smart city Archives - Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives Le Master Intelligence Economique qui combine analyse économique, outils de veille, e-réputation, gestion de crise et big data via une formation sur deux ans. Wed, 03 Mar 2021 18:37:28 +0000 fr-FR hourly 1 La position de la France à l’ère de la reconnaissance faciale https://master-iesc-angers.com/la-position-de-la-france-a-lere-de-la-reconnaissance-faciale/ Wed, 03 Mar 2021 18:37:28 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3380 Introduite petit à petit dans nos sociétés, la reconnaissance faciale fait aujourd’hui de plus en plus de bruit, et les discours s’apparentent à ceux d’une société Orwellienne. Considérée d’une part comme un facteur de risque et d’autre part comme une… Continuer la lecture

L’article La position de la France à l’ère de la reconnaissance faciale est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
Introduite petit à petit dans nos sociétés, la reconnaissance faciale fait aujourd’hui de plus en plus de bruit, et les discours s’apparentent à ceux d’une société Orwellienne. Considérée d’une part comme un facteur de risque et d’autre part comme une excellente opportunité, elle reste encore peu expliquée. Pourtant, son utilisation de plus en plus répandue dans certains pays comme la Chine (avec un contrôle généralisé par vidéosurveillance), et le marché en forte expansion autour d’elle, rendent intéressant le débat qu’elle soulève. Il est important de souligner que les valeurs et les modèles de gouvernance des pays, fondamentalement différents, impactent le degré d’acceptation et d’adoption des innovations.

En général, les traitements des données biométriques, analysées pour authentifier un individu (c’est-à-dire déterminer irréfutablement son identité), sont de plus en plus répandus. La CNIL définie la biométrie comme l’ensemble des techniques informatiques permettant de reconnaitre automatiquement un individu à partir de ses caractéristiques physiques, biologiques, voire comportementales. L’analyse des caractéristiques physiques propres aux individus, comme la voix, le visage, l’iris, les empreintes digitales et la reconnaissance faciale, leur permettent de se protéger contre la fraude et le vol. Cependant, prises hors du cadre personnel, ces pratiques posent des problèmes éthiques et de sécurité. Aujourd’hui, au-delà de l’authentification des téléphones et appareils électroniques, on peut payer ses courses dans certains pays avec la reconnaissance faciale, s’enregistrer à l’entrée d’un local pour participer à un évènement (concerts, match etc…), et la technologie peut aller plus loin. Cette innovation qui combine intelligence artificielle et avancée technologique refroidit les ardeurs de certains pays dont les pays de l’Union Européenne. Au-delà de la nécessité d’adapter la législation, les questions que soulèvent la reconnaissance faciale remettent en cause la maturité de la population à laquelle l’innovation serait apportée.

Il est nécessaire de comprendre, d’une part ce que la reconnaissance faciale pourrait emmener concrètement comme changement dans nos sociétés, et d’autre part ce qu’elle comporte comme risque. Alors que nos pays prennent le temps de faire le tour du sujet, et de se doter de législations adéquates pour réguler et protéger leurs valeurs, un marché en plein essor se développe. Il est important de ne pas rater la fièvre du marché et de se retrouver submergé par l’innovation développée par les sociétés étrangères une fois que le public ciblé arrivera à maturité. Ces sociétés étrangères auront déjà maitrisé les coûts et auront gagné en compétitivité. Les efforts de l’Union Européen dans la protection de sa souveraineté face au digital, la protection des données personnelles et la sauvegarde de la société éthique, bien qu’étant dans l’intérêt des citoyens, fragilisent les entreprises Françaises qui sont face à la concurrence rude, presque déloyale, des sociétés étrangères, en termes d’innovation. D’où l’urgence pour l’UE d’adopter une stratégie claire en ce qui concerne la reconnaissance faciale. Il en va de sa compétitivité et de sa place dans la course mondiale à l’Intelligence artificielle. Cet article analyse la position de l’UE en général et de la France en particulier, face à la reconnaissance faciale.

