiktok-ou-la-guerre-froide-du-web_6048281_3210.html
  • Le Monde. (2020b, septembre 15). Qu’est-ce qu’Oracle, le géant de l’informatique qui lorgne le réseau social TikTok ? Le Monde. https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/09/15/qu-est-ce-qu-oracle-le-geant-de-l-informatique-qui-lorgne-sur-le-reseau-social-tiktok_6052293_4408996.html
  • Le Monde avec AFP. (2020, 29 juin). L’Inde interdit 59 applications chinoises, dont TikTok et WeChat, pour raisons de « sécurité ». Le Monde. https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/06/29/l-inde-interdit-59-applications-chinoises-dont-tiktok-et-wechat-pour-raisons-de-securite_6044618_4408996.html
  • Michaël Szadkowski et Alexandre Piquard. (2020, 18 septembre). Les Etats-Unis prennent des mesures concrètes pour interdire TikTok et WeChat. Le Monde. https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/09/18/les-etats-unis-prennent-des-mesures-concretes-pour-interdire-tiktok-et-wechat_6052769_

L’article USA vs Chine : la bataille technologique de Tik Tok est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Twitter : Tout ce qui se dit sur les opérateurs téléphoniques https://master-iesc-angers.com/twitter-tout-ce-qui-se-dit-sur-les-operateurs-telephoniques/ Fri, 13 Apr 2018 14:44:40 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=2749 La fouille d’opinions dans les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter qui est un excellent substitut, permet l’analyse des réactions des internautes ainsi que l’identification des leaders des opinons dans un domaine donné. Cette opération est moins coûteuse que les… Continuer la lecture

L’article Twitter : Tout ce qui se dit sur les opérateurs téléphoniques est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
La fouille d’opinions dans les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter qui est un excellent substitut, permet l’analyse des réactions des internautes ainsi que l’identification des leaders des opinons dans un domaine donné. Cette opération est moins coûteuse que les enquêtes d’opinions.

En effet Twitter est un outil de microblogage permettant à toute personne voulant partager une idée, de communiquer via un message limité à 280 caractères. Les utilisateurs avec un nom d’utilisateur (@) peuvent interagir entre eux tout en identifiant le mot clé de leurs discussions avec un Hashtag (#).

La téléphonie est un des secteurs les plus sensibles à la critique, cela est dû à la démocratisation des Smartphones, les utilisateurs n’hésitent plus à exprimer publiquement leur opinion sur tout opérateur téléphonique. Cependant, Twitter est le premier réseau social qui regorge de toutes sortes d’opinions.

En France, il existe principalement quatre opérateurs, à savoir : Bouygues Telecom, Free, SFR et Orange.

Sur l’infographie, on remarque qu’Orange est l’opérateur mobile qui est le plus déployé en nombres d’abonnés (followers) qui atteignent les 170 mille. Cependant il reste peu actif : 34.1 mille tweets, en comparaison avec Bouygues qui dépasse les 500 mille tweets. SFR et Free donnent moins d’importance à twitter avec seulement 44k et 22k tweets.

Pourquoi opter pour Twitter comme plateforme d’analyse de sentiments adéquate ;

  • Les textes sur lesquels on travaille sont courts et presque de taille équivalente ;
  • Les textes sont plus focalisés sur un sujet ou un aspect bien déterminé : identifiables à l’aide d’un # ou d’une mention @ ;
  • Les internautes sont identifiables à l’aide de @, même si Twitter reste une plateforme où l’anonymat est répandu ;
  • Les textes sont à jour, et la réactivité des internautes est dynamique : La détection des tendances par rapport à un sujet devient plus facile.

I. Mise en contexte :

Les utilisateurs partagent leurs opinions en temps réel sur différents sujets à propos des opérateurs téléphoniques, en exposant leur satisfaction sur un produit donné ou en se plaignant des différents problèmes rencontrés.

Par ailleurs, les opérateurs téléphoniques peuvent utiliser ainsi les tweets pour collecter les opinions de leurs utilisateurs et avoir un sentiment général sur leurs produits.

Différentes actions sont possibles sur twitter :

  • Liker : cela veut dire que le texte vous plait et que vous avez envie de l’archiver pour une consultation antérieure.
  • Retweeter (RT) : le texte est intéressant et vous voulez le partager avec vos abonnés. Ce partage permet la visibilité du tweet sur votre profil mais avec un nom d’utilisateur différent.
  • Citer : permet de partager le tweet tout en ajoutant votre propre avis, commentaire, opinion à propos de l’information contenue dans le tweet.

L’API twitter

Twitter met à notre disposition des API (interface de programmation) qui permettent d’accéder par programme aux tweets et de réaliser ce qu’on appelle du data mining. Les perspectives sont nombreuses. Elles vont des statistiques descriptives simples (ex. quels sont les auteurs les plus actifs, quels sont les messages les plus retweetés, etc.) à des investigations plus sophistiquées (ex. quels sont les thèmes émergents, des communautés se sont-elles formées, etc.). Ainsi, les tweets se prêtent à de multiples explorations.

Pour chaque Tweet collecté on a :

 – des attributs qui concernent le tweet lui-même : Le contenu (du texte) – Les hashtags s’ils existent- La date de la publication.

des attributs qui concernent la position géographique : Pays

des attributs qui concernent le profil d’utilisateur : Le pseudonyme – Le nom d’utilisateur et l’identifiant.

R comme outil pour le datamining

Dans cet article, nous montrons comment accéder à des tweets principalement liés au thème choisi : les opérateurs téléphoniques français. Nous initierons une étude relativement basique des propriétés des tweets dans un premier temps. Nous enchaînerons ensuite sur l’exploitation du contenu des messages. Nous travaillerons sous R en nous appuyant sur le package “twitteR” de Jeff Gentry qui se révèle particulièrement pratique.

II. Extraction des tweets

La fonction searchTwitter() permet de chercher des tweets en ligne. Plusieurs paramètres sont disponibles. Dans notre exemple ci-dessous, nous spécifions le mot clé qui permettra de les sélectionner, nous limitons le nombre de messages extraits à n = 5000, nous nous intéressons aux documents en langue française (lang).

Le hashtag est devenu le filtre indispensable pour trier l’information qui se déverse des robinets sociaux. Le choix du bon hashtag est essentiel pour augmenter ses chances d’être lu. Bien le choisir est une étape essentielle.

