CryptoCurrency Archives - Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives Le Master Intelligence Economique qui combine analyse économique, outils de veille, e-réputation, gestion de crise et big data via une formation sur deux ans. Mon, 14 Mar 2022 21:49:30 +0000 fr-FR hourly 1 Émergence des NFT : leaders et impacts sur le marché de l’art https://master-iesc-angers.com/emergence-des-nft-leaders-et-impacts-sur-le-marche-de-lart/ Mon, 14 Mar 2022 21:49:30 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3615 Le 11 mars 2021, la vente de l’œuvre de l’artiste américain Beeple, « Everydays : the First 5000 Days », avait défrayé la chronique par son montant record, 69,3 millions de dollars, mais aussi par sa nature. En effet, cette œuvre est numérique… Continuer la lecture

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Le 11 mars 2021, la vente de l’œuvre de l’artiste américain Beeple, « Everydays : the First 5000 Days », avait défrayé la chronique par son montant record, 69,3 millions de dollars, mais aussi par sa nature.

En effet, cette œuvre est numérique et a été vendue sous forme de NFT (non-fungible token). Un NFT est un actif numérique émis principalement par la blockchain Ethereum. Son caractère non-fongible permet de rendre unique des biens numériques et intangibles : œuvres d’art, illustrations, photographies, vidéos ou encore tweets, leur conférant ainsi une valeur sur un marché émergent.

Ce marché a évolué de 13,7 millions de dollars au premier semestre 2020 à 2,5 milliards de dollars au deuxième trimestre 2021 et a atteint 9,2 milliards de dollars en octobre 2021. Une étude de Chainalysis estime à 44,4 milliards de dollars le volume des transactions de NFT en 2021. Un sondage IFOP, pour le compte de Cointribune, indique que 3,5% des Français ont acheté des NFT en 2021.

L’économie numérique se caractérise par une tendance au monopole ou à l’oligopole. En effet, pour une firme, investir rapidement un marché de la sphère numérique lui assure le bénéfice d’effets de réseau liés à la participation des utilisateurs, de faibles coûts marginaux et lui offre l’opportunité d’en devenir leader.

Ainsi, qui sont les actuels leaders du marché des NFT ? Quels impacts sur le marché de l’art ? Identifions les principaux acteurs et analysons les mutations en cours.

Ecosystème des NFT : la domination d’Ethereum, Opensea, Metamask, Discord et DappRadar

L’écosystème des NFT s’appuie sur cinq piliers : la blockchain Ethereum, les plateformes d’échange de NFT, les portefeuilles numériques, les « whitelists » et les outils d’analyse de collections de NFT.

Ethereum : la blockchain la plus utilisée pour la production de NFT

Comme l’indique la mission d’information commune de l’Assemblée nationale sur les usages des chaînes de blocs et autres technologies de certification de registre, une blockchain correspond à « un registre, une grande base de données qui a la particularité d’être partagée simultanément avec tous ses utilisateurs, tous également détenteurs de ce registre, et qui ont également tous la capacité d’y inscrire des données, selon des règles spécifiques fixées par un protocole informatique très bien sécurisé grâce à la cryptographie ». Comme le détaille la Banque de France, ce système permet d’identifier chaque partie, de sécuriser les transactions grâce à un système de nœuds d’historicisation et de validation permettant une décentralisation de la gestion de la sécurité. Ses avantages sont nombreux : rapidité des transactions, sécurité du système, gains de productivité et d’efficacité.

Les principales blockchains sont Bitcoin, Ethereum, Tether, BNB et USD Coin. Parmi celles-ci, les plus utilisées sont Bitcoin qui sert principalement de valeur refuge numérique et Ethereum, particulièrement utilisé pour l’émission de NFT et les levées de fonds.

Si le 23 février 2022, la capitalisation du Bitcoin représentait 2,3 fois celle de l’Ethereum (635 667 450 757€ contre 276 453 419 276€), l’augmentation exponentielle du marché des NFT favorise le développement de l’Ethereum. En effet, selon JPMorgan Chase, début 2022, 80% des créations et des transactions de NFT y sont hébergées. Bien que ce volume soit en baisse par rapport à début 2021 (95%), essentiellement en faveur de la blockchain Solana, Ethereum reste leader.

De plus, depuis 2017, le nombre de transactions en Ethereum connaît une tendance haussière, évoluant d’un volume quasiment nul à 1,134 millions de transactions en date du 21 février 2022. La courbe connaît un pic lors du deuxième trimestre 2021, période particulièrement dynamique sur le marché des NFT. Ainsi, en avril 2021, l’Ethereum a connu une augmentation de 40%, alors que le bitcoin baissait de 2,4%.

Opensea : la plateforme au centre des transactions de NFT

Les plateformes d’échange de NFT permettent de mettre en relation acheteurs et vendeurs. Leur fonctionnement est similaire : d’un part, des créateurs de NFT proposent des œuvres numériques sur une place de marché en ligne, généralement après paiement de frais de transaction appelés « gas fees » revenant au « mineur » ayant validé l’opération dans la blockchain Ethereum ; d’autre part, des collectionneurs ou traders achètent des NFT pour les conserver ou les revendre.

Ces plateformes sont nombreuses. Axie Marketplace permet d’échanger des créatures mythiques et divers objets, afin de les utiliser dans le jeu vidéo Axie Infinity. Larva Labs, célèbre pour la création de la collection de NFT CryptoPunks, propose une plateforme d’échange intégrée consacrée aux opérations portant sur ses créations. NBA Top Shot a créé une plateforme pour échanger les moments forts de matchs de baskets et des plus grands événements sportifs. Pour la plateforme Ethernity, il s’agit de moments de football et de football américain. Rarible, SuperRare, Mintable et Foundation sont des plateformes généralistes qui proposent à la vente, œuvres d’art digitales, vidéos ou encore extraits musicaux. Nifty Gateway se démarque par ses fonctions de curation de contenu artistique digital et de paiement en monnaie fiduciaire. Theta Drop permet de collectionner les actions les plus mémorables du World Poker Tour. En Chine, de grands acteurs du numérique tels qu’Alibaba, Tencent, Baidu et JD.com ont chacun lancé leur plateforme, soutenus par des entreprises publiques telles que China mobile ou China UnionPay.

Leurs modèles économiques sont divers. Ethernity prélève 75% sur chaque transaction. Foundation et SuperRare fonctionnent de manière similaire. Les deux plateformes conservent uniquement 15% du montant de la vente et attribuent 85% au créateur du NFT à la première vente et 10% à chaque revente.