La reconnaissance faciale et les problèmes qu’elle soulève

Le principe de cette technologie est qu’un programme utilise l’intelligence artificielle pour analyser un visage. Des capteurs 2D et 3D mesurent la distance entre les yeux et à partir de celle-ci analysent des milliers de données biométriques afin de trouver un code qui correspond au visage. Grâce à ce code on peut être identifié ou s’authentifier. Dans le cadre de l’authentification aucun problème ne se pose dans la mesure où elle est souvent l’initiative de la personne authentifiée. C’est donc une comparaison d’informations données à un système. Par exemple pour déverrouiller un téléphone, une application, ou accéder à un bâtiment. L’identification au contraire suppose un apprentissage du système de qui on est, sans avoir besoin de donner délibérément des informations préalables. Ou alors le système dispose d’informations procurées par une entité par exemple dans le cas du paiement sans carte bancaire ou d’un contrôle d’identité. Ceci est inquiétant dans la mesure où n’importe quelle société disposant de données personnelles susceptibles de permettre la reconnaissance faciale peut nous identifier. Libéraliser cette pratique pourrait donc conduire à une surveillance de masse. Si, dans certains pays comme la France, les citoyens sont réfractaires à la mise en place d’une surveillance par leurs gouvernements, à plus forte raison la surveillance de sociétés privées peut être inquiétante dans un contexte où les données personnelles sont de plus en plus vendues.

Etat des lieux au sein de l’Union Européenne

Pour l’union européenne, les enjeux sont de taille. Rejeter la reconnaissance faciale reviendrait à abandonner la course à l’IA. Toutefois, elle veut éviter la surveillance de masse à l’insu des citoyens, préserver la vie privée, les droits essentiels et l’égalité de traitement. Le 28 Janvier, le conseil de l’Europe (qui a également travaillé sur l’élaboration du RGPD) a publié des directives strictes concernant la reconnaissance faciale notamment en interdisant la détermination du sexe, de la couleur de peau, de l’âge, du statut social, pour éviter la discrimination surtout dans l’emploi, l’éducation et l’assurance. Par exemple en Chine, le système développé par Dahua serait capable de détecter les Ouïghours et d’alerter la police. Les interdictions s’adressent aux développeurs, aux gouvernements et aux entreprises. La réglementation européenne dispose que le consentement n’est pas un fondement juridique suffisant pour utiliser la reconnaissance faciale dans la sphère publique ni dans la sphère privée. La position de l’UE est d’autant plus compréhensible que les voix sur les réseaux sociaux s’élèvent contre l’adoption de la reconnaissance faciale. A l’initiative de plusieurs associations, une pétition est lancée depuis quelques semaines pour bannir la surveillance biométrique dans l’union. Dans le monde entier, des actions sont entreprises, par des internautes, des activistes, des artistes, pour bannir la reconnaissance faciale et préserver les données et les vies privées.

La France a déployé la reconnaissance faciale à l’aéroport de Nice en 2019 puis de Lyon en 2020 afin de fluidifier le parcours des voyageurs. Tandis que 97% des aéroports es Etats-Unis utilisent cette technologie, ce déploiement se fait au grand dam de la CNIL qui s’inquiète du nombre sans cesse croissant de caméra dans les villes françaises. Les ambitions du pays pour les smart city nécessitent une maitrise de tout ce qui touche à l’IA et un cadre juridique et réglementaire solide.

Il y a moins d’un mois, les journaux révélaient qu’une plainte a été déposée en France contre la société américaine Clearview AI. Cette société qui a développé un système grâce à des données collecté sur le web est accusée de surveillance illégale au Canada et dans d’autres pays dont la France. On se rappelle également l’affaire IDEMIA de l’année dernière. Cette société française était citée parmi les mauvais élèves par Amnesty international. L’ONG avait accusé certaines sociétés Européenne d’exporter leur technologie de reconnaissance faciale en Chine. IDEMIA, qui était au temps des faits une filiale de Safran, s’est défendue en assurant que la technologie n’était pas déployée et a réitéré sa vision d’un cadre réglementaire clair pour la reconnaissance faciale en Europe.

L’hexagone n’est pas en marge des ambitions de l’UE en termes de protection de données et de réglementation de l’IA. Cependant, l’intérêt de la France pour la reconnaissance faciale n’en est pas moindre. Il y a un réel potentiel qui peut être exploité en maintenant une couture entre innovation et réglementation. Les entreprises Françaises ont une double charge. Elles doivent être compétitives à l’international tout en respectant les contraintes et les valeurs du pays. L’UE pourrait idéalement offrir un cadre où ces entreprises pourraient se développer sans enfreindre les règles en vigueur.

