Afrique Archives - Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives Le Master Intelligence Economique qui combine analyse économique, outils de veille, e-réputation, gestion de crise et big data via une formation sur deux ans. Mon, 07 Mar 2022 11:05:08 +0000 fr-FR hourly 1 Le Groupe Wagner progresse en Afrique avec l’aide de la désinformation russe https://master-iesc-angers.com/le-groupe-wagner-progresse-en-afrique-avec-laide-de-la-desinformation-russe/ Mon, 07 Mar 2022 11:05:08 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3584 Le Groupe Wagner, également connu comme PMC Wagner est une entité militaire privée ayant très souvent recours aux mercenaires pour leur pouvoir d’intervention. Leur zone d’intervention est pour la plupart des terrains de conflits armés où l’instabilité politique règne et… Continuer la lecture

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Le Groupe Wagner, également connu comme PMC Wagner est une entité militaire privée ayant très souvent recours aux mercenaires pour leur pouvoir d’intervention. Leur zone d’intervention est pour la plupart des terrains de conflits armés où l’instabilité politique règne et prend toute sa place. C’est donc dans cette optique qu’ils font parler d’eux majoritairement dans des zones conflictuelles tel que le Mali très récemment ou à Bangui en République de Centrafrique. Leurs missions principales sont de défendre les intérêts extérieurs de la Russie partout dans le monde, mission leur tenant tellement à cœur qu’ils furent sanctionnés en 2021 par l’Union européenne[1]. En réalité, l’émergence et l’activité pour le moins importante de ce groupe dans les zones de conflits est un objectif que s’était fixé Vladimir Poutine depuis un moment déjà. Comme le rappel Martin Desbiolles de l’institut Open Diplomacy : Vladimir Poutine le soulignait en 2012 devant la Douma : « une corporation d’entreprises militaires privées serait un outil efficace pour réaliser les objectifs nationaux sans faire appel à la participation directe de l’Etat russe ». L’une des principales ambitions de Poutine est de permettre à son pays de se développer et de se déployer à l’échelle planétaire en particulier l’Afrique qui est considéré par tout le monde comme le continent du futur où sont majoritairement présents les enjeux de demain tous secteurs confondus. Seul obstacle ou problème à ses ambitieux objectifs fixés par le Kremlin : l’occident ou plus précisément la présence Française en Afrique. En effet, les forces militaires françaises étant présentes depuis de longues années, il est loin d’être évident de s’imposer, voire d’asseoir sa domination compte tenu du contexte et du lien particulier existant entre la France et ses anciennes colonies. L’une des méthodes employées afin de contourner cette problématique majeure est donc d’écarter la France comme c’est le cas actuellement au mali[2], de la décrédibiliser auprès des populations locales afin que ces dernières remettent en cause la légitimité française.

Afin d’être efficace dans la mise en place ds ces objectifs, la Russie mise donc sur deux principaux aspects que sont les relais d’influence sur les réseaux sociaux afin de diffuser leur propagande. Ces relais d’influence sur les réseaux sociaux s’accompagnent également d’une guerre informationnelle particulièrement redoutable menée auprès des jeunes esprits.

Mise en place de campagnes de désinformation ciblant notamment la France

Afin d’étendre son influence qui se fait de plus en plus importante, la Russie de Vladimir Poutine a un adversaire avec une ligne de mire : l’armée française. La montée en puissance du groupe Wagner a comme axe principale une campagne sur les réseaux sociaux menée de manière intensive et pour preuve le lancement en ligne sur les réseaux sociaux de plusieurs campagnes de désinformation[3] sans précédent. Ces campagnes de désinformations ont pour but de nuire à l’image de la France auprès de l’opinion internationale mais surtout très important auprès des populations africaines. Ces derniers sont les principaux concernés dans la mesure ou depuis de nombreuses années ils voient les troupes françaises installés dans leur pays avec comme motif : « la lutte contre le terrorisme islamiste ».  En plus de nuire à l’image de la France, ils en profitent également pour redorer leurs blasons auprès des populations locales. Ils mènent donc une propagande pro-russe comme on peut le voir sur cette image[4] qui est très reprise par les pro-russes afin de légitimer leurs actions en Afrique de l’Ouest (Mali).

Leurs messages diffusés massivement sur les réseaux sociaux (Facebook et twitter) sont principalement repris et relayés par des groupes d’internautes anti-français. Il y a donc une idée qui commence à faire son bout de chemin dans le cerveau des populations africaines comme celle concernant le fait que la France est caricaturée comme « la Méchante » et la Russie « la Gentille » venant sauver le peuple Malien. L’objectif derrière tous ces éléments est de faire comprendre que la France n’est plus forcément un allié objectif pour ces anciennes colonies.

Afin de leur permettre d’augmenter l’acceptabilité de leur présence en Afrique, il semblait primordial de faire de la propagande en se servant de certains relais d’influence sur les réseaux sociaux. Comme on le voit ci-dessous [5] le compte « Reverse Side of the medal » en question diffuse très majoritairement des éléments visuels mis en scène ayant tendance à représenter la France comme le bourreau.

Au-delà du fait que la plupart des éléments visuels sont montés comme l’affirme Jack Mandolin expert d’étude en matière de défense avancée, ces informations très favorables à la Russie et inversement pour la France constituent un excellent moyen d’effectuer un lavage de cerveaux auprès des populations locales. Le fait intéressant est qu’une partie non négligeable des followers de ce compte sont d’origine d’Afrique Francophone. Ces derniers ont donc un accès illimité à tous les éléments mis en avant afin d’opérer une stratégie qui vise à discréditer la France.

L’un des éléments permettant une certaine viralité des éléments visuels mis en avant est une analyse des cyber communautés engagées. En effet un certain nombre de communautés sont engagés auprès de ce compte sans forcément interagir de manière systématique, à savoir des comptes provenant d’Afrique francophone, des comptes dont la principale thématique concerne la Russie. En plus de ces deux communautés, on a également une certaine communauté qui est plutôt neutre, à priori ces derniers n’ont pas de parti pris. A partir de ce constat on peut donc partir du principe qu’il y a majoritairement deux grosses communautés dont (Afrique Francophone- Russophone) la plupart des thématiques abordées trouvent une certaine signification à leurs yeux. A partir du moment où chaque élément visuel ou non est mis en avant par le compte principal, les deux communautés autour du compte interagissent entre elles.

On peut également souligner le fait que chacune des parties trouvent des intérêts communs à l’intervention de la Russie par l’intermédiaire du Groupe Wagner en Afrique :

  • D’une part par la communauté russophone très engagée et accordant un soutien indéfectible à Vladimir Poutine
  • Et d’autre part une communauté d’Afrique francophone de plus en plus importante ayant un ressentiment croissant vis-à-vis de la France et donc logiquement une certaine sympathie pour le Groupe Wagner comme on a pu le voir par les éléments visuels mis en avant.

L’homme à la tête de ce groupe de paramilitaires Evgueni Prigogine, pilote de loin toutes ces opérations d’influences. Cette campagne de désinformation est réellement prise au sérieux par les autorités françaises à tel point que ces derniers ont décidé de se doter d’une cellule afin de lutter contre cette guerre qu’elle subit actuellement. En effet les Russes commençaient à instiller l’idée selon laquelle l’armée française armerait de manière discrète les terroristes présents sur place afin de prolonger la guerre, et surtout cela servirait de prétexte pour justifier le maintien de sa présence sur place. Cet argument a une double visée dans la mesure où elle fait très mal à la France, cela abîme la crédibilité de sa présence actuelle au Mali. Mais surtout plus important cela fait monter la frustration d’une partie de la population face à une dégradation de la situation sécuritaire que le déploiement de moyens importants ne parvient pas à enrayer. Derrière cette campagne, attribuée par Paris à la Turquie et à la Russie, apparaît une nouvelle fois la galaxie Wagner dont l’objectif n’a jamais été aussi clair que celui d’enrayer la présence de la France en Afrique.

Selon Saber Jendoubi, journaliste indépendant, « La Russie surfe sur le sentiment anti-français pour s’implanter en RCA. Tous les maux du pays sont attribués à la France ».

L’une des stratégies en matière de désinformation particulièrement efficace mise en place repose sur un ciblage très clair du pays concerné, dans le cas présent c’est l’armée Française. En effet Lobaye Invest une des sociétés écran de Evgueni Prigogine, fondateur du groupe Wagner a participé au financement d’une radio, principale source d’information en Afrique. Dans le cas de la République Centrafricaine, Radio Lengo Sengo (propriété de Prigogine) – média très écouté et diffusé massivement à Bangui à la ligne éditoriale très favorable à la présence russe et résolument anti-française. En plus de cette radio, Lobaye invest participe au financement de certaines associations et ONG aux discours similaires. Enfin, des médias et des journalistes centrafricains ont été approchés pour rédiger ou publier des contenus pro-russes ou anti-français contre rémunération.[7]

Tous ces éléments ainsi que ces acteurs viennent ajouter du poids à la stratégie russe de désinformation massive par différents moyens que sont les relais employés sur les réseaux sociaux. En effet cela permet de mettre à la Russie au profit de la France, malgré son impact important l’effet est d’autant plus fort dans la mesure où les médias sont désormais utilisés comme outil de propagande pro-russe. Cette désinformation massive par les relais des réseaux sociaux et des médias se complètent à une guerre de l’information qui va au-delà de ce qu’on peut imaginer.

Une guerre informationnelle grâce au cinéma

Ce qui rend la stratégie de guerre informationnelle de la Russie particulièrement efficace est qu’elle envisage de prendre part à certains éléments d’influence que la plupart des entités n’envisagent pas. Dans un rapport publié[8] en 2017 par l’IRSEM, cette analyse met en avant les différents leviers utilisés par la Russie afin d’éteindre son influence par la guerre d’influence en Afrique francophone. Ce rapport prend donc l’exemple d’un dessin animé projeté aux enfants vivant en République de Centrafrique et visible sur certaines plateformes de streaming gratuit tel que You tube. L’éléphant, présent sur les armoiries de la République Centrafricaine (symbole de ce pays), y apparaît comme heureux et jouissant de récoltes abondantes. Pris à parti par d’autres animaux sauvages, il demande de l’aide au Lion afin de lui apporter son aide, qui lui aussi submergé doit appeler son ami, l’ours de la Taïga à son secours. Mû par un esprit d’entraide, l’ours venu d’un grand pays du nord qui s’appelle la Russie accourt et ensemble ils parviennent à vaincre les animaux sauvages qui, dans une version anglophone, se rassemblent autour… des drapeaux français et américains. On a donc affaire dans ce cas précis à une influence par le biais de l’industrie cinématographique auprès des enfants de bas âges. A cet âge énormément de jeunes enfants s’identifient à ce type de création culturelle, il n’est donc pas illogique qu’un bon nombre de concitoyens maliens ou centrafricains accueillent le groupe Wagner avec un certain enthousiasme. Cet enthousiasme est d’ailleurs très répandu dans les hautes sphères du pouvoir malien et centrafricains dans la mesure où dans ces deux cas de figure, les autorités politiques ont jugé nécessaire de faire appel à eux sans en référer à la France qui est pourtant un allié de longue date..

Par Guy-Maurel TOI, promotion 2021-2022 du M2 IESCI d’Angers

Webographie

[1] https://www.lemonde.fr/international/article/2021/12/13/l-union-europeenne-sanctionne-les-mercenaires-russes-du-groupe-wagner_6105904_3210.html

[2] https://www.lepoint.fr/monde/barkhane-la-france-s-apprete-a-officialiser-son-depart-du-mali-17-02-2022-2465191_24.php

[3] https://www.rfi.fr/fr/technologies/20211208-le-groupe-russe-wagner-%C3%A0-la-man%C5%93uvre-sur-les-r%C3%A9seaux-sociaux

[4] https://www.franceculture.fr/emissions/les-enjeux-des-reseaux-sociaux/au-mali-le-groupe-wagner-lance-une-campagne-sur-les-reseaux-sociaux

[5] Au Mali, le groupe Wagner lance une campagne sur les réseaux sociaux (franceculture.fr)

[6] https://twitter.com/Jack_Mrgln/status/1464632226801459215?s=20

[7] https://www.oeil-maisondesjournalistes.fr/2020/10/07/centrafrique-russie-journaux-media-mercenaires-meurtres-impunite-journalismisnotacrime/

[8] https://www.irsem.fr/media/5-publications/etude-irsem-83-audinet-le-lion-ok.pdf

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La communication digitale au sein de l’administration publique marocaine : une nécessité vitale qui accompagne les évolutions de la société pour faire face à la crise sanitaire du coronavirus https://master-iesc-angers.com/la-communication-digitale-au-sein-de-ladministration-publique-marocaine-une-necessite-vitale-qui-accompagne-les-evolutions-de-la-societe-pour-faire-face-a-la-crise-sanitaire-du-coronavirus/ Wed, 16 Dec 2020 13:34:37 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3331 Les problèmes liés à la communication des services publics sont parmi les plus inquiétants en raison de leurs retombées humaines, c’est-à-dire leur impact sur la vie quotidienne des citoyens et sur le développement de l’État.  En effet, les objectifs de… Continuer la lecture

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Les problèmes liés à la communication des services publics sont parmi les plus inquiétants en raison de leurs retombées humaines, c’est-à-dire leur impact sur la vie quotidienne des citoyens et sur le développement de l’État.  En effet, les objectifs de l’administration ne peuvent être atteints si ces structures révèlent une incapacité à s’adapter aux changements technologiques qui s’opèrent à grande vitesse. Les administrations publiques, de différents secteurs d’activité, ne peuvent faire l’impasse sur les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, sauf à risquer d’être en décalage avec les besoins évolutifs de la société et les exigences des citoyens. L’expérience montre que dans le cas contraire, les administrations connaissent plusieurs difficultés liées à la complexité des procédures, à la lenteur des délais des opérations, à la mauvaise coordination, voire même son absence, aux pertes massives du papier. On peut trouver comme difficultés des problèmes de conservation, d’archivage, de traçabilité et d’accessibilité, et de communication.

Avec les risques de contamination à travers les échanges physiques, la distanciation sociale et le confinement sanitaire imposés par la pandémie de COVID-19, les technologies de l’information et de la communication ont été un levier stratégique pour le développement et l’enrichissement des organisations dans la mesure où elles permettent la vitesse, la flexibilité, la perspicacité et l’innovation.  Ainsi, la digitalisation des services et l’accélération des processus de transformation numérique sont impératifs.

En se référant à l’article 27 de la constitution marocaine qui stipule que : « Les citoyennes et les citoyens ont le droit d’accéder à l’information détenue par l’administration publique, les institutions élues et les organismes investis d’une mission de service public » (Constitution du Maroc, 2011), et dans l’ambition de rendre accessibles en ligne les services dont le citoyen a besoin cela nous pousse à travers cet article à savoir jusqu’à quel point les NTIC, misent à la disposition du citoyen, pourraient-elles créer un terrain favorable à une meilleure communication entre l’administration et les usagers, en période de crise, en l’occurrence la pandémie de COVID-19 ?

Afin de donner des éléments de réponse à cette question, cet article sera scindé en quatre parties.

La première partie intitulée Généralités sur les NTIC et la communication digitale où on va essayer d’expliquer les deux notions « NTIC » et «  communication digitale », Alors que dans  la deuxième partie on va expliquer les  différents niveaux d’incarnation de leur usage à travers des exemples d’outils   de   la   communication  digitale dédiés par l’Administration marocaine au grand public, la troisième partie va exposer les axes d’amélioration de la communication digitale, et en fin en quatrième partie on va se pencher sur les Indicateurs d’évaluation de projets de digitalisation.

A. Généralités sur les NTIC et la communication digitale

  1. la notion des NTIC

L’acronyme NTIC (ou « TIC » équivalent de l’anglais ICT : « information and communication technologies ») désigne l’ensemble des technologies permettant de traiter des informations numériques et de les transmettre. L’expression « nouvelles technologies de l’information et de la communication » désigne donc une combinaison d’informatique et de télécommunications, mais elle s’est plus spécialement répandue dans le contexte du réseau Internet et du multimédia, c’est-à-dire de l’information audiovisuelle numérisée (images et sons, par opposition aux données de type texte et chiffres, moins volumineuses, qui constituaient l’essentiel des données transitant par les réseaux jusqu’au développement du web et du protocole http). « Les NTIC regroupent en effet tous les outils permettant d’utiliser, de transférer ou de partager des données  numériques  (textes,  images,  sons,…)  À partir de Cd-rom, à travers des réseaux locaux ou à travers le monde via Internet » D’après ces définitions nous pouvons déduire que les NTIC permettent une large diffusion de l’information, ce qui garantit une interactivité et favorise à la fois le travail individuel et le travail collectif.

Á travers le monde, les NTIC sont considérées comme un outil précieux de développement. Ces technologies commencent à devenir partie intégrante d’un système numérique qui sous-tend de plus en plus d’activités de développement. Autrement dit, ces nouvelles technologies passent aujourd’hui d’un rôle périphérique à un rôle fondamental qui permettra aux uns d’amener le développement et aux autres d’en faire l’expérience.

Au sein de l’Administration marocaine, , les  NTIC   prennent   de   plus   en   plus d’importance dans la mesure où elles incarnent une logique d’efficacité et de réactivité. De même, elles apportent des opportunités de plus en plus exploitables. L’utilisation  des  NTIC  par  l’administration  marocaine  constitue  depuis  des  années  une orientation  gouvernementale  primordiale,  dont  les  objectifs  sont  de  promouvoir  les  services offerts, de simplifier les démarches, de réduire la complexité organisationnelle et de passer de l’administration bureaucratique (administration et administré) à l’administration interactive (administration et client), censée satisfaire des citoyens de plus en plus exigeants et informés sur leurs droits et obligations.

Il est à noter dans ce sens que le développement rapide des  exigences  citoyennes  a  donné naissance au sein des pays de l’Union Européenne au concept de la « bonne administration ». Cette dernière stipule que : « Toute personne a le droit de voir ses  affaires  traitées impartialement,  équitablement  et  dans  un  délai  raisonnable  par  les  institutions,  organes  et organismes  de  l’UE.  Ce  droit  comporte  notamment  :  le  droit  de  toute  personne  d’être entendue  avant  qu’une mesure  individuelle  qui  l’affecterait  défavorablement  ne  soit  prise  à son encontre ; le droit d’accès de toute personne au dossier qui la concerne, dans le respect des  intérêts  légitimes  de  la  confidentialité  et  du  secret  professionnel  et  des  affaires  ; l’obligation  pour  l’administration  de  motiver  ses  décisions ». (Journal  officiel  de  l’Union européenne, 2007).

Ceci   présume   que   les   NTIC   jouent   un   rôle   prépondérant,  voir   vital,  au sein   des administrations, rôle qui va s’accentuer à l’ère du COVID-19, afin d’assurer la continuité du service public. Au sein des administrations, un nouveau mode de management a été instauré grâce aux NTIC. En effet, ces technologies ont permis de sortir de la rigidité de la bureaucratie et de favoriser un dynamisme de la communication et du partage d’information. Ces deux derniers éléments instaurent une interactivité entre l’administration et les usagers, une réponse aux besoins réels, une réduction des délais et des coûts et par conséquent permettent d’initier un processus de modernisation et de rationalisation de l’administration.

Le nouveau mode de management évoqué ci-dessus permettra certainement à l’administration marocaine le renouvèlement des pratiques et l’amélioration des procédures. Il présente en effet de grandes opportunités pour l’administration elle-même, ainsi que pour les relations que celle-ci entretient avec les citoyens, les autres départements et les entreprises.

De l’administration aux citoyens

A  l’ère  du  COVID-19,  les  Administrations  marocaines  se  tournent  davantage vers  les solutions numériques afin d’assurer la continuité de l’offre de services, d’entrer en contact avec   les   usagers   à   distance,   de   les   aider   à   accomplir   leurs   démarches   et   formalités administratives  tout  en  limitant  leurs  déplacements  et  en  réduisant les  correspondances  sur support  papier  susceptibles  d’être  un  facteur  de  risque  favorisant  la  propagation  de l’épidémie.  Quant aux NTIC, elles contribuent à améliorer les services publics rendus aux citoyens grâce aux applications informatiques prévues par l’Administration, ce qui facilite l’interactivité, d’une part, et le développement des services sur mesure, d’autre part.

De l’Administration aux entreprises

La relation entre l’Administration et les entreprises a été nettement améliorée par les NTIC, réalité qui a été mise en évidence durant cette période de pandémie. A travers cette relation, les NTIC permettent désormais la gestion des marchés publics, l’obtention des autorisations diverses, la mise en ligne de la documentation technique susceptible d’aider les utilisateurs à réaliser leurs missions dans de bonnes conditions et à distance.