 Si la concurrence est intense, la plateforme OpenSea domine incontestablement le marché des plateformes. En effet, si, en février 2021, sa part de marché était de 30%, elle atteint 90% en août 2021. Selon Dappradar.com, la place de marché new-yorkaise, dépasse les 20 milliards de dollars de volume d’échanges en février 2022, réalisés par 1,2 million d’utilisateurs. Opensea est également leader des plateformes d’échange de NFT en termes de volume de combustion d’Ethereum, qui correspondent aux frais de transaction et témoignent du volume de transaction. Ainsi, en septembre 2021, ils étaient estimés à 30 799, 93 Ethereums.

Entre le 24 janvier 2022 et le 24 février 2022, tous les indicateurs de performance ont connu une augmentation : volume d’utilisateurs (+12,95%), volume de transactions (+8,13%), valeur totale des actifs dans les contrats intelligents des applications décentralisées (+11,85%) et montant total de la valeur reçue par les contrats intelligents des applications décentralisées (+28,63%).

Enfin, les visites sur Opensea.com sont en constante augmentation. Celles-ci ont augmenté de 50,08% entre novembre 2021 et janvier 2022, évoluant de 68,3 millions à 121,7 millions de visiteurs.

Metamask : le portefeuille numérique leader

Afin de réaliser des opérations sur l’ensemble de ces plateformes, il est nécessaire de créer un portefeuille numérique afin d’y stocker, de contrôler et de sécuriser les cryptomonnaies qui permettent de réaliser les transactions. Il peut s’agir de logiciels, de solutions en ligne ou de portefeuilles physiques.

Les acteurs de ce marché sont nombreux. Sur le marché des portefeuilles physiques – similaires à une clé USB ou un disque dur externe – nous pouvons citer la startup française Ledger et ses modèles Nano X et Nano S, le Wallet Bitcoin Safe T Mini de l’entreprise Archos, le Wallet Bitcoin KeepKey, le Trezor Model T ou encore le CoolWallet S qui se présente sous forme de carte de crédit. La Chine a pour sa part déployé un portefeuille physique pour le stockage du Yuan numérique, le 7 février 2021.

Plusieurs solutions en ligne proposent également un service de portefeuille numérique. ZenGo permet de gérer ses cryptomonnaies via une application gratuite, Coinbase et Binance proposent leurs services en ligne, via une application mobile mais aussi via logiciel. Une multitude d’autres acteurs sont également présents sur ce marché : Google Wallet, Due, Paydiant, Neteller, MOX Pay, MasterPass, PaySafe, Mozido, Privaxy ou encore Skrill Digital Wallet.

Metamask domine ce marché à forte intensité concurrentielle. Lancé en 2016, ce portefeuille numérique a su se différencier en permettant à ses utilisateurs d’interagir avec environ 3700 applications décentralisées hébergées sur la blockchain Ethereum ou autres : jeux, métaverses, places de marché NFT ou finance décentralisée. Sa croissance fut particulièrement forte en 2021. En effet, le nombre d’utilisateurs actifs mensuels a évolué de 545 000 en juillet 2020 à 10 millions le 31 août 2021 pour atteindre 21 millions d’utilisateurs actifs mensuels, le 17 novembre 2021. Soit une augmentation de 3753%. D’autres chiffres témoignent du succès de Metamask. En novembre 2021, la société mère de l’extension, ConsenSys, annonçait avoir atteint les 10 milliards de dollars de transactions et avoir levé 200 millions de dollars auprès d’investisseurs tels que HSBC, Marshall Wace et Dragonfly Capital pour atteindre une valorisation à 3,2 milliards de dollars.

Discord : un outil crucial pour promouvoir un projet NFT ou pour intégrer une « whitelist »

Discord est un outil créé en 2015, permettant de communiquer par voix et par écrit. Son fonctionnement repose sur la création de groupes privés appelés « serveurs » auxquels on peut accéder par invitation de la part du créateur, pouvant être organisés en un ou plusieurs salons. Si, à sa création, l’outil était prisé des joueurs en ligne, il semble aujourd’hui être devenu essentiel pour les amateurs de NFT.

En effet, les créateurs de collections de NFT communiquent sur Discord afin de développer une communauté autour de leurs projets. Si pour les créateurs, l’objectif est d’assurer la vente de leurs NFT dès le lancement des collections, participer à la communication de pré-lancement est également intéressant pour les acheteurs ou collectionneurs. Effectivement, les participants les plus actifs des serveurs Discord sont récompensés par les créateurs qui les intègrent à une « whitelist », leur permettant de bénéficier de prix inférieurs à ceux proposés aux autres acheteurs lors du lancement d’une collection.

Ce mécanisme permet aux membres d’une « Whitelist » de favoriser le rendement de leurs investissements. Selon une analyse de Chainalysis portant sur des données d’Opensea, les membres d’une « whitelist » atteignent en moyenne 75,7% de retour sur investissement, 78% de leurs ventes réalisent un bénéfice et 51% un bénéfice au moins égal à 2 fois le montant initialement investi. En revanche, les non-membres n’atteignent en moyenne que 20,8% de retour sur investissement, 78% de leurs ventes entraînent une perte et 59% une perte égale ou inférieure à 0,5 de la mise initiale.

DappRadar : un outil d’analyse des collections de NFT particulièrement utilisé

Afin d’assister les vendeurs, acheteurs, collectionneurs de NFT et faciliter l’analyse des collections de NFT, une myriade d’outils a émergé. Bitdegree permet de suivre la progression et d’analyser des collections de NFT au sein de 58 plateformes différentes. Moby se démarque par une surveillance en temps réel des performances des NFT. Rarity.tools apporte une information cruciale pour les collectionneurs de NFT : une évaluation du niveau de rareté des NFT. Icy.tools présente un classement des collections NFT en tendance, actualisé régulièrement. NFT Drops Calendar permet principalement d’être alerté des tendances baissières et des lancements des collections. Les outils Upcoming NFT, NFT Evening et Coin Rivet proposent d’obtenir de nombreuses informations sur les collections à venir et permettent aux collectionneurs de se positionner rapidement afin d’acquérir les NFT aux meilleurs prix.

DappRadar semble s’imposer sur ce marché. En effet, cette plateforme lituanienne, visitée par 4.5 millions d’utilisateurs mensuels en décembre 2021 (en comparaison, Bitdegree, Rarity.tools et Icy.tools en ont accueilli respectivement 1.1, 3.7 et 2 millions de visiteurs mensuels), permet de surveiller son portefeuille numérique, d’analyser des collections de NFT, d’accéder au classement des NFT les plus échangés et de suivre les ventes en temps réel. Elle référence plus de 8000 applications décentralisées, 20 blockchains et a créé son propre jeton appelé RADAR, afin de permettre à leurs détenteurs d’accéder à des données spécifiques et à des récompenses en contrepartie d’actions sur la plateforme. Enfin, DappRadar produit des rapports annuels afin de dresser un bilan du marché des NFT.