La question des traitements biométriques en général et la reconnaissance faciale en particulier renvoie au même sujet qui suscite les débats depuis quelques années : les données personnelles et leurs traitements. L’union européenne en s’attelant à la tâche de réglementation propose une porte de sortie face à la complexité du sujet et à la gestion libérale et risquée de certains pays. Toutefois, le sort des entreprises du secteur doit être toujours pris en considération surtout parce qu’il s’agit d’un marché en forte croissance (augmentation de 20% par an au cours des trois dernières années) dominée par la Chine, le Japon et les Etats-Unis. Il est nécessaire de créer un marché intérieur de l’IA et d’éviter de se montrer réfractaire au changement aujourd’hui pour être dans un futur proche les importateurs de cette technologie.

Par Colette Armandine Ahama, promotion 2020-2021 du M2 IESCI

Sources

https://www.cnil.fr/fr/definition/biometrie

http://www.economiematin.fr/news-reconnaissance-faciale-ethique-progres

https://siecledigital.fr/2021/01/29/vers-un-encadrement-de-la-reconnaissance-faciale-en-europe/

https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/reconnaissance-faciale-un-debat-utile-et-necessaire-875195.html

https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/reconnaissance-faciale-la-societe-clearview-ai-accusee-de-surveillance-de-masse-illegale-20210204

https://siecledigital.fr/2021/02/22/pourquoi-la-reconnaissance-faciale-fait-peur/

https://www.usine-digitale.fr/article/le-francais-idemia-accuse-d-avoir-vendu-un-systeme-de-reconnaissance-faciale-a-la-police-chinoise.N1007364

CNIL = Commission nationale informatique et libertés

UE = Union Européenne

 

L’article La position de la France à l’ère de la reconnaissance faciale est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
What makes cities smart? https://master-iesc-angers.com/what-makes-cities-smart/ Fri, 20 Nov 2020 11:59:19 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3283 1.     What is smart city? In 2016, over 40 sensors were installed around Chicago to collect temperature, light, noise, greenhouse gases, vehicle traffic… Data collected would be aggregated in central servers, available to public access to help governors, scientists, engineers… Continuer la lecture

L’article What makes cities smart? est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
1.     What is smart city?

In 2016, over 40 sensors were installed around Chicago to collect temperature, light, noise, greenhouse gases, vehicle traffic… Data collected would be aggregated in central servers, available to public access to help governors, scientists, engineers work together and make Chicago a better place to live. This network of sensor (called Array of Things) was extended to 500 in 2018. The mayor expected to make the city the most data-driven in the world. In New Delhi, the largest commercial center of northern India inhabited a population of 18.6 million in 2016. The government is under enormous pressure about urbanization problem like lack of affordable housing, traffic congestion, clean water… In 2010, Delhi Metro Rail Corporation partnered with Google to provide schedule and route information via Google Maps on mobile devices. Passengers hence have access to real-time information regarding train location, approach, and destination, and navigate between different lines. These are two of thousands smart city initiatives around the world. So how to be called a smart city?

There is no universal definition for smart city. According to International Standard Organization (ISO), smart city is “a new concept and a new model, which applies the new generation of information technologies, such as the internet of things, cloud computing, big data and space/geographical information integration, to facilitate the planning, construction, management and smart services of cities.” For National League of Cities, Smart city initiatives involve three components: information and communication technologies (ICTs) that generate and aggregate data; analytical tools which convert that data into usable information; and organizational structures that encourage collaboration, innovation, and the application of that information to solve public problems. For Smart City Council, smart cities are based on the use of advanced information and communications technologies (ICT) to make infra- structure smarter and more sustainable. By design, ICT-enabled cities – or smart cities – are more resilient during times of distress due to effective resource allocation and infrastructure management. So, in brief a smart city can be defined as “an urban space that is surrounded by or is embedded with “smart systems” or a city with ideas and people that provide clever insights.” But the term “smart” should not be limited to ICT infrastructure but rather the application of advanced technology in order to effectively utilize current resources, minimize impacts on environment and solve modern urban problems.

