L’électronique, qui a pris une place importante dans nos vies, intervenant dans de nombreux objets du quotidien (téléphone, ordinateur, télévision, électroménager, électroniques embarquées dans les transports…), est le socle de toutes technologies. Technologie et électronique sont d’ailleurs deux éléments complémentaires et indissociables, souvent désignés par le terme « technologie électronique » ou encore « électro-technologie ». Elles sont à l’origine de ce que nous appelons les nouvelles technologies de l’information et de communication (NTIC).
Des innovations de plus en plus fréquentes dans le domaine de l’électronique
C’est à la fin des années 50 que le secteur de l’électronique, s’avérant important dans les nouvelles technologies, a connu une rapide évolution dans les pays développés, donnant lieu à de nombreuses innovations. Ainsi, aujourd’hui, si la technologie connait de multiples mutations, cela est dû à l’évolution de l’électronique. Le passage d’un simple téléphone mobile à un téléphone Smartphone, des ordinateurs bureautiques à des mini-ordinateurs portables sophistiqués, a été rendu possible par la fabrication de mini-composants adaptés à la technologie intégrée de ces objets.
L’évolution industrielle a ainsi permis de fabriquer ou de transformer des composants électroniques afin de les adapter à la conception de nouveaux éléments. Pour ce faire, certains industriels ont crée des PME et PMI spécialisées dans la fabrication de composants électroniques, tandis que d’autres ont préféré travailler avec des partenaires spécialisés (fabricants de boulons, visses, microprocesseurs, transistors, régulateurs de tension, diodes, kit et modules,….). Ces partenariats industriels ont formé un réseau de fabricants, concepteurs, ingénieurs et artisans professionnels, qui a permit l’apparition croissante d’innovations, comme le décrit la Loi de Moore.
L’ingénieur Gordon E. Moore, a publié en 1965 un article dans « Electronique Magasine » dans lequel il explique que « la complexité des circuits intégrés d’entrée de gamme double à prix constant, tous les deux ans ». Il précise par ailleurs que ce ne sont pas les circuits intégrés qui deviennent plus complexes, mais que ce sont les transistors contenus dans le microprocesseur qui voient leur nombre doubler tous les deux ans. Moore explique tout simplement l’avancée technologique en se basant sur la miniaturisation des composants électroniques contenus dans la mémoire des ordinateurs.
Selon Moore, les sociétés sont entrées dans une phase où les évolutions technologiques entrainent une prospection sur les futures innovations.
L’innovation, clé de la réussite ? – Exemple d’Apple
Par le passé, des innovations ont révolutionné la technologie informatique, telles que, par exemple, celles des premiers ordinateurs de la firme Apple. Le succès du Macintosh est principalement dû à une innovation fonctionnelle : ses deux créateurs, Steve Jobs et Steve Wozniak, ont imaginé un ordinateur personnel familial et professionnel dont l’interface première serait un bureau virtuel sur lequel il serait possible d’ordonner des dossiers, dans lesquels des fichiers seraient rangés. Le vocabulaire utilisé pour dénommer ces espaces virtuels, issu du milieu réel de travail, a été choisi de façon à faciliter l’adaptation de l’utilisateur à ce nouvel environnement de travail. Cette innovation est intéressante car elle considère l’environnement du produit.
Le premier téléphone iPhone, quant à lui, regroupe des fonctions qui, associées à un programme informatique appelé Operating System[1] (OS), forment un produit innovant. Cet appareil est pourtant constitué de composants électroniques fonctionnant à base de programmes informatiques existant auparavant.
Ainsi, on s’aperçoit que les innovations qui rencontrent de francs succès sont novatrices, du fait qu’elles rassemblent des fonctions existantes mais qui n’ont jamais été associées auparavant et qu’elles prennent essentiellement en compte leur environnement. Des innovations sur le design permettent également d’augmenter l’attractivité du produit.
Parmi les produits d’Apple, par exemple, les innovations mises en œuvre pour l’iMac G3 et le premier des iBook, le « Clamshell », résidaient dans l’utilisation mise en avant du design dans l’industrie informatique. Créant un véritable choc dans ce secteur, l’iMac joue sur l’esthétisme d’une forme ronde, de couleurs chaudes et du plastique doux utilisé, dont la couleur ne passe pas avec le temps, et sur l’assortiment du clavier et de la souris. De même, l’iBook se distingue des autres ordinateurs portables de la même époque par sa forme en coquillage, ses couleurs vives, la présence d’une poignée et ses connexions sans fils.
Parallèlement à la progression de la technique, les technologies ne cessent d’évoluer, continuellement et de plus en plus fréquemment, en raison des multiples innovations qui apparaissent dans de nombreux secteurs : téléphonie et informatique, aéronautique, automobile, médecine, génie civil.
