L’industrie du tabac va-t-elle sauver le monde ?

 Le tabagisme est une vieille tradition ayant pour origine les tribus indiennes de la fin du premier millénaire, qui s’est imposée comme une habitude moderne de centaines de milliers de personnes. Au fil des années, l’industrie du tabac a pu prendre une place importante en engrangeant de profits mirobolants (290 milliards d’euros de chiffre d’affaire et plus de 29 milliards d’euros de bénéfices en 2010 d’après Datagueule) en dépit de son statut controversé depuis 1953. Malgré les méfaits avérés du tabagisme pour la santé humaine, les fabricants de tabac sont parmi les premiers contribuables dans de nombreux pays. En France, par exemple, l’industrie a rapporté 11,2 milliards d’euros en 2013. En raison de ces dommages importants pour la santé, la production et la distribution du tabac sont strictement réglementées par l’État. Ainsi, on observe, ces dernières années une tendance à la baisse de la consommation et une augmentation du coût des paquets de cigarettes en France. Les gouvernements cherchent un équilibre entre les recettes fiscales élevées provenant des ventes de tabac et la protection de la santé des citoyens, qui est la question la plus urgente de 2020.

L’année 2020 a été rude pour l’économie mondiale et pour les entreprises du secteur privée. Les mesures sanitaires exigeantes ont entrainé une pression sociale sur la population et les habitudes de consommations des ménages. L’industrie du tabac a également fait face à un certain nombre de restrictions. Par exemple, en Afrique du Sud, une interdiction de fumer a été introduite pendant 5 mois[1], en Belgique – une interdiction de fumer pendant un match de football[2], etc.

Du fait d’impact du tabac sur la santé dont les effets constituent un facteur de risque important dans l’aggravation des symptômes de la Covid-19, on aurait pu s’attendre à une baisse de la consommation de tabac en tant que résultante de l’abandon pour les nouveaux consommateurs ou pour motiver l’abandon pour les consommateurs habituels. Mais le marché du tabac a tout de même connu une progression sur la période du premier confinement de mars à mai 2020.

Santé Publique France a réalisé une enquête auprès de 422 consommateurs de tabac dans le but de suivre l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant l’épidémie. Cette enquête, à l’heure actuelle, le 28 décembre 2020, a permis d’observer une hausse de 27% de la consommation de tabac sur 3 mois contre une diminution de 19% sur la même période, 55% d’entre eux ont déclaré avoir une consommation stable de tabac. Cela peut s’expliquer par les changements dans les politiques stratégiques des compagnies de tabac liées au lancement de nouveaux types de produits. La principale question en temps de crise sanitaire de 2019 est de savoir quels produits innovants sont produits par les compagnies de tabac et quelles sont leurs contributions à la santé humaine?

Le marché du tabac en Mutation: stratégies et produits innovants

La réorientation stratégique des entreprises de la production de cigarettes classiques à l’introduction d’un nouveau type de produit, comme la cigarette électronique, a commencé bien avant la crise sanitaire de 2019. Le premier concept de e-cigarette a été développé en 1963. Le premier dispositif rendu public destiné à simuler l’utilisation d’une vraie cigarette a été réalisé en 2003. Mais ce n’est qu’en 2009 qu’une technologie moderne a été inventée, la vaporisation par résistance chauffante, caractérisée par son « Electronic Nicotine Delivery System (ENDS) ». Ainsi, il y a des décennies, les fabricants de tabac ont commencé à s’intéresser au créneau des produits moins nocifs pour la santé, et chaque acteur majeur du tabac propose maintenant sa cigarette électronique. Avec l’avènement des nouvelles produits, la conscience des consommateurs évolue, nous voyons donc des changements globaux dans la mission et la stratégie de développement des compagnies de tabac.

Le succès sur le marché du tabac dépend de facteurs macro-économiques externes tels que la population, la situation économique dans la région de vente, la politique fiscale de la région, etc. En effet, les facteurs ci-dessus sont décrits dans le document de stratégie 2007 de British American Tobacco. Ainsi le défi lancé par la direction de American British Tobacco en 2007 est de répondre aux besoins des fumeurs adultes. Pour ce faire, il est nécessaire :

  • De comprendre les besoins des consommateurs ;
  • D’avoir des produits qui répondent aux attentes des consommateurs, au moment où ils sont nécessaires ;
  • De pouvoir livrer les produits aux points de vente où le consommateur effectue des achats.

En analysant ces tâches, nous pouvons conclure qu’il y a une décennie l’objectif principal de l’entreprise était le développement d’un réseau de distribution. Mais ces derniers temps, les habitudes de consommateurs ont subi de plus en plus de changements. Avec l’adoption généralisée des nouvelles technologies de communication, il est devenu possible de promouvoir plus globalement des modes de vie sains et des tendances antitabac. La réglementation des ventes de tabac par l’État s’est également généralisée. Ces tendances ne pouvaient pas passer inaperçues aux yeux des fabricants de tabac et, par conséquent, elles ont contribué au développement de nouveaux produits moins nocifs pour la santé. Le lancement et le développement de nouveaux produits est un processus stratégique à long terme qui nécessite des innovations. Nous assistons donc à une transformation des stratégies sur le marché du tabac : le passage du développement des réseaux de distribution au développement de l’innovation.

Ainsi, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les compagnies de tabac, qui gagnent des milliards grâce aux mauvaises habitudes de l’humanité, orientent leurs efforts pour réduire les dommages à la santé des fumeurs. Le PDG de American British Tobacco (BAT) a présenté la stratégie du groupe en mars 2020, dont le message principal est : « Notre héritage – et la base de notre succès – est dans les cigarettes. Cependant, nous reconnaissons que le monde change. Un objectif clair de construire un “avenir meilleur” en réduisant l’impact de nos activités sur la santé ».