2.     Why bother making cities smart?

Nowadays cities have to accommodate more and more people. By 2050 more than 3/4 of population live in urbans, dramatically up from current 53%, which mean another 2.3 billion of people will come to live in cities. This huge number puts tremendous stress on existing infrastructure and urge government to find a solution. Natural resources are limited while cities population continues to grow. For that reason, we need to find a way to manage them effectively. Cities consume a large amount of raw materials and energy worldwide. If there is no change in their consumption, the current living standard cannot be maintained in the next couple of decades. We need a sustainable solution to decrease environmental impacts. As cities are charged for being the most important greenhouse gases producers, which accounts for 3/4 of total emission, they cannot stay indifferent.

In addition, cities are participating in a global competition. In a globalized world, multinational firms can easily relocate their productions to different areas at national and international level, followed by job creation and human migration. Cities are aware of this pressure to create new comparative advantages, boost their competitiveness to attract more investments, more economic activities so that each of their existing and future citizens can have a job earn a decent living. Songdo International Business District, built from scratch on 600 hectares in southwest of Seoul, is funded as Public Private Partnership in 2003. With its budget exceeded $30 billion, Songdo smart city now hosts 300,000 citizens and created 30,000 jobs.

3.     What makes a city smart?

a.       Smart infrastructure

A reliable network infrastructure is essential for success of a smart city. This system forms the backbone on which other systems communicate, transport data and implement their smart solutions. In a smart city, citizens need high speed internet connection to get updates of traffic congestion, find parking possibility, track public transportation schedule or so forth. Data collected from sensors embedded in water, waste disposal, power, energy have to be analyzed in real-time to identify patterns and then respond with fast and cost-effective solutions. The abundance of data in digital era enables scientists, engineers to optimize their systems and produce better decisions in service of citizens, from reducing energy used for public lighting to save time to find a parking lot. All these decisions contribute to ease the pressure on existing infrastructure.

Smart infrastructure consists of 3 layers. The first is physical infrastructure to mention water and energy system, waste management, transport CCTV sensor-integrated to track data and the massive use of smartphone and other internet of things devices interconnected via a broadband internet connection. Data generated are centralized in a data portal open to public access to analyze and study. This will enable engineers, agencies, policy makers and even citizens to have informed decision to wisely allocate resources.

The second layer is logical, or we might call applications. Enormous data collected must be categorized, securely stored to be available when needed. Public and private agents get real-time data to central portal to analyze and build predictive models while citizen then communicate to their customer to help them make decision.

The third layer is human or users. A smart system should to be run by smart operators and used by smart users. When people are aware of all benefits they can get from smart city, they are more confident and motivated to get involved, by reporting about false data or errors of system or even by suggesting innovative ideas to improve existing solutions.

b.      Smart government

When society organization change, government must change too. All starts with a good plan in which all urban problems are properly addressed. Each city has its own identity and different conditions. These should be combined to produce a coherent framework to get the most out of system. Choose the most suitable technologies, providers based on prioritize issues. Digital society demands government to be more susceptible to modern solutions to innovate the way they operate and tackle problems. Identify long term vision rather than chasing short term benefit to make sure that systems are up to date and gradually improve existing infrastructure to meet the new requirements of  society.

On the other hand, governments should involve companies in this market. They should actively call for initiatives from private sector, make room for innovations and competitions. The more players join, the better problems will be examined. Governments have more scenario to choose from in order to build their cities of future. Being responsible for a huge evolving database, governments have to implemented state of art technologies to protect their data. It is compulsory to assure business owners and citizens to participate in the system.

Cities develop to better serve their citizen. A smart city should put human in the center of their evolution. Applying technologies to serve people and improve quality of life and make cities more livable. Governments are responsible for disseminating information, enhancing people’s technology awareness and absorbing capacity so that they can benefit from technological advances. Transparency in development direction gives businesses and people a solid basis to build their development strategies to harmonize interests of all parties involved. Meanwhile governments must prepare themselves to protect people’s data from hackers and cyber terrorists. Securing database, strengthening system security, and preventing cyber-attacks are the top priorities in the information age.

c.       Smart citizen

In the days of smart cities, citizens should be able to tame digital tools. Proper understanding of the system mechanism and transparency give people confidence to believe in the system and actively participate to co-create more value. In an interconnected society, data computing and manipulating among other skills become indispensable to integrate in labor market. Qualification in these domains not only increase competitiveness but also get the most out the smart city infrastructure. On other hand, a rising data population will enlarge this market to make it more attractive to investors.