De l’Administration aux autres administrations

Les NTIC contribuent à améliorer les relations interdépartementales ; l’objectif consiste dans le partage des correspondances, des expériences, des pratiques et des informations utiles d’intérêt général.

Au sein de l’Administration

A l’intérieur de l’Administration, les NTIC permettent la connexion du personnel et la continuité des services. Au-delà des objectifs portant sur l’amélioration de la coordination et la circulation de l’information, se note la fluidification des processus entre différents Services, Divisions et Directions. Par ailleurs, plusieurs structures ont lancé des projets, à l’ère du Coronavirus, afin de dématérialiser les processus et les échanges (0 Papier).

  1. La notion de la communication digitale

La communication digitale peut se définir comme étant : « une nouvelle discipline de la communication mais aussi du marketing.  Le terme désigne l’ensemble des actions (de communication et de marketing) visant à faire la promotion de produits et de services par le biais d’un média ou d’un canal de Communication digitale, dans le but d’atteindre les consommateurs d’une manière Personnelle, ultra ciblée et interactive. L’objectif nouveau des entreprises  est  donc  de  cibler  leurs  consommateurs  non  plus  seulement  sur  le  web  mais  à travers l’ensemble des médias Digitaux » (Oualidi, 2013).

En  effet,  ces  médias  numériques  permettent  de  mieux  répondre  aux  besoins exacts  et  de délivrer les bonnes informations au bon moment et ce, vu que l’information qui a été attachée à un support solide, aujourd’hui, elle est «liquide» et passe avec fluidité d’un support à autre et d’un réseau à un autre sans que le support solide ne se transmette. Somme toute, la communication digitale peut désigner l’ensemble des échanges et des informations transmises à travers le web, les médias sociaux et les terminaux mobiles.

Depuis plusieurs années, la notion de la communication digitale a été réservée exclusivement aux entreprises privées ; qu’elle soit, de nos jours, mise en exergue dans l’administration, cela révèle  une   conscience   et   une   pénétration   de   nouvelles   valeurs telles   que l’efficience, l’efficacité, la pertinence et les relations. Et c’est ce qui fait d’elle, désormais, un compagnon du quotidien, un moyen médiatique très puissant et donc un grand vecteur d’opportunités et un levier majeur de simplification des démarches dans la mesure où elle permet d’assurer l’accessibilité à des services plus efficaces et réactifs à tout moment et en dehors des horaires rigides de travail.

En outre, la communication digitale tire aussi sa force de cette période de crise sanitaire vu qu’elle permet un partage d’informations et une réactivité tout en limitant les rassemblements inutiles afin de diminuer le risque de contamination du aux déplacements, aux files d’attente, aux activités des guichets d’accueils et à l’usage du papier.

Les objectifs de la communication digitale au sein des administrations

La communication digitale est à la fois une pratique et un processus qui se fixe des objectifs organisationnels. Celle-ci « se   généralise   à   des   degrés   divers   en   fonction   du   secteur d’activité, de la taille de l’organisation et de ses moyens » (Pelet et Lucas-boursier, 2017). Ainsi,  au  sein  de  chaque  organisme  et  en  fonction  de  ses  missions  et  ses spécificités, les objectifs de la communication digitale changent. A titre d’exemple :

-Délivrer des informations (information juridique, politique, commerciale…)

-Expliquer des informations

-Justifier des choix politiques (loi, circulaire…)

-Rendre accessibles les services publics

-Convaincre la population d’une stratégie, d’un choix

-Sensibiliser (cas de la pandémie covid-19)

-Donner une image de marque

Les canaux de communication digitale

Les canaux de communication digitale diffèrent selon les objectifs visés et la population cible ; on peut citer :

-Portail : page web regroupant des accès à des sites et à des services sur Internet

-Réseaux sociaux : sous des formes différentes, ils touchent une large audience et offrent une grande visibilité et interactivité

-Site web : vitrine qui montre l’activité des organismes, les produits et services

-Blog :    site    internet    simplifié, utilisé    principalement    comme    complément d’information

-Applications informatiques : Les applications ont pour principale objectif d’atteindre une population existante sur l’un des supports les plus utilisés au monde (le téléphone portable)

-Emailing : moyen permettant aux organismes d’envoyer un contenu informationnel des directement dans les boîtes mail. Ce moyen est considéré comme étant complémentaire.

Le plan de communication digitale au sein de l’administration

Une stratégie de communication digitale passe en premier lieu par un document formalisé qui est le plan de communication. En effet il n’y a pas de méthode infaillible pour bâtir un plan de communication.  La manière de travailler va fortement dépendre du contexte (Adary etal.2018). En d’autres termes, la communication digitale n’a pas de règles strictes à respecter, mais elle est plutôt un art en mouvement vu qu’il y a des actions basées sur des plans soigneusement faits au préalable, comme  sur  d’autres  actions  préparées  à  court et  moyen terme,  pour répondre à une nécessité ou à une crise. Toutefois, un plan de communication doit répondre impérativement à un certain nombre d’exigences et qui sont :

-Stratégiquement durable

-Conceptuellement explicable

-Socialement responsable

-Managérialement acceptable

-Administrativement faisable

-Opérationnellement atteignable

-Financièrement réalisable

 -Concurrentiellement distinguable

 -Tactiquement modulable

-Objectivement mesurable.

B. Exemples d’outils de la   communication   digitale dédiés par l’Administration marocaine au grand public

Dans le but de faciliter l’accès à ses services, l’Administration marocaine a mis en place une panoplie d’outils de communication digitale bien avant même que le COVID-19 ne soit une réalité mondiale.  Ces outils ont revêtu une grande importance vu qu’ils ont permis aux citoyens de faire le suivi de leurs dossiers sans déplacement, sans intermédiaire et surtout sans problèmes de communication.  Ainsi, et depuis le début de l’état d’urgence sanitaire, l’Administration marocaine a privilégié, voire exigé l’échange électronique sous toutes ses formes pour faire face à la propagation de l’épidémie et garantir la continuité de son offre et ce, tout en garantissant la sécurité de ses fonctionnaires, ses partenaires et ses usagers.

Le site web TADAMONCOVID : (www.tadamoncovid.ma)

Cet espace a été dédié au dépôt des demandes d’aide et aux réclamations des travailleurs du secteur informel.  Ce site permettait le dépôt de demandes d’aide mensuelle consacrée par l’Etat aux ayants droit. Après la déclaration et la demande, l’intéressé(e), responsable de la famille, pourra connaitre l’issue de sa demande. En cas de rejet, une réclamation peut être déposée pour d’éventuel traitement. Selon SimilarWeb, l’outil d’analyse du trafic des sites web, le présent portail la connu un pic de nombre de visites, enregistré lors de son lancement en avril 2020 et ce, avec 7,5 millions de consultations.

On peut constater que la courbe des visites est décroissante. La lecture qu’on peut donner pour l’explication de cette pente peut être justifiée par l’arrêt des aides financières octroyées aux intéressés et qui doivent répondre à un certain critère. Avec l’arrêt de ces appuis, le nombre des   visiteurs a   considérablement   baissé   et   ce, pour   atteindre   les   55 000 visites en septembre 2020.

La plateforme ROKHSA : (www.rokhas.ma)

C’est une plateforme collaborative nationale qui fait partie des chantiers de la transformation numérique de l’Administration. En effet, elle permet la gestion numérique fluide et traçable du processus de la délivrance des autorisations d’urbanisme et des autorisations économiques. Son objectif est de réduire l’utilisation du papier, minimiser les déplacements et maitriser les délais. En ce qui concerne les autorisations d’urbanisme la plateforme permet aux membres des commissions de communiquer, de visualiser et d’annoter les plans.

Pour les autorisations économiques, la  plateforme   permet   une   gestion   dématérialisée   depuis   la   demande d’autorisation jusqu’à sa signature finale. Il est à noter que cette plateforme est déployée dans quelques régions, avec un objectif de sa généralisation sur tout le Royaume. Selon ecoactu.ma, la plateforme en question a été consultée au niveau de 204 communes par plus de 3039 fonctionnaires et plus de 7.258 architectes et topographes, avec une moyenne de plus de 390 demandes par jour. A titre incitatif, la Direction Générale des Collectivités Territoriales, relevant du Ministère de l’Intérieur, publiera périodiquement le classement du « championnat » des  communes  en fonction de leurs délais moyens de traitement des demandes d’autorisation, et ce dans le but d’améliorer la qualité des services rendus et d’instaurer une certaine compétitivité. On peut dégager l’absence de la délivrance des autorisations économiques et un nombre limité des communes ayant utilisé la plateforme rokhas.ma

Le portail Chikaya (www.chikaya.ma)

Dans le cadre des efforts fournis par le Gouvernement visant à rapprocher l’Administration du citoyen et à la suite des directives royales à l’occasion de l’ouverture du parlement en 2016, « […] Il est tout aussi inacceptable que l’Administration ne  réponde  pas  aux  plaintes  et  aux interrogations  des  gens,  comme  si  le  citoyen ne  valait  rien,  ou  comme  s’il  s’agissait  d’un simple  élément  dans  la  configuration  générale  de  l’espace  de  l’Administration.  Or, sans citoyen, point d’Administration. Le citoyen a le droit de recevoir des réponses à ses requêtes et  des  solutions  aux  problèmes qu’il lui expose. L’Administration est tenue d’expliquer les choses aux gens et de motiver ses décisions, qui doivent être prises sur la base de la loi […] ».

Le portail national chikaya.ma fait partie de multiples canaux d’interaction entre le grand public et l’administration, dans la mesure où il permet la gestion  des  réclamations,  des suggestions et des observations provenant des usagers des services publics. Cet outil représente un saut considérable en matière de modernisation et de  réactivité  de l’administration publique dans la mesure où il permet également d’évaluer les réponses des Administrations et de réouvrir les réclamations en cas de besoin.

Selon les chiffres donnés par portail chikaya.ma 1710 administrations ont adhéré à ce portail, avec plus de 816 000 réclamations déposées et plus de 564 000 réclamations traitées. Selon SimilarWeb le portail chikaya.ma est classé 219,678 au niveau mondial, tandis qu’au niveau national il est classé 897. Quant aux visites du portail nous constatons que durant la période allant du  mois  de  mars 2020  à septembre 2020,  le  site  a  connu  une  moyenne  mensuelle  de  visite  de  l’ordre  de 105.19k.

C. Les axes d’amélioration de la communication digitale

Selon le discours royal à l’occasion de l’ouverture du parlement en 2016 : « L’utilisation des nouvelles technologies contribue à faciliter l’accès, dans les plus brefs délais, du citoyen aux prestations, sans qu’il soit nécessaire de se déplacer souvent à l’Administration et de s’y frotter, car c’est là la cause principale de l’extension du phénomène de corruption et du trafic d’influence ».

Durant la dernière décennie, la communication digitale au sein des administrations publiques a suscité beaucoup d’intérêt vu sa grande valeur ajoutée, dans la mesure également où elle permet comme de réduire les coûts et le temps des procédures, de rapprocher les services  des  citoyens  et  de  permettre  de  mieux  répondre  à  leurs  besoins.  En d’autres termes, la communication digitale permet une transformation radicale et une modernisation de l’Administration. Compte tenu des multiples avantages évoqués ci-haut, l’administration marocaine ne doit pas considérer la fin de la crise  sanitaire  et  de  la  pandémie  COVID-19  comme  fin  de  la période de digitalisation, mais plutôt comme catalyseur afin de récupérer le retard accusé dans le domaine et de redoubler d’efforts pour une digitalisation totale de l’administration. A cette fin, on peut voir plusieurs leviers d’action multi-niveaux :

Au niveau de la stratégie gouvernementale

– Placer le secteur du digital au cœur des priorités

– Mettre en place un schéma directeur de transformation, d’amélioration et d’accélération de la digitalisation

– S’inspirer des meilleures pratiques internationales en la matière

– Veiller à équiper les administrations par des moyens technologiques adéquat pour renforcer l’usage des NTIC

– Généraliser la mise en place des services à distance

– Renforcer le capital humain par des compétences qualifiées

– Communiquer en interne pour mobiliser les fonctionnaires et les inciter à la mise en œuvre des stratégies

– Programmer des sessions de formation aux métiers du digital pour qualifier le capital humain

– Soutenir et encourager l’innovation à l’instar des projets de l’Agence du Développement du Digital (ADD)

Au niveau des Services aux usagers

– Mettre en ligne des portails d’administrations ergonomes, fonctionnels et accessibles 24/24

– Mettre à la disposition des usagers toutes les informations utiles (en ligne) aux démarches et procédures et proposition de cahiers de procédures

– Prendre en considération la régionalisation dans le chantier de la digitalisation de telle sorte que les prestations publiques proposées au sein des grandes villes doivent couvrir l’ensemble du territoire national

– Permettre aux usagers de réaliser la majorité de leurs démarches en ligne

– Aviser l’ensemble des citoyens, d’une façon simple et compréhensible (publicité), de l’existence d’outils de communication accessibles à distance permettant de franchir la porte de l’administration sans déplacement

– Prendre en considération le retour d’expérience des usagers pour améliorer les prestations

– Prendre en compte les personnes porteuses d’un handicap par le développement de programmes d’accessibilité numériques adaptés.

Au niveau du cadre juridique 

– Elaborer   des   textes   législatifs   qui   cadrent   toute   transformation   au   sein   des administrations

– Exiger aux administrations d’allouer des budgets au développement du digital

– Exiger des administrations de fixer des objectifs et des échéances

– Donner aux organismes disposant des compétences adéquates la responsabilité de mise en œuvre des stratégies

– Assurer un reporting régulier relatif à chaque projet de digitalisation (exploitation des outils informatiques) …

– Encourager les administrations engagées et ayant atteint une maturité numérique…

D. Indicateurs d’évaluation de projets de digitalisation

« Les services publics sont à l’écoute de leurs usagers et assurent le suivi de leurs observations, propositions et doléances. Ils rendent compte de la gestion des deniers publics conformément à la législation en vigueur et sont soumis, à cet égard, aux obligations de contrôle et d’évaluation ». (Constitution du Maroc, 2011). Au travers de ce qui précède on peut dire que la digitalisation doit s’inscrire dans une approche d’amélioration continue. Elle ne doit en aucun cas stagner à un stade de sa mise en œuvre. Dans ce sens, la roue de Deming (PDCA) peut fortement servir pour maintenir les progrès réalisés. Toutefois, il est primordial de définir un ensemble d’indicateurs clé de performance (ICP) qui vont permettre à la fois l’évaluation et la prise de décision. Comme :

– Taux de numérisation des procédures

– Nombre de visites des usagers

– Nombre de visites de portails et de sites web

– Temps passé sur les portais et les sites web

– Pourcentage de la mise en place des stratégies

– Retard annuel de mise en œuvre

– Taux de visite de portails et de sites web

– Téléchargement d’applications

– Impressions des citoyens.

Par rapport aux implications managériales, l’intégration des NTIC et de la digitalisation au sein de l’administration marocaine nécessite particulièrement une élaboration des bases juridiques et de leurs textes d’application qui cadrent cette transformation numérique, en parallèle, un accompagnement des fonctionnaires est indispensable surtout ceux habitués aux anciennes modalités de travail et ce, afin d’éviter les risques de l’exclusion et de la résistance au changement.

Par Ghizlane Ajouhi, promotion 2020-2021 du M2 IESCI

BIBLIOGRAPHIE :

-Adary,  A  etal.  (2018),  Commu-nicator-toute  la  communication  à  l’ère  digitale, Malakoff: Dunod.

-DENEF,  J.F.  (2001).  Les  nouvelles  technologies  de  l’information  et  de  la communication (NTIC) dans la formation médicale, au service de l’acquisition et du développement  des  compétences   du Mprofessionnelles,revueinternationale  francophone d’éducation médicale

-Pelet,  J.É.  &Lucas-Boursier.J.  (2017), Aide-mémoire  de Communication  digitale, Paris: Dunod.

– Oualidi, H. (2013),  Les  outils de la communication digitale-10 clés pour maitriser le web marketing, Paris: Edition Eyrolles.

-Thiam, I. & Ndiaye, S. (2020). COVID-19 et économie numérique dans le monde : Le pari  de la  réduction  de  la  fracture  numérique.  Revue  Internationale  du  Chercheur.

– Didier Danet La stratégie militaire à l’heure des NTIC et du « Big Data » : quelles hypothèses structurantes ? ,Revue internationale d’intelligence économique 2013/2 (Vol. 5), pages 125 à 139.

 

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Les défis stratégiques des relations BRICS-Afrique pour les pays d’Afrique subsaharienne https://master-iesc-angers.com/les-defis-strategiques-des-relations-brics-afrique-pour-les-pays-dafrique-subsaharienne/ Mon, 14 Dec 2020 13:44:06 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3329 L’Afrique est présenté par des articles et des économistes comme un continent d’avenir. Face aux enjeux mondiaux de protection de l’environnement, de développement durable et inclusif, et de sécurité, la place de ce continent en perpétuel devenir est sujette à… Continuer la lecture

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L’Afrique est présenté par des articles et des économistes comme un continent d’avenir. Face aux enjeux mondiaux de protection de l’environnement, de développement durable et inclusif, et de sécurité, la place de ce continent en perpétuel devenir est sujette à réflexion. La prophétie sur le brillant avenir de l’Afrique est mise en avant depuis tellement longtemps qu’elle en devient un mythe, bien que basé sur des indicateurs comme :

  • La poussée démographique qui prévoit une multiplication par 11 de la population africaine en un siècle, passant de 287 millions à 2,5 milliards d’habitants de 1950 à 2050 avec une population très jeune (plus de la moitié aura moins de 25 ans).
  • Les terres arables estimées à plus de la moitié des terres propices à l’agriculture dans le monde, et dont 80% restent à exploiter.
  • Les ressources minières non exploitées, estimées à 30% des ressources minières mondiales par le rapport 2020 de la Rand Merchant Bank sur l’investissement en Afrique, avec de faibles taux de main d’œuvre et une croissance rapide du secteur minier.

Les pays les plus côtés sont l’Afrique du Sud, première puissance minière du continent, le Nigéria premier producteur de pétrole brut en Afrique, le Botswana premier producteur mondial de diamant, la République démocratique du Congo surnommée scandale géologique tant son sol est riche en cobalt (60% de la disponibilité globale), la Namibie avec le diamant le cuivre et l’uranium, la Guinée couvre à elle seule 95% de la production de bauxite du continent, le Ghana producteur de bauxite de manganèse de diamant et de cacao, le Burkina-Faso dont la production annuelle d’or est passée de moins d’une tonne à 60 tonnes entre 2000 et 2020, le Cameroun producteur de bauxite de Nickel et de fer, et le Niger qui approvisionne le continent en uranium à hauteur de 44% et exporte 40% de sa production.

Ces indicateurs sont donc bien réels. Pourtant, la réalité montre aussi que le continent compte la plupart des pays en voie de développement, sous-développés et pauvres. Le Niger, le Burkina-Faso, la République Démocratique du Congo et la Guinée sont en tête de liste des pays les plus pauvres du monde. Se pose alors la question de la pertinence des indicateurs pour un continent en développement. Prenons l’exemple du World Happiness report, publié par l’ONU depuis 2012, qui classe 156 pays selon le degré de bonheur de leurs citoyens. Ce classement se base sur une enquête dont l’objectif est d’accorder plus d’importance au bonheur et au bien-être en déterminant comment réaliser et mesurer le développement social et économique. Les facteurs inclus l’environnement social, le degré d’urbanisation, le bien-être humain… ce qui explique le fait que l’Afrique manque au rendez-vous si l’on considère ses réalités. En effet, soixante années après la vague d’indépendance des pays africains dans les années 60, le bilan est lourd : Manque d’infrastructures sociales (hôpitaux, écoles), crise politique, corruption, inégalités, 41% de la population du continent est dans une situation de pauvreté extrême. Selon Guy GWETH, responsable du Doing business in Africa et président du centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE), il faudrait réactiver le conseil de tutelle de l’ONU pour encadrer l’Afrique. Il préconise, dans un entretien donné à Financial Afrik, de mettre l’Afrique sous la tutelle de l’ONU sur 30 ans pour fournir un cadre, des normes et un arbitre indépendant à la jeunesse africaine en effervescence.