Technologies du futur dans le secteur de la téléphonie et de l’informatique
Les nouvelles technologies, dites « Technologies du futur », attendues dans le secteur de la téléphonie et de l’informatique sont l’apparition de téléphones mobiles customisables avec projecteurs, écrans souples, batteries liquides…
Les ingénieurs du Centre de Recherche de Nokia ont lancé une exposition, en collaboration avec le Centre de Recherche en Nanoscience de Cambridge, montrant les possibilités des nanotechnologies. Selon ces chercheurs, le prochain téléphone mobile sera élastique. D’autres ingénieurs réfléchissent actuellement à un téléphone mobile équipé d’un écran virtuel, d’une navigation 3D et d’un clavier lumineux, à un smartphone capable de projeter des images sur des surfaces plates.
De nombreux acteurs du marché de la téléphonie, tels qu’Apple, Samsung et Huawei, ont développé des bracelets ou montres connectés, présentés comme une extension du smartphone, équipés de capteurs permettant de mesurer, par exemple, le temps de sommeil et d’activité physique de l’utilisateur, et de définir son état de santé. Cette technologie, de plus en plus sophistiquée, tend à évoluer vers des bracelets équipés d’une carte SIM, ne nécessitant pas la présence parfois encombrante d’un téléphone mobile. D’après les ingénieurs, ces produits deviendront des relais de communication mais également de véritables télécommandes contrôlant à distance les maisons (domotique) et les moyens de transport. Ils fonctionneront sous de nouveaux Operating System (OS) dédiés spécialement à leurs usages.
Dans le secteur informatique, la fréquence des innovations étant trois fois plus rapide que dans les autres secteurs, le marché deviendra de plus en plus inondé de technologies. De ce fait, les firmes rencontreront probablement plus de difficultés à gérer l’information. Les innovations seront alors moins protégées, mais ces entreprises n’hésiteront pas à attaquer leurs concurrents pour cause de violations de brevets. De plus, depuis quelques années, malgré le fait que le nombre de consommateurs soit très élevé, la concurrence reste très importante. L’Intelligence Economique prendra alors de plus en plus d’importance.
Technologies du futur dans le secteur de l’automobile
Selon les chercheurs du secteur de l’automobile, les véhicules du futur offriront des potentialités sans limites. Depuis 2014, Google travaille sur le projet d’une « voiture sans volant, sans conducteur, sans accélérateur, sans embrayage et sans frein ». L’utilisateur, qui ne sera plus que passager, utilisera simplement un bouton pour démarrer et arrêter le véhicule et une application GoogleMaps pour indiquer son itinéraire, qu’il pourra suivre de près sur un écran. Ce véhicule sera équipé d’un programme informatique associé à une carte numérique détaillée et à de multiples caméras, lui permettant de rouler dans les rues sans commettre un seul accident. Selon les informations d’une édition de 2013 du Wall Street Journal, Apple voudrait en faire de même dès 2019. Le PDG de TESLA, Elon Musk, a également annoncé le lancement d’une voiture sans conducteurs équipée d’une technologie de pointe à l’horizon 2020.
John Mahieddine, ingénieur chez Honda, fabriquant automobile, imagine quant à lui que le véhicule du futur aura des roues rétractables, lui permettant de voler jusqu’à 640 km/h. Ce véhicule, équipé de parachutes et d’airbags, serait conduit grâce à deux pédales et plusieurs joysticks. Selon ce même constructeur, un autre véhicule, taillé pour la ville, est actuellement en test sur les routes du Japon. Il contiendra une tablette permettant de contrôler les applications d’aide à la navigation et à la gestion des commandes, qui sera rechargée à l’aide d’un panneau photovoltaïque situé sur le toit du véhicule.
Par ailleurs, de nombreux constructeurs automobiles s’intéressent à la question du chargement électrique des véhicules par induction, c’est-à-dire sans câbles. En effet, ils constatent que le système de recharge actuel est un frein à l’essor des voitures électriques, en raison du faible développement des bornes et du temps de recharge, qui décourage les clients potentiels. Pour résoudre ce problème, les constructeurs automobiles imaginent des systèmes de recharges intelligents, rapides, sécurisés et faciles, tels que la nouvelle technologie WEVC (Wireless Electric Véhicule Chargin)[2].
Comme la voiture devient un objet ultraconnecté, le secteur de l’automobile évoluera vers un marché de plus en plus concurrencé. En effet, en plus des constructeurs automobiles historiques (Volkswagen, Renault, General Motors, Peugeot, Ford,…), de grandes firmes comme Google, Apple et Samsung visent le marché de l’automobile connectée. Ce secteur étant déjà saturé, reste à savoir si l’arrivée de ces firmes sur le marché de l’automobile sera une menace pour les constructeurs historiques. Cette partie fera l’objet d’un autre article.