Cependant, pour avoir les bons mots clé nous avons eu recours au site Hashtagify. Ce dernier est une véritable encyclopédie du Hashtag et un outil qui permet de trouver les meilleurs hashtags.

Il est très important de noter que nous ne savons  pas comment choisir les n=5000 tweets précisés précédemment. Et pour plus de précision, l’extraction a été lancée le 22 décembre 2017.

Après l’extraction se fait le stockage des tweets dans une structure data.frame. Puisque nous disposons d’une liste, les traitements sont encore plus facilités lorsque nous passons par une structure data.frame via la commande twListToDF(). Nous disposons ainsi d’un tableau rectangulaire avec n= 5000 lignes (tweets) et p = 16 colonnes.

III. Quelques statistiques descriptives

  1. Analyse des auteurs

Une fois la data.frame en main, il est facile d’établir la liste des 10 auteurs les plus prolifiques avec le nombre de messages envoyés. Mais il peut être biaisé par le fait que certains messages sont en réalité de simples retweets. Ainsi un nettoyage s’impose.

Dans la suite de l’article, les scripts ne seront appliqués que sur Bouygues Telecom. Une procédure qui peut être faite aussi pour les trois autres opérateurs téléphoniques : de la même manière en suivant les mêmes étapes.

2.Top des tweets : analyse de la popularité

Les internautes retweetent les messages lorsqu’ils ont en apprécié la teneur. Parmi les messages qui sont des retweets, nous essayerons d’isoler le message qui est le plus populaire. Mais avant de les extraire il est important d’éliminer les messages en doublon. Nous nous servons de la fonction duplicated() qui permet de les identifier.

Le script appliqué sur Bouygues remonte les deux tweets les plus retweetés, concernant Bouygues Telecom.

IV. Analyse du contenu du tweet

Avant d’analyser les thèmes, il est nécessaire de procéder à un nettoyage des lignes de la table, à savoir :

Le caractère “#” joue un rôle particulier sur Twitter. Il permet de désigner un hashtag, un sujet relatif au message que l’on rédige ou en relation avec nos préoccupations. Plusieurs hashtags peuvent donc apparaître dans un même message. Nous recensons l’ensemble des thèmes cités sous forme de hashtag dans l’ensemble de nos tweets.

Nous affichons les thèmes sous forme de wordcloud :

Conclusion

L’étude des tweets est un axe fort de l’analyse des réseaux sociaux parce que Twitter est devenu un vecteur de communication important. Cet exemple montre qu’il est aisé d’initier une première analyse à partir de données extraites directement en ligne.

Lorsqu’il s’agit d’aller dans le détail, explorer en profondeur les informations que recèlent les messages, l’affaire est tout autre. La phase de préparation des données prend une grande importance. De la rigueur dont nous faisons preuve dans cette étape dépendra la crédibilité des résultats que nous produirons.

Par Ghita Tagnaouti et Sara Lgana, promotion 2017-2018 du M2 IESCI

Bibliographie et webographie

L’article Twitter : Tout ce qui se dit sur les opérateurs téléphoniques est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
RGPD : à quelques semaines de son entrée en vigueur, quelles discussions sur Twitter ? https://master-iesc-angers.com/rgpd-a-quelques-semaines-de-son-entree-en-vigueur-quelles-discussions-sur-twitter/ Thu, 05 Apr 2018 09:34:11 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=2833 Les problématiques autours de la gestion des données personnelles sont brutalement revenues sur le devant de l’actualité avec la révélation de l’affaire Cambridge Analytica impliquant Facebook dans un scandale où les données de 50 millions de comptes auraient été utilisées… Continuer la lecture

L’article RGPD : à quelques semaines de son entrée en vigueur, quelles discussions sur Twitter ? est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Les problématiques autours de la gestion des données personnelles sont brutalement revenues sur le devant de l’actualité avec la révélation de l’affaire Cambridge Analytica impliquant Facebook dans un scandale où les données de 50 millions de comptes auraient été utilisées à des fins de manipulation politique lors de la dernière campagne présidentielle Américaine.

Ce scandale marque la prise de conscience d’une série d’acteurs sur le consentement au recueil de ces données : dans la foulée de l’affaire Cambridge Analytica, il a été révélé que l’application Facebook installée sur les téléphones opérant sous Android recueillait un ensemble de données auquel elle n’aurait pas dû avoir accès : journal d’appels et de messages envoyés, numéros de téléphone des contacts …

Au-delà de la question du consentement vient la question de l’éthique. Dans le cadre de l’affaire Cambridge Analytica, la collecte de données visait à influencer certains utilisateurs du réseau social Facebook en ciblant de manière précise par le biais de publicités les électeurs susceptibles de voter pour Donald Trump maintenant président des États-Unis ; un tel procédé remet en cause le libre-arbitre des internautes et interroge sur l’impact que certaines entreprises du numérique peuvent avoir sur des processus normalement strictement encadrés par les institutions.

Si Facebook est aujourd’hui particulièrement sous les feux des critiques à la suite de ces révélations, il n’est néanmoins pas le seul acteur à être mis en cause pour ses pratiques douteuses. D’autres entreprises telles que Uber s’illustrent fréquemment par leur gestion erratique en matière de données personnelles, allant des fuites de données masquées au grand public jusqu’au suivi de ses clients via le GPS de leur smartphone une fois la course terminée …

Dans l’Union Européenne et en France, ces affaires trouvent un écho particulier : le 25 mai prochain doit rentrer en application le règlement général de protection des données personnelles (RGPD), directive européenne faisant suite à la directive 95/46/CE de 1995 et visant à encadrer plus fermement la collecte et l’exploitation des données personnelles des citoyens Européens par les entreprises faisant usage de ces données.

A moins de soixante jours de l’entrée en vigueur de ce nouveau règlement, nous rappelleront les enjeux et implications de cette directive avant de nous pencher sur les discussions que suscite en France cette thématique sur le réseau social Twitter.

Données personnelles : le nerf de la guerre de l’économie numérique

La CNIL, organisme de référence en France, définit une donnée personnelle comme étant « toute information identifiant directement ou indirectement une personne physique (par exemple : nom, numéro d’immatriculation, numéro de téléphone, photographie, date de naissance, commune de résidence, empreinte digitale…) ».