Le contraste qu’il y a entre les capacités de production de matière première de ces pays et leurs capacités à créer et à redistribuer la richesse, montre un handicap stratégique. De plus, le renforcement des relations internationales entre l’Afrique et les pays émergent (BRICS) questionne la place et le rôle du continent dans l’ordre économique mondial actuel. Si depuis plusieurs années les pays d’Afrique de l’Est comme l’Ethiopie et le Rwanda font des pas de géants en termes de développement, la route est encore longue pour instaurer des partenariats gagnant-gagnant avec les pays émergents et les pays développés. Concrètement, quelle est la nature des relations liant l’Afrique aux pays émergents ? Comment le continent peut-il s’appuyer sur ses relations internationales et ses atouts pour construire un développement stable et constant, nécessaire à l’équilibre mondial ?

La diplomatie sino-Africaine

Les relations entre l’Afrique et la Chine (premier partenaire des pays africains, échanges commerciaux évalués à plus de 200 milliards de dollars américains), nouées depuis plus d’un demi-siècle par les démarches diplomatiques de Zhou Enlai, sont souvent perçues comme une autre ruée vers le continent. Elles sont basées sur les principes d’égalité, d’aide, de respect de souveraineté et de bénéfices mutuels. En se présentant comme un pays en voie de développement (aujourd’hui le plus grand pays en développement), la Chine a créé un climat de confiance et d’empathie avec ses partenaires, qu’elle choisit pour des relations constantes sur le long terme. Ces relations, autrefois concrétisées par des actions humanitaires puis culturelles avec la création d’une soixantaine d’instituts Confucius et la multiplication des bourses accordées à plus de 120.000 étudiants africains, ont évolué vers des fusions-acquisitions et des financements de projets. La construction d’infrastructures s’est ajoutée à la quête de matières premières. La diplomatie sino-Africaine met en avant la non-ingérence dans les politiques des états au profit d’échanges commerciaux solides, stratégie vivement critiquée par les Etats-Unis. Il faut noter qu’avant de retrouver leur autonomie sur la consommation du pétrole, les Etats-Unis importaient 3 fois plus de pétrole d’Afrique que la Chine.

Alors que les chiffres corroborant le principe d’aide de la Chine aux pays africains sont quasiment insaisissables, l’idée reçue selon laquelle la Chine investit massivement en Afrique est très répandue. Les fusions dans les secteurs énergétiques et miniers ne sont pas aussi conséquentes que les financements de projets, générateurs de dettes. Les investissements chinois sont loin derrières ceux des pays Européens (comme la France et le Royaume Uni) partageant avec l’Afrique un passé colonial. Les rapports de certains pays africains avec ces derniers se réduisent, tandis que la Chine, qui a souvent joué sur les relations géopolitiques internationales pour attirer ses alliés, accueille dans son équipe les pays à fort potentiel « mis à l’écart ». C’était déjà le cas avec l’Egypte en 1963 après les conflits découlant de la nationalisation du canal de Suez, avec le Mali et le Ghana qui avaient rejeté le projet du Général de Gaulle de création d’une communauté des Etats africains. L’approche Chinoise porte la marque d’une stratégie hautement pensée en phase avec sa volonté de souveraineté et ses objectifs de développement à l’horizon 2049 pour le centenaire de la révolution de 1949.

Les relations Russo-Africaines

L’union Soviétique est à l’origine de l’initiative d’indépendance des pays colonisés adoptée par les Nations Unies en 1960. Les relations russo-africaines, également de longue date, marquées par des relations diplomatiques depuis le moyen âge, se sont développées dans les années 1950 avec les programmes d’échanges formant des diplomates, des dirigeants et des experts. Ces relations se sont estompées avec la chute de l’union soviétique avant que les liens ne se resserrent en 2006 puis ne se renforcent avec les sommets des BRICS. La fin de la guerre froide a sonné le glas des inégalités entre Etats. Ayant une place très importante dans les BRICS par sa présence active à l’ONU, au FMI, à l’OMC et dans les alliances, la Russie occupe une position d’influence et mène une stratégie de capitalisation de ses avantages sur l’échiquier mondial notamment dans le secteur de l’énergie. Elle renforce ses relations avec l’Afrique depuis l’arrivée de l’Afrique du Sud en 2011 dans les BRICS. Au cours des 5 dernières années, le commerce entre la Russie et l’Afrique a doublé.

Le 23 Octobre 2019 s’est ouvert à Sotchi le premier sommet Russie-Afrique, dont la devise était « pour la paix, la sécurité et le développement » co-présidé par Vladimir Poutine et Abdel Fattah Al-Sissi, président de l’Egypte. Cet évènement inédit dans l’histoire de la Russie moderne a rassemblé 6000 participants et des représentants de 54 Etats Africains dont 45 chefs d’Etat. 92 accords, contrats et mémorandum d’accord ont été signés sur les exportations et le commerce extérieur, la coopération internationale, les hautes technologies, le transport et la logistique, l’extraction de ressources minérales et l’exploration pétrolière et gazière, les investissements et les activités bancaires pour une valeur de 1004 billions de RUB. Dans une interview publiée par l’agence de Presse Russe Tass à la veille du sommet, le président Russe a mis en avant la proximité historique avec le continent et ses pratiques sans exigence politique avant de dresser la liste des pays concurrents désirant nouer des accords avec l’Afrique. Il a cité l’Europe, les Etats-Unis, la Chine, la Turquie, les pays du Golfe, la Corée, Israël, l’Inde, le Brésil. Ce dernier adopte la même stratégie que la Chine, pour nouer des relations économiques et stratégiques avec le continent, en évoquant un passé commun avec les pays africains. Tandis que l’Inde, comme la Russie, évoque les relations de longues dates avec les pays d’Afrique de l’Est à l’instar de la Tanzanie, du Kenya et de l’Ouganda, et les pays d’Afrique de l’Ouest.

Les pays émergents esquissent leur avenir avec l’Afrique à coup de stratégies sans s’abstenir de lui rappeler son passé. Cette approche stratégique de soft power (avec la collaboration de la société civile, des médias et des entreprises) et de diplomatie économique semble porter ses fruits auprès des dirigeants africains à en croire les conclusions d’accords à foison. Si le président Russe a parlé de concurrents c’est parce qu’il existe effectivement un marché. Mais quelles sont les stratégies des pays africains sur ce marché ? les atouts ambivalents que sont la jeunesse de la population et les ressources naturelles ne sont pas exploités de façon à sortir ces pays de la pauvreté.

L’Afrique n’est pas un pays

Pour bénéficier d’un partenariat gagnant-gagnant il est nécessaire d’avoir une stratégie claire. L’une des raisons pour lesquelles le continent peine à mettre en place une stratégie qui lui permettra de maitriser ses interactions avec le reste du monde est que l’Afrique n’est pas un pays. Ces 54 pays n’ont pas les mêmes avantages compétitifs. Ils se différencient également par leur culture, leur histoire et leur langue. Avant d’intégrer la stratégie d’une union, chaque pays doit poser les bases de sa propre stratégie par rapport à ses objectifs et ses besoins. Certains pays comme le Ghana et la Côte d’Ivoire sont de bons élèves. Ces deux pays de l’Afrique de l’Ouest, classés au top 20 des marchés ayant le plus grand potentiel de croissance future du commerce, se sont mis en commun face aux industriels depuis 2019 sur le marché du Cacao.

Ayant compris que le tout est supérieur à la somme des parties, ces pays, produisant à deux 70% de la production mondiale de cacao, avaient réussir à obtenir de leurs acheteurs une prime de 400 dollars/tonnes à partir de la campagne d’octobre 2020. En septembre dernier, la Côte d’Ivoire a démarré la construction de deux usines de transformation de cacao à Abidjan (la capitale) et à San Pedro (port cacaoyer) dans l’optique de porter la transformation de fève de cacao sur le territoire de 500.000 à 1 millions de tonnes. Ce projet est soutenu par un prêt chinois de 216 milliards de Francs CFA (plus de 300 millions d’euros). En contrepartie la Côte d’Ivoire devra destiner 40% de sa production à des usines chinoises. La création d’emplois que génère ces infrastructures cadre avec d’une part, les objectifs de la Chine de passer un cap de sa stratégie manufacturière créatrice de main d’œuvres en tenant compte de la dynamique démographique de l’Afrique afin d’éviter une poussée migratoire, et d’autre part avec l’objectif Ivoirien de garantir des revenus à la population.

Le plus grand défi commun des pays africains est la réduction de la pauvreté. Pour cela il faut non seulement lier les échanges internationaux aux besoins d’infrastructures et de développement, mais aussi à une prise de conscience collective. Des rapprochements privé-publique-para publique aux niveaux nationaux sont nécessaires, ainsi qu’une intégration régionale et des « batailles » en front commun. Au-delà de créer des emplois, les pays devraient soutenir les PME, faciliter l’accès au capital aux jeunes, débiteurs des dettes générées par les emprunts consentis auprès des pays émergents, qui souhaitent entreprendre et innover, promouvoir les capacités de production, lutter contre les inégalités et la corruption, investir dans l’éducation, et le plus important fédérer les populations autour des états et de leurs institutions. Il faudrait mettre en place des politiques publiques afin d’aboutir à un développement inclusif. Les gouvernements n’ont pas à porter tout seul la responsabilité du développement. Aussi il faudrait instaurer des climats de confiance interne dans chaque pays, gage nécessaire à la culture de la résilience chez les peuples.

L’Afrique a la capacité de faire face à ses défis. Les pays ont leurs destins en main et se doivent d’avoir des stratégies compétitives claires sur la base de leurs histoires et de leurs cultures, en mettant à contribution leurs experts ayant bénéficié de formations de qualité dans des domaines variés, dans le cadre des programmes d’échanges. Il est nécessaire de reconnaitre et de valoriser le patrimoine culturel pour se distinguer. Mettre en place des indicateurs d’évaluation compatibles avec les réalités des pays. Enfin, les pays africains doivent brasser large pour pouvoir atteindre leurs objectifs en même temps que les objectifs mondiaux de protection de l’environnement. Il n’est pas question de rattraper un retard mais de poser de bonnes bases pour se réinventer.

Par Colette Armandine AHAMA, promotion 2020-2021 du M2 IESCI

Bibliographie et sources

Arkhangelskaya, Alexandra. « Le retour de Moscou en Afrique subsaharienne ? Entre héritage soviétique, multilatéralisme et activisme politique ». Dans Afrique contemporaine 2013/4 (n° 248), pages 61 à 74.

Chaponnière, Jean-Raphaël. « Un demi-siècle de relations Chine-Afrique Évolution des analyses ». Dans Afrique contemporaine 2008/4 (n° 228), pages 35 à 48.

https://fr.statista.com/statistiques/917055/pays-les-plus-pauvres-monde/

https://worldhappiness.report/

https://summitafrica.ru/fr/

https://www.tunisienumerique.com/interview-de-vladimir-poutine-a-loccasion-du-sommet-russie-afrique/

https://www.sc.com/en/media/press-release/our-new-trade20-index-reveals-the-rising-stars-of-global-trade/

Pour aller plus loin

https://www.diploweb.com/La-Chine-et-ses-objectifs-geopolitiques-a-l-aube-de-2049.html

https://ressources-magazine.com/actus/mines-ou-investir-en-2020%E2%80%89/

https://www.rmb.co.za/landing/where-to-invest-in-africa

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/23/la-cote-d-ivoire-lance-la-construction-de-deux-nouvelles-usines-de-transformation-du-cacao_6053261_3212.html

https://www.financialafrik.com/2020/09/16/guy-gweth-il-faut-reactiver-le-conseil-de-tutelle-de-lonu-pour-encadrer-lafrique/

Sigles et Définitions

BRICS : sigle en Anglais désignant le rapprochement des 5 pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud)

ONU : Organisation des Nations Unies

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Crise du COVID-19 : la situation en Afrique https://master-iesc-angers.com/crise-du-covid-19-la-situation-en-afrique/ Thu, 09 Apr 2020 12:57:43 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3173 Depuis la révolution industrielle, les pays s’attèlent à développer leurs économies afin de subvenir aux besoins de l’ensemble des habitants et d’être compétitifs sur le plan international. Or, certains événements peuvent exposer les pays à des crises économiques, alimentaires, environnementales,… Continuer la lecture

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Depuis la révolution industrielle, les pays s’attèlent à développer leurs économies afin de subvenir aux besoins de l’ensemble des habitants et d’être compétitifs sur le plan international. Or, certains événements peuvent exposer les pays à des crises économiques, alimentaires, environnementales, sociales, ou sanitaires, ce qui s’est observé dans les années 2007-2012 avec la crise économique mondiale, qui plonge les pays dans une situation d’instabilité financière, et les pays africains les plus vulnérables ont aussi été impacté par ce phénomène ; ou encore la maladie infectieuse des poumons nommé le SRAS (Syndrome Respiratoire Sévère) due au virus SARS-CoV survenue en chine en 2002 et causant une épidémie en 2003. Face à ces situations de crise, les pays touchés vont tout mettre en œuvre afin de gérer au mieux la crise.

En effet, la gestion de crise se caractérise par l’ensemble des modes d’organisation, des techniques et des moyens qui permettent à une organisation de se préparer et de faire face à la survenance d’une crise puis de tirer les enseignements de l’événement pour améliorer les procédures et les structures dans une vision prospective. La situation actuelle à laquelle sont confrontés les pays du monde entier est une crise sanitaire appelé coronavirus, ou Covid-19. Cette crise a déclenché une situation d’alerte dans tous les pays du monde étant donnée les pertes humaines déjà subi dans certains pays, les activités économiques ayant chuté etc.

Au vu du taux élevé de décès, l’arrêt de la majorité des entreprises et bien d’autres constats observés dans les pays les plus touchés, et observant les pays les plus vulnérables, nous nous posons la question de savoir si le virus se propage totalement dans le continent africain, est-il capable de gérer au mieux cette crise ?

La Chine, premier pays impacté dont les premiers cas ont été détecté à Wuhan dans la province de Hubei depuis décembre 2019, a subi dans l’ensemble du pays d’importantes répercussions au niveau humain, économique et social. D’après les données, le 11 février 2020 ce pays a détecté 42 708 cas après des mois de crise, et ce nombre continuerai de croître d’après les statistiques.

D’autres pays comme l’Italie, la France, l’Espagne, et bien d’autres ayant réagi un peu tardivement, ont subi des pertes humaines, plusieurs cas de contamination. Ces derniers tentent de réduire la propagation du virus en prenant des mesures préventives dans tous les secteurs. Par contre, les pays africains moins touchés, sont en voie d’être très impactés par ce virus au vu des risques d’importation de la maladie.

Ainsi, notre analyse structurée en deux grande partie consistera dans une première partie à montrer l’impact de la crise du covid-19 dans les pays développés et dans une seconde partie de voir comment les pays africains vont pouvoir gérer le risque d’importation du Covid-19.

A. Evolution de la crise du Covid-19 dans les pays développés

    1. La Chine, premier pays impacté par le Covid-19

L’urgence sanitaire mondiale déclenchée par la maladie de coronavirus dit Covid-19, conduit à l’implication de tous les pays. L’auteur IBANDA KABAKA (2020)[1], explique que suite à cette maladie causant des restrictions des déplacements, cela a fini par porté atteinte à la liberté des individus et au ralentissement de l’économie mondiale.

Le coronavirus a fait son apparition en décembre 2019 en Chine, et s’est répandu à travers le monde. D’après les études scientifiques, ce nom provient de sa forme de couronne qu’ont les protéines autour et il fait partie d’une famille de virus dont certains infectent différents animaux, d’autres l’homme dont les symptômes vont d’un simple rhume à une infection pulmonaire sévère, responsable d’une détresse respiratoire aiguë susceptible d’occasionner le décès du patient. De plus l’auteur IBANDA KABAKA explique dans ses analyses que cette maladie a été déjà détectée auparavant, d’après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) :

  • le SRAS-CoV (2002-2003), ou coronavirus à l’origine d’un syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), apparu en Chine : plus de 8 000 cas ont été recensés dans 30 pays et 774 personnes sont décédées (soit près de 10% de mortalité).
  • le MERS-CoV (2012-2013), ou coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, a été détecté pour la première fois en Arabie saoudite : 1 589 cas et 567 décès dans 26 pays ont été enregistrées (soit un taux de mortalité d’environ 30%).

La nécessité de préserver la santé des individus est un droit fondamental tant au niveau national et international[2]. Etant donnée qu’il est difficile d’éviter une propagation de la maladie au-delà des frontières, l’auteur explique que c’est pour cela que l’harmonisation des politiques sanitaires initiées au niveau national impose le recours à un instrument international par lequel s’engagent les souverainetés nationales ayant parfois des intérêts divergents[3].

Selon le rapport de plusieurs chercheurs et médias, l’apparition du coronavirus s’est observée dans le marché des fruits de mer WUHAN où des animaux sauvages exotiques notamment les pangolins, les chauves-souris, les rats, les serpents, etc., étaient vendus. Et d’après certains scientifiques ce virus serait venu d’une chauve-souris qui aurait été mangée par un pangolin dont celui-ci infecté aurait été à son tour préparé et mangé par l’homme. Cette infection s’explique par le fait que la viande a été mal cuite, ce qui n’a pas détruit l’agent pathogène. De plus, la perte de temps de la réaction des autorités chinoises sont en partie responsable de l’aggravation de ce phénomène dans la mesure où ce n’est qu’en janvier 2020 que ces derniers ont officiellement annoncé la situation du pays à la communauté internationale.  Par la suite, les mesures prises ont été de mettre la ville de Wuhan en quarantaine, financer la construction d’un hôpital, et interdire en février dernier la vente et la consommation des animaux sauvages.

Après des mois de gestion de crise observés dans ce pays, nous constatons un recul de la maladie depuis début mars car les hôpitaux se vident au fur et à mesure d’après les chiffres officiels ; et bien qu’elle ait fermée ses frontières, la Chine s’emploie à fournir des masques aux pays touché comme la France.

Figure 1 : Evolution du nombre de décès lié au Coronavirus

Ce graphique illustre l’évolution des décès dépassant le seuil de 10 morts, observés dans différents pays présentant le virus dont : l’Allemagne (206 morts au no 11 jour étudié), le Japon (45 morts au no 17 jour étudié), le Royaume-Uni (490 morts au no 14 jour étudié), la France (1331 morts au no 18 jour étudié), l’Espagne (3647 morts au no 20  jour étudié), les Etats-Unis (1027 morts au no 22 jour étudié), l’Italie (7503 morts au no 30 jour étudié), la Chine (2663 morts au no 35 jour étudié), et la Corée du Sud (126 morts au no 29  jour étudié).

2. La gestion de crises des pays européens

Suite à la propagation du virus dans le monde par les individus provenant de la Chine, cela a déclenché une alerte universel sur les mesures à prendre afin de lutter contre cette maladie ravageuse. En effet, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété le coronavirus Covid-19, une urgence sanitaire mondiale dans le but de sensibiliser et de contraindre tous les pays du monde entier de prendre des dispositions face à l’arrivé de cette maladie dans leurs territoires. Et nous observons que les autorités des pays impactés par cette maladie tels que l’Italie, la France, l’Allemagne, l’Australie, la Corée du Sud, le Japon, l’Iran, etc., ont déjà pris la décision de fermer leurs frontières, d’annuler les vols, de contrôler les personnes arrivant aux aéroports ou de prendre d’autres mesures de protection. Au vu des nombreux cas de détection de la maladie, en Italie par exemple, ce pays a dû prendre des mesures, et depuis le 7 mars 2020, nous observons qu’au nord du pays abritant près de quinze millions d’habitant, cette zone a été mise en quarantaine. En France, la situation d’alerte pousse les autorités à donner des informations quotidiennes provenant du ministère de la santé. Actuellement, ce pays est en phase 3 de la propagation de la maladie dans ses régions, de nombreux cas s’y observent depuis février.

Figure 2 : la propagation du Covid-19 en France, cas confirmés depuis le 17 février 2020

Ce graphique illustre le nombre de cas de contamination et de décès confirmés depuis février jusqu’en mars. En effet, nous observons près de 860 morts cumulées et 19856 cas cumulés, cela a continué à augmenter car nous avons le 28 mars 2020 près de 2317 morts cumulées et 38105 cas cumulés.

Par ailleurs, le secteur économique se retrouve très impacté dans les pays du monde entier car nous observons une récession économique. En effet les mesures de fermeture des frontières, d’annulation des vols aériens cause une baisse de l’activité économique, notamment l’arrêt des relations avec la Chine qui est devenue l’usine du monde ce qui entraîne une baisse de la richesse produite au plan mondial et une récession économique. Nous observons certaines entreprise subir des pertes, licencier partiellement ou définitivement leurs employés, comme le cas de la compagnie britannique Flybe qui vient de faire faillite, tout en jetant sur le pavé de milliers de salariés[4].