Le rôle des économistes dans le développement des technologies du futur
Dans ce contexte, les économistes imaginent des scénarios d’anticipation à l’aide de plans de veille et d’analyses prospectives. Ils anticipent les technologies dans l’avenir et portent un regard constructif et critique comme si elles existaient déjà. Au sein des entreprises, ils participent aux travaux d’innovation et à l’analyse des technologies dans le but d’anticiper le marché, et ainsi d’être plus compétitifs. Ils définissent alors des plans stratégiques.
Cependant, les technologies du futur demeurent un défi, car ce sont là des idées prospectives, qui demandent aux économistes de se projeter dans le futur. Les nouvelles technologies pourraient aussi bien aboutir à une déréglementation des systèmes économiques, à des concurrences farouches et des violations du droit de propriété intellectuelle abusives. Ce qui est sûr, c’est que les technologies du futur changeront nos systèmes économiques[3]. Les technologies du futur pourront être responsables d’un changement des modes de travail et des processus de production au sein des industries. A terme, il est possible que l’environnement devienne de plus en plus souple, et par conséquent qu’il soit un espace de concurrence sans limite entre les entreprises, industries et les nations (conflits industriels, guerre de brevets, frein à l’innovation,…).
Quoi qu’il en soit, les industriels perçoivent l’évolution des technologies comme une source de profits. Pour eux, une industrie qui n’innove pas est condamnée à disparaitre dans le temps.
L’avenir des brevets et de la propriété intellectuelle
Parallèlement aux développements des technologies, le nombre de brevets déposés chaque année pour protéger les nombreuses innovations augmente considérablement. Un brevet est généralement déposé dans le but d’empêcher les concurrents de mener des recherches dans cette direction. Par définition, il permet de protéger une invention pendant une durée déterminée, généralement 20 ans, interdisant son utilisation par un tiers et donnant droit à l’inventeur à une rente de monopole.
Ne cessant de se développer, les innovations technologiques se renouvellent très fréquemment, environ tous les six mois, devenant ainsi très rapidement obsolètes. Dans ce contexte, la protection par le secret peut être un meilleur moyen pour préserver ou augmenter la part de marché de l’entreprise que le dépôt d’un brevet. Néanmoins, la protection par le secret n’est pas toujours simple, en particulier pour des entreprises de cette taille. En effet, dans ces industries, l’incertitude sur l’efficacité des moyens de protection des informations et le manque de confiance restent encore une entrave importante aux stratégies de protection par le secret.
Du fait des limites des différentes stratégies de protection de la propriété intellectuelle, il est possible d’envisager que, dans un avenir proche, les firmes aient de plus en plus de difficultés à protéger leurs innovations. Des patents trolls, qui ont pour vocation de contre attaquer les brevets, verraient alors leur nombre se multiplier. Les entreprises rencontreraient alors de plus en plus de difficultés à attaquer leurs concurrents auprès des juridictions habilitées pour faire valoir la violation de leur droit de propriété intellectuelle. Toutefois la remise en cause de la propriété intellectuelle serait un frein à l’innovation. Les firmes seront donc davantage contraintes d’innover, sous menace de cesser toutes activités. La création de start-up augmenterait alors pour encourager l’innovation.
Par Hasmiou Diallo, étudiant promotion 2015-2016 du M2 IESC
Bibliographie
http://www.latroisiemerevolutionindustrielleennordpasdecalais.fr/jeremy-rifkin/
http://www.nouvellestechnologies.net/la-telephonie.php
http://www.tdg.ch/high-tech/Apple-et-Google-prennent-les-clefs-de-la-voiture-du-futur/story/28457145
http://www.astrosurf.com/luxorion/technologies-futur.htm
http://blog.gaborit-d.com/16-concepts-telephone-portable-du-futur/
http://www.masculin.com/high-tech/11569-autoroute-recharge-voiture-electrique/#
http://decouvrir.ca/edimage/app/photos/?Id=60812
[1] Operating System (OS) : système d’exploitation
[2] La recharge par induction nécessite deux bobines : une bobine primaire intégrée dans les voies de circulation pour une recharge en mouvement ou dans les places de parking pour une recharge statique, et une bobine secondaire placée sous le plancher du véhicule électrique.
[3] Les systèmes économiques sont des modes d’organisation et de fonctionnement des activités économiques, du marché de travail et des relations sociales. Ils prennent en compte l’industrialisation, l’environnement et le niveau de vie des individus.