Les collectibles : les nouveaux biens Veblen

Les NFT sont protéiformes. Par exemple, Opensea les catégorisent ainsi : art, collectibles, domain names, music, photography, sports, trading cards, utility et virtual worlds. Le site spécialisé « Le cercle NFT » s’est appuyé sur la transversalité des NFT afin de produire une classification propre : artwork, collectibles, jeux vidéo, métavers, noms de domaine, musique, utilitaires, évènementiel, identité et mèmes.

Parmi ce large panel, les « collectibles » remportent un franc succès et s’échangent à prix d’or. Par ce terme, on entend des collections d’illustrations numériques limitées, générées par un algorithme de manière aléatoire, leur conférant ainsi leur rareté. Le 18 février 2022, Coin Academy évaluait ce marché à une valeur de 35,1 milliards de dollars, pour 16 471 622 ventes portant sur 58 727 collections.

Certains collectibles ont acquis une forte notoriété. Par exemple, les « CryptoPunks ». Cette collection de 10 000 personnages pixellisés, créée par le studio Larva Labs, a connu un important succès auprès des amateurs de NFT et est valorisée à 6,3 milliards de dollars en date du 18 février 2022. Selon le rapport de Chainalysis, les CryptoPunks ont généré 3 milliards de dollars de ventes entre mars et octobre 2021. Certains des propriétaires ont également contribué à accentuer leur attractivité, grâce à leurs célébrités : Snoop Dogg, Jay-Z, Odell Beckham Jr., Serena Williams, Steve Aoki, Gary Vee, Jason Derulo ou Logan Paul.

Autre collection à succès, lancée par Yuga Labs le 23 avril 2021 et valorisée à 3 milliards de dollars le 18 février 2021, le « Bored Ape Yacht Club ». A l’instar des CryptoPunks, la popularité de cette collection de 10 000 illustrations de chimpanzés, provient essentiellement de l’identité de quelques propriétaires célèbres : Eminem, Paris Hilton, Post Malone, Jimmy Fallon, Neymar JR, Gwyneth Paltrow, Justin Bieber ou encore Stephen Curry.

Une initiative originale de la part du blogueur Max Read mérite d’être soulignée. En effet, celui-ci a établi une cartographie des personnalités ayant investi le domaine des NFT ou ayant des liens professionnels ou personnels avec des personnes exerçant dans ce domaine. Au-delà d’une tonalité légèrement « conspirationniste », son analyse a le mérite de montrer l’importance de l’intérêt porté par les collectionneurs à fort pouvoir d’investissement au marché des NFT.

Ce type d’acheteur communique souvent sur sa collection de NFT et n’hésite pas à afficher ses dernières acquisitions sur les réseaux sociaux. Ce marché semble connaître un effet Veblen, essentiellement observé dans le marché du luxe : désirer des biens aux prix élevés afin de se distinguer socialement. Sur Twitter, de nombreuses personnalités y ont succombé : Jimmy Fallon, Stephen Curry, Timbaland, Marshmello, Post Malone ou encore Steve Aoki.

L’émergence d’influenceurs sur les réseaux sociaux mais une fiabilité des informations non garantie

Sur Twitter, les trois influenceurs du marché des NFT dont les audiences sont les plus importantes sont : Gary Veynerchuk (2,9M followers), Naval Ravikant (1,6M followers) et Opensea (1,3M followers). Néanmoins, d’autres acteurs ont des avis, critiques et visions du marché qui comptent pour les amateurs de NFT. En voici une liste non-exhaustive comprenant des influenceurs dont l’audience dépasse les 150K abonnés : Cdixon.eth (809,1K followers), Beeple (591,2K followers), Rarible (410,6K followers), 6529 (266,9K followers), Flurnft (255,9K followers), Farokh is in Denver (230,5K followers), Cozomo de Medici (204,1K followers), Matty (199K followers), DeeZe (186,1K followers), Beanie, (182,2K followers), DCinvestor.eth (181K followers), Loopify (162,3K followers), Gmrender (158,1K followers), Real Miss NFT (156,8K followers), Brett Malinowski (156,4K followers) et XCOPY (150,6K followers).

Sur Instagram, une poignée de comptes se partage le pouvoir d’influence dans le monde des NFT. Ils diffusent informations et tendances ayant trait aux NFT, proposent classements, courtes analyses et actions de promotion aux créateurs intéressés. On peut ainsi citer @Opensea (966K abonnés), @NFT.Promo (450K abonnés), @NFT.Magazine (249K abonnés), @NFT_News (198K abonnés), @Rarible (274K abonnés), @NFTNext (16,2K abonnés).

Les principaux influenceurs francophones abordent de nombreux aspects des domaines de la blockchain, des cryptomonnaies et des NFT : économique, technique, marketing ou encore financier. Les plus célèbres auprès des amateurs de NFT français sont :  Hasheur (505K abonnés sur Youtube), @CryptoMatrix2 (226,3K followers sur Twitter), Journal du Coin (108K abonnés sur Youtube), @crypto_futur (151,5K followers sur Twitter et 117K abonnés sur Youtube), @MiningTfk (57,7K followers sur Twitter), @CryptoRevoltFR (25,2K followers sur Twitter) et The Diggers (15K membres sur Discord).

La fiabilité des informations transmises par ces influenceurs n’est cependant par garantie. En effet, jusqu’au 9 février 2022, le compte de référence sur Instagram était celui créé par l’entrepreneur Mark Cuban, @NFT totalisant 1,7 million d’abonnés. Néanmoins, celui-ci a été suspendu. En effet, celui-ci est accusé de promouvoir du contenu sponsorisé sans le mentionner explicitement. Les collections promues sont également critiquées et les principales allégations dénoncent des similitudes trop fortes entre elles, la falsification des carrières de leurs créateurs – souvent présentés comme issus des plus grands studios d’effets spéciaux ou d’animation hollywoodiens – et l’achat de faux abonnés pour les pages consacrées aux projets NFT.

A l’instar des conclusions de l’enquête menée par le compte @topshotfund du collectionneur NFT TSF | Space Cowboy, j’ai pu constater que @NFT propose bien de promouvoir sur Instagram, Discord et via une newsletter, des collections NFT pour un montant de 100 000 dollars. Mes investigations m’ont également permis d’obtenir des informations supplémentaires à celles recueillies par @topshotfund. En effet, lors de ma prise de contact avec le compte @NFT, celui-ci m’a dirigé vers le compte @clarky_nft pour négocier le prix de la promotion. Ce dernier m’a indiqué deux autres tarifs de promotion plus abordables (ndlr : les conversions en euros sont indiquées pour le cours du 20 février 2022) : 0,35 Ethereum (808,79€) pour un post et 0,1 Ethereum (231,08€) pour une story sur le compte @cryptodiviner ; 0,4 Ethereum (924,33€) pour un post et 0,15 Ethereum (346,62€) pour une story sur le compte @nftdiviner.