Par Hoan Nguyen, promotion 2020-2021 du M2 IESCI

Source:

Getting smart about smart cities – recommendations for smart city stakeholders, 2012, Alcatel-Lucent Market Analysis

Government trends 2020: what are the most transformational trends in government today? 2020, Deloitte Insights

Smart cities: digital solutions for a more livable future, 2018, McKinsey Global Institute

Smart cities financing guide, 2015, Smart Cities Council

Smart cities of today and tomorrow, 2019, Joseph N. Pelton,  Indu B. Singh

Trends in smart city development, 2016, National League of Cities

Understanding smart cities: a tool for smart government or an industrial trick? 2017, Leonidas G. Anthopoulos

L’article What makes cities smart? est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
La digitalisation du transport urbain https://master-iesc-angers.com/la-digitalisation-du-transport-urbain/ Mon, 06 Apr 2020 14:07:24 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3168 De nos jours, la manière de se déplacer et de voyager a complètement changé. Entre covoiturage, transport urbain et autocar, le secteur du transport des individus a connu une réelle évolution. En France, ces trois types de transport ont totalement… Continuer la lecture

L’article La digitalisation du transport urbain est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>
De nos jours, la manière de se déplacer et de voyager a complètement changé. Entre covoiturage, transport urbain et autocar, le secteur du transport des individus a connu une réelle évolution. En France, ces trois types de transport ont totalement modifié la vision du consommateur et son mode de consommation et ont bouleversé le secteur. En effet, transporter de la marchandise, des biens ou des personnes a toujours été considéré comme une obligation primordiale, et ce de plus en plus avec l’évolution de la digitalisation et le développement du E-commerce. L’industrie du transport est totalement perturbée à cause des transformations et des innovations assez importantes. Les NTIC ont totalement chamboulé les modèles traditionnels des entreprises de transport et les ont poussées à migrer vers de nouveaux modèles économiques afin de poursuivre leurs activités. Le transport de personnes a été totalement révolutionné et a connu un séisme avec l’apparition de plusieurs applications qui ont concurrencé le monde du transport traditionnel.

Covoiturage : Blablacar, leader français du covoiturage a connu une évolution à part entière et compte à ce jour plus de 87 millions d’utilisateurs dans le monde (France, Espagne, Royaume-Uni, Italie, Pologne, Allemagne, Portugal, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Russie, Ukraine, Turquie, Inde, Mexique, Serbie, Roumanie, Croatie, Hongrie, Brésil, Slovaquie, République Tchèque) et offre aux clients une nouvelle manière de voyager. L’application met en relation les conducteurs et les passagers, les premiers postent leurs trajets prévus et les deuxièmes sont à la recherche de trajet, et achètent la place en ligne à un prix raisonnable, récemment la SNCF a estimé une baisse de trafic de 5% à 10% sur quelques lignes et cela est dû principalement à l’ampleur du covoiturage. Après avoir instauré le concept du covoiturage longue distance, Blablacar a créé une application de covoiturage consacrée aux trajets quotidiens, BlablaLines, le concept consiste à mettre en relation les particuliers afin de partager leur trajet commun. Pour toute demande, la plate-forme attribue au passager une ligne (un trajet du point de départ au point d’arrivée), dès qu’un conducteur effectue le même trajet, ce dernier est proposé et activée par l’application. Avec cette dernière la mise en relation est automatique, le passager propose son trajet sur la plateforme qui trouve un conducteur qui effectue le même trajet au moment demandé et qui a accepté la réservation.

Transport urbain : Uber, la firme américaine est le symbole de la révolution du secteur du transport leader du VTC (voiture de transport avec chauffeur) , l’entreprise a transformé le lever de la main pour appeler un taxi par un bouton sur un smartphone, l’application permet au chauffeur et au client  de se géolocaliser mutuellement et de transporter le client le plus proche d’un point à un autre. Elle facilite le transport en permettant à toute personne de partir là où elle veut tout en lui proposant un paiement en ligne simplifié. L’application offre aux utilisateurs un service fiable, à n’importe quel moment, et avec un prix plus ou moins économique. La multinationale a également lancé dernièrement des vélos et trottinettes électriques à Paris avec sa filiale Jump, qui peuvent être commandés au sein de l’appli Uber, à côté des commandes de VTC, Uber est devenu la révolution du transport des individus. L’application s’améliore en permanence et prépare le lancement d’une application de transport aérien partagé prévu pour 2023.