B. Gestion des risque de Covid-19 des pays africains

1. Situation sanitaire des pays africains

Etant donné que la Chine est le principal partenaire de l’Afrique,  il y a des risques que cette maladie puisse atteindre le continent et c’est pour cela que des mesures sont en train d’être  prises afin de contrôler l’importation de risque de la maladie[5].  Les autorités procèdent à la surveillance accrue et l’identification rapide  des cas suspects, suivi du transfert des patients et  l’isolement, le diagnostic rapide, la recherche et le suivi des  contacts potentiels[6]. Cependant, ces pays en développement sont très vulnérable face à cette maladie mortelle, dans la mesure où le système médical faible n’est pas en mesure d’être efficace faute de financement, de matériel, d’infrastructures. Les institutions internationales telles que le fond monétaire international (FMI), la Banque mondiale, s’engagent à verser des fonds d’un montant  respectif de 10 milliards et 12 milliards de dollars ; et les pays africains peuvent donc solliciter les concours financiers de ces deux institutions financières de Bretton-Woods, afin de lutter contre cette épidémie.

De plus, les experts de l’OCDE qui suivent l’évolution de ce virus, expliquent plusieurs scénarios économiques auxquels pourraient faire face les pays africains. En effet, ils expliquent qu’à l’avenir, les pays africains bien qu’ils soient moins impactés par ce phénomène, ne pourront pas être épargnés longtemps et ces derniers vont courir surtout des risques d’ordre financier. De plus selon eux, les pays dépendant des hydrocarbures (gaz, pétrole…) vont être encore plus en difficulté dans la mesure où le secteur pétrolier qui rencontrait déjà des difficultés dues à la guerre commerciale larvée entre grandes puissances dont la Chine va s’empirer. Ce qui fait que ces pays (l’Angola, l’Égypte, le Soudan du Sud, le Gabon, l’Algérie) devront s’y préparer afin d’éviter trop de pertes. De plus, d’autres secteurs vont être menacer, notamment la république démocratique du Congo exportatrice des produits miniers qui génèrent la part essentiel des revenus car ne pouvant plus effectuer les échanges à l’international. Le secteur touristique s’en trouve aussi très affecté car il est devenu difficile de le promouvoir étant donné la restriction des déplacements. Ils expliquent en plus que les pays africains vont devoir mettre en place de nouvelles stratégies afin de relancer l’économie régionale.

2. Contrôle des potentiels risque d’importation de la maladie

Face à la crise du covid 19 qui sévit le monde, les pays mettent en œuvre des stratégies sanitaires efficaces. Des auteurs[7] ont menés des études dans certains pays africains pour évaluer leur vulnérabilité et le risque d’importation du covid 19. Pour cela, ils utilisent des données sur le volume des voyages aériens au départ des aéroports des provinces infectées en Chine et dirigé vers l’Afrique afin d’estimer le risque d’importation par pays. Pour mieux analyser ces pays, les auteurs se sont basés sur deux indicateurs dont la « préparation » en utilisant le suivi du Règlement sanitaire international de l’OMS et le cadre d’évaluation ; et la « vulnérabilité », en utilisant l’indice de vulnérabilité aux maladies infectieuses. Les résultats obtenus de ces études montrent qu’il y a deux niveaux de risques dont nous observons un risque d’importation le plus élevé en Égypte, Algérie et en Afrique du Sud ; puis nous avons un risque modéré au Nigeria, Éthiopie, Soudan, Angola, Tanzanie, Ghana, et au Kenya. L’objectif de cette analyse est donc de voir dans quelle mesure les pays africains peuvent bien se préparer dans la détection des cas importés et d’en limiter la transmission ultérieure, pour cela grâce aux ressources, à l’intensification de la surveillance et au renforcement des capacités.

Figure 3 : Répartition du risque d’importation en fonction de la densité de la population humaine, répartition de la capacité SPAR et IDVI

 

Les pays[8] qui n’ont pas d’estimations du risque d’importation correspondent à des situations où le risque d’entrée a été jugé négligeable au moment de l’analyse. Les valeurs de MUS (non visibles sur les cartes) sont les suivantes : risque d’importation 4-5 × 10-4, SPAR 65 et IDVI 64.

Par ailleurs, d’après le communiqué du Bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)[9] du 12 mars 2020, les pays africains face aux risques d’importation du virus affirment pouvoir effectuer des tests de dépistage de cas potentiels du coronavirus. De plus, les analyses ont montré que la quasi-totalité des cas détectés en Afrique sont des cas d’importation, principalement en raison des mouvements de personnes entre les zones où maladie circule et l’Afrique. D’où d’après le rapport du 15 mars 2020 de l’European Centre for Disease Prevention, nous avons : l’Egypte (93 cas), l’Algérie (37cas), l’Afrique du Sud (24 cas), le Sénégal (21 cas), le Maroc (18 cas), la Tunisie (16 cas), la Côte D’Ivoire (4 cas), le Burkina Faso (3 cas), le Cameroun (3 cas), la République Démocratique du Congo (2 cas), le Ghana (2 cas), la Namibie (2 cas), le Nigeria (2 cas), la Guinée Equatoriale (1 cas), l’Ethiopie (1 cas), le Gabon (1 cas), la Guinée (1 cas), le Kenya (1 cas), la Mauritanie (1 cas), le Rwanda (1 cas), le Soudan (1 cas), le Swaziland (1 cas) et le Togo (1 cas).

Au vu du taux faible de cas et de mortalité en Afrique, ces derniers doivent renforcer les mesures au sein de leur territoire.

Conclusion

En somme, le monde entier se retrouve en situation d’alerte sanitaire mondiale, annoncée en janvier dernier par l’OMS. L’épidémie du Covid-19 apparue en Chine dans la ville de Wuhan s’est propagée rapidement dans les pays développés causant de nombreux décès et de cas de contaminations. Face à cette situation d’urgence sanitaire, les pays touchés ont dû prendre des mesures afin de réduire la propagation du coronavirus comme la fermeture des frontières, l’interdiction des vols aériens, restrictions des déplacements des individus, sensibilisation de la population sur l’hygiène. Cependant, les pays africains moins touchés par ce phénomène sont très vulnérables dans la mesure où leur système sanitaire est très faible, qu’ils manquent d’infrastructures, de financement. Au regard de cette situation, les institutions internationales s’engagent à donner des fonds à ces pays afin de lutter contre ce virus. En outre les pays africains ont déjà commencé à mettre en place des stratégies consistant à contrôler les cas d’importation de la maladie ;  ils vont devoir prendre des mesures de relance de l’économie régionale étant donné l’interruption des échanges internationaux actuellement au ralenti, voire en arrêt pour le moment. La vulnérabilité du continent africain, est très préoccupante et la possibilité d’une aggravation est très envisageable et pourrait être très dramatique pour ces pays vulnérables. Une vigilance doit donc être de rigueur dans le contrôle de risque d’importation du virus, étant donné que la Chine est le principal exportateur de l’Afrique.

Par Donnah Alicia JESSICA MBAZOGHE Ateme, promotion 2019-2020 du M2 IESCI

[1] Paulin Ibanda Kabaka. La gestion internationale de l’épidémie du coronavirus COVID 19 en 2020. Analyse des conséquences socio-économiques et juridiques d’une atteinte à la santé publique mondiale. 2020. ‌hal 02502421‌.

[2] R. J. DUPUY, Le droit de la santé en tant que droit de l’homme, Amsterdam, Académie de droit international de la Haye, Ed. Sijthoff and Noordhoff, 1979, p.346.

[3] P. IBANDA KABAKA, Réforme forestière de 2002 et droits des populations en RD Congo. Analyse de l’évolution du droit forestier dans ses aspects juridiques, fiscaux, écologiques et socio-économiques, Thèse de doctorat de droit public, Université de Pau et des pays de l’Adour, 2018, p.125.

[4]https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/05/flybe-abattue-en-plein-vol-par-le-mechant-virus_6031923_3234.html.

[5] Le Monde. Coronavirus: l’Afrique en état d’alerte. 2020. https://www. lemonde.fr/afrique/article/2020/01/28/coronavirus-l-afrique-sur-sesgardes_  6027538_3212.html (accessed Feb 1, 2020).

[6] WHO Emergency Committee. Statement on the second meeting of the International Health Regulations (2005) Emergency Committee regarding the outbreak of novel coronavirus (COVID-19). Geneva: WHO, 2020. https://www.who.int/news-room/detail/30-01-2020- statement-on-the-second-meeting-of-the-international-healthregulations-( 2005)-emergency-committee-regarding-the-outbreakof- novel-coronavirus-(COVID-19) (accessed Feb 1, 2020).

[7] Marius Gilbert*, Giulia Pullano, Francesco Pinotti, Eugenio Valdano, Chiara Poletto, Pierre-Yves Boëlle, Eric D’Ortenzio, Yazdan Yazdanpanah, Serge Paul Eholie, Mathias Altmann, Bernardo Gutierrez, Moritz U G Kraemer*, Vittoria Colizza: “Preparedness and vulnerability of African countries against importations of COVID-19: a modelling study”

[8] AGO=Angola. BDI=Burundi. BEN=Benin. BFA=Burkina Faso. BWA=Botswana. CAF=Central African Republic. CIV=Côte d’Ivoire. CMR=Cameroon. COD=Democratic Republic of the Congo. COG=Republic of the Congo. COM=Comoros. CPV=Cape Verde. DJI=Djibouti. DZA=Algeria. EGY=Egypt. ERI=Eritrea. ESH=Western Sahara. ETH=Ethiopia. GAB=Gabon. GHA=Ghana. GIN=Guinea. GMB=Gambia. GNB=Guinea-Bissau. GNQ=Equatorial Guinea. IDVI=Infectious Disease Vulnerability Index. KEN=Kenya. LBR=Liberia. LBY=Libya. LSO=Lesotho. MAR=Morocco. MDG=Madagascar. MLI=Mali. MOZ=Mozambique. MRT=Mauritania. MUS=Mauritius. MWI=Malawi. NAM=Namibia. NER=Niger. NGA=Nigeria. RWA=Rwanda. SDN=Sudan. SEN=Senegal. SLE=Sierra Leone. SOM=Somalia. SPAR=State Party Self-Assessment Annual Reporting. SSD=South Sudan. STP=São Tomé and Príncipe. SWZ=eSwatini. TCD=Chad. TGO=Togo. TUN=Tunisia. TZA=Tanzania. UGA=Uganda. ZAF=South Africa. ZMB=Zambia. ZWE=Zimbabwe

[9] www.ecodafrik.com/la-covid-19-en-afrique-situation-actuelle-et-interrogations/

Références bibliographiques

Marius Gilbert*, Giulia Pullano, Francesco Pinotti, Eugenio Valdano, Chiara Poletto, Pierre-Yves Boëlle, Eric D’Ortenzio, Yazdan Yazdanpanah, Serge Paul Eholie, Mathias Altmann, Bernardo Gutierrez, Moritz U G Kraemer*, Vittoria Colizza: “Preparedness and vulnerability of African countries against importations of COVID-19: a modelling study”

Le Monde. Coronavirus: l’Afrique en état d’alerte. 2020. https://www. lemonde.fr/afrique/article/2020/01/28/coronavirus-l-afrique-sur-sesgardes_  6027538_3212.html (accessed Feb 1, 2020).

  1. IBANDA KABAKA, Réforme forestière de 2002 et droits des populations en RD Congo. Analyse de l’évolution du droit forestier dans ses aspects juridiques, fiscaux, écologiques et socio-économiques, Thèse de doctorat de droit public, Université de Pau et des pays de l’Adour, 2018, p.125.

Paulin Ibanda Kabaka. La gestion internationale de l’épidémie du coronavirus COVID 19 en 2020. Analyse des conséquences socio-économiques et juridiques d’une atteinte à la santé publique mondiale. 2020. ‌hal 02502421‌.

  1. J. DUPUY, Le droit de la santé en tant que droit de l’homme, Amsterdam, Académie de droit international de la Haye, Ed. Sijthoff and Noordhoff, 1979, p.346.

WHO Emergency Committee. Statement on the second meeting of the International Health Regulations (2005) Emergency Committee regarding the outbreak of novel coronavirus (COVID-19). Geneva: WHO, 2020. https://www.who.int/news-room/detail/30-01-2020- statement-on-the-second-meeting-of-the-international-healthregulations-( 2005)-emergency-committee-regarding-the-outbreakof- novel-coronavirus-(COVID-19) (accessed Feb 1, 2020).

https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/05/flybe-abattue-en-plein-vol-par-le-mechant-virus_6031923_3234.html.

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En 2016, d’après une étude d’ONG tech report, on estimait déjà le nombre d’ONG à plus de 10 millions. Au Canada, 84% de la population donne à des organisations non-gouvernementales par don individuel pour environ 446 dollars par an. Au total, on pouvait compter 10,6 milliards de dollars versés à des ONG chaque année par les canadiens. Si les ONG étaient un pays, elles auraient la 5ème plus grande économie au monde. Leur poids économique semble indéniable mais qu’en est-il de leur impact socio-économique ? D’un avis général, l’impact de l’aide publique et des acteurs de l’humanitaire n’est pas assez significatif comparé aux montants collectés pour leur action. Fort de ce constat, on assiste à une prise de conscience massive des différents acteurs, cela a mené à la conception d’un nouveau mode de fonctionnement des organisations humanitaires. Cet ensemble méthodologique vise à établir des actions plus flexibles et pratiques qui aboutiront à des résultats plus pertinents. Le mouvement, appelé « Do Development Differently » (pratiquer le développement autrement) est né de la volonté et de l’association de grandes OING (organisation internationale non gouvernementale) et d’institutions internationales telles que la Banque Mondiale ou le FMI (Fonds Monétaire International).

La naissance du mouvement

« La force du don humanitaire ne demeure pas que dans le montant, mais bien dans le bon emploi du montant. ». La question de l’efficacité des aides publiques et de l’action des ONG a toujours été au cœur des débats dans l’humanitaire et l’économie du développement. En août 2014, quelques cadres influents ont décidé lors d’un meeting d’organiser un atelier sur les questions de développement. Celui-ci sera tenu en octobre 2014. Des témoignages et contributions des différents acteurs sont ressortis les réels problèmes auquels font face les organisations non gouvernementales. En s’inspirant des programmes qui ont eu le plus d’impact, les participants ont rédigé un manifeste destiné à l’ensemble des secteurs concernés par les problématiques d’aide au développement.

De leur étude ressort 3 axes fondamentaux de changement qui mèneraient aussi bien sur le court terme que le long terme à un impact significatif des actions en matière de développement. Ces 3 ingrédients sont :

  • Travailler en fonction des problèmes locaux tout en étant informé du paysage politique en place
  • Etre entreprenant et plus adaptatif
  • Soutenir le changement qui reflète les réalités locales et dans l’intérêt uniquement local

La nouvelle méthodologie proposée par le mouvement DDD

L’une des principales causes d’échec des actions des INGOs est le manque de considération des réels problèmes auxquels font face les populations dans leur zone d’intervention. En effet, cela peut sembler évident mais c’est rarement la norme. La solution serait une approche qui identifierait les problèmes et serait pertinente dans son évaluation des remèdes possibles. Cela permettrait de s’éloigner des stratégies prêtes à l’emploi utilisées à tort et qui ne sont pas adaptées aux variations socio-économiques d’une zone. Trop souvent, le diagnostic révèle un sérieux défi sous-jacent à un problème humanitaire souvent lié au caractère de la politique locale. Par exemple, une étude de rupture de stock de médicaments au Malawi et en Tanzanie et des ressources pour la santé au Népal révèlent comment le pouvoir, les incitations et les institutions mènent à des lacunes chroniques dans l’offre. Il est difficile d’identifier des solutions réalisables à de tels problèmes, et ceux qui tentent de le faire se concentrent souvent sur les mauvais problèmes. Faire les choses différemment signifie comprendre ce qui est politiquement faisable et découvrir des moyens intelligents pour avancer sur des problèmes spécifiques.

  • Une approche « politically smart » des projets de développement

Aider n’est pas une chose simple. Pour ce faire il faut l’agencement de plusieurs facteurs ; le financement, la volonté de tous les protagonistes à réussir la mission, la conduite du projet et le suivi entre autres. De ce fait, un programme ou un projet ne saurait réussir sans que l’environnement cible ne soit correctement préparé et que tous les facteurs soient réunis.

Ainsi, faire le développement différemment implique une préparation préalable et une prise en compte globale d’un environnement. Les diverses études ayant montré qu’une grande partie de la réussite des missions dépend des institutions publiques locales, il faudrait améliorer le processus opérationnel des projets d’aide afin de rallier toutes les parties prenantes avant l’initiation effective. Par exemple, dans le cas des programmes de développement urbain, une étude réalisée par le cabinet Palladium montre les inconvénients de l’approche traditionnelle de l’aide au développement urbain et propose une nouvelle approche plus dynamique et pertinente. En effet, l’approche traditionnelle est trop rigide et technocrate, elle se base sur des institutions au niveau local qui sont fragmentées, ou dont la capacité de mise en œuvre et d’application est limitée par des pratiques informelles. De ce fait, Les processus de planification ont une faible crédibilité, et la consultation est symbolique, évitant les représentants élus, ce qui conduit à des résultats moindres de ces programmes. Le soutien des bailleurs de fonds contribue à cette mauvaise situation en créant des incitations perverses avec de grandes quantités d’«argent gratuit» fournies du haut vers le bas.

Palladium propose une nouvelle approche proactive déjà mise en pratique au Népal et au Nigéria qui consiste à supporter l’émergence d’un leadership local et la capacité de coordination. Ainsi, l’identification, la planification et la gestion des initiatives est pilotée par les acteurs locaux, avec leurs propres budgets. Ils doivent être prêts à investir leurs propres ressources ou en mesure de persuader les autres de le faire. C’est en quelque sorte soutenir l’émergence de la collaboration et des coalitions qui peuvent conduire le développement local. Faire cela aide à trouver des leaders avec suffisamment de volonté et de coordonner le pouvoir, et identifier les problèmes qui peuvent mobiliser une population suffisante dans différentes circonscriptions. C’est un processus beaucoup plus long et complexe que l’approche traditionnelle mais il a le mérite d’avoir beaucoup plus d’impact sur le moyen et long terme. Le processus est basé sur les grandes dynamiques de « faire le développement différemment ».

Un exemple de l’utilisation de cette stratégie est donné par le Département du Développement International (DFID) du gouvernement britannique à travers son programme State Accountability and Voice Initiative (SAVI) au Nigéria. L’objectif global consistait à améliorer l’engagement des médias dans la politique en jouant leur rôle de représentant des intérêts citoyens et en aidant les gouvernants à être plus réactifs et responsable envers les citoyens. Le programme doit sa réussite à son approche progressive et son partenariat avec les médias locaux existants. Le programme a ainsi identifié et s’est appuyé sur l’élan déjà existant des médias locaux, aider les médias à prendre conscience de leur rôle constitutionnel, les laisser diriger eux même certains aspects du programme et conclure des engagements aussi bien formels qu’informels.

  • Une approche étape par étape et proactive

Un certain nombre de programmes de développement échouent parce qu’ayant identifié un problème, ils n’ont pas de méthode pour générer une solution viable. Car les problèmes de développement sont généralement complexes et les processus de changement sont très incertains, il est essentiel d’engager des cycles pour faire, échouer, adapter, apprendre et (éventuellement) obtenir de meilleurs résultats. Cela nécessite des boucles d’actions solides qui testent les hypothèses initiales et permettent des changements à la lumière du résultat de ces tests. Quelques-unes des plus grandes réussites internationales en développement comme la politique industrielle sud-coréenne sont le résultat d’une volonté de prendre des risques et d’apprendre de l’échec. Alors que l’incertitude et l’imprévisibilité signifie que nous devrions prendre un certain nombre de « petits paris » et l’apprentissage par la pratique, l’approche traditionnelle fait exactement le contraire. En effet, des plans ambitieux et complets sont produits, fixant les détails d’une intervention à l’avance afin d’obtenir des prêts importants alors qu’intervenir dans certains des écosystèmes les plus complexes de la planète et sur les dynamiques humaines ne saurait être fait sans une flexibilité suffisante. Avec l’approche traditionnelle, les contraintes imprévues ne peuvent être surmontées, et des opportunités inattendues sont manquées.