Cette définition se rapproche de la conception légale française de la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, renforcée par la directive 95/46/CE que le RGPD viendra supplanter.

En 2018, ces données personnelles sont à la base du business-model de nombreuses entreprises : du fait du développement conjoint du Big Data permet d’explorer de grands ensembles de données, et de l’Intelligence Artificielle permettant d’exploiter et de valoriser ces ensembles de données, la donnée devient une matière première dont l’accumulation devient fondamentale pour pouvoir tirer parti de ces nouvelles technologies.

En effet, plus une entreprise sera en possession d’un nombre important de données et plus elle sera en mesure de générer un profil-type de ses utilisateurs, lui permettant ensuite de proposer une série de services à forte valeur ajoutée : des algorithmes de recommandation basés sur les gouts et préférences de l’utilisateur permettant de mieux satisfaire ses attentes et ainsi de le fidéliser à l’utilisation du service. Dans les coulisses, cela permet aussi aux entreprises de valoriser ces profils-type auprès d’annonceurs pour proposer des publicités ciblées qui vont toucher un public déjà acquis à la cause ou au produit mis en avant.

C’est sur ce procédé que reposent tous les grands acteurs du net : les résultats de Google sont préfiltrés selon les recherches effectuées précédemment par l’utilisateur, selon sa localisation, selon les déplacements qu’il a pu effectuer auparavant ou selon les appareils qu’il utilise. Même chose pour Amazon, Facebook ou Apple qui représentent les fameux GAFA ; géants Américains du numérique.

Si, comme en témoigne la popularité des biens et services proposés par les GAFA, ce business-model se montre efficace, il pose en revanche des question soulevées précédemment dans l’introduction :

  • Quid du consentement au recueil de ces données ? Si lors de chaque souscription à un de ces services, l’utilisateur accepte les Conditions Générales d’Utilisation, elles ne sont que très rarement lues. Et quand bien même ces CGU seraient lues par l’utilisateur, il est incertain que celui-ci soit mieux informé sur la nature et l’exhaustivité des données collectées, comme le révélait une publication du MIT en 2016.
  • A quelles fins sont utilisées ces données ? L’affaire Cambridge Analytica met en exergue le fait que ces données collectées ne représentent pas que des enjeux commerciaux pour les firmes qui les collectent, mais peuvent aussi intéresser d’autres acteurs aux motivations plus floues. Or il n’existe actuellement aucun droit de regard de l’utilisateur quant à la valorisation faite de ses données personnelles.
  • La question de l’anonymisation des données personnelles pose aussi question à l’heure du Big Data. Bien que ces ensembles de données personnelles soient anonymisés comme le requiert le cadre légal existant, les possibilités offertes par la prolifération des données sur Internet permettent bien souvent, en croisant et recoupant les informations, d’identifier des personnes physiques sur la base de données supposées anonymes. C’est notamment ce qu’il s’est passé lorsqu’en 2006, AOL a publié les données censées être anonymes de 20 millions de recherches effectuées par 650 000 utilisateurs, ou lorsque Netflix a donnée accès aux recommandations faites à 500 000 de ses utilisateurs en 2008.

C’est sur ces fondements que repose le RGPD, mais nous allons voir qu’il se place aussi sur un cadre plus large qui est celui de la place de l’Europe dans l’économie numérique.

Les fondements du RGPD

L’Europe, souvent qualifiée de « colonie numérique » du fait de la domination Américaine via les GAFA d’un côté, et de celle de la Chine via les BATX (pour Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) de l’autre, prend conscience de ses faiblesses en termes d’économie numérique.

Du constat de cette domination étrangère, la Commission Européenne a développé une stratégie pour un marché unique numérique en Europe (Abrégé en « MUN » pour Marché Unique Européen) dont le but est de promouvoir un « espace dans lequel la libre circulation des biens, des personnes, des services et des capitaux est garantie… Un espace où les particuliers et les entreprises peuvent, quels que soient leur nationalité et leur lieu de résidence, accéder et se livrer à des activités en ligne dans un cadre garantissant une concurrence loyale et un niveau élevé de protection des consommateurs et des données à caractère personnel ».

Cette stratégie repose sur trois piliers principaux que sont :

  • L’amélioration de l’accès aux biens et aux services numériques dans toute l’Europe pour les consommateurs et les entreprises.
  • L’offre d’un environnement propice au développement des réseaux et des services innovants en soutenant les entreprises européennes, mais en renforçant également la protection des données personnelles.
  • La maximisation du potentiel de croissance de l’économie numérique européenne.

Le RGPD s’inscrit directement dans ce contexte en proposant un cadre harmonisé entre les différents pays Européens, mais aussi en imposant des règles strictes aux entreprises étrangères venant à collecter et traiter les données personnelles des citoyens Européens.

Parmi les innovations proposées par le RGPD se trouvent plusieurs éléments, dont les plus importants semblent être le droit à la limitation de traitement et le droit à la portabilité.

Le droit à la limitation de traitement signifie que toute personne doit avoir consenti clairement à la collecte et l’exploitation de ses données personnelles, mais aussi qu’il existe la possibilité de s’opposer au profilage effectué et d’invoquer un droit à l’oubli plus ferme que le droit au déréférencement existant actuellement.

Le droit à la portabilité signifie lui qu’il sera possible de demander le transfert de l’intégralité de ses données personnelles de manière gratuite d’un prestataire à un autre, impliquant un plus grand contrôle et une plus grande transparence sur les détenteurs de ces données. Ce droit à la portabilité encadre également les transferts de données qui pourraient avoir lieu au départ de l’Union Européenne, permettant de mieux encadrer les activités des grandes entreprises du numérique étrangères.

L’arsenal répressif Européen se retrouve lui aussi renforcé, avec la possibilité d’infliger aux entreprises ne respectant pas le RGPD des sanctions pouvant aller jusqu’à 4% du chiffre d’affaire mondial et représentant un montant colossal pour les GAFA ou les BATX.

Si ce projet est ambitieux, il comporte néanmoins certaines limitations pratiques : une étude de Seinzing, éditeur de logiciel, révélait qu’en France, 27% des entreprises interrogées n’étaient pas certaines d’avoir correctement cartographié l’ensemble de leurs données, et 31% des entreprises doutaient de leur capacité à être en conformité avec le nouveau règlement à la date du 25 mai. La faute à un projet demandant des moyens considérables tant pour les PME que les grandes entreprises avec la nécessité de nommer un Chief Data Officer ou délégué de protection des données, mais aussi du coût de traitement des demandes liées au RGPD qui pourrait représenter de 172 à 1289 heures par mois, nécessitant alors un ajustement des ressources humaines de l’entreprises et donc une hausse des charges.