Si le compte principal @NFT est suspendu par Instagram, les autres comptes de l’écosystème – @clarky_nft, @cryptodiviner, @nftdiviner – sont toujours actifs et semblent toujours fonctionnels pour la diffusion de promotions.

Le marché de l’art : un exemple de l’impact de l’émergence des NFT

Le marché de l’art correspond à un système d’offre et de demande aux multiples acteurs : artistes, collectionneurs d’art, marchands d’art, commissaires-priseurs, galeries d’art, critiques d’art, conservateurs du patrimoine ou encore mécènes. Les maisons de ventes aux enchères en constituent la pierre angulaire : elles jouent le rôle d’intermédiaire des transactions et apportent leurs expertises à l’estimation des œuvres d’art.

Ce marché est dominé par une poignée de galeries et maisons de ventes aux enchères qui concentrent l’essentiel des artistes les plus cotés. Parmi les galeries, nous comptons MAXXI (Italie), Art Gallery of Ontario (Canada), SFMOMA (Etats-Unis), Palais de Tokyo (France) et Whitechapel Gallery (Grande-Bretagne). Les maisons de ventes aux enchères leaders sont Christie’s, Sotheby’s, Phillips, China Guardian, Heritage Auctions et Beijing Poly International.

Le phénomène de digitalisation de ce marché n’est pas nouveau. En effet, celui-ci a commencé avec le développement d’Internet. Les galeries et les maisons de ventes aux enchères créaient alors leurs sites institutionnels et leurs boutiques en ligne. Toutefois, depuis l’avènement de l’économie des plateformes, apparue durant la crise économique mondiale de 2008, de nombreuses plateformes d’échange ont émergé, supprimant les intermédiaires des transactions. Si les premières plateformes dédiées à l’échange d’œuvres d’art pâtissaient d’un manque de fiabilité du dispositif d’authenticité des œuvres d’art proposées à la vente, la technologie blockchain a rapidement permis d’y pallier. Il devient ainsi possible de certifier des œuvres d’art de manière incontestable et d’accéder à l’historique des transactions.

Si 770 galeries et maisons de ventes aux enchères se partagent le marché mondial de l’art, le rapport Hiscox 2020 sur le marché de l’art en référence seulement 64 comme principales plateformes d’échange d’œuvres d’art. On peut y trouver des plateformes connues telles que Catawiki, Deviantart, Artsper ou encore Saatchi Art. Néanmoins, 10 plateformes concentrent 68% des transactions et trois grandes enseignes concentrent 2/3 du chiffre d’affaires du marché de l’art en ligne : Phillips (10%), Sotheby’s (26%) et Christies’s (32%). Les recettes des ventes en ligne sont également en constante augmentation entre 2015 et 2019 pour Sotheby’s (+92%), Christie’s (+67%) et Heritage Auctions (+41%).

L’émergence des NFT a provoqué de profondes mutations du marché de l’art. Elle a d’abord fait apparaître de nouveaux acteurs : les plateformes d’échanges de NFT. Selon le rapport Hiscox 2020, 48% des professionnels du secteur pensaient, en 2020, qu’un acteur extérieur bouleverserait le marché. Il semble que le processus soit en cours depuis l’apparition d’Opensea.

Ensuite, les NFT accélèrent la digitalisation des acteurs traditionnels du marché de l’art : la part de plateformes proposant un paiement en cryptomonnaie a évolué de 20% à 35% entre 2019 et 2020 et celle des plateformes intégrant la technologie blockchain a évolué de 7% à 11% durant la même période. Par exemple, la maison de ventes aux enchères Christie’s a particulièrement accéléré son processus de digitalisation lors de la vente de l’œuvre de Beeple, « Everydays: The First 5 000 days ». De plus, comme l’indique le rapport Hiscox 2020, 63% des professionnels du marché de l’art pensent que les acteurs existants domineront celui de l’art en ligne s’ils accélèrent leurs mutations digitales.

Les NFT ont également dopé le marché de l’Art Contemporain. Effectivement, lors du 1er semestre 2021, celui-ci a atteint un volume historique de transactions de 1.58 milliard d’euros, soit une augmentation de 2700% par rapport à 2000 et 117% par rapport à 2020.

Aussi, ils attirent un nouveau type de clientèle : parfois issue de la tech et fortunée, mais souvent simplement sensible à l’art digital et souhaitant investir ses cryptomonnaies.

Les NFT créent également de nouvelles sources de revenus pour les galeries, maisons de ventes aux enchères et musées. Par exemple, la Galerie des Offices de Florence, la WitWorth Gallery, le Musée de l’Hermitage et le British Museum proposent des copies numériques d’œuvres d’art physique, certifiées et en nombre limité grâce à la technologie blockchain, appelées « DAW : Digital Art Work ». La maison de ventes aux enchères Rouillac propose un Biometric Art Passport, contenant une copie numérique d’une œuvre d’art physique, permettant d’apporter une garantie supplémentaire de son authenticité et de son historique. En outre, la banque Sygnum et la société d’investissement Artemundi ont créé et vendu 50 NFT correspondant à 50 parts de la toile « Fillette au béret », réalisée en 1964 par Picasso.

Enfin, le fort développement des NFT conduit à une importante spéculation sur le marché de l’Art Contemporain. Cette tendance spéculative n’est pas nouvelle. Effectivement, nombre d’acteurs issus du monde économico-médiatique sont exclusivement animés par la performance financière, au détriment de l’aspect artistique. Les analyses du Art Market Confidence Index produit par Artprice montrent que l’Art Contemporain est sensiblement plus spéculatif que l’art tous genres confondus, sur la période 1998-2018. Néanmoins, le profil des acheteurs de NFT peut accentuer ce phénomène. En effet, souvent spéculateurs sur le marché des cryptomonnaies avant de s’intéresser aux NFT, ils cherchent essentiellement à réaliser des profits par anticipation de l’évolution des prix du marché, favorisant le développement d’une bulle spéculative.

Si de nombreux articles traitent du marché des NFT et de leurs principaux acteurs, aucun n’a réalisé une identification de ses leaders et des mutations en cours.