  • L’apprentissage via la pratique étape par étape

En faisant toutes les analyses avant l’engagement local, on se retrouve toujours avec quelque chose qui semble idéal sur le papier, mais qui est en réalité impossible dans la pratique. L’analyse des priorités économiques devri donc se poursuivre à mesure que le programme avance. Ainsi, il faut chercher des problèmes communs qui nuisent à la croissance des affaires, et qui touchent la vie des résidents locaux, afin de travailler sur un certain nombre de petits projets à impact immédiat avec les acteurs locaux. Ceci aura des effets bénéfiques et contribuera à la réussite finale du programme. Certaines des initiatives réussiront et d’autres échoueront et c’est dans la pratique que l’on tirera des leçons importantes sur la façon de promouvoir l’action dans des endroits différents. Ce processus permet de faire de nombreux petits paris qui, en cas d’échec, ne nuiront pas fondamentalement au programme global, tout en assurant plus tard de plus gros paris sur la base de la faisabilité démontrée. Dans une culture où les désaccords directs sont rares, ce n’est souvent que lorsque les actions sont déjà menées que l’on comprend où se trouvent l’intérêt réel et la propriété des choses. De plus, s’il existait au préalable des initiatives locales réussies, celles-ci peuvent également créer de nouveaux modèles qui peuvent être repris ailleurs.

  • « L’adaptive management »

L’adaptive management est un concept utilisé originellement pour le management scientifique, celui-ci a ensuite été utilisé dans le management des ressources naturelles et écosystèmes. Récemment, la terminologie est utilisée dans les programmes internationaux d’aide au développement. C’est le résultat de la reconnaissance de la nature « vicieuse » de nombreux défis de développement et les limites des processus de planification traditionnels. L’un des principaux changements auxquels sont confrontées les organisations internationales de développement est la nécessité d’être plus flexibles, adaptables et axées sur l’apprentissage. Un exemple récent de l’utilisation de l’adaptive management par les bailleurs de fonds internationaux est le programme planifié d’apprentissage global pour l’adaptative management (GLAM) pour soutenir cette dernière dans le DFID et l’USAID. Le programme établit un centre d’apprentissage sur l’adaptive management pour soutenir l’utilisation et l’accessibilité de celle-ci. En outre, les donateurs se sont attachés à modifier leurs propres directives programmatiques pour refléter l’importance de l’apprentissage au sein des programmes : par exemple, l’orientation récente de l’USAID dans leurs directives ADS (forme de règlement intérieur) sur l’importance de la collaboration, de l’apprentissage et de l’adaptation. Le DFID a aussi vulgarisé les « Smart Rules » qui fournissent le cadre de fonctionnement de leurs programmes, y compris l’utilisation de preuves pour informer leurs décisions. Il existe une variété d’outils utilisés pour opérationnaliser l’adaptive management dans les programmes. Pour le moment le 1er défi est l’incorporation de ces nouvelles méthodologies à l’ensemble de l’organigramme des OING et grandes institutions internationales.

Collaborer, apprendre et adapter (CLA) est un concept lié à l’opérationnalisation de l’adaptive management dans le développement international qui décrit une manière spécifique de concevoir, mettre en œuvre, adapter et évaluer les programmes. CLA implique trois concepts :

  • Collaborer intentionnellement avec les parties prenantes pour partager les connaissances et réduire la duplication des efforts,
  • Apprendre de façon systématique en s’appuyant sur des données provenant de diverses sources et en prenant le temps de réfléchir à la mise en œuvre, et
  • Adapter stratégiquement en fonction de l’apprentissage appliqué.

Les pratiques du CLA ont montré des résultats tangibles ; par exemple, une étude de l’université de Bristol a récemment constaté que les entreprises «qui appliquent davantage de pratiques de leadership axées sur les données et adaptatives fonctionnent mieux» lorsqu’elles sont examinées par rapport à celles qui se concentrent moins sur ces pratiques.

De plus, il existe des preuves des avantages de la collaboration interne au sein d’une organisation et à l’extérieur avec les organisations. Une grande partie de la production et de la transmission des connaissances se produit par la collaboration. L’importance de la collaboration entre les individus et les groupes est aussi indéniable pour l’innovation, la production de connaissances et sa diffusion. L’importance de la collaboration est étroitement liée à la capacité des organisations à apprendre collectivement les unes des autres, un concept noté dans la littérature sur les organisations apprenantes, raison pour laquelle il est intégré dans les objectifs clés du « Doing Development Differently ».

En effet, en améliorant les interactions entre les différents acteurs du développement, on serait plus à même de déterminer les méthodes et les programmes qui ont le plus d’impact. L’adaptive management est ainsi basé sur l’apprentissage, la collaboration et la répétition de ce qui marche. Il est au cœur de la participation à la création de nouvelles routines organisationnelles au sein des organisations de développement.

  • « Faire le développement différemment » un mouvement qui gagne en ampleur

Le mouvement lancé par quelques acteurs à ses débuts en 2014 gagne de plus en plus en ampleur et pourrait bientôt être utilisé dans toutes les grandes organisations internationales pour le développement. Le manifeste du Doing Development Differently compte aujourd’hui plus de 400 signatures de représentants de 60 pays. Les concepts mis en œuvre deviennent la règle à respecter au sein des organisations. Cependant, ces réformes posent la question délicate du financement dans la mesure où pour l’obtenir il faut présenter un projet rigide qui ne colle pas avec la flexibilité et les techniques du DDD. Dès lors, la prochaine étape des réformes concerne les modalités de l’octroi des financements des grandes organisations de développement.

Par BA Abdoul, promotion 2017-2018 du Master 2 IESCI

Sources

http://foreignpolicy.com/2014/11/25/its-time-to-rethink-how-we-do-development/

http://doingdevelopmentdifferently.com

https://www.odi.org/sites/odi.org.uk/files/odi-assets/events-documents/5149.pdf

http://oxfamblogs.org/fp2p/ditching-the-masterplan-how-can-urban-development-become-politically-smart-locally-led/

http://savi-nigeria.org/wp-content/uploads/2015/12/SAVI_ApproachPaper8_2015_FINAL.pdf

https://www.odi.org/sites/odi.org.uk/files/odi-assets/publications-opinion-files/9168.pdf

https://www.rescue.org/sites/default/files/document/688/adaptmyanmarcasestudy.pdf

https://www.odi.org/sites/odi.org.uk/files/resource-documents/10867.pdf

http://doingdevelopmentdifferently.com/where-has-the-doing-development-differently-movement-got-to-two-years-on/

http://www.interpeace.org/wp-content/uploads/2015/10/2015_10_12_Effective_Advising_How Doing_Development_Differently.pdf

http://ifp-fip.org/fr/english-25-facts-and-stats-about-ngos-worldwide/

https://www.odi.org/sites/odi.org.uk/files/odi-assets/publications-opinion-files/6811.pdf

https://www.odi.org/sites/odi.org.uk/files/odi-assets/publications-opinion-files/9203.pdf

https://www.odi.org/sites/odi.org.uk/files/odi-assets/publications-opinion-files/9437.pdf

https://www.wvi.org/sites/default/files/How%20INGOs%20are%20DDD.pdf

https://www.usaid.gov/sites/default/files/documents/1870/201.pdf

http://eprints.uwe.ac.uk/27723/

Matt ANDREWS/Lant PRITCHETT/Michael WOOLCOCK. Building state capability, evidence, analysis, action. Oxford University press, 2017. 257 pages. ISBN : 978–0–19–880718–6

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Etude sur l’usage de la voiture électrique au Maroc https://master-iesc-angers.com/etude-sur-lusage-de-la-voiture-electrique-au-maroc/ Mon, 12 Mar 2018 09:59:57 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=2733 La voiture électrique n’est hélas pas une invention nouvelle ou encore moins une innovation dont pourraient s’emparer des partis écologistes. Le fameux moyen de transport vert dont les origines se situeraient autour des années 1800 serait presque bicentenaire. L’étude ci-dessous… Continuer la lecture

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La voiture électrique n’est hélas pas une invention nouvelle ou encore moins une innovation dont pourraient s’emparer des partis écologistes. Le fameux moyen de transport vert dont les origines se situeraient autour des années 1800 serait presque bicentenaire.

L’étude ci-dessous a été réalisée afin d’étudier la faisabilité d’un usage massif dudit engin au Maroc et de modifier le comportement des consommateurs locaux. Notre étude se basera surtout sur une étude économique de l’implantation des voitures 100% électriques au Maroc, en s’inspirant du leader mondial des consommateurs de véhicules électriques : la France.

Rappelons que le véhicule électrique a été développé dans un souci purement écologique, afin d’apporter des alternatives énergétiques face à l’usage intempestif des ressources fossiles, dont l’usage et l’impact sur l’environnement étaient non négligeable. Toutefois le véhicule électrique, s’il est avantageux pour l’environnement, présente le risque d’être financièrement désavantageux.

Le véhicule électrique se vend en moyenne à 35000€, en raison de sa batterie qui représente quasiment la moitié de son coût total à l’achat. Etant donné un coût représentant le double de celui d’un véhicule thermique, des solutions ont été étudiées et mise en place afin de pallier au prix élevé du VE. En effet pour réduire les coûts à l’achat, il est proposé un système de location-vente des batteries proposé par Renault, qui a pour principe la vente nue (sans batterie) du VE contre un supplément reversé de 100 euros par mois, ce qui contribuerait à réduire les coûts d’acquisition du VE

Le principe de fonctionnement de la batterie du VE est presque identique aux batteries que nous connaissons (éclairages, démarrage, etc…). Le point de divergence principal est sa technologie de fabrication et la gestion de charge et de décharge, ce qui rend son usage différent des autres batteries.

La batterie est l’entité clé de la voiture électrique, elle influe directement sur les performances et l’autonomie de cette dernière. Ce qui en fait une unité de stockage d’énergie faisant fonction de réservoir et récupérateur d’énergie. Il existe plusieurs types de batteries à traction :

-Batteries en plomb acide,

-Batteries en cadmium nickel,

-Batteries Nickel metal hybride,

-Batteries lithium.

Cette dernière est la plus utilisée pour les véhicules électriques

Le lithium permet de stocker énormément de charge électrique sous forme d’ions sur les électrodes de manière très compacte. Le critère de sélection d’une batterie à traction varie selon l’importance des critères tels que : l’énergie, la durée, le poids, le prix, sa capacité de recyclage, etc…

Pour l’heure le recyclage des batteries est encore assez difficile. Les constructeurs font état de 60% de batteries recyclées. Raison pour laquelle l’option d’un usage de métaux moins lourds est sérieusement envisagée et pourquoi pas un remplacement du lithium qui est rare, chère et nocif pour l’environnement.

L’exonération des frais d’immatriculations et l’instauration des bonus-malus écologiques seraient un avantage pour les propriétaires de VE.Outre le gain via la batterie, un autre avantage du VE réside dans les coûts destinés à l’entretien dudit véhicule. Etant entièrement électrique les coûts d’entretien du VE sont inférieurs de 30 à 40% par rapport au véhicule thermique. Ce qui nous permet de mentionner que la durée de vie d’un VE est beaucoup plus importante, jusqu’à  1.000.000 km.

Il faut noter que l’entretien d’un véhicule thermique coûte en moyenne 3300€ par an aux automobilistes contre 2000 € (déduction faite des coûts de carburants de 1350 euros, vidange inexistante, exonération d’immatriculation et coût de l’assurance 360 euros et frais mensuels de batterie 86 euros, le reste pour diverses charges) en moyenne pour un véhicule électrique. L’entretien comprend la consommation énergétique annuelle, entretien et charges administratives.

Le tableau ci-dessous fait une comparaison schématique de l’usage de l’énergie par différents véhicules : électriques, essence et diesel.

D’un point de vue macroéconomique la coalition zéro émission Québec a réalisé une étude démontrant les retombées économiques d’un parc de voitures électriques au Québec, représentées par le tableau ci-dessous.

L’Etat ne fait pas que des bénéfices au travers du VE, opter pour ce type de mobilité entraînerait un coup d’opportunité important. La contrepartie serait le renoncement aux taxes liées directement aux carburants d’origine fossile, comme l’indique le tableau ci-dessous :

Hormis son prix encore exorbitant, la voiture électrique pourrait présenter plus d’avantages que d’inconvénients tant pour le consommateur, avec sa durée de vie et les avantages à l’entretien, que pour l’Etat avec les bénéfices à l’import d’énergies fossiles et les nouvelles taxes d’exploitation des énergies renouvelables. Le véhicule électrique n’a pas été développé uniquement pour les avantages économiques qu’il pourrait procurer, mais surtout pour sa capacité à répondre aux défis climatiques actuels.

Comme l’indique déjà son nom, le véhicule électrique a pour seule source de fonctionnement l’électricité. Elle apporte donc une solution efficace pour la transition énergétique dans le secteur des transports.

L’impact le plus direct sera bien évidemment une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Car, durant tout son cycle de vie, le VE émet en moyenne 9tCO2-eqcontre 22t CO2-eq (t= tonnes ; CO2= dioxyde de carbone ; eq=équivalent : Agence de l’environnement et le maîtrise de l’énergie, les potentiels du véhicule électrique, avril 2016) pour un véhicule thermique dans les mêmes conditions. Ce résultat ne peut être obtenu que si l’électricité utilisée lors de la recharge de la batterie du VE est faiblement carbonée.

La VE ne contribue pas uniquement à la réduction des GES, sa venue dans notre quotidien permettrait de diminuer l’émission des polluants responsables de la dégradation de l’air atmosphérique. Il émet moins de particules dans l’air telles que les composés organiques volatiles (COV) et les Oxydes d’Azote (NOx). Agence de l’environnement et le maîtrise de l’énergie, les potentiels du véhicule électrique, avril 2016

La VE pourrait avoir un rôle important à jouer dans la gestion du réseau électrique. Le VE use un peu moins de 80% de sa capacité électrique par jour (d’après une étude réalisée par SMART GRIDS – CRE, sur l’utilisation de la voiture électrique comme moyen de stockage).

On utilisera donc le système appelé Vehicle-to-Grid dont le but sera de se servir de la batterie de la VE comme d’une capacité de stockage mobile. Cela sous-entend le réapprovisionnement du réseau électrique pendant les saisons de forte demande en énergie ou pour pallier un manque ponctuel de production, lorsque les véhicules sont branchés.

La VE est certes respectueuse  de l’environnement, mais ceci n’est valable que lors de sa mise en circulation. D’après des recherches effectuées sur le montage dudit véhicule, on se rend compte que la dame verte n’est pas aussi verte qu’elle le prétend. Ce qui représente malheureusement l’envers de la médaille.

La VE est beaucoup plus polluante au cours de sa fabrication qu’un véhicule thermique diésel. Cette variable est l’une des principales remises en cause de ce modèle dit respectueux de l’environnement, tout en relançant le débat déjà houleux chez les consommateurs.

Cet impact négatif se mesure par :

  • L’acidification des milieux qui est supérieur de 25 % (statistique de l’ADEME) par rapport à celle d’un véhicule diesel durant la phase de fabrication,
  • L’eutrophisation des milieux aquatiques non négligeable mais quand même inférieure de 45 % (statistique de l’ADEME) par rapport à un véhicule diesel.

N.B : L’Eutrophisation de l’eau est le processus par lequel les nutriments s’accumulent dans un milieu, ici aquatique, ou terrestre.

LA VOITURE ELECTRIQUE A L’ASSAUT DU MAROC

L’automobile reste le moyen de transport favori des marocains. Des études réalisées par l’observatoire wafasalaf, nous ont permis de mettre en lumière les comportements de consommation dans le secteur automobile au Maroc.

Le sondage (avril 2013 – Aujourd’hui le Maroc) effectué a révélé que 31% des ménages au Maroc possèdent un véhicule, contre 69% non équipés. Chaque année ce n’est pas moins de 12% des foyers non équipés qui expriment le besoin d’acquérir un véhicule, et de cette minorité en ressort 53% des ménages souhaitant s’équiper d’un véhicule neuf.

Les Marocains dépensent en moyenne à l’achat d’un véhicule :

-50 à 100 000 DH pour une automobile d’occasion, et

-100 à 200 000 DH pour un véhicule neuf.

Cependant les automobilistes marocains ne jurent que par le diésel, raison pour laquelle le parc automobile chérifien est constitué à près de 70% de véhicules à gasoil. Ce choix s’explique notamment par :

-Le prix à la pompe du diésel, qui est relativement bas par rapport à celui de l’essence. Si le plein d’un véhicule diesel de type Dacia Logan 2017 coûte environ 392 DH, celui d’un véhicule essence du même modèle se situe à 499 DH soit une différence de 107 DH. (Chiffres fournis par le concessionnaire Dacia dans son site officiel).

-La durée de vie du moteur et du rapport performance/ consommation. Toujours sur la base du même modèle de voiture que précédemment, la consommation au 100 km du moteur diésel coutera 27,44 DH (3,5L/100Km) contre 58,882 DH (5,9L/100Km). (La consommation d’un véhicule est évaluée sur un parcours de 100 km. Les valeurs données un peu plus haut sont déduites des prix à la pompe effectués par Total à savoir 7,84 dh pour le diésel et 9,98 dh pour le super).

Au vu des tendances explicitées ci-dessus, quelle serait donc la place du véhicule électrique dans le parc automobile marocain ? Saurait-on le faire adopter par les automobilistes ?

Le véhicule électrique au Maroc, n’a pas encore fait l’objet d’expériences pouvant nous en dire plus sur un usage domestique. En effet, puisqu’il est électrique des questions sur la tarification électrique et l’installation des bornes de recharges restent sans réponses. Les avantages écologiques et environnementaux de ce type de locomotion seront sans appel. Mais encore faut-il que le problème de son klaxon, assez silencieux, soit résolu. En y adaptant un autre beaucoup plus sonore et moins nocif que ceux utilisés pour le véhicule classique.

Le VE consomme en moyenne 10KwH/100km. (Consommation moyenne donnée par tous les constructeurs). En partant sur la base de bornes de recharges domestiques, nous opteront pour une tarification du même ordre (hypothèse). Les tarifs de l’électricité domestique sont fixés par l’ONEE selon les tableaux ci-dessous :

Selon l’état observé, la consommation de la voiture électrique sera de 12.467 DH/100km ; 1,2467*10 kw consommation électrique sur 100 km parcourus (nous avons choisi la tarification normale, sur la base d’une recharge effectuée dans la nuit). Pour une batterie dont l’autonomie est de 500km, il faudra donc compter environ (12,467*5=) 62,365 DH ; si pour 100 km on dépense 12,467 dh, pour 500 km, ce sera le produit de 12,467*5 pour une recharge pleine.

En dressant un tableau récapitulatif de la consommation des différents types de véhicules, nous obtenons :

Le véhicule électrique sera très avantageux pour le consommateur marocain. Mais encore faudra-t-il des installations électriques adéquates et une culture de la patience parce que, contrairement à un plein à la pompe réaliser en quelques minutes, la recharge d’un véhicule électrique ne s’effectue pas en moins de 20 minutes (pour les batteries les plus performantes).

En conclusion, nous pouvons considérer que l’adoption du véhicule électrique dans le paysage marocain, n’est pas chose impossible. Il s’agira de :

  • Prendre en considération les infrastructures électriques, les adapter aux normes internationales qui régissent le fonctionnement de l’automobile électrique,
  • Prévoir des bornes de recharge publique et domestique tout en proposant les tarifications les meilleures,
  • Instaurer les systèmes de bonus-malus et avantages fiscaux afin d’encourager et accompagner les consommateurs dans l’acquisition du VE,
  • Revoir la variable prix, qui est de loin le plus grand obstacle,
  • Amener les populations à un éventuel changement de mode de comportement (qui sera l’étape la plus difficile à réaliser).