Dans ce contexte à la fois incertain pour les entreprises, mais aussi riche au niveau de l’actualité, nous pouvons alors nous intéresser à la manière dont est traité le sujet sur les réseaux sociaux, et en particulier sur Twitter, via l’utilisation de l’outil Visibrain.

Quelles discussions sur Twitter ?

Un premier constat que nous pouvons faire est que si l’affaire Cambridge Analytica a été commentée sur Twitter, le rapprochement n’a pas été fait avec l’entrée en vigueur imminente du RGPD. La période analysée correspond à un mois de tweets, du 25/02/2018 au 27/02/2018, sur toutes les mentions du RGPD dans des tweets en français.

Comme nous pouvons le voir, le volume de discussion autour du RGPD (en bleu) est resté à un niveau similaire à celui des semaines précédant l’éclatement de l’affaire.

En s’intéressant d’un peu plus près à ces discussions, on constate également que les discussions se font beaucoup moins nombreuses au sujet du RGPD les week-end, pouvant nous laisser penser à une communication de la part de professionnels ou d’institutions, en opposition avec l’affaire Cambridge Analytica et le hashtag #DeleteFacebook d’appropriation plus populaire.

Pour voir cela de manière plus précise, nous pouvons cartographier les utilisateurs ayant twitté au sujet du RGPD afin de détecter les influenceurs et les communautés dans lesquelles ils évoluent.

Ainsi, il est possible d’identifier 4 communautés qui se démarquent :

  • En vert, se retrouve la communauté autour de la CNIL. La CNIL étant l’organisme en charge de l’encadrement du RGPD en France, elle publie nombre de messages informatifs et de fiches conseils par le biais de Twitter. Ses messages sont donc repris dans un but de diffuser l’information aux acteurs pouvant être impactés par le RGPD.
  • En bleu, on retrouve Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé du numérique, mais aussi le compte du ministère de la Justice, celui de Syntec Numérique (le syndicat des professionnels du numérique) ou la Quadrature du net, association de défense des droits et libertés sur le net.
  • En violet, on retrouve le quotidien Nextinpact et son fondateur Marc Rees, impliqué sur l’actualité de l’informatique, mais aussi Guillaume Champeau, directeur des relations publiques du moteur de recherche Qwant dont la particularité est qu’il ne collecte pas les données personnelles !
  • En orange, ZDNet, l’Usine Digitale, le Journal du Net ou French Web. Un ensemble d’acteurs traitant l’actualité technologique et numérique avec une ligne éditoriale plutôt tournée vers les entreprises et les professionnels.

Mention particulière à Jeff Pillou dont le tweet a été le plus repris sur cette thématique mais principalement par des comptes qui se trouvent isolés des autres acteurs communiquant au sujet du RGPD.

On peut chercher à détailler un peu plus ces communautés pour voir la manière dont elles sont structurées.

Ainsi, on peut voir que les deux communautés qui se démarquent sont celles en violet autour de Nextinpact et de Guillaume Champeau, et autour de Mounir Mahjoubi et autres comptes plus institutionnels. La communauté autour de la CNIL est plus éparse et confirme bien le rôle de relais de l’information qu’elle tient, plutôt qu’un réel rôle d’influenceur sur la thématique. En filtrant ces données pour ne garder que les comptes les plus influents, nous pouvons aborder les dynamiques qui existent entre ces comptes.

On peut observer qu’il existe de nombreux liens entre les acteurs malgré leur appartenance à des communautés différentes, indiquant une unité autour du message véhiculé et un effort commun pour informer et éduquer au sujet de cette nouvelle directive.

Ce filtrage permet aussi de faire apparaitre certains acteurs particuliers tels que des professionnels de l’hébergement cloud pour lesquels la question de la gestion des données personnelles est plutôt sensible, mais aussi de comptes en lien avec les ressources humaines, témoignage de la pression qu’exerce sur les entreprises la mise en conformité. Quelques comptes en lien avec secteur juridique font aussi leur apparition.

Ici, pas de grande surprise au niveau des hashtags avec des termes assez génériques faisant référence au RGPD, aux données et à leur protection que l’on retrouve en français et dans leur équivalent anglais. Une timide mention est faite des GAFA et de Facebook, ainsi que des ressources humaines.

En revanche, si on s’intéresse aux hashtags moins utilisés, on voit alors apparaitre des thématiques plus spécifiques en lien avec les comptes influents vus précédemment.

Ici, le lien entre le RGPD et l’entrepreneuriat, l’innovation, le conseil juridique et la protection de la vie privée est bien visible, même s’il représente une faible portion de l’ensemble des hashtags utilisés sur la thématique.

En définitive, si le RGPD mobilise bien sur Twitter, il mobilise en revanche un type d’acteurs spécifique : les professionnels et experts du numérique. Comment expliquer cela alors que, comme nous avons pu le voir, l’affaire Cambridge Analytica provoque elle aussi un nombre important de réactions sur le réseau social ?

Un premier élément de réponse vient du sujet en lui-même, un sujet complexe par ses aspects légaux et faisant appel à des concepts techniques nécessitant une certaine culture du numérique pour avoir conscience des enjeux qui sont mis en balance. Cette nature du RGPD fait que les messages publiés à son sujet sont des messages plutôt fondés sur l’analyse, tandis que l’affaire Cambridge Analytica provoque elle des réactions épidermiques moins propices à la réflexion.

Un second élément de réponse vient du fait que les contraintes du RGPD reposent principalement sur les entreprises, ce sont donc elles qui sont le plus exposée à la thématique et donc les plus à même de communiquer à son sujet, tandis que la majorité des citoyens français n’a probablement pas connaissance de l’entrée en vigueur de ce nouveau règlement mais possède bien un compte Facebook et se sent donc plus impliquée par l’affaire Cambridge Analytica.

Par Benoit Fournier, promotion 2017-2018 du M2 IESCI

Références

Barreau, C. (2016). Le marché unique numérique et la régulation des données personnelles. Annales des Mines – Réalités industrielles, août 2016, (3), 37-41.