Ainsi, notre analyse nous permet de mettre en évidence les leaders de l’écosystème NFT :

  • La blockchain Ethereum pour la création et l’hébergement des NFT.
  • La plateforme Opensea pour les échanges de NFT.
  • Le portefeuille numérique Metamask pour le stockage et la sécurité des cryptomonnaies.
  • Discord pour le suivi des projets de NFT et accéder à une « whitelist ».
  • DappRadar afin d’analyser les collections de NFT.

Nous avons également mis en exergue d’autres points saillants :

  • Les NFT connaissent un effet Veblen et sont perçus comme un outil de distinction sociale.
  • L’émergence d’influenceurs aux communautés importantes sur différentes plateformes : Twitter, Instagram et Youtube.
  • La suspension du compte @NFT par Instagram montre l’existence d’un manque de fiabilité de certaines collections et de certains acteurs de cet écosystème.

Enfin, nous avons pu déterminer les principaux impacts des NFT sur le marché de l’art :

  • L’apparition de nouveaux acteurs : les plateformes d’échanges de NFT.
  • Les entreprises du marché de l’art adoptent progressivement la technologie blockchain et les cryptomonnaies.
  • Le marché de l’Art Contemporain a performé depuis l’avènement des NFT.
  • L’apparition d’un nouveau type de clientèle sensible à l’art digital et aux cryptomonnaies.
  • La création de nouvelles sources de revenus pour les galeries, maisons de ventes aux enchères et musées.
  • Le possible développement d’une bulle spéculative.

Si l’émergence des NFT transforme considérablement le marché de l’art, elle impacte également l’ensemble des secteurs de l’économie : immobilier, industrie musicale ou encore industrie du jeux vidéo. Au-delà d’une innovation, il s’agit d’une révolution.

Par Daniel Bosselet, promotion 2021-2022 du M2 IESCI d’Angers

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  • Durand, Mélody. « Opensea accueille les NFTs de Tezos (XTZ) sur sa plateforme », publié le 23 avril 2021, cryptoast.fr
  • Editorial, Anatole. « Comment les marketplaces peuvent aider la digitalisation du marché traditionnel ? », publié le 13 novembre 2017, magazine.anatoletools.com
  • Editorial, Anatole. « Blockchain et marché de l’art à l’ère numérique », publié le 17 octobre 2017, magazine.anatoletools.com
  • ETX Daily Up. « Neymar rejoint le club des célébrités millionnaires qui possèdent un NFT Bored Ape », publié le 24 janvier 2022, ladepeche.fr
  • « Les plus grandes galeries d’art », publié le 3 mars 2019, espacekrajcberg.com
  • Gaudiaut, Tristan. « Les montagnes russes du Bitcoin », publié le 14 février 2022, fr.statista.com
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  • Journal du Net. « Marketplace Facebook, Amazon… Qu’est-ce que c’est ? », publié le 12 mars 2021, journaldunet.fr
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  • The Ascent Staff. « Best NFT Marketplaces », publié le 4 février 2022, fool.com
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  • Woitier, Chloé. « Qu’est-ce que Discord, l’application la plus téléchargée en France depuis le confinement ? », publié le 20 mars 2020, lefigaro.fr
  • Young, Martin. « Metamask dépasse les 21 millions d’utilisateurs mensuels ; sa société mère ConsenSys lève 200 millions de dollars », publié le 18 novembre 2021, fr.beincrypto.com
  • « Les CryptoPunk, BAYC et autres NFT collectés par Shawn Yue seront mis aux enchères chez Christie’s », publié le 15 septembre 2021, 0xzx.com

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De la création de la monnaie aux bitcoins : investissez seulement et uniquement ce que vous êtes prêt à perdre https://master-iesc-angers.com/de-la-creation-de-la-monnaie-aux-bitcoins-investissez-seulement-et-uniquement-ce-que-vous-etes-pret-a-perdre/ Tue, 30 Jan 2018 12:22:38 +0000 http://master-iesc-angers.com/?p=2611 L’argent est le maitre du monde. Notre quotidien, nos projets, notre futur dépendent de l’argent qui circule dans l’économie. Pourtant rares sont les citoyens, les politiciens et les décideurs sachant vraiment ce qu’est l’argent. D’où vient-il ? Et qui le fabrique ?… Continuer la lecture

L’article De la création de la monnaie aux bitcoins : investissez seulement et uniquement ce que vous êtes prêt à perdre est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

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L’argent est le maitre du monde. Notre quotidien, nos projets, notre futur dépendent de l’argent qui circule dans l’économie. Pourtant rares sont les citoyens, les politiciens et les décideurs sachant vraiment ce qu’est l’argent. D’où vient-il ? Et qui le fabrique ?

Beaucoup croient que l’argent est fabriqué par l’Etat, qu’ils ont réellement de l’argent sur leurs comptes bancaires et que les banques prêtent l’argent de leurs déposants quand elles font crédit. Or, ces trois croyances sont totalement fausses ! La confusion règne au profit d’une finance mondialisée. En partant de ce que tout le monde connait, pas à pas, en employant des termes techniques et en illustrant chaque principe par des exemples simple cet article vous donne les bases indispensables à la compréhension du système monétaire depuis la naissance de la première monnaie jusqu’aux monnaies numériques comme le bitcoin.

I. La double monnaie

La monnaie est au cœur de nos économies, elle en est le fluide qui permet les échanges des biens et des services.

Pour savoir comment le monde fonctionne, il est indispensable de savoir doù vient cette monnaie

La monnaie prend plusieurs formes qu’il faut bien distinguer : il y a la monnaie sous forme de billets et de pièces, on l’appelle la monnaie centrale corporelle, ou encore monnaie manuelle, liquide ou espèces. Et il y a une autre forme de monnaie, la monnaie qui se trouve sur chaque compte en banque, on l’appelle la monnaie scripturale, ou la monnaie secondaire.

II. Histoire de la monnaie

L’histoire de la monnaie s’étale sur des milliers d’années. Et la plupart des gens croient que la monnaie est venue pour remplacer le troc : le fait d’échanger un bien contre un autre.

Les historiens ne cessent de le répéter et les faits ne font que le prouver : ce n’est pas le troc qui est apparu en premier mais le crédit : la comptabilité des dettes bien avant l’apparition de la monnaie.

Pour mieux comprendre : imaginons deux paysans, l’un produit des salades qu’il récolte au printemps et l’autre produit des pommes de terre qu’il récolte en automne. Au printemps l’un doit à l’autre une quantité bien déterminée de salade qu’il ne pourra rembourser qu’en automne par des pommes de terre.

C’est la confiance qui permettait ces échanges différés, tout le monde partageait le même principe moral : « une dette doit être remboursée ». Mais au-delà d’un volume d’échange, la parole ne suffisait plus il faut donc consigner par écrit. Les communautés prenaient une unité de compte virtuelle ou un étalon pour donner un prix aux biens et aux services qu’ils échangeaient.