Par Lissouk Awal, promotion 2017-2018 du M2 IESCI

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

  • Agence de l’environnement et le maîtrise de l’énergie, les potentiels du véhicule électrique, avril 2016
  • Coalition zéro émission Québec, études d’impacts économiques et fiscaux sur les effets d’un parc de voiture électrique, mars 2015
  • Essai, quelle place pour le véhicule électrique au Québec, Christophe Ménigault, avril 2014
  • Conclusions de l’atelier de la Plateforme Belge sur les Véhicules électriques, octobre 2010
  • HAL, l’industrie de l’automobile à l’épreuve des voitures électriques : entre changement et continuité, Axel Villeréal, novembre 2015
  • Xerfi research, le marché français des véhicules électriques à l’horizon 2020
  • TPE : la voiture électrique, le véritable coût d’une voiture électrique, 2014
  • Challenges, 3300 euros, budget moyen de l’automobile, janvier 2014
  • Etude Breezcar, un véhicule électrique est-il plus polluant qu’un Diésel ?, avril 2016
  • Etude Breezcar, le vrai coût à l’usage comparatif, janvier 2016
  • Consoglobe, voiture électrique ou thermique : le bilan environnemental complet, février 2014
  • Aujourd’hui le Maroc, conseil d’achat : diésel ou essence, que choisir ?, septembre 2012
  • Aujourd’hui le Maroc, déplacement : la voiture reste le moyen de locomotion préféré des marocains, Avril 2013
  • SMART GRIDS – CRE, l’utilisation de la voiture électrique comme moyen de stockage
  • Etude d’industrialisation de véhicules électriques en Tunisie, Yassine KCHAOUI, juillet 2013.

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A l’ère d’une économie fondée sur la connaissance, la compétitivité des entreprises ainsi que le développement et la croissance économique des pays passent forcément par l’innovation et le progrès technologique. En effet, afin de renforcer la compétitivité régionale dans les secteurs à fort potentiel, certains pays en Afrique, à l’image des pays développés, ont opté pour une politique de pôles de compétitivités et de technopôles.

Le principal problème rencontré par les pays en développement est de s’approprier les parties du savoir qui leur échappent. Il s’agit essentiellement de la réduction de la dépendance technologique et la fixation des stratégies adaptées à leurs caractéristiques économiques. Cet état de fait constitue un facteur important contribuant aux écarts de niveaux de croissance entre les pays développés et ceux en développement. Pour pallier à cela, il est donc nécessaire pour eux de s’insérer dans les réseaux et de profiter du partage et du transfert de technologies. C’est en ce sens qu’on voit l’émergence de pôles de compétitivités et de technopôles dans les grandes villes en Afrique.

Qu’est-ce qu’un pôle de compétitivité ?

Porter définissait les pôles de compétitivité (ou clusters) comme « des concentrations géographiques d’entreprises liées, de fournisseurs spécialisés, de prestataires de services, d’entreprises de secteurs connexes, et d’institutions associées opérant dans différents domaines, où ils se font concurrence mais coopèrent également » (OCDE, 2009, 28). Cette définition montre l’étroite collaboration qu’il doit y avoir entre les unités présentes dans un pôle. Dans le même sens la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (DATAR) considère que c’est « la combinaison, sur un espace géographique donné, d’entreprises, de centres de formation, et d’unités de recherche publiques ou privées, engagés dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour d’un marché et d’un domaine technologique ou scientifique qui lui est attaché et doit rechercher l’atteinte d’une masse critique pour atteindre une compétitivité mais aussi une visibilité internationale ». Cette définition met en exergue le phénomène de « coopétitivité » qui se met en place dans les pôles. En effet on parle d’une dualité de la compétitivité/concurrence avec la coopération.

Cette position montre les pôles de compétitivité comme un nœud de confrontation entre les acteurs, qui s’engagent dans une démarche partenariale visant à créer les compétences scientifiques et techniques provoquant la croissance économique.

 C’est ce qui ressort du rapport de l’OCDE sur les pôles de compétitivité, innovation et entrepreneuriat. Les pôles « soutiennent la croissance économique en offrant un environnement propice à l’innovation et à l’entrepreneuriat dans des activités données qui concourent à la croissance de la productivité grâce aux améliorations de l’efficience, de la qualité et de la différenciation des biens et des services. Bon nombre de ces avantages se produisent naturellement sans nécessité d’intervention publique : les connaissances se diffusent lorsque les travailleurs changent d’entreprise et que des entrepreneurs exploitent des idées provenant de grandes entreprises ou d’instituts de recherche ; les coûts de recherche d’emploi et de formation sont réduits du fait de l’existence de vastes gisements locaux de main-d’œuvre spécialisée ; et les entreprises réalisent des économies d’échelle lorsqu’elles vendent des biens intermédiaires spécialisés sur de vastes marchés locaux. Mais les interventions publiques peuvent aussi jouer un rôle important dans l’émergence et le développement de pôles performants, par exemple, en soutenant les activités de recherche pré-compétitives menées en collaboration, en aménageant des infrastructures de base et spécialisées, en servant d’intermédiaire pour la création de réseaux, en finançant des activités d’éducation et de formation dans des domaines génériques, et en facilitant la coordination entre les acteurs clés et leur mobilisation au service du développement du pôle ». (OCDE, 2009, 24).

Cette politique de cluster a été développé par de nombreux pays comme la France, l’Italie, le Danemark, ou encore les Etats-Unis (à l’exemple de la Silicon Valley). Mais qu’en est-il des pays africains ?

Silicon Africa : un tour des pôles d’innovation prometteurs en Afrique

Certains pays africains ont aussi développé une certaine politique de clusters, même s’ils ne sont pas très développés comparés aux géants en la matière, ils demeurent quand même prometteurs.

Depuis quelques années, les pays de l’Afrique du Nord se positionnent peu à peu et mettent en places plusieurs pôles orientés dans divers domaines. C’est le cas au Maroc et en Tunisie où on compte un grand nombre de technopoles sur des domaines variés allant de l’agroalimentaire à la biotechnologie.

Parmi les grandes villes africaines qui abritent des technopoles et hubs innovants on peut citer Lagos, Kampala et Cape Town.

Lagos sur une politique ambitieuse

Connue pour son industrie florissante du cinéma au point d’être surnommés « Nollywood », Lagos fourmille également d’acteurs de l’économie digitale. La ville a dépassé Le Caire en 2012, et sa population (plus de 20 millions d’habitants) en fait à elle seule un marché suffisant pour démarrer, comme le démontrent Jobberman et Jumia.

L’influence de Lagos est importante à l’échelle du continent. Et c’est à cette échelle que raisonne le pays le plus peuplé d’Afrique et sa dizaine d’incubateurs et autres lieux d’innovation. Ces derniers incubent des start-up qui le plus souvent se testent sur le (grand) marché nigérian avant de conquérir peu à peu le reste du continent, à l’image de Jumia présenté comme l’Amazon africain et qui livre dans 9 pays.  Le quartier de Yaba, qui abrite plusieurs incubateurs de start-up digitales, a été surnommé “Yabacon Valley”. Et le récent rapprochement entre Passion Incubator et iDEA montre que l’écosystème se concentre pour mieux s’organiser.

Kampala

Kampala a bénéficié du projet « Link » de Google pour avoir une ville en grande partie fibrée. Capitale de l’Ouganda, le pays est couvert en 4G par le géant opérateur mobile sud-africain MTN. Sa particularité est que les initiatives viennent plutôt du secteur privé, à l’opposé de la majeure partie des pays africains. Le gouvernement n’intervient que dans l’amélioration du cadre de l’investissement pour les entrepreneurs.

La ville abrite un tech hub fondé par Teddy Ruge et Jon Gosier, co-fondateurs de plusieurs organisations de soutien à l’innovation sur le continent comme le réseau AfriLabs et Appfrica. On y a développé plusieurs applications dont les plus célèbres sont safeboda et Fezah Arts.

Safeboda : cette startup cherche à sécuriser le transport en moto-taxi en identifiant les chauffeurs les plus prudents. “Boda” est le mot pour désigner “border” (frontière en anglais) et vient d’une activité consistant à transporter les passagers dans le no-man’s-land entre deux frontières. Depuis, les taxis-motos en Afrique de l’Est s’appellent “boda-boda”.

Fezah Arts, sélectionnée à l’Outbox, permet de trouver un musicien, un DJ ou un groupe pour animer un événement. Elle faisait partie, des 15 startups sélectionnées dans le monde pour rejoindre le programme Blackbox Connect à Palo Alto.

CAPE TOWN

Le développement digital s’appuie essentiellement sur la Cape Innovation and Technology Initiative (CiTi), qui promeut les nouvelles technologies dans la région depuis 20 ans. Et l’évolution est constante : elle a lancé en 2015 le BitHub, pour faciliter l’adoption du Bitcoin par l’économie digitale locale.

L’Afrique du Sud a par ailleurs des partenariats avec les grands groupes comme Microsoft avec le programme BizSpark, qui a accompagné plus de 1600 startups dans le pays. Lesquelles ont créé quelque 300 emplois. Certaines applications connaissent un succès assez important comme 2go qui est une application de messagerie instantanée développée à Capeown et revendique près de 50 millions de téléchargements ou SnapScan, un système de paiement mobile permettant de régler des commerçants identifiés par un QRCode.

La mise en place de ces hubs et technopôles a suscité de nombreux retours positifs mais les résultats restent encore bien en dessous des espérances.

Des résultats ambigus

Les technopôles africaines n’arrivent pas vraiment à prendre leur envol du fait de plusieurs facteurs ;

– des interactions et des transferts de savoir insuffisants avec l’économie du pays (Newman et al, 2016) ;

– un manque de cohérence par rapport à l’avantage comparatif d’un pays, et des choix de site non pertinents (Monga, 2011) ;

–  un effet d’éviction des investisseurs privés (comme en Tanzanie) ;

–  des goulots d’étranglement dus à une mauvaise coordination des politiques (au Lesotho, par exemple) (BAfD/OCDE/PNUD, 2015) ;

–  des procédures de dédouanement lourdes et des infrastructures inadaptées (manque de fiabilité de la fourniture d’électricité, par exemple) (Farole, 2011). En outre, de nombreux regroupements d’entreprises africains restent statiques et ont pour seul objectif de survivre, (Morris et Kaplinsky, 2015).

De plus, les résultats sont encore trop faibles pour espérer avoir un impact considérable sur l’économie d’un pays. En effet, Une enquête sur 91 ZES dans 20 pays d’Afrique subsaharienne montre que ces zones ne comptent que pour 0.2 % des emplois d’un pays (Farole, 2011 ; Kingombe et Velde, 2015).

Pour prospérer, les clusters ont besoin de biens publics

Sans infrastructures adaptées, les regroupements d’entreprises sont obligés d’investir plus que leurs concurrents. Au Ghana, la forte demande pour les services du regroupement de Suame Magazine a accru le nombre d’entreprises participantes, mais un effet d’engorgement dû au manque de biens publics et d’infrastructures s’est fait ressentir, ce qui a entraîné pour les sociétés une baisse de leur chiffre d’affaires (Iddrisu, Mano et Sonobe, 2012) Les entreprises du cluster nigérian de Nnewi ont dû investir elles-mêmes dans des routes et dans des systèmes de distribution d’eau et d’électricité. Cette hausse des coûts généraux réduit la capacité à investir dans la recherche et le développement, ainsi que dans l’amélioration des compétences et des techniques (Morris et Kaplinsky, 2015). Cet obstacle majeur ne peut être dépassé qu’avec l’appui des organismes publics qui pourront mettre les entreprises dans des conditions optimales  qui permettraient de générer des résultats probants.

L’idée d’ouvrir des pôles de compétitivité et des technopôles en Afrique semble être pertinente mais le manque de suivi et d’encadrement par les organes des Etats freinent leur évolution. Une meilleure politique publique et une plus grande stabilité encourageraient les acteurs, investisseurs privés qui permettra dans le court et moyen terme de booster l’impact de l’innovation technologique sur l’économie des pays.

Par BA Abdoul, promotion 2017-2018 du M2 IESCI

Sources

https://www.usine-digitale.fr/editorial/silicon-africa-cape-town-mene-la-course.N342271

Banque africaine de développement, Pôles de compétitivité à l’ère de l’économie de la connaissance

Banque africaine de développement, Pôles de compétitivité et développement territorial ; étude sur les technopôles au Maroc

http://www.lepoint.fr/economie/poles-de-competitivite-un-bilan-inegal-et-contraste-02-02-2017-2101827_28.php

http://competitivite.gouv.fr/documents/commun/Politique_des_poles/2eme_phase_2009-2011/evaluation/rapport-evaluation-2012-%20chp%205.pdf

PNUD-OCDE-BAD, Perspectives économiques en Afrique 2017

PNUD-OCDE-BAD, Perspectives économiques en Afrique 2017

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Le coût de la paix en Afrique https://master-iesc-angers.com/le-cout-de-la-paix-en-afrique/ Mon, 18 Dec 2017 16:47:56 +0000 http://master-iesc-angers.com/?p=2544 La crise politique au Zimbabwe et le renversement de l’une des plus vieilles dictatures de la planète ont réveillé le débat autour du prix que coûtera la paix durable sur le continent. Notons que le continent africain est en proie… Continuer la lecture

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La crise politique au Zimbabwe et le renversement de l’une des plus vieilles dictatures de la planète ont réveillé le débat autour du prix que coûtera la paix durable sur le continent. Notons que le continent africain est en proie aux violences en tout genre depuis l’accession à la souveraineté de la majeure partie de ses Etats. Les raisons étant diverses, nous avons décidé d’orienter cette étude, autour de la problématique que serait : les facteurs à tenir en compte pour la paix sur l’étendue du territoire africain? Dénuée de toutes émotions, cette analyse se fera à la lumière de faits parlants, chiffrés et consignés.

1. LA REDISTRIBUTION

Comme annoncé plus haut, de nombreux facteurs rentrent dans ce long processus qui mène à la paix. Le plus marquant est d’ailleurs celui de la redistribution des richesses que nous aurons l’occasion d’analyser de manière globale ci-après.

L’Afrique porte bon nombre de sobriquets : continent au sol et au sous-sol riche, grenier du monde, etc… cependant plus de la moitié de sa population vit encore sous le seuil de pauvreté (seuil fixé à moins d’un dollars américain par jour selon la banque mondiale depuis 1996). Où se distille donc la richesse  engrangée par l’exploitation de son sous-sol ?

Les éléments de réponse, j’insiste sur le terme, se trouveraient dans la corruption et les prédations.

Hormis ce facteur important, une analyse du magazine jeune Afrique faisait état de la nécessité de transparence en ce qui concerne la rédaction des contrats internationaux, les procédures administratives ou les études d’impact sur l’environnement.

Cette mauvaise redistribution est à l’origine des disparités, creusant davantage le fossé entre classes aisées, généralement proche du pouvoir, et  pauvres dont le nombre est de plus en plus croissant malgré les résultats positif de la croissance depuis près de 10 ans.

Un mal en appelant un autre, la mauvaise redistribution a pour effet pervers la désuétude des infrastructures de base, parfois obsolètes et datant d’un autre âge.

L’Afrique possède près de 60% des terres arables dans le monde, mais l’absence d’infrastructures tels que, les routes, les moyens de transport adéquats, l’accès à l’électricité ou les industries de transformation ne permettent pas une circulation fluide des denrées de première nécessité au sein des états. Ce qui crée dans ce cas une envolée des prix sur les marchés locaux. Cela suffit amplement à occasionner des révoltes au sein du peuple à l’image de la révolution du pain en Tunisie (fin 1983).

Les infrastructures sanitaires et éducatives ne sont pas en restes. Le constat est quasi semblable, on note le manque de matériel médical et de personnel dans les hôpitaux publics ; tout comme dans le secteur de l’éducation. Comme toutes les autres fois, seuls les riches ont accès aux soins et à une éducation de qualité. Situation étonnante au vue de l’aide attribuée par les plus grandes institutions mondiales, pour la réalisation des objectifs du millénaire, à savoir l’éradication de la pauvreté dans le monde. Des études du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), ont permis de démontrer que la santé et l’éducation contribuaient majoritairement à la croissance d’un pays. En effet les arguments avancés font état d’une meilleure santé du citoyen qui le rendra certainement plus productif et d’une éducation beaucoup plus encadrée et suivie des plus jeunes qui aura comme résultat une formation dont la probité morale ne saura faire l’objet de remise en cause. Une année d’éducation supplémentaire contribue à améliorer la croissance de 1,2% par an. C’est cet investissement dans le capital humain qui permettra aux pays africains de tirer profit de l’avantage démographique offert par sa population relativement jeune.

2. L’ALTERNANCE

La mondialisation n’a pas seulement apporté le concept d’uniformité et d’unicité des échanges de biens, de services et d’informations entre nations, elle a également apporté avec elle des courants idéologiques  et politiques tels que la démocratie.

Bien qu’étant âgé, le concept de démocratie a été entravé tout au long de l’histoire, la plupart du temps par la pensée économique. Le début des années 90 a donc marqué une consécration de cette dernière à l’hémicycle des nations africaines ou plutôt une transition de nouvelle vague démocratique. Le nouveau coup politique qu’a vécu le Zimbabwe ces dernières semaines en dit long sur l’état dans lequel se retrouvent encore nombre de pays africains. Le déroulement des processus électoraux ne se passe quasiment jamais en toute quiétude.

Entre 2015 et 2016 près de 27 pays d’Afrique sur 54 réélisaient leur dirigeant. Si certains se plaisent au jeu démocratique, bon nombre, dont nous garderons le nom pour le moment, transgressent encore des règles de conduite démocratique, comme le mentionnait le journal le point au lendemain des échéances électorales. Nous assistons parfois à des désillusions électorales, qui entrainent des violences et une répression inhumaine généralement liée aux contestations des différentes parties prenantes dudit processus. Les revendications sources de ces conflits, sont toujours de l’ordre de la distribution équitable des richesses et du droit pour chaque individu de choisir son dirigeant.

3. CULTURE & RELIGION

L’idée d’union ou de pensée commune n’est certes pas inaccessible, mais impossible à réaliser pour le moment. L’Afrique là encore l’emporte sur le fil.

Evalde MUTABAZI, sociologue d’entreprises, fait allusion au caractère multi culturaliste de l’africain et à sa double appartenance en même temps au modèle importé ainsi qu’à celui hérité de ses ancêtres. Ce qui a pour effet la désuétude, le rejet du savoir-faire africain hérité des ascendants au profit de cultures importées trop souvent contradictoires. Il est question dès lors de ressortir de l’ambigüité des modèles de référence et multiculturelle pour mieux valorisées les ressources  du continent.

Outre l’aspect économique, les guerres tribales à l’image du génocide au Rwanda entre hutu et tutsi en 1994, marquent là le fait que les différences culturelles ne font pas l’unanimité même au sein du même territoire. Ce tribalisme crée jusqu’à aujourd’hui de nouvelles guerres civiles sous fond ethniques notamment en Afrique centrale et de l’Ouest.

Le religieux est un aspect non négligeable pour la paix sur le continent. L’africain est étroitement attaché aux valeurs religieuses. L’apparition de plusieurs courants religieux a entrainé la naissance de plusieurs conflits à caractères religieux. Tout récemment encore, la république centrafricaine en faisait les frais, par l’élimination systématique des fidèles musulmans du pays à la machette ou encore un peu plus au nord  avec les violences injustifiées perpétrées par les sectes islamiques dans les régions du Sahel et de l’Afrique centrale.

CONCLUSION

L’allocution du Roi du Maroc, en marge du sommet UE-UA qui se tient présentement à Abidjan en Côte d’Ivoire, met le point sur l’une des conséquences majeures des différentes crises et mauvaise gestion des Etats, j’ai cité l’immigration. Nous ne parlons ici pas seulement de l’immigration clandestine, qui ne constitue d’ailleurs que 20% de l’immigration africaine, mais de toutes ces personnes dont la réalité du vécu en terre africaine a poussé à l’expatriation en quête d’un avenir meilleur. Il advient dès lors aux différents dirigeant d’assumer l’entière responsabilité en garantissant les droits et la dignité de leurs citoyens. Ce respect des droits du citoyen passe par une meilleure redistribution de la croissance à l’ensemble des citoyens, au respect des principes démocratiques pour un meilleur respect des valeurs légales de la nation que représente la constitution. La paix n’est pas impossible, mais elle a un coût.

La liberté d’expression qui faisait l’objet de nombreuse répression jadis, est de plus en plus respectée même dans les régimes autoritaires. On assiste de moins en moins à des arrestations arbitraires et fermetures de médias mentionne un rapport récent des Nations Unies. Autant avouer que le rôle des réseaux sociaux avec l’expansion de l’internet y contribue amplement. L’information n’est donc plus exclusive, mais désormais à la portée de tous. Ce qui nous emmène à nous poser la question de savoir si le 5ème pouvoir (les médias) à lui seul pourra façonner le nouveau visage du continent ?