Tanghe, H. & Gibert, P. (2017). L’enjeu de l’anonymisation à l’heure du big data. Revue française des affaires sociales, 79-93.

Texier, B. (2018, Février 23). RGPD : des chiffres qui font mal ! Récupéré sur Archimag : http://www.archimag.com/demat-cloud/2018/02/23/rgpd-chiffres-font-mal

L’article RGPD : à quelques semaines de son entrée en vigueur, quelles discussions sur Twitter ? est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Social networking and human interactions: how social networking changed our way of life https://master-iesc-angers.com/social-networking-and-human-interactions-how-social-networking-changed-our-way-of-life/ Fri, 23 Feb 2018 10:04:42 +0000 http://master-iesc-angers.com/?p=2672 Today we all agree that social networking has completely changed our way of being, communicating, working, or our relationships with our loved ones. To say it simply: Social networking has changed the way we live. However some questions remain about… Continuer la lecture

L’article Social networking and human interactions: how social networking changed our way of life est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Today we all agree that social networking has completely changed our way of being, communicating, working, or our relationships with our loved ones. To say it simply: Social networking has changed the way we live.

However some questions remain about how these social networking have changed our lives. Thus the question won’t be to ask if social networking changed our life for better or worse just because many people think that the social networking have good effects in our society, as much as there are people who think there are only bad effects in social networking. Like everything in life, we have pros and cons social networking.

Thus we can define Social networking as «the practice of expanding the number of one’s business and/or social contacts by making connections through individuals, often through social media sites such as Facebook, Twitter, LinkedIn and Google+ etc. ».

So we will restrict our reflexion to search both good and bad effects, in order to see how social networking changed our world and how it is changing our way to live.

For that, we will first focus on the history of social networking in order to see how social networking emerged and the way they were introduced in our everyday life.  After that we will study the impacts (both negatives and positives) of social networking in our society.

I. History of social networking

Nowadays we all talk about Social Networking. That’s why it is interesting to see how social networking emerged in our societies.

Social networks are the result of a long process that began around the 1960s, especially in 1969 with CompuServe, which created the first public network. Since 1969, the need to bring more and more people together is being felt. Thus 3 years later, in 1971 Raymond Samuel Tomlinson is considered to be the inventor of the first email in history. It was a great revolution in the sense that it was a big step that had just been taken to facilitate communication between people.
The evolution of this system has undoubtedly facilitated the creation of the first messaging system by Bulletin Board System (BBS) in 1978.This process will reach its peak in 1989 when Tim Bernes Lee proposed the World Wild Web (WWW). Then in 1990 internet already hit 2.5 million users around the world.In 1991 Tim Berners Lee creates the first true web page. With the creation of internet Justin’s Links from the underground became the first blog on internet.  Then we can consider blogs as the first real social networks. Because with blogs, people begin to share with others informations, including private ones.In 1994, theglobe.com became the first social networking site.  That will help geocities to create the first online community of website in 1995. In 1997, Aol instant messenger was released and dominated the market.  In 1998 Google is borne. And in 1999 blogger becomes the first multi-user Blog.  With Google others 70 millions of people are using internet around the world. With 70 millions of users communities begin to form: music lovers (with last.fm in 2002), business networking (LinkedIn in 2003), web bookmarking community (with del.icio.us in 2003). In 2004, what we can consider as the biggest Social Networking is released, know as Facebook.   5 years after its creation Facebook hits 350 millions users (2009), and in 2012 Facebook counts more than 1 billion of members. After Facebook, in 2006 we enter in the system of Hastags with twitter.  More and more communities were created around the world. Through Facebook, twitter, LinkedIn, snap chat etc..More and more people are connected.  People interact, exchange, then we began to have virtual friends.  People exchange more and more through social networks. Thus we can see through these two graphics the situation today (in France and the rest of the world) and see how is the evolution accelerating. The first graphic made by so-buzz for 2017 and the second made by Tiz for this month (january, 2018).

All these facts necessarily impact our life, our interactions with others, our way to work, even our way to think, to act and react. So we see, like everything in life, social network can have both positives and negatives side. It’s depending more on who is using it.  That’s why it needs to see the positives impacts of social networking in our society before seeing negatives ones.

II. Benefits of social network

Nowadays, social network are actively participating in Globalization. Social network facilitates communication between people, then exchanges between people.  Thus considering these aspects, we can underline many benefits of social network:

  • Ability to connect to other people all over the world

If we focus on the benefits of social networking, the first one we can notice is the ability to instantly connect people from anywhere. Through social networks we can connect with our old friend with whom we lost contact for a long time. But we can also have new friends with who we can discuss of anything.

  • Easy and instant communication

Now with social networks, we do not have to wait for an eternity to receive the response from someone who has been asked for something. We also do not need to move to the other end of the room where there is less noise, to make a call. We just need to connect to a social network to write to the person we want. And instantly this person can answer us, almost as if it were in front of us. Communication becomes easier and instant with social networks. 

  • Real-time news and information discovery

It’s one of the benefits of social networks today. We can be informed anytime, everywhere on real-time. We don’t need any more to watch TV, or to listen radios to be informed. All information are on Social networks. And an added bonus with social networks is that you can customize your news and information discovery experiences by choosing to follow exactly what you want.

  • Great opportunities for business owners

Through Social networks Business owners and other types of professional organizations can exactly know what customers think about one of their product, they can connect with customers, discuss with them. There are actually lot of business men and entrepreneurs out there that thrive almost entirely on social networks and wouldn’t be able to operate without social networks. Now we even have professional social networks such as LinkedIn.

  • General fun and enjoyment

Social networking is just plain fun. We can connect and discuss with friends, we can share humoristic videos with them. We can also watch what they share. We use social networking sometimes for relaxation. Since people are naturally social creatures, it’s often quite satisfying to see comments and likes show up on our posts, and through social networks we can see what others think about us. It will be quite correct to say social networks have only benefits in our society. But it will be so simple to only see benefits. Social networks have their dark side. Despite all these benefits social networking can also be harmful for us.  Social networking can impact negatively our social links, can impact our health, our behavior, our job; in one word our everyday life. That’s why it is important to see the negative impacts of social networking in our society.

II. Drawbacks of social networking

The study « Life Dissatisfaction Linked With Fear Of Missing Out » was made on some of Facebook users. And it shows that we tend to misunderstand the effect of Facebook on our mood. When we begin to use Facebook, we go back there even if the last time we Felt we were wasting our time.