Durant plusieurs milliers d’années il n’y avait pas de monnaie, juste la comptabilité des dettes des communautés entre elles. Ce n’est que vers 700 Avant J.C, que des souverains ont imposé l’usage d’une monnaie comme moyen d’échange sous la forme d’un objet dont ils s’attribuaient l’exclusivité de la production.

Les métaux précieux comme l’or ou l’argent étaient devenus une monnaie internationale, il était risqué de déplacer ses métaux précieux et donc à partir du 17ème siècle les marchands confiaient la garde de leurs métaux aux orfèvres en échange d’un certificat de dépôt nominatif.

Les marchands se mirent à se payer non pas avec les métaux précieux mais avec ces certificats, la monnaie papier était née. Remarquant que les commerçants laissaient leurs métaux précieux dans leurs coffres, les orfèvres ont eu l’idée de les prêter à d’autres marchands contre des intérêts.

Tant que les emprunteurs et déposants ne venaient pas en même temps pour récupérer leurs métaux précieux, les orfèvres pouvaient imprimer plus de certificats que de métaux disponibles dans leurs coffres.

Aujourd’hui les métaux précieux sont remplacés par la monnaie centrale, cette monnaie propre à chaque Etat et fabriquée par la banque centrale est dite une monnaie fiduciaire, du latin fiducia qui veut dire confiance. Et la monnaie secondaire est l’équivalent des certificats de dépôt.  Les banques accordent des crédits en créant de la monnaie scripturale et elle en crée beaucoup plus que de monnaie centrale qu’elles déposent dans ses coffres.

III. Bitcoin : la fameuse monnaie numérique

Tout comme l’euro et le dollar, le bitcoin est une monnaie, sauf que cette dernière est numérique c’est-à-dire qu’on ne peut l’utiliser que sur internet, elle n’existe pas en vrai (en pièces ou en billets).Le premier bitcoin a été créé en 2009, par satoshi nakamoto.

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, il est important de faire le tour de quatre points:

  1. Une question de confiance

Trois dispositifs de confiance fondent en définitive le crédit de la monnaie :

  • confiance sociale résultant d’une longue pratique au sein d’une communauté ;
  • confiance « matérielle » accordée à la valeur en quelque sorte embarquée dans l’instrument monétaire, comme on vient de le voir à propos des métaux précieux ;
  • confiance institutionnelle et politique qui attache une autorité souveraine, un « tiers de confiance », à un support, billet de banque et autres monnaies fiduciaires ;
  1. La domination de la monnaie scripturale

Aujourd’hui, la monnaie scripturale, qui n’est rien d’autre qu’une écriture sur un compte en banque, représente plus de 90% de la masse monétaire en circulation, devant les billets et les pièces qui représentent la monnaie centrale. Il est donc impossible que tous les gens qui disposent d’un compte bancaire puissent retirer tout leur argent en même temps.

  1. Les systèmes bancaires pour surveiller toute transaction

Les états essayent le plus possible d’imposer des lois qui interdisent ou qui rendent plus difficile les échanges avec du liquide. En France il est interdit d’acheter un bien d’une valeur dépassant les 3000 euros en cash, il est nécessaire de passer à travers la banques, c’est-à-dire par chèque ou virement bancaire. Mais pourquoi tout cela ? Tout simplement parce que quand les transactions passent par le système bancaire, il est plus facile de les contrôler.

  1. Les transferts intra-bancaires : les intérêts

De nos jours, tout le monde payent des sommes de petites ou de grandes tailles sans jamais employer des billets de banque. Quand un client d’une banque veut transférer de l’argent à un client de la même banque, cette dernière ne réalise qu’une manipulation de chiffres. En revanche, quand un transfert doit se faire entre deux banques distinctes et concurrentes la monnaie centrale intervient et donc la banque centrale. Ce transfert qui fait intervenir un intermédiaire est payant.

Ces quatre points nous seront très utiles pour la compréhension du nouveau système du bitcoin et pourquoi les gens préfèrent l’utiliser. Mais avant, comment peut-on avoir du bitcoin ?

Le bitcoin est ce qu’on appelle une crypto-monnaie, une monnaie virtuelle contrairement à toute autre monnaie classique. Il existe plusieurs manières d’avoir un porte-monnaie virtuel pour le bitcoin et la plus simple est de se rendre sur le site du bitcoin : www.bitcoin.org et de suivre les étapes.

Une fois le portefeuille créé, une adresse lui est automatiquement associée. Et c’est à travers cette adresse qu’il est possible de recevoir ou envoyer des bitcoins. Une opération simple rapide qui ne nécessite aucune carte d’identité ou de frais. Maintenant la question qui se pose est la suivante :

 Comment une monnaie aussi simple dans son utilisation a pu avoir la confiance de toute une population ?

          Au moment où cet article a été rédigé, la valeur totale du bitcoin qui circule dans le monde entier dépasse les 300 milliards de dollars et cela est dû à plusieurs raisons dont la première est le fait qu’il n’existe pas d’intermédiaire et donc pas de frais de transfert pour les transactions entre les utilisateurs du bitcoin.

Le bitcoin ne dépend pas d’un Etat, d’un gouvernement ou d’une banque, les transactions se font directement, c’est ce qu’on appelle en informatique le peer to peer (P2P). De plus, pour le bitcoin il n’existe pas de frontières, il unifie tout le monde et permet les transactions avec une seule monnaie.

Il est à noter aussi que la production et la gestion de cette crypto monnaie n’est gérée par aucun organisme mais ce n’est pas pour autant que ce n’est pas un système régulé. Comme toute transaction bancaire, les transactions en bitcoin doivent être vérifiées. Et dans ce cas-là, ce n’est pas une banque qui vérifie ces transactions mais toutes les personnes ayant un portefeuille de bitcoin. Ce qui fait du bitcoin et de toute autre crypto monnaie, une monnaie décentralisée.

Maintenant, s’il n’existe aucun organisme qui s’occupe de la production et de la gestion de cette monnaie virtuelle, alors d’où vient-elle ?

En effectuant des transactions, chaque personne fait désormais partie de ce qu’on appelle la blockchain : une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création en 2009. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne.  Les transactions effectuées entre les utilisateurs du réseau sont regroupées par blocs. Chaque bloc est validé par les nœuds du réseau, selon une technique appelée le “Proof-of-Work”, preuve de travail, et consiste en la résolution de problèmes algorithmiques. Une fois le bloc validé, il est horodaté et ajouté à la chaîne de blocs. La transaction est alors visible pour le récepteur ainsi que l’ensemble du réseau.