Transport en autocar : depuis août 2015, et suite à la loi du président Macron de nouvelles lignes de bus peuvent désormais être lancées à toute distance supérieure à 100 kilomètres. La concurrence entre les sociétés d’autocar est rude, la société allemande Flixbus a imposé dès sa création en 2013 des nouveautés dans les autocars longue distance tel que : la wi-fi et la prise électrique pour tous les passagers à bord , la société des autocars verts encourage la vente des ticket en ligne, et propose plusieurs nouveautés comme le choix du meilleur siège, mais aussi deux autres services innovants , le premier est la géolocalisation en temps réelle comme les VTC, le deuxième consiste à ce que Flixbus qui est en collaboration avec la société suédoise Icomera offre à ses passagers une sélection de films, de musiques et de livres durant tout le trajet sur leur smartphone.

Transport en micro-mobilité : Un nouveau moyen de transport est apparu dernièrement et il s’agit des vélos et trottinettes en libre-service, pour les utiliser tout se fait grâce à l’application dédiée au service, la plateforme nous présente leur localisation et nous permet de les réserver à l’avance. La carte sur l’application nous indique le plus court trajet à prendre et le temps de marche estimé pour récupérer l’engin.

Enjeux pour les villes et les territoires

Dans la ville moderne et en extension continue, les habitants sont amenés à se déplacer entre des larges zones des villes et à emprunter plusieurs modes de transport. Ainsi, face aux nouveaux besoins des citoyens, et afin de les inciter à se diriger vers les transports en commun, dans une optique écologique, il est devenu important de faciliter les déplacements et d’accompagner les utilisateurs en temps réel. Pour ce faire, des solutions sont aujourd’hui proposées et accompagnent les citoyens dans leur quotidien, à travers le calcul de l’itinéraire, les alertes personnalisées, les horaires des transports et leurs modifications en temps réel, l’achat des titres de transport… etc. Dès lors, l’enjeu principal de la mobilité connectée est d’assurer un trajet fluide et simplifié, en accompagnant les usagers avant, pendant et après le trajet, à travers des applications mobiles, pensées initialement par le groupe Keolis, opérateur de transport public franco-québécois du secteur des transports de voyageurs, détenu majoritairement par la SNCF, et par la suite, par des partenariats avec des startups françaises.

Une expérience voyageur repensée

Comme l’a indiqué Elisabeth Borne, PDG du groupe RATP, il est aujourd’hui important de mettre le digital au service de l’amélioration de l’expérience client. Pour ce faire, la RATP compte sur son application de recherche d’itinéraires qui permet d’informer en temps réel les usagers. L’objectif est de mettre à la disposition des utilisateurs un outil de valeur, avec un accès au réseau Internet et une mobilité sans contact, afin d’assurer une expérience de voyage optimale. Ainsi, afin d’améliorer l’expérience voyageur, il est nécessaire de se focaliser sur la qualité des parcours pour inciter les voyageurs à refaire l’expérience, d’assurer la fluidité de la communication avec le Customer Time Manager, de socialiser les parcours pour convertir les utilisateurs en créateurs de valeur, et de les faire participer pour plus de valorisation client.

Ainsi dans le cadre de l’évolution de la relation client, les transporteurs ne se limitent plus dans leur mission principale, qui est de déplacer des personnes d’un point de départ à un point d’arrivée, mais visent la mise en place de stratégies d’expérience du voyage, qui dépasse un simple trajet, pour faire des transports publics une véritable solution de mobilité connectée au quotidien, séduisante et captivante. Ce nouveau mode de transport est caractérisé aussi par le modèle économique “Pay as you go”, qui signifie “paiement à l’usage”, un concept qui permet au client de payer uniquement ce qu’il a consommé. Ainsi, contrairement aux abonnements, le consommateur a l’impression d’avoir plus de liberté.