According to this study among the 123 participants who used Facebook for 20 minutes most of them said they were in a bad mood.  The cause of this feeling is wasting time. And recently in November 2017, talking about Facebook, Sean Parker, the first president of Facebook, said « only God knows what is does to our children’s brains ».  And he accused Facebook to exploit the « Human vulnerability ». Next to this study we can also have lot of negatives impacts of social networking in general and not only Facebook.

  • Information overwhelm

There are too many information in social networking then it can easily get pretty noisy.  Sometimes it’s difficult to distinguish between true and false information. That’s why fake news rise increasingly. Now everybody can put any information through social networking. Over time, also, we tend to rack up a lot of friends and followers, and that can lead to lots of bloated new feeds with too much content we are not all that interested in.

  • Online interaction substitution for offline interaction

Most of interaction is doing through social networking. So we can see social networking are more and more substituting to real life. We have more virtual friend than true ones. People communicate increasingly in social networking. That’s why many experts say that «social networking are making us unsocial ».

  • Distraction and Procrastination:

With all these social apps, news and messages are often distracting. So we can be distracted during driving because of one message received on Facebook, or whatsapp or any other social network which t can cause lot of accidents. But social networks too, can lead to what we know as lack of gaining someone’s full attention during a conversation.

People too are more and more become procrastinator’s because of the time we waste through social networking.

  • Sedentary lifestyle habits and sleep disruption

Using social networking can also change our habits. It can make us sedentary but it can also disrupt our sleep. That can clearly impact our health.

Social Networking have lot of negatives impacts in our society. That’s why we have to be careful with social networking. Next to these negatives impacts of social networks we can talk too about are privacy issues, social peer pressure and cyberbullying. With our posts, comments, and personal informations that we share on social networks we can easily be stolen our identity. With cyberbullying attacks we can easily develop serious stress and anxiety which can lead to suicide.

In social networking everybody can be approached by anybody. That’s why social networks play a big role for the enrollment of young western to terrorism (to join Syria etc.). Most of enrollment has been done through social networks.

To conclude we can see that social networks have both negatives and positives aspects. All depends to how we are using them. We can just remember that we can focus to use social networks for all the good points outlined in this text, but we have to be careful « of falling victim to the dark side of an online interaction ».

By Alpha Ibrahima DIALLO, 2017-2018 year group of M2 IESCI at the University of Angers

Sources

http://whatis.techtarget.com/resourceshttp://www.huffingtonpost.fr/2014/04/10/reseaux-sociaux-influence comportements_n_5123479.htmlhttps://www.huffingtonpost.com/2013/05/14/fear-of-missing-out-life-dissatisfaction-fomo_n_3275349.htmlhttps://www.huffingtonpost.com/fauzia-burke/social-media-vs-social-ne_b_4017305.htmlhttps://www.youtube.com/watch?v=trH4iuebjjIhttp://www.businessinsider.fr/sean-parker-facebook-parle-dangers-reseaux-sociaux-facebook

L’article Social networking and human interactions: how social networking changed our way of life est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Social Media : a tool of dehumanization https://master-iesc-angers.com/social-media-a-tool-of-dehumanization/ Wed, 07 Feb 2018 12:02:46 +0000 http://master-iesc-angers.com/?p=2648 Social sharing, building reputation, bringing career opportunities and monetary income… All those are benefits of participating in social networks, which have given the chance to each individual who uses them to share his thoughts about any issue and appeal against… Continuer la lecture

L’article Social Media : a tool of dehumanization est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Social sharing, building reputation, bringing career opportunities and monetary income… All those are benefits of participating in social networks, which have given the chance to each individual who uses them to share his thoughts about any issue and appeal against any inequity, a thing that was limited while using regular media such as newspapers and TV. Moreover, this leads us to reflect on how the social media have revolutionized the world around us.

With its tremendous growth in the last few years, Social media’s use rate is unexpectedly very high, specially Facebook and Twitter that have grown much faster and captured millions of users in just a few years. The way technology is growing, it is obvious that more and more people are going to profit from its benefits. It has brought many advantages for the society. From progressed nations to under-developed countries, every nation is utilizing the magical power of social media to live life fully and use it for the sake of the people.

   The emergence of social media has affected our daily lives in a way we could have never imagined, people continue to spend more time on social networks than any category of sites by exchanging more and more information and discussing issues related to the economic, social, and political circumstances of each country. As an example, social media was, during the “Arab Spring” in 2011, the main instigator of the uprisings, a mean to organize protests and spread awareness. It has also allowed the world to stay tuned with the social changing, and showed the immense power to support a collective action, such as fomenting a political change.

In addition, social media has demonstrated that individuals, all around the world, became more and more involved in civic participation, from individual volunteerism, to organizational involvement or electoral participation. It has also changed the sense of personal responsibility that individuals should feel, to uphold their obligations, as part of any community.

Nevertheless, on the other hand it has also affected the society negatively. Social media has also fueled negative and positive attitudes for the people. It is all about the usage and getting things done positively by using its power. It is up to its users to use its advantages. However, willingly or unwillingly it can still have negative impacts on them. In this essay, I am going to discuss how the disadvantages of social media made the society dumber and put it on in the  path of dehumanization.

If we had to list the bad side effects of social media, we must keep in mind that each one of them depends on how social media users relate to them … But the biggest problem is that these same people don’t really focus on that and prefer to keep using it as if it was the only solution to keep them mindful and alive. The main negative effects are as follow:

Social media creates addiction

You have probably had lunch with a friend having his eyes on his smartphone during the meal, looking for the latest “like” and comments on the photo of the dish he just posted … and it is maybe even your own daily life. In the same way, if you feel a lack, when your internet connection is missing, it shows simply that you are addicted, like many users. It is scientifically proved! Studies even compare the effects of certain social networks to those of drugs such as cocaine and they even try to connect it to the addiction to sex to which it would be much superior. Many people seem to be aware of this, but not everyone, especially millennials and this seems even more worrying. They always tend to forget that their parents lived their youth fully without social networks and without a smartphone!