Par LISSOUK AWAL Junior, promotion 2017-2018 du M2 IESCI   

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L’intelligence économique territoriale, levier stratégique pour une régionalisation avancée au Maroc https://master-iesc-angers.com/lintelligence-economique-territoriale-levier-strategique-pour-une-regionalisation-avancee-au-maroc/ Fri, 01 Dec 2017 15:22:57 +0000 http://master-iesc-angers.com/?p=2446 La régionalisation avancée est une organisation structurelle et administrative dans le cadre de laquelle le gouvernement ou l’autorité centrale cède certains pouvoirs au profit des constituants de l’intégrité territoriale de l’Etat. Afin de promouvoir le développement local, d’activer les échanges… Continuer la lecture

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La régionalisation avancée est une organisation structurelle et administrative dans le cadre de laquelle le gouvernement ou l’autorité centrale cède certains pouvoirs au profit des constituants de l’intégrité territoriale de l’Etat. Afin de promouvoir le développement local, d’activer les échanges commerciaux et de rapprocher l’administration et l’État des préoccupations des citoyens. Ceci par la formulation de politiques locales découlant de la vie privée et distinctes de chaque région aux niveaux politique, économique et social. Le motif le plus important de l’approche régionale est de créer un équilibre entre le développement et les relations économiques entre les circonscriptions de l’État et de stimuler le développement local et la libéralisation de l’axe central.

Avec le développement des structures étatiques et le chevauchement des compétences et la nécessité du développement local comme levier de développement au niveau national et pour garantir un équilibre entre les différentes régions, et pour éviter l’émergence de zones très prospères et productives par rapport aux zones marginalisées et vivant aux dépens des autres, le besoin de développement régional a émergé à travers des domaines vitaux tels que le développement économique, la planification et l’investissement étranger. D’où le concept de régionalisation avancée, qui est une étape de décentralisation qui donne aux autorités une indépendance presque totale par rapport au centre dans divers domaines, à l’exception de l’indépendance politique.

La régionalisation étendue est la dernière étape du niveau régional développé : dans le cas de sa mise en œuvre, il devient indépendant du gouvernement central, obtenant y compris l’indépendance politique. La régionalisation étendue est donc une forme d’autonomie qui garantit l’identité territoriale, la souveraineté et l’indépendance financière du territoire tout en gardant la souveraineté de l’Etat dont la sphère d’intervention se limite aux secteurs souverains tels que la défense, la sécurité, les communications, etc.

L’approche du Maroc est un processus long et progressif qui a atteint ses étapes les plus symboliques et importantes avec l’adoption de la Constitution de 1992 et de la Constitution de 1996 ouvrant la voie à l’ouverture démocratique du pays avec la réconciliation historique entre le roi Hassan II et l’opposition de gauche. Depuis l’adoption de la Constitution de 1992, le discours régional a commencé à occuper une place importante dans le débat public, renforcé par ce que l’on appelle localement le « gouvernement d’alternance » dirigé par l’Union socialiste des forces populaires.

Cependant, le rythme devint de plus en plus régional lorsque le roi Mohammed VI prit le pouvoir à l’été 1999. Le nouveau roi a manifesté le désir de régler le différend sur le Sahara Occidental avec le Front Polisario par des initiatives au-delà d’une longue période de stagnation après que les Nations Unies aient échoué à organiser un référendum permettant aux peuples de la région de déterminer leur indépendance ou leur rattachement au Maroc. Cette tendance a abouti à la soumission par le Maroc en 2007 d’une proposition visant à étendre l’autonomie des territoires du Sahara occidental sous la souveraineté marocaine.

La proposition incluait l’autonomisation de la population par l’intermédiaire de ses représentants dotés de larges pouvoirs dans les domaines politique, économique, du développement judiciaire et de la sécurité locale, mais dans le cadre de la souveraineté marocaine. Le Front POLISARIO a rejeté la proposition, insistant sur son indépendance. La proposition marocaine a accéléré le rythme de la direction du royaume dans la région, et le roi Mohammed VI a promis de faire des régions sahariennes un pionnier dans la transformation du Maroc en une région développée à l’occasion du 40eme anniversaire de la Marche verte le 06 novembre 2015. A cette occasion, le monarque marocain a annoncé l’octroi de pouvoirs importants aux régions sahraouies en tant que porte d’accès à la régionalisation au Maroc puis à la mise en œuvre de la proposition marocaine d’autonomie au Sahara Occidental.

Il ne fait d’aucun doute que l’objectif principal du discours royal concernant le champ des unités territoriales, que ce soit des villes ou d’autres régions, est d’attirer les investissements étrangers et de créer un dynamisme développemental qui redessine les paramètres du terrain, et assure son bien-être et sa tranquillité. Cette stratégie repose sur un ensemble de bases et de règles scientifiques qui en font un plan de terrain et des ateliers ouverts, pas seulement des slogans politiques comme le transfert de titres d’expériences comparatives et le processus de modernisation et de démocratisation des structures étatiques. Mais plutôt reflété dans la distribution de la nouvelle constitution aux autorités centrales selon le principe de séparation du pouvoir, il se reflète plus fortement dans l’établissement d’une régionalisation basée sur la redistribution de l’autorité et du potentiel du Centre sur les régions pour jeter les bases des grands ateliers structurels avancés.

L’importance de l’intelligence économique territoriale est notamment de permettre aux différents acteurs et partenaires du développement de comprendre et analyser l’environnement dans lequel ils évoluent pour développer leurs compétences et capacités d’adaptation aux changements, anticiper les évolutions, tenter des solutions adaptées aux spécificités de l’Etat et innover pour améliorer la compétitivité et la performance. L’intelligence territoriale souhaitée est une stratégie générale et collective pour la reproduction conjointe du développement régional, et le développement des approches de l’évolution des territoires exige une grande attention aux groupes d’entrepreneurs.

En suivant les expériences internationales dans ce domaine et en se concentrant sur le développement dans ses dimensions territoriales et régionales comme dénominateur commun de cette dynamique selon les techniques de l’intelligence économique pour activer les politiques d’intelligence territoriale. Ceci en se basant sur des dynamiques fondamentales, politiques, économiques, sociales, et géographiques. Le dynamisme économique est représenté par la liberté de mouvement et la liberté du commerce. La dynamique sociale est représentée dans la migration interne, la migration externe, les catastrophes environnementales et les valeurs dynamiques qui évoluent et se transforment progressivement, en s’interrogeant en même temps sur la problématique de savoir comment l’intelligence territoriale peut former l’impulsion de base pour la création d’une mesure, et la définition conceptuelle d’une méthodologie générale.

La régionalisation avancée est considérée comme un apport réel et une orientation décisive dans la stratégie du développement global dans toutes ses dimensions politiques, économiques, sociales, culturelles et environnementales, pour relever les défis externes et internes. Ce qui nécessite la convergence de la volonté et des efforts des différentes forces actives de la société marocaine, l’activation immédiate et efficiente des techniques et principes de l’intelligence économique territoriale, la mobilisation totale et l’implication collective dans le processus de développement durable. Le renforcement de la décentralisation est un élément essentiel pour la réalisation de la gouvernance régionale et locale. Ce renforcement devrait permettre des synergies et des complémentarités entre l’exécutif et les entités décentralisées afin d’améliorer la qualité et le coût des projets entrepris par chacune de ces parties et d’accroître les capacités et les compétences dans le domaine du développement économique et social.

En général, la problématique du développement local au Maroc est sensible à la transformation et au changement, en particulier la société mobile et qui aujourd’hui parie sur l’élément humain avant tout. Le Maroc tente toujours de surmonter les problèmes du sous-développement qui limite les manifestations du développement et l’intégration de grands segments de la société dans le processus du développement. La régionalisation est considérée comme une base pour le développement économique et social, surtout après avoir montré une réponse face aux techniques modernes d’intervention et d’efficacité.

Les problèmes de chevauchement des compétences entre les différentes entités décentralisées d’une part et l’Etat d’autre part, le système de financement dans la région et la présence du représentant de l’Etat « WALI » au niveau de la gestion régionale et de la division régionale. Tous ces problèmes limitent l’efficacité de la régionalisation en tant que facteur clé pour créer un espace réel « la région » pour résoudre les problèmes économiques, sociaux et culturels que connaît le Maroc. La région est maintenant un cadre pour l’unité et la stabilité comme base du respect des différences et comme une assurance de la conduite des affaires publiques locales à différents niveaux économiques et productifs, afin de servir la prospérité de la citoyenneté.

Si l’expérience de la régionalisation au Maroc a connu une évolution à travers des étapes historiques mélangées ainsi que d’autres contextes politiques et économiques. La question de la région et sa relation avec le développement durable a reçu une grande attention à tous les niveaux, surtout depuis les récentes évolutions dans la question du Sahara. Avec l’annonce faite par le Roi de l’autonomie du Sahara, qui permet aux peuples sahraouies de gérer leurs affaires locales, Il donne un nouvel élan non seulement à la question du Sahara, mais aussi à un modèle d’organisation administrative marocaine, notamment la décentralisation administrative, en particulier la région, car de nombreuses propositions académiques soulignent l’adoption de la régionalisation avancée et étendue comme base pour soutenir le développement à travers les grands chantiers lancés par sa majesté le Roi.

Le Maroc parie sur la régionalisation étendue pour parvenir à un développement local complet, qui nécessite le développement d’une stratégie de réformes de la réalité interne et externe basée principalement sur le recrutement de toutes les énergies et l’auto-qualification de la région. En plus de fournir un partenariat avec tous les acteurs locaux afin d’exploiter leur potentiel productif dans leur domaine. Ce qui impose une planification stratégique dont la région contribue efficacement à l’instauration de ses fondements et moyens de sa mise en œuvre. Cependant, la planification stratégique devrait s’appuyer sur un ensemble d’outils et de mécanismes de gestion pouvant se résumer en fournissant l’environnement approprié aux initiatives locales afin de renforcer les capacités individuelles et collectives en matière d’investissement et de production. Développer des alternatives au développement basées sur la diversité des ressources et créer de nouvelles formes d’organisation et de production qui intègrent les préoccupations sociales, culturelles et environnementales dans la dimension économique du développement, de l’adaptation et de l’auto réhabilitation comme condition préalable au survie et au développement durable.

Plusieurs mouvements ont émergé au Maroc réclamant le droit de gérer les affaires locales et de partager équitablement les ressources locales et nationales entre toutes les composantes de la société marocaine, notamment après la proposition généreuse de la propagande marocaine dans les trois épisodes des consultations de Manhasset aux Etats-Unis sur son homologue Polisario d’accorder l’autonomie au Sahara. L’Etat marocain a accordé cette autonomie dans le cadre de la souveraineté nationale marocaine, en accordant de larges pouvoirs dans la gestion et l’exploitation de la richesse et du pouvoir local parmi les populations des provinces du sud.

Suite à cette proposition généreuse de l’Etat sur les territoires du Sahara, plusieurs mouvements, émanant surtout du mouvement amazigh en particulier appellent à l’autonomie dans un groupe de régions du Maroc, notamment le Mouvement pour l’autonomie au Rif et le Mouvement pour l’autonomie à Sous et ensuite en Atlas. Ces trois zones sont riches au Maroc en termes de ressources naturelles, intellectuelles, culturelles et historiques. Elles ont tous les atouts pour se qualifier pour la promotion du développement humain, local et national en général. Cependant, l’Etat central a ses propres comptes où il est sorti avec sa proposition de la régionalisation étendue à caractère marocain conformément au dernier discours royal sans copier les autres modèles des autres pays.

Un comité de plus de 25 membres, présidé par M. Omar Azziman désigné par le roi Mohamed VI, a été chargé d’écouter l’ensemble des parties marocaines du territoire national pour présenter un rapport détaillé et complet sur les mécanismes et les exigences du peuple marocain en ce qui concerne la régionalisation avancée. On s’attend à ce que le roi du Maroc apporte des modifications importantes au vieux système régional au début de la consolidation de la régionalisation étendue du pays, d’autant plus qu’il y a des partis qui ne sont pas satisfaits de l’ancienne division régionale, qui ne prend pas en compte les spécificités historiques, culturelles, économiques et linguistiques en particulier de chaque côté.

En l’absence d’intervention de l’Etat pour redessiner la carte régionale sur l’ensemble du territoire national marocain, que ce soit au nord, au sud ou au centre, on s’attend à ce que la division du système de répartition des richesses au Maroc échoue, et ainsi l’échec de la régionalisation avancée au Maroc. Car si la division ne change pas elle renforcera davantage la question du Maroc utile et inutile, le Maroc riche et pauvre, et donc le Maroc présent et oublié.

Lorsque cinq régions ou moins, concentrées dans le centre, représentent 60% du revenu national brut et 40% pour le reste des onze autres régions cela élargira le fossé entre les parties et entre les composantes d’un même pays, où les aspects avancés des autres dans différents domaines seront mis en évidence tandis que le reste sera retardé de plusieurs étapes.

En vue d’insertion du Maroc comme un pays en voie de développement dans la mondialisation et dans le développement durable, sa Majesté le Roi Mohammed VI met l’accent dans son discours de mars 2011 sur l’importance de bien exploiter les richesses du pays et cela en se basant sur une profondeur stratégique qui se concrétise sur la nouvelle étape constitutionnelle du nouveau découpage du pays.

Les cinq dimensions qu’aborde le dispositif de la régionalisation avancée dans lequel s’installe le Maroc sont :

  • Une dimension historique d’ancrage de la modernité dans les articulations démocratiques traditionnelles du pouvoir marocain,
  • Une volonté de contrecarrer la concentration tendancielle de l’activité sur les franges atlantiques, phénomène popularisé par le concept « Maroc utile et Maroc inutile »,
  • L’instauration d’un nouvel étage institutionnel, pour approfondir la démocratie et donner un cadre d’expression aux identités régionales,
  • L’attribution à cet étage régional de responsabilités liées spécifiquement au développement durable et à la projection vers l’avenir,
  • Et enfin le choix le plus pertinent possible des espaces géographiques régionaux.

Le projet de régionalisation n’est pas un projet qui a été fait au hasard. C’est un projet qui vise la répartition du territoire marocain de façon que les nouvelles régions puissent réaliser un développement autocentré, c’est-à-dire chaque région favorise le développement et la croissance de l’économie du pays. Cette logique cherche à faire de chaque région un « microcosme » présentant un groupe complet de secteurs économique : industrie, agriculture, tourisme… Le but c’est de trouver pour chaque indicateur socio-économique régional une valeur proche des moyennes nationales.

Le projet du découpage territorial repose sur les règles suivantes : l’efficience, l’accumulation sur l’existant, l’homogénéité, la fonctionnalité, l’accessibilité et la proximité, la proportionnalité et l’équilibre.

Le principe de l’efficience concerne la taille (superficie et population) et le nombre de régions à mettre en place. Il s’agit bien d’une dimension politique et économique que géographique. Chacune des régions doivent avoir la taille suffisante pour pouvoir être en prévalence par rapport aux autres régions en terme de compétences de planification, de coordination et d’animation à l’échelle régionale.

Le nouveau découpage régional s’est basé sur la répartition administrative provinciale actuelle, en vue de constituer sur l’existant et de s’accroître sur la décentralisation administrative du Royaume. Le projet suggéré se base sur le regroupement de zones (régions) qui ont les mêmes caractéristiques en se conformant aux exigences de la continuité, la contigüité et l’intégrité des entités administratives.

Le découpage régional a été fait selon les deux règles de la fonctionnalité et de l’homogénéité. L’application de ces deux règles n’est pas fortuite, elle est prise en charge afin de permettre la distinction qui caractérise le territoire national selon des critères géographiques, économiques et géostratégiques et en fonction de deux grands domaines. Ces domaines sont partagés par une ligne allant de Sidi Ifni à Taza tout en s’appuyant sur les différentes chaines de montagne de l’Atlas au Rif Oriental, vers le Sud d’Oujda. Il s’agit, d’un côté, du domaine atlantique, méditerranéen et intermédiaire, qui contient 87% de la population, et d’un autre côté, du domaine semi-désertique à saharien (au Sud, Sud-Est et Nord-Est) qui contient seulement 13% de la population. La problématique de la régionalisation repose sur la considération de plusieurs critères propres à chacun des domaines en question.

Le domaine atlantique, méditerranéen et intermédiaire s’étend sur des espaces caractérisés par l’existence de plaines, de plateaux, une partie de montagnes, ouvert sur l’influence de l’océan et sur les apports d’eau de l’arc montagneux. Ces espaces connaissent une importance de densité humaine et ils sont dotés d’armatures urbaines hiérarchisées : des villes impériales telles que Fès, Marrakech, Rabat et Meknès ; de grands ports : Agadir, Tanger et surtout Casablanca ; et des métropoles régionales : Oujda, Béni Mellal, Laayoune. L’économie territoriale est une combinaison qui relie à la fois les ressources naturelles et humaines d’un territoire et aussi les services et échanges qui s’organisent dans et autour des grandes villes d’influence. Cet avantage métropolitain s’impose actuellement et plus que jamais comme étant une ressource qui qualifie d’avoir un avantage concurrentiel. Le principe fonctionnel relatif à la polarisation urbaine doit être fortement pris en considération dans la délimitation des régions qui appartiennent à ce premier domaine.

En revanche, le deuxième domaine « atlasique », au Sud, Sud-Est et Nord-Est qui va de Jerada à Guelmim, en passant par Errachidia, comporte les bassins de la Moulouya à l’Est, du Ziz et du Draa supérieur au Sud-Est et les bassins de l’Oued Noun, Seguia al Hamra, et Oued Eddahab au Sud. Subissant des conditions délicates relatives aux reliefs et aux climats. Aussi, ce domaine se caractérise par des milieux naturels fragiles, un peuplement peu dense et des niveaux de vie peu élevés. Le découpage de ce domaine était difficile et ne s’est pas basé sur le principe de fonctionnalité appliqué pour le domaine précédant, et cela en raison de faiblesse que présentent ces locomotives urbaines. Il est vu que le découpage pertinent pour ce deuxième domaine doit être fait selon le critère de l’homogénéité, tout en tenant compte de l’importance reconnue de ces régions sur le plan historique, environnemental, culturel, et géostratégique (zones frontières).

Les règles d’accessibilité et de proximité concernent la distance kilométrique entre deux entités (200 à 250 km) et donc la durée du trajet (2 à 3h) ainsi que le coût du déplacement. La notion de proximité renvoie à une distance relationnelle, la région doit être un lieu d’identification et un cadre d’implication des acteurs locaux où les citoyens partagent un minimum de repères communs et perçoivent, majoritairement, un tel espace régional comme efficace et pertinent. De plus, ce principe implique non seulement la délimitation d’une zone géographique selon les perceptions et coutumes, mais aussi la considération des espaces actifs et dynamiques d’interactions effectives entre populations en question.

Quant aux deux autres règles de la proportionnalité et de l’équilibre, leur importance provient du fait qu’elles questionnent la pertinence et la validité de l’importance d’établir un équilibre entre les régions pour éviter et écarter le risque que les grandes régions écrasent les petites. Le découpage territorial fait face à des défis des villes métropoles (Casablanca et Rabat). Or, les villes capitales sont toujours des zones de concentration des ressources, de services et d’activités par excellence et donc elles disposent d’un niveau de commandement très élevé. Par conséquent, la logique de la régionalisation avancée est de prendre en considération le pouvoir de ces villes, par la formation de régions d’interaction qui ne vont pas s’affecter aux limites des grandes villes.

Le rapport découpage régionale, qui a été soumise par le Comité consultatif régional à Sa Majesté le Roi sur la régionalisation avancée, comprenait 12 régions, au lieu de 16 régions.

La méthode de préparation de ce projet est une première dans l’histoire du Maroc, elle propose pour la première fois une répartition territoriale basée sur une étude et application des méthodes d’intelligence économique territoriale par un groupe de chercheurs dans diverses disciplines. Avant la division territoriale a été principalement soumise à des préoccupations de sécurité, désormais le Comité régional a adopté la formulation de sa proposition sur la recherche de terrain et les critères pertinents liés à l’historique, géographique, social, culturel et économique.

La réduction du nombre de régions contribuera à réaliser le développement régional souhaité, car le passage d’un nombre limité de région à un nombre plus réduit contribuera sans aucun doute à réduire les coûts de gestion des affaires publiques régionales et à couvrir les dépenses de l’Etat. L’adoption d’un plus petit nombre d’acteurs permettra également la construction de grands pôles régionaux capables de formuler de véritables plans de développement et de mutualisation des moyens pour réaliser des projets de meilleure taille et de meilleure qualité.