Un block dans la blockchain du bitcoin contient 2400 transactions, l’équivalent de 1MB, et comme mentionné précédemment chaque block constitué doit être validé par le nœud du réseau appelés « les mineurs » : Toutes ces personnes avec leurs ordinateurs qui ont choisi d’utiliser leur puissance de calcul pour participer à la vérification de toutes les transactions du bitcoin. On dit qu’ils minent du bitcoin. Et en récompense de leur travail, ils vont recevoir une petite commission des transactions effectuées en plus des bitcoins crées spécialement pour eux.

Cest donc comme ça que le bitcoin est créé !

Pour une moyenne de dix minutes, des bitcoins sont créés et tous les quatre ans le nombre de bitcoins créés pour un bloc inscrit dans la blockchain est divisé par deux. Au début, et plus précisément en 2009 on gagnait 50 bitcoins, aujourd’hui en 2018, on gagne 12.25 bitcoins et l’opération se répète jusqu’à tendre vers zéro en 2141. Et dans ce cas plus aucun bitcoin ne sera créé et les mineurs ne seront payés que par la commission des transactions effectuées.

IV. Le plus d’un veilleur stratégique

Sur ce présent graphique, on notera la présence de cinq pics principaux, en date des 15, 18, 19, 20 et 22 décembre 2017. Et cette période a été marquée principalement par :

V. Conseil du jour :

« Investissez seulement et uniquement ce que vous êtes prêt à perdre. »

Aujourd’hui le bitcoin peut valoir 10 000 dollars mais dans un mois il peut valoir moitié moins et dans un an plus rien du tout. Je n’en sais rien, vous n’en savez rien, personne n’en sait rien et tous ceux qui vous disent l’inverse sont des menteurs ou des arnaqueurs. On ne peut guère prévoir avec certitude l’avenir du bitcoin.

Par Ghita Tagnaouti, promotion 2017-2018 du M2 IESCI

Références

Bitcoin project. 2009. Débuter avec Bitcoin. Bitcoin.org. [En ligne] 2009. https://bitcoin.org/fr/debuter.

blockchain france. Qu’est-ce que la blockchain ? blockchainfrance.net. [En ligne] https://blockchainfrance.net/decouvrir-la-blockchain/c-est-quoi-la-blockchain/.

Hugo. 2017. LE BITCOIN, C’EST QUOI ? COMMENT EN OBTENIR ? Explication ! Youtube . [En ligne] 24 Sep 2017. https://www.youtube.com/watch?v=89L22vEl74Q.

La Monnaie Scripturale. piecedemonnaie.fr. [En ligne] http://www.piecedemonnaie.fr/lexique/monnaie-scripturale/.

Soriano, Paul. 2011. La monnaie : une question de confiance. paulsoriano.fr. [En ligne] 23 Mars 2011. http://www.paulsoriano.fr/La-monnaie-une-question-de-confiance,230.

STEVEN. 2017. BITCOIN : Comment ça marche et où en acheter ? Youtube. [En ligne] 29 Nov 2017. https://www.youtube.com/watch?v=gMRW46y1Ka4.

L’article De la création de la monnaie aux bitcoins : investissez seulement et uniquement ce que vous êtes prêt à perdre est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

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Les enjeux des monnaies virtuelles https://master-iesc-angers.com/les-enjeux-des-monnaies-virtuelles/ Mon, 13 Nov 2017 15:10:58 +0000 http://master-iesc-angers.com/?p=2406     I.            DÉFINITION Le monde aujourd’hui connait une transformation et une évolution très rapide. Les progrès technologiques, couplés avec le développement du numérique ont apporté de nombreux changements à la vie économique, et plus précisément au monde de la… Continuer la lecture

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    I.            DÉFINITION

Le monde aujourd’hui connait une transformation et une évolution très rapide. Les progrès technologiques, couplés avec le développement du numérique ont apporté de nombreux changements à la vie économique, et plus précisément au monde de la finance. C’est ainsi que depuis quelques années, les monnaies virtuelles qui font l’objet de nombreuses attentions quotidiennes ont vu le jour.

Le terme monnaie virtuelle de son autre nom crypto monnaie, renvoie de façon simple à une représentation numérique de valeur qui n’est ni émise par une banque centrale ou une autorité publique, ni nécessairement rattachée à une monnaie fiat, mais qui est utilisée par des personnes physiques ou morales comme moyen d’échange et peut être transférée, stockée ou échangée électroniquement.(BNP Paribas et al., 2017)

Cependant, il est important de ne pas confondre le terme monnaie virtuelle avec celui de monnaie numérique, qui elle, est définie comme une représentation numérique de valeur ayant typiquement certaines caractéristiques d’une monnaie, et pouvant avoir les caractéristiques d’une marchandise ou d’un autre bien. En d’autres termes, la monnaie virtuelle est une monnaie numérique et non l’inverse.(BNP Paribas, Citi, Disneyland Paris, DLA Piper, Estée Lauder, Ipsos, Mega International, Moet Hennessy, Theory Global, Sisso, SMG and AmCham’s Communications Committee, 2017)

Le monde de la monnaie virtuelle dispose aujourd’hui de multiples avatars dont les plus importants sont les suivants et listés ci-après en fonction de leur capitalisation boursière au 30/10/2017 (aWebAnalysis, 2017). Ainsi on retrouve Bitcoin, Ethereum, Ripple, Bitcoin Cash, Litecoin, Dash, NEO, NEM, BitConnect, et Monero.

Afin de souligner l’ampleur prise par les monnaies virtuelles sur les marchés financiers, un État comme l’Estonie entrevoit de mettre sur pied sa propre monnaie virtuelle. Dans le même ordre, le tableau ci-dessous laisse paraître une capitalisation boursière de plus de 100 milliards de dollars de la part du bitcoin, qui devance ainsi la banque Goldman Sachs (93 milliards[1]) dans le classement mondial.

       II.            GENÈSE DES CRYPTOS MONNAIES OU MONNAIES VIRTUELLES

Avant de comprendre le fonctionnement et les enjeux qui se cachent derrière les monnaies virtuelles, il serait important de relater les différents faits qui ont concouru à la création en 2009 par Satoshi Nakamoto et dont l’identité exacte reste encore inconnue, de la première monnaie virtuelle à savoir le bitcoin, considérée comme la mère de toutes les autres monnaies (Chris Campbell, 2017).

Il faut remonter vers les années 1970 pour observer la création de la cryptographie par l’armée américaine. Deux décennies plus tard, un groupe de hackers nommés les cypherpunk venant des quatre coins du monde a vu le jour, émettant l’idée d’une monnaie anonyme et décentralisée.