They tend to send us a bad image of ourselves

Focused on sharing pictures, Instagram, and Snapchat (to a lesser extent) are the social networks most likely to make us doubt our image. Before, we could feel lonely by seeing a gang of young people on the street, but now on Facebook, seeing pictures of your friends showing the ideal images of themselves makes you feel the loneliest person on earth and makes you think that you are not doing well or that you are not beautiful.

This is mainly because social media return an often-embellished overview of the daily life.

The latest dream vacation of these people, the photoshopped photographs of a well-known social influencer or his parties in the latest trendy places… all these are reasons that push every social media user to ask questions about his appearance and more generally his own life.

They can lead to depression

The UK organization RSPH that is specialized in mental health, also reveals that anxiety and depression rates have increased by 70% over the last 25 years and that social networks are directly linked to this growth. A study done in Canada, as well, by the City of Ottawa Health Agency points to excessive use of social networks, saying that : “teens who are on social networks for two hours or more a day are significantly more likely to have a fragile mental health, to be in psychological distress and to have suicidal thoughts. “

A negative feeling amplified by the fact that social networks generally include people of the same age, outside the family circle and therefore whose opinion is more impacting. “What can get depressing is to receive no return to a publication …» Michael Stora recalls.

They aggravate the feeling of isolation and loneliness

Here again, it is about whether we are abusing of it or not… American researchers from the Pittsburgh School of Medicine in Pennsylvania have shown that spending more than 2 hours a day on social media promotes significantly the feeling of isolation of children and young adults.

A well-known professor of pediatrics named by Elizabeth Miller says that it is possible that young people who were already lonely have turned to social media, or else it is the repeated use of these virtual platforms that may resulted by a break with the real world. Contributing to it can also be combination of both.

Many users will prefer, for instance, to communicate hours online than to make an appointment, thus making their human relationships virtual. It is as if we are social beings who are compartmentalized by modern life instead of bringing us together.

They can disturb our sleep

While school fatigue may have many origins, many scholars such as Katherine W. Keyes, author of a study on the evolution of sleep duration among adolescents, tend to think that the use of social networks constitutes today the main cause of the growing lack of sleep among young people. Compulsive connections involving interface does not derogate from the observation, it would even act in a very negative way on the sleep of Internet users.

A British study published in the Journal of Youth Studies, based on 900 adolescents in school, aged 12-15, reveals that 1 in 5 students constantly wakes up at night to connect to social networks. Students who wake up at night or at a different time each morning would also be significantly more likely to be constantly tired at school than others would.

 

Social media and messaging apps are not going away. We need to understand that social media is a tool that can either enhance our lives or undermine our lives, depending on how we choose to use it.

Authenticity and genuineness are becoming more of what everyone is seeking through social media. Although it’s easy to hide behind a screen, and appear to be someone you’re not, current technologies are now being used to see the real you in real time. Transparency is the new driving force behind online connections so that trust is built to form deeper and meaningful relationships.

“There’s no longer any distinction in most people’s minds between who they are, how they interact, and their cell phones.” – Dr. Laurie Nadel

By Jihad Benkaddour, 2017-2018 year group of M2 IESCI at the University of Angers

References

https://www.nytimes.com/2018/01/11/opinion/social-media-dumber-steven-pinker.html

https://www.nytimes.com/2018/01/17/well/family/is-your-child-a-phone-addict.html
https://www.elitedaily.com/life/why-social-networking-makes-us-less-social

https://www.techmaish.com/advantages-and-disadvantages-of-social-media-for-society/

https://www.huffingtonpost.com/sramana-mitra/is-technology-dehumanizin_b_7720926.html

https://www.youtube.com/watch?v=d5GecYjy9-Q

https://www.youtube.com/watch?v=Czg_9C7gw0o

L’article Social Media : a tool of dehumanization est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Marketing d’influence, qui contrôle nos envies ? https://master-iesc-angers.com/marketing-dinfluence-qui-controle-nos-envies/ Mon, 15 Jan 2018 10:42:20 +0000 http://master-iesc-angers.com/?p=2594 Qu’est-ce que le marketing d’influence ? Le Marketing d’influence, c’est l’ensemble des techniques qui utilisent la force de recommandation des influenceurs. Il s’agit de la capacité de créer des ambassadeurs pour sa marque, de solliciter des relais d’opinions. On peut voir… Continuer la lecture

L’article Marketing d’influence, qui contrôle nos envies ? est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Qu’est-ce que le marketing d’influence ?

Le Marketing d’influence, c’est l’ensemble des techniques qui utilisent la force de recommandation des influenceurs. Il s’agit de la capacité de créer des ambassadeurs pour sa marque, de solliciter des relais d’opinions. On peut voir ce phénomène comme l’évolution des relations presse.

Au départ, le marketing d’influence tournait principalement autour des membres les plus actifs d’une communauté ou des forums spécialisés.

De nos jours avec l’arrivée d’une nouvelle génération d’influenceurs thématiques, (blogueurs et youtubeurs, instagramers) le marketing d’influence s’est transformé en levier indispensable pour les stratégies de communication des entreprises.

Le marketing d’influence est loin d’être uniquement adressé à des domaines spécifiques et isolés, il est également adressé à de nombreux secteurs d’activité où il participe à la recherche de visibilité, au développement de la notoriété et de l’image de marque.

Quels sont les moyens utilisés pour faire du marketing d’influence ?

Nous pouvons distinguer plusieurs moyens de pratiquer le marketing d’influence, en voici quelques exemples, la liste n’étant pas exhaustive car chaque jour naissent de nouvelles méthodes.

Buzz kit

L’entreprise fait la promotion de son nouveau produit en l’envoyant directement à l’influenceur qu’elle souhaite toucher, celui-ci teste ensuite le produit et va partager son avis avec sa communauté. Un moyen qui se rapproche beaucoup de « l’unboxing » dans le cas où l’influenceur fait vivre l’expérience depuis le déballage du produit.

Sponsorisation de contenu

Ici une marque va chercher à sponsoriser un article de blog ou une publication, afin de toucher un maximum de personnes pour gagner en visibilité sur les réseaux sociaux. C’est une action qui permet de gagner en viralité, mais qui peut également devenir une action pérenne pour la marque.

Placement de produit

Le placement produit est surtout utilisé sur YouTube, cette action consiste à faire appel à un youtubeur spécialisé sur un canal spécifique lié à l’univers autour de la marque. L’influenceur en question parlera donc directement (ou non) du produit en question dans l’une de ses vidéos afin de le faire connaître ou de le faire apprécier à sa communauté.