Il ressort clairement de la carte proposée que le projet a coupé avec la logique traditionnelle selon laquelle chaque région devrait être attachée à un grand pôle urbain pour jouer le rôle de locomotive de développement avec toutes les marges afin de réaliser un développement régional complet. Les expériences dans de nombreux pays, en particulier dans notre pays, ont démontré la futilité de ce type de division. Au lieu de jouer leur rôle de locomotives pour le développement, les grandes villes et les capitales des régions ont monopolisé les projets et les ressources de l’Autorité au détriment des villes et des villages marginaux. Ce projet, avec l’adoption d’une multiplicité de pôles urbains dans chaque zone, peut contribuer à la réalisation de l’équilibre et justice territoriale.

Ce nouveau découpage proposé nécessite la restructuration de l’administration décentralisée d’une manière qui soit parallèle à la nouvelle division régionale. Afin d’assurer toutes les conditions du développement territoriale intégré, cette administration devrait être organisée dans les pôles «interministériels» – et interrompre avec l’idée des intérêts externes des ministères. Chaque ministère devrait plutôt être représenté par une direction régionale limitée à trois directions, la première chargée des affaires économiques et financières, la seconde des affaires techniques comme la transformation, la reconstruction et les transports, la troisième s’occupant des affaires sociales et culturelles. Il est nécessaire de déléguer des mandats généraux à ces directions et de les rattacher aux intérêts du Premier ministre, puis de les placer sous l’autorité directe des gouverneurs.

Certaines des zones à développer ne comprennent que des régions pauvres et souffrent d’une pénurie importante d’infrastructures et d’équipements nécessaires. Sur cette base, il faut accélérer la création des deux fonds prévus au chapitre 142 de la Constitution : le premier vise la réinsertion sociale, qui vise à combler le déficit de développement humain, d’infrastructure et d’équipement, et le second de la solidarité entre les parties afin de parvenir à la répartition équitable des ressources, afin de réduire les disparités entre elles.

Malgré l’importance du débat sur le découpage régional, mais le plus important est le débat de l’activation de la régionalisation avancée qui portera inévitablement sur l’élargissement des compétences et la réhabilitation des élites ainsi sur le renforcement des mécanismes de surveillance et de responsabilisation à distance. Ces axes représentent l’essence de la réforme régionale et les conditions de son succès.

L’objectif de tout cela est de parvenir à un développement intégré et durable, qui portera ses fruits dans toutes les villes et villages du Royaume, y compris les zones montagneuses et les zones les plus vulnérables.

Par Nada et Nadia Berchane, promotion 2017-2018 du M2 IESCI

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La stratégie de pénétration chinoise dans le marché africain, application de l’Intelligence économique https://master-iesc-angers.com/la-strategie-de-penetration-chinoise-dans-le-marche-africain-application-de-lintelligence-economique/ Thu, 30 Nov 2017 13:06:34 +0000 http://master-iesc-angers.com/?p=2450 L’expansion fulgurante de la Chine en Afrique n’a rien d’une simple conséquence d’un contexte international qui serait en faveur  de cette expansion. Il s’agit de l’application d’une véritable stratégie de puissance dessinée par l’empire du milieu depuis des siècles.  L’ingéniosité… Continuer la lecture

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L’expansion fulgurante de la Chine en Afrique n’a rien d’une simple conséquence d’un contexte international qui serait en faveur  de cette expansion. Il s’agit de l’application d’une véritable stratégie de puissance dessinée par l’empire du milieu depuis des siècles.  L’ingéniosité chinoise consiste à adapter cette stratégie à tous les contextes. C’est ainsi qu’au début des années 90 la Chine a su tirer profit de la disparition du monde bipolaire et ainsi exploiter les failles des anciennes puissances coloniales. La Chine s’affirme dès lors comme le  principal partenaire de l’Afrique et surtout selon les mots du président Chinois lors du Forum de la Coopération Sino-africaine (FCSA) de 2015 à Johannesburg (Afrique du Sud) « le partenaire le plus fiable de l’Afrique ».

La stratégie chinoise répond aux besoins d’une économie bien planifiée mais aussi aux besoins des entreprises étatiques. Elle se caractérise par la recherche de renseignement sans préoccupation de la concurrence.

Ce qui permet à la Chine dès les années 1990, sous l’impulsion du Professeur MIAO Qiaho, notamment avec l’avènement de la libre concurrence, l’ouverture d’une deuxième voie à travers l’intelligence compétitive qui fait son apparition.

Les entreprises étatiques ont été les pionnières de cette stratégie chinoise notamment en Afrique, mais aujourd’hui on note une présence de plus en plus marquée des entreprises privées chinoises.

A partir de là on peut qualifier cette pratique chinoise comment étant une application effective d’une démarche d’Intelligence économique.

Financement et parts de marché

Le géant Chinois s’illustre depuis la fin des années 80 par ses performances impressionnantes dans presque tous les domaines. Tant du point de vue interne que du point de vue externe. C’est  ainsi  qu’en moins de deux décennies la Chine est devenue le plus grand partenaire économique du continent Africain. Dans tous les domaines, à travers ces compagnies et dans tous les Secteurs d’activités, la Chine investi, finance des infrastructures, apporte des aides « au développement », et donne des prêts à des taux préférentiels aux différents pays du continent.

Ainsi dit, le partenariat Sino-africain touche tant le secteur public que le secteur privé contrairement aux idées reçues qui laissent penser que le partenariat Sino-africain est un partenariat exclusivement public-public.

  • La Chine, le plus grand partenaire économique de l’Afrique 

Un partenariat peut être défini comme étant une association active d’au moins deux entités, qui restent autonomes l’une à l’égard de l’autre mais qui acceptent de mettre en commun leurs efforts en vue de réaliser un commun objectif. Ce qui implique ainsi l’identification d’un intérêt commun mais aussi une responsabilité réciproque entre les entités et une motivation allant jusqu’à l’obligation dans certains cas.

Ainsi défini, le partenariat sino-africain touche une très large gamme de secteurs : le commerce, les infrastructures, la santé, l’agriculture…

Longtemps restée sous « l’emprise » des puissances occidentales tant pour des raisons historique, géographique, politique qu’économique, l’Afrique se voit de plus en plus courtisée par les puissances émergentes en tête desquelles La Chine dans le cadre de ce que l’on appelle la coopération sud-sud.

La coopération sino-africaine est d’autant plus importante que les parties ont décidé, depuis 2000 de se retrouver tous les 3 ans, dans le cadre d’un forum en l’occurrence  le Forum de la Coopération Sino-Africaine  (FCSA) ou communément appelé sous l’acronyme anglais Focac (Forum on China-Africa Cooperation). Il s’agit d’un sommet sino-africain à l’image du sommet des chefs d’Etats France-Afrique.

Lors du 1er Sommet du FCSA qui s’est tenu à Pékin du 10 au 12 Octobre 2000 les deux parties ont élaboré les points qui sont les « piliers » de cette coopération.  Il s’agit de cinq points qui s’articulent comme suit :

  • L’égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique
  • La coopération gagnant-gagnant sur le plan économique
  • Les échanges et l’inspiration mutuelle sur le plan culturel
  • La solidarité et l’assistance mutuelle sur le plan sécuritaire
  • Cimenter l’unité, la coopération et la coordination dans les affaires internationales.

Ce qui ressort de ces différents points est que l’ambition des parties ne se limite pas à la seule coopération économique. Toutefois la coopération économique reste l’aspect le plus saillant si on se rapproche de plus prêt à l’évolution de ce partenariat notamment depuis 2000.

Ainsi depuis cette date le géant chinois n’a cessé d’augmenter ces investissements notamment dans les infrastructures sur le continent africain qui passe de 0,6 milliards dollars en 2003 à 7 milliards de dollars  en 2006 (cf. Tableau ci-dessous)

Ceci étant la Chine ne cache pas son intention en affirmant clairement que son engagement sur le contient n’est pas désintéressé.  L’économie chinoise étant en pleine mutation, celle-ci a besoin de matières premières. Dès lors la quasi-totalité des pays de pays africains étant en phase d’industrialisation, ces derniers ont grandement besoin de l’expertise chinoise. Sachant que la Chine a été dans un passé encore récent dans la même situation que les pays africains : pays pauvre, pays peu industrialisé …

Ainsi, si la Chine montre son intérêt à l’égard de tout le continent africain, il y a tout de même des pays qui bénéficient plus des investissements chinois que les autres. Ces pays sont souvent des pays riches en matières premières mais aussi des pays riches en pétrole.

Ibrahim Magassa, banquier d’affaires et directeur d’Algest Consulting, dans un article publié sur Cairn, montre entre autre quelques pays qui sont les principaux bénéficiaires des investissements Chinois en Afrique. Ces pays sont principalement des pays riches en matières premières notamment en pétrole. En tête de ces pays on a le Nigeria qui est non seulement un pays en constante mutation économique mais il s’agit aussi de l’un des principaux pays producteur de producteur de pétrole sur le continent.  Le pays a bénéficié à lui seul 34% des parts d’investissements Chinois sur le continent sur la décennie 2001-2010, (cf. Tableau ci-dessous).

A travers  ces investissements dans les industries, dans les infrastructures routières et ferroviaires, mais aussi à travers ces prêts à des taux préférentiels, la Chine s’impose aujourd’hui comme le plus grand partenaire économique de l’Afrique.  Cet état de fait se confirme depuis 2001. En effet entre 2001 et 2010 la Chine gagne plus de 31% des parts de contrats sur le continent africain contre par exemple 14% pour la France qui occupe pourtant la seconde place dans ce classement  pendant cette période.

Cette tendance se confirme au premier semestre 2017 notamment dans le domaine commercial entre l’Afrique et la Chine. Selon une étude menée par le Magazine La Tribune Afrique, et publiée le 4 Août 2017 les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique étaient en hausse  de 19%  « en glissement annuel au 1er septembre 2017 ». Ce qui porte ces échanges à 85 milliards de dollars sachant que Pékin s’est donné pour objectif de porter ces échanges à 400 milliards de dollars d’ici 2020.

Par ailleurs faut-il signaler que la coopération sino-africaine n’est pas exempt de préjugés au chef desquels on peut retrouver l’idée selon laquelle cette coopération est une coopération exclusivement public-public. Si cette idée  reste bien ancrée dans l’imaginaire commun, à travers une étude menée par le cabinet de conseil McKinsey et parue sous le titre : en 2017, l’on peut voir que cette idée, bien que défendable à certains égards, ne reflète plus la réalité qui prévaut depuis quelques années.

  • Un partenariat touchant à la fois secteur public et secteur privé

Longtemps perçue comme un partenariat public-public, la  coopération sino-africaine va au délà du secteur public des deux parties.

En effet l’étude menée par McKinsey intitulée  Dance of the Lions and Dragons, 2017  souligne bien que contrairement à des idées bien répandues 90% des entreprises chinoises sont des entreprises privées. Et ces entreprises sont actives dans divers secteurs des économies  africaines. Ainsi selon la même étude «  près d’un tiers » se trouve dans le secteur de la fabrication, « un quart » dans les services et environ « un cinquième » dans le commerce, la construction  et  l’immobilier. (cf. schéma ci-dessous).

Le fait qu’il soit largement répandu dans  l’opinion l’idée selon laquelle le partenariat sino-africain est un partenariat public-public s’explique par le poids des deux mastodontes chinois dans les financements chinois à l’étranger à savoir l’Export-Import Bank (Exim-Bank) of China et La China Development Bank (CDB).  Ces deux entités étatiques occupent en effet, une place centrale dans les investissements chinois à l’étranger.  Et il s’agit bien  d’entités étatiques.

 Longtemps considérées comme les fers de lance de l’investissement Chinois mais aussi du financement, ces deux banques sont aujourd’hui loin d’être les seules. Elles ont été, en effet, rejointes par des entreprises privées mais aussi des investisseurs privés chinois.

Ainsi l’on peut dire que la stratégie de pénétration chinoise sur le marché africain est constituée par la combinaison de 3 acteurs comme l’illustre d’ailleurs le schéma –ci après. Il s’agit de l’Etat chinois à proprement parlé, à travers la diplomatie,  les entreprises étatiques (Exim-Bank et la CDB) et enfin les opérateurs privés.

Même si la Chine reste le plus grand partenaire du continent voir le partenaire le plus « fiable » selon les mots du  président chinois Xi JinPing, son partenariat pose quelques problèmes pour ainsi dire à bien des égards. Dans le continent africain cette coopération soulève les problématiques de la corruption, de la protection des droits de l’homme mais aussi de la bonne gouvernance. Et en dehors du continent cette coopération est vue comme une menace par les occidentaux. Pour ainsi dire la Chine constitue un géant qui fait peur.

La Chine, un géant qui fait encore peur

Les entreprises chinoises semblent évoluer vers un monopole sur le marché africain mais il demeure encore quelques freins au développement de ces dernières sur le marché sub-saharien. En effet, il y a de plus en plus une prise de conscience des inconvénients du partenariat Chinafrique ainsi qu’une certaine résistance de grands groupes occidentaux face à la pénétration chinoise.

Un partenariat pas si « gagnant-gagnant » : les inconvénients de la Chinafrique

Le partenariat Chinafrique étant essentiellement basé sur l’implantation des entreprises chinoises et l’emploi de locaux, il se pose nécessairement la question de l’avenir des entreprises locales face à la concurrence chinoise. De plus, on observe de plus en plus des conditions de travail inhumaines et des violations des normes environnementales en vigueur.

Un monopole qui menace les entreprises locales

Les entreprises chinoises implantées en Afrique ont un mode de management axé sur leur firme et fonctionne rarement voir jamais en sous-traitance, mettant ainsi les entreprises locales de côté. Celles-ci ne sont pas en mesure de faire face à la concurrence chinoise. L’importation massive de produits chinois provoque le déclin du secteur industriel local, notamment textile, dans les rares pays où il a pu se développer (faillites en Zambie, Afrique du Sud, Cameroun, Gabon, Nigeria), malgré les tarifs préférentiels accordés par la Chine. Par exemple, en Afrique du Sud, l’industrie locale de l’acier est au bord de la faillite complète étant donné que les firmes locales ne peuvent rivaliser avec le prix proposé par les entreprises chinoises. Ainsi, en 2016, Evraz Highvel Steel et Vanadium Limited sont tombées en faillite causant la perte de plus de 2000 emplois qui s’ajoutent aux 11000 perdus en 2015 par l’industrie de l’acier et de l’ingénierie en 2015.Cette compétitivité prix entraine plusieurs protestations des populations locales, au Sénégal, le rapport de la fondation Friedrich-ebert-stiftung (FES) traitant des bilans et perspectives des rapports sino-sénégalais faisait état de groupements et associations « anti-chinoises » qu’ils traitent de concurrents déloyaux et d’envahir le secteur informel.

  • L’absence de locaux dans les premiers rôles

Les entreprises chinoises recrutent une grande majorité de main d’œuvre local. Une étude du cabinet McKinsey sur les rapports Chine-Afrique parle d’environ 89% des employés des firmes chinoises comme étant de la main d’œuvre local. Le secteur de la fabrication est celui qui emploie le plus d’africains avec 95% des employés originaires des pays où l’entreprise s’implante.

Cependant cette même étude montre que ce pourcentage élevé ne se traduit pas dans les postes de plus haute importance ou de manager. Ainsi, on compte seulement 44% des postes de manager qui sont occupés par des africains. Là encore le secteur de la fabrication a le meilleur pourcentage avec 54% des managers qui sont africains.

  • De nombreux cas de violations des codes du travail et environnemental

C’est principalement sur le plan social et environnemental que l’implantation de la Chine en Afrique pose problème. En effet, les droits sociaux des employés sont rarement reconnus (sous-payés, non reconnaissance des syndicats, etc.). Et les entreprises chinoises ont une responsabilité sociale quasi inexistante. Une étude publiée par Johns Hopkins China-Africa

Research Initiative faisant la comparaison des entreprises chinoises et américaines au Kenya, il en a résulté que plus de la moitié des employés des entreprises chinoises ne bénéficiait pas de contrats écrits contre 100% des employés des firmes américaines bénéficiant d’un contrat.

De plus, selon Human Rights Watch, on observe plusieurs cas de violations du code du travail avec des conditions de travail jugés même inhumaines dans les mines de cuivre au Zambie, ce qui aurait causé de sérieuses maladies pulmonaires, le dépassement du temps légal de travail et le non remplacement des équipements de protection.

Il en va de même pour les normes environnementales qui sont systématiquement négligées dans la quête des ressources naturelles, on peut citer l’exemple de la pêche illégale aux larges des côtes Ouest africaines réputées être les plus poissonneuses du monde. Ou encore de l’achat de bois illégal, on note qu’au Mozambique plus de 50% de l’achat de bois des entreprises chinoises dans le pays proviennent d’abattages illégaux.

  • Une base française qui résiste encore à l’influence chinoise

Le développement des entreprises chinoises se heurte à la résistance de certaines grosses entreprises occidentales. En effet, de grands groupes français parviennent encore à maintenir un certain monopole dans les marchés ouest africain ou encore dans le Maghreb. On note par exemple la présence de plus de 500 entreprises françaises au Maroc. Cela s’explique par le lobbying important dans la zone ouest africaine. Les entreprises françaises parviennent à gagner des marchés. En effet, grâce à un lobbying actif par exemple au Sénégal, des « géants » français ont pu gagner d’importants marchés publics comme la construction du TER remportée par le consortium Engie-Thalès-Alstom en 2015 d’un montant estimé à 685 millions d’euros. De plus, dans un article publié sur le site du centre de ressources et d’information sur l’intelligence économique et stratégique, l’auteur nous démontre que « l’observation des mouvements stratégiques des grands groupes français, impliqués dans les énergies et les infrastructures, laisse entrevoir des possibilités de conquêtes de marché. Par exemple Engie réorganise son portefeuille d’actifs vers les énergies vertes et Total inclut les énergies renouvelables dans ses orientations stratégiques » pour apporter une innovation qui créerait de nouvelles opportunités.

  • Questionnements sur l’éthique chinoise

La politique chinoise de non-ingérence en Afrique pose de réelles questions sur l’éthique de l’empire du milieu. En effet, l’application de ce principe aurait des conséquences négatives car elle pourrait promouvoir la mal gouvernance de certains Etats. On note par exemple que la majorité des financements fait par la Chine en Afrique sont dans des pays assez peu démocratisés.

De plus, une étude de AidData a montré que la corruption est très présente dans les affaires conclues par les entreprises chinoises en Afrique. En effet, un rapport soulignait qu’il y avait « une hausse importante de la corruption au niveau local autour des projets initiés par la Chine en Afrique ».

Enfin, la Chine arrive difficilement à se débarrasser des préjugés dont elle est victime en Afrique en rapport avec la qualité de ses produits. En effet, il existe encore une grande majorité de la population, en Afrique de l’Ouest, à considérer les produits chinois comme étant de mauvaise qualité. Ce préjugé reste ancré du fait d’une campagne de propagande importante menée par les grandes entreprises en place dans ces régions.

Perspectives

La Chine est sans aucun doute l’un des acteurs majeurs dans le marché subsaharien. Les revenus des entreprises chinoises en Afrique avoisinent les 180 milliards de dollars en 2017. Selon l’étude réalisée par le cabinet McKinsey, ces revenus pourraient atteindre 250 milliards en 2025 dans un cas d’évolution classique des affaires. Cependant, dans le cas où il y aurait une expansion agressive des firmes chinoises par l’injection de nouveaux capitaux et l’exploitation de nouveaux secteurs tels que l’agriculture, leurs revenus pourraient atteindre les 440 milliards en 2025.

Les entreprises chinoises ont donc toutes les cartes en main pour exploiter durablement le marché africain  et bénéficierait d’un monopole quasi certain sur ces secteurs d’activités. L’utilisation des moyens de l’intelligence économique se sont avérés être d’une redoutable efficacité et l’ogre chinois menace de plus en plus la concurrence occidentale en Afrique.

Par  BA Abdoul et DIALLO Alpha Ibrahima, promotion 2017-2018 du M2 IESCI

Sources :

Friedrich ebert stiftung Fundation, « L’engagement de la Chine au Sénégal Bilan et perspectives, un an après la reprise des relations diplomatiques »

Article Cetri, Laurent Delcour, La Chine en Afrique : Avantages ou inconvénients pour le développement ?

Rapport McKinsey, Dance of the lions and dragons

Johns Hopkins China-Africa Research Initiative

You’ll be fired if you refuse: Labor abuses in Zambia’s Chinese state-owned enterprise copper mines, Human Rights Watch, 2011.

Ecole de guerre économique, Stratégie française d’intelligence économique face au BTP chinois en Afrique

Cairn « Stratégies Chinoises de financement et de pénétration des marchés africains ».

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