Dans les années 1980, on commence à voir apparaitre les premiers articles ayant trait à la monnaie numérique. L’un des principaux articles, « Security without Identification : Transaction Systems to Make Big Brother Obsolete », de son principal auteur le cryptographe Dr David Chaum (père des cypherpunk). En d’autres termes « La sécurité sans identification : des systèmes de transaction pour reléguer Big Brother au musée ».

En 1983, une monnaie numérique, l’ecash est créée. Elle sera utilisée dans un premier temps par la banque Mark Twain Bank, avant d’être abandonnée lorsque cette dernière fut rachetée par la Mercantile banque. Toutefois, un léger bémol existait en ce qui concerne l’ecash. Il était dépendant des banques, des entités centrales et n’était pas particulier. La problématique à cet instant était celle-ci : comment ne pas dépendre d’institutions déjà bien établies ? Mieux encore, comment s’assurer qu’aucun acteur unique ne puisse contrôler l’offre monétaire ?

Des années plus tard, les cypherpunk sortent du silence et dévoilent leur objectif dans un ouvrage intitulé « Un manifeste cypherpunk », celui de garantir la protection de la vie privée des individus par tous les moyens possibles, notamment, si possible, par le biais des transactions financières, car la vie privée serait érodée petit à petit par les gouvernants et les grandes entreprises jusqu’à disparaitre, d’après eux.

Les années 1990 marquent ce que les cypherpunk appellent la guerre des cryptos. Les gouvernements interdisent et se déclarent être les seuls à utiliser la cryptographie, par crainte qu’elle ne profite au terrorisme. Dans une moindre mesure, les citoyens privés peuvent utiliser un cryptage, toutefois faible et facilement décryptable par les gouvernements.

Le dénouement de la crypto guerre a eu lieu à l’issue du jugement de Bernstein contre le département américain de la justice. Au terme de cette affaire, la neuvième cour d’appel a décidé que le code cryptographique était protégé par le premier amendement de la constitution des États-Unis. Le code logiciel, en d’autres termes, est considéré comme une forme d’expression. Cette décision clé pour les cypherpunk marquera la chute du mur numérique, la vie privée des individus, pensaient-ils, était désormais protégée. C’est ainsi que les travaux et recherches en cryptographie se multiplièrent.

Il a fallu attendre jusqu’en 2009, pour que Satoshi Nakamoto, un cypherpunk anonyme annonce la création du bitcoin, une monnaie numérique totalement indépendante de toutes autorités dans son fonctionnement.

    III.            FONCTIONNEMENT DES MONNAIES VIRTUELLES

L’ensemble des monnaies virtuelles qui ont vu le jour à la suite du bitcoin n’ont fait que s’inspirer du fonctionnement de cette dernière (crypto encyclopedie). Le bitcoin est un système de paiement en pair-à-pair (décentralisé) dont l’unité de compte est le bitcoin (BTC). Il s’agit d’une monnaie électronique cryptographique.

Le système bitcoin présente une particularité qui fait son originalité. Il repose sur un grand registre où sont notées toutes transactions en bitcoin depuis sa création. Ce registre est appelé blockchain (chaine de blocs). Celui-ci n’est pas tenu par une banque centrale et n’est pas l’incarnation d’un pouvoir par un État : la vérification des transactions est réalisée par les “mineurs”[2] du réseau qui acceptent de donner de leur puissance de calcul (ordinateur). Chaque mineur peut posséder une copie de ce grand registre réputé infalsifiable. Les mineurs sont récompensés en bitcoin, c’est ainsi que la monnaie est émise.

Le bitcoin est une monnaie cryptographique, c’est-à-dire que son fonctionnement repose sur des procédés de chiffrement cryptographiques. Elle peut être utilisée pour échanger des biens et des services.

La possession de bitcoin est matérialisée par la conservation d’une clef de chiffrement privée permettant de signer une transaction pour s’authentifier. Elle prend la forme d’une suite de chiffres et de lettres générée aléatoirement lors de la création d’un portefeuille électronique. Elle peut être stockée sur une clef USB, un ordinateur, un smartphone, etc.

       IY.            ENJEUX DES MONNAIES VIRTUELLES

Comme toutes les autres monnaies, les crypto monnaies assurent les mêmes fonctions à l’instar d’acquérir des biens et services dans les marchés où elles sont considérées. Plus encore, l’on observe que les monnaies virtuelles permettent de lever d’importants financements et dans de brefs délais à travers les ICO (Initial Coin Offering) à l’exemple d’Ethereum. Cependant, elles présentent certains enjeux (Jean-Luc, 2014).

Premièrement, du fait notamment de l’absence d’intermédiaires ou « tiers de confiance », elles présentent des coûts de transaction très faibles. Elles sont ainsi susceptibles de faciliter les échanges et révolutionnent les moyens de paiement sur Internet. Elles sont porteuses d’une dynamique d’avenir. On se souvient d’ailleurs que, par le passé, les moyens de paiement innovants ont toujours été accueillis avec scepticisme, comme ce fut le cas avec l’arrivée des cartes bancaires.

Deuxièmement, l’anonymat des détenteurs de bitcoins réduit les moyens de contrôle et peut malheureusement favoriser le blanchiment d’argent et le financement d’activités illégales. Compte tenu de la progression limitée et déterminée à l’avance du nombre de bitcoin en circulation, la valeur du bitcoin augmente de manière importante et avec une forte volatilité, ce qui en fait un support spéculatif potentiellement risqué.

En somme, il serait nécessaire de prendre en compte et de mieux contrôler ce phénomène émergent, non pas en l’interdisant, mais en instaurant une régulation, qui contribuerait à la fois à sa sécurité juridique et à une prise en compte fiscale de cet objet encore mal identifié.

Par Marco Takam, promotion 2017-2018 du M2 IESCI

REFERENCES

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BOURSORAMA. 2017.

Campbell, Chris. 2017. “Histoire Des Cryptomonnaies:Le Bitcoin En Une Lecon (Partie 1),” LA BOURSE AU QUOTIDIEN.

crypto encyclopedie. “Le Bitcoin Expliqué Simplement.,”

Jean-Luc. 2014. “Bitcoin: Problème Ou Opportunité?,” Bitcoin,

Paribas, BNP; Citi; Disneyland Paris; DLA Piper; Estée Lauder; Ipsos; Mega International; Moet Hennessy; Theory Global; Sisso, et al. 2017. “Lexique Du Digital,” LEXIQUE DU DIGITAL.

xtb online trading. “Bitcoin Et Autres Crypto-Monnaies,”

 

[1] BOURSORAMA. 2017.

[2] Personnes anonymes du réseau capable de valider des opérations en ligne au moyen de puissantes machines

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