Blog voyage

C’est à la mode en ce moment, « les blogueurs voyages » arrivent à rassembler des communautés très actives sur les réseaux sociaux. Les tour-opérateurs font appel à ces blogueurs afin de promouvoir des voyages / services / produits.

Les blogueurs voyages se voient rémunérés grâce à un séjour gratuit tout compris, des appareils photos permettent de poster de beaux clichés sur Instagram par exemple.

Unboxing

Un influenceur déballe le produit face caméra, sur YouTube ou tout autre plateforme, cela permet de rassurer les potentiels acheteurs quant à la qualité du produit, les finitions… Cela permet également de faire connaître un produit particulier. Par le biais de cette expérience, l’acheteur se sent plus en confiance pour faire son choix.

Takeover

Ici, c’est directement l’influenceur qui prend le contrôle du compte d’une marque sur les réseaux sociaux. L’entreprise profite donc de l’expertise de l’influenceur et de sa communauté afin de promouvoir un produit, un service ou un événement, en fonction du but de la campagne.

Quels avantages pour les entreprises ?

Le marketing d’influence présente de nombreux avantages pour les entreprises mais il nécessite également une expertise dans l’univers des réseaux sociaux qui n’est pas forcément à la portée de toutes les entreprises qui ont souvent besoin de passer par des intermédiaires tels que les agences marketings spécialisées dans le domaine.

Besoin d’une agence marketing pour exceller dans le domaine ?

Ces agences ont une profonde connaissance de l’environnement du Web et des réseaux sociaux. Elles savent comment travailler avec les blogueurs et les influenceurs afin d’en tirer le maximum pour les marques.

Il est également nécessaire de savoir comment user des bons leviers pour s’aligner aux objectifs de l’annonceur, et d’adapter la stratégie marketing aux spécificités de son produit ou de sa marque.

Le Marketing d’influence comprend de nombreux avantages car dans ce type de marketing nous avons recours à des influenceurs spécialisés.

Cette particularité a l’avantage d’offrir un ciblage précis. Prenons pour exemple une entreprise qui cherche à lancer un nouveau produit cosmétique, elle aura certainement plus de chance de faire le buzz via une youtubeuse make-up. Les contenus proposés sont adaptés à l’audience et génèreront automatiquement plus d’engagement, de trafic sur le site et de conversion.

Entre autres, l’entreprise gagne en crédibilité. Les abonnés ou les followers d’un influenceur entretenant un rapport de confiance avec lui, ça en fait donc un ambassadeur de choix.

Comment fonctionnent ces agences ?

Les agences de marketing d’influence accompagnent les annonceurs dans la mise en œuvre de leur campagne de communication, en mettant à profit les connaissances et le savoir-faire des influenceurs.

Ces agences ont aussi une connaissance avérée des mécanismes et des contraintes liées à ce type de marketing (législation, création de contenu, analyse du retour sur investissement et impact réel des campagnes).

Il est aujourd’hui possible de trouver sur le web, des agences de marketing d’influence ayant développé leurs propres applications ou plateformes. Elles permettent de proposer des campagnes et d’entretenir ainsi les relations marques influenceurs en instaurant de la confiance. Grâce à elles, il est plus facile de repérer les influenceurs par secteurs d’activité, par type d’audience et de les catégoriser au travers de nombreux paramètres liés à leur présence sur les réseaux sociaux.

On peut souligner 3 agences majeures basées entre autres à Paris, fonctionnant sur ce principe :

  • REECH
  • INFLUENZZZ
  • TANKE

Avantages pour les marques ?

D’un point de vue économique, le recours à un influenceur est moins onéreux que la communication classique. Le retour sur investissement est plus facilement mesurable et le taux de déperdition (prospects perdus sur le parcours de conversation) reste relativement faible.

Sur le volet technique, le marketing d’influence permet d’améliorer le référencement d’un site web via les mentions et le nombre de liens pointant vers ce dernier.

Le marketing d’influence se travaille essentiellement avec des influenceurs et des influenceuses issus de différents domaines. Néanmoins dans ce type de marketing, il y a aussi un autre facteur clé de succès qui sont les agences spécialisées en marketing d’influence.

Les consommateurs doivent-ils avoir peur de ce marketing d’influence ?

Ces nouvelles méthodes marketing peuvent paraitre quelque peu intrusives dans la vie des consommateurs. Les marques s’insèrent directement dans la vie privée de leurs potentiels acheteurs en s’introduisant dans l’univers qu’ils côtoient sur le net sans que l’utilisateur s’en rende forcément compte. C’est une démarche parfois obscure qui peut poser un problème auprès des plus jeunes qui n’ont pas toutes les cartes en mains pour déceler le contenu sponsorisé de celui qui ne l’est pas. Abus de faiblesse ou simple technique marketing, celle-ci est totalement légale et représente un fort levier de communication en termes de boost des ventes alors il serait dommage pour les marques de s’en priver.

D’un autre côté, les influenceurs (YouTube) par exemple peuvent souffrir de ces placements produits à répétition, leur image de marque peut baisser et leur communauté diminuée, mais les revenus qu’ils en tirent sont tellement important que d’un point de vue rationnel, ils ne peuvent pas s’en passer. Nous rentrons dans une nouvelle ère de la communication, le bouche à oreille se transforme en recommandation sur le web, auparavant nous étions influencés par l’avis de nos proches, de nos amis. Aujourd’hui, nous faisons confiance à de parfaits inconnus dont nous ne connaissons ni l’expertise, ni leur bonne foi.

Par Pierre Leval, promotion 2017-2018 du M2 IESCI

Sources

https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-176834-du-marketing-traditionnel-au-marketing-dinfluence-la-profonde-mutation-du-marketing-2135888.php

http://www.brandyoulike.com/marketing-dinfluence/

http://s3.amazonaws.com/cision-wp-files/fr/wp-content/uploads/2017/04/11131620/FR_0417_Etude_Blogueurs_VF_light.pdf

https://www.journalducm.com/marketing-influence-influenceur/

https://www.tns-sofres.com/sites/default/files/wp-connected-life-2017-les-influenceurs-el-dorado-du-marketing.pdf

http://www.marketing-professionnel.fr/tribune-libre/influence-strategies-communication-201607.html

L’article Marketing d’influence, qui contrôle nos envies ? est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>