Le principe de « Mobility as a service »

Né du modèle économique “ Pay as you go”, le principe “ Mobility as a service”(MaaS) a été lancé en 2014 par une start-up finlandaise, nommée Whim. Ce principe consiste à avoir accès à un service intermodal, bien adapté aux besoins de mobilité des voyageurs, et leur permettant de passer à côté des moyens de transport individuels, en utilisant des interfaces Web facilitées. En effet, comme les utilisateurs des moyens de transport sont amenés aujourd’hui à utiliser plusieurs applications, entre recherche d’information, paiement et comparaison, ils sont obligés de jongler entre elles, car même celles qui offrent la possibilité de comparer les chemins, comme Google Maps, ne permettent pas le paiement. Ainsi, grâce au principe “Mobility as a service”, une seule application permet de tracer un trajet et de le payer, soit par trajet ou sur forfait. Le MaaS s’impose ainsi aujourd’hui avec des mécanismes adhoc, bien adaptés aux besoins des utilisateurs. L’enjeu pour les entreprises de transport est de partager leurs données afin d’avoir plus de transparence en matière des modes de transport disponibles en temps réel. Toutefois, il est aussi important pour la MaaS de s’approprier un modèle économique viable, et d’avoir un bénéfice significatif.

Engagement vers des systèmes de Transports intelligents

La mobilité du futur repose aujourd’hui sur l’anticipation des problématiques liées au développement des systèmes de transports intelligents (STI), comme les véhicules autonomes et la mobilité numérique. Elle concerne aussi tout projet d’innovation et la participation à la réalisation des projets d’intelligence artificielle en relation avec la prédiction des accidents et des embouteillages à l’aide du Big Data.

Cependant, le développement de ce nouveau système ne se fera pas sans la contribution de tous les acteurs concernés. Il s’agit de favoriser l’échange d’informations, d’orienter la politique technique et de préparer le plan national STI. Une étude s’avère aussi importante afin de recueillir les besoins des départements en matière des STI et de réussir à établir un rapport de mobilité intelligente. Ainsi sont réunis les gestionnaires du réseau routier national et le RST dans un groupe nommé EasyWay pour le déploiement des STI. A ces structures s’ajoutent les structures de la recherche­ développement en France.

En guise de conclusion, le secteur des transports enregistre une modification fondamentale et une révolution au niveau technologique, en matière de digitalisation, et d’usage, à travers les nouvelles formes de mobilité. Ces changements impactent le modèle économique des acteurs comme les constructeurs automobiles et les organismes de transport. Ainsi, la relation entre homme, automobile et environnement est réinventée et se lie aujourd’hui au système de transport intelligent TSI.

Par Ghita MARRAKCHI et Hajar NAQACHI, promotion 2019-2020 du M2 IESCI

Sources

https://www.socialy.fr/blog/mobilite-uberisation-digital/

https://www.dejamobile.fr/usages/transport/

https://mbamci.com/transports-et-numerique/

https://www.linkedin.com/pulse/digitalisation-des-transports-publics-quels-enjeux-ludovic-ronchaud/

https://business.lesechos.fr/directions-numeriques/partenaire/partenaire-813-le-numerique-revolutionne-les-usages-dans-les-transports-302730.php

https://mbamci.com/transports-et-numerique/

https://www.voxlog.fr/dossier/68_1/le-transport-a-lere-de-la-digitalisation

https://www.crealise.io/comment-le-digital-a-t-il-impacte-le-secteur-du-transport-et-de-lautomobile-2/

https://blog.blablacar.fr/blablalife/nouveautes/blablacar-dans-le-monde/10-millions-membres-blablacar

https://books.google.fr/books?id=kUBsDwAAQBAJ&pg=PT131&lpg=PT131&dq=uber+le+symbole+de+la+digitalisation+du+transport&source=bl&ots=wjfYqOSEiq&sig=ACfU3U0N0lCVHYcJIOF5X2R3-gCMlwBpRA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjx68C11vLnAhVSOBoKHTyBCqcQ6AEwEXoECAoQAQ#v=onepage&q=uber%20le%20symbole%20de%20la%20digitalisation%20du%20transport&f=false

https://www.usine-digitale.fr/article/pour-ses-cinq-ans-flixbus-mise-sur-les-innovations-numeriques.N652874

https://blog.blablacar.fr/newsroom/news/blablalines

https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/les-espoirs-et-les-defis-du-mobility-as-a-service-1009710

https://www.mobilite-intelligente.com/sites/mobilite/files/fichiers/2018/10/Rapport_STI_art_17-1_final-2-2.pdf

L’article La digitalisation du transport urbain est apparu en premier sur Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives.

]]>