Public Health England, un organisme du ministère de la santé du Royaume-Uni, a réalisé deux examens complets et a déclaré que le vapotage est au moins 95 % moins nocif que le tabagisme. Ainsi, les entreprises se concentrent sur le développement et le lancement de nouveaux produits innovants pour le marché, tels que la vapeur, fusion du tabac et de la vapeur, produits de chauffage du tabac, tabac sans fumée etc… En 2017, BAT a acquis une nouvelle série de produits qui devraient devenir une innovation dans le domaine du tabac sans fumée. À la suite de cette acquisition, BAT a développé la disponibilité du SNUS, une poudre de “tabac blanc”, sous la marque Epok. Le “tabac blanc” est fabriqué selon un processus de production spécial qui purifie et raffine soigneusement le tabac brun. Ce procédé présente l’avantage supplémentaire de réduire les niveaux de certains constituants tels que les métaux lourds. Les consommateurs affirment que l’utilisation du produit procure exactement la même sensation que le tabac brun ordinaire. Le tabac blanc est un produit de consommation courante, mais le SNUS ne coule pas et ne décolore pas les dents.

Pour l’entreprise Japan Tobacco, ses objectifs c’est de développer de produits émergents, prendre de l’expansion géographique, pour ce faire elle a investi des centaines de millions dans la recherche et développement et le marketing pour conserver sa croissance ; dans une perspective de long terme et aussi de prendre des parts de marchés à ses concurrents.

Avec l’avancé du marché du numérique de nos jours, Japan Tobacco International (JTI) a signé un contrat avec Orange Business Service, pour cinq ans, ce contrat terminera en 2021 ; pour sa transformation digitale, qui a pour but, de fournir un service très varié, managés à 20 000 utilisateurs sur plus de 300 sites dans le monde, de faciliter les démarches sur les réseaux sociaux comme les accès à distance, les communications unifiées, les centres d’appels en utilisant la technologie Skype for business…

La cigarette traditionnelle a des conséquences négatives sur la santé de ses consommateurs, les entreprises qui les produisent veulent réduire le taux de décès par des nouveaux produits moins nocives pour la santé. L’entreprise JTI en 2014, a présenté une cigarette chauffée sur le nom de Ploom tech, cette technologie permet de créer la vapeur de tabac en chauffant un liquide sans nicotine à 360°c qui passe par une capsule avec du tabac granulé, l’entreprise a considéré que cette technologie peut concurrencer les cigarettes classiques et électroniques. Fin 2015, c’est l’arrivée de la cigarette électronique avec une cartouche pré-remplies pour les adultes, cette technologie cigarette a été développée avec Logic compact au format porche, elle est comme un petit stylo plat et carré, elle a trois couleurs et cinq parfums. Les pods Logic compact qui ont des saveurs comme tabac, menthol, cerise, baies-menthe et fraise. Chaque pot équivaut à un paquet de cigarette, elle est équipée d’une batterie de 350mAh performante. De 2015 à 2020, le Groupe JTI a investi deux milliards de dollars pour le développement de ce produit à l’échelle internationale, le JTI est considéré comme le leader en ce qui concerne de l’innovation des produits risques réduits.

En 2016, Philip Morris International (PMI) a annoncé un changement de stratégie majeur sur le long terme (2025) qui vise à fabriquer des produits limitant au maximum la présence de substances toxiques. En 2020, Andre Calantzopoulos, le CEO de PMI dans une interview avec l’Harvard Business Review évoque les réflexions qui ont permis aux ingénieurs et scientifiques de l’entreprise d’atteindre des résultats d’environ 95% de réduction de substances nocives dans les produits de nouvelles générations proposés par PMI. Les objectifs de la stratégie de PMI sont les suivants comme détaillés dans le rapport transmis à la SEC pour les investisseurs et actionnaires de PMI : plaider en faveur de l’élaboration de cadres réglementaires fondés sur la science pour le développement et la commercialisation des nouveaux produits. Dans le but d’atteindre ces points essentiels de la stratégie globale de l’entreprise, PMI a développé 4 stades de produits qui seront mis à l’étude en R&D :

  • L’utilisation d’un dispositif de chauffage à commande précise intégrant la technologie IQOS HeatControl, dans lequel une unité de tabac spécialement conçue et brevetée est insérée et chauffée pour générer un aérosol ;
  • L’utilisation d’une source de chaleur au carbone pressé ;
  • L’utilisation d’un aérosol de sel de nicotine ;
  • L’intégration des produits e-vapor, qui sont des appareils à piles qui produisent un aérosol en vaporisant une solution liquide contenant de la nicotine.

Chez Phillip Morris, les nouveaux produits font référence à la gamme de produit de la marque IQOS (cigarette électronique sans fumée), propriété de PMI lancée en 2015. Ce produit est le fer de lance qui permet de décliner les licences en recharge et autres accessoires au nom de marques connus par les consommateurs. Cette gamme est le pari sur lequel PMI joue son avenir afin de redorer son blason auprès du grand public ainsi que des institutions de santé publique et du milieu médical. A ce jour, PMI est poursuivi en justice dans 60 affaires judiciaires diverses à cause des effets sur la santé des consommateurs, des plantations et divers litiges.

Lors de la présentation de ses résultats pour ce second trimestre 2020 British American Tobacco a déclaré que ses ventes de cigarettes ont reculé, en volume, de -6,3 % (par rapport au second trimestre 2019) sur l’ensemble de ses marchés dans le monde. Un résultat explicable essentiellement par les restrictions imposées aux voyages pour cause de pandémie. Sinon, dans ces résultats, BAT met en avant surtout la croissance de ses activités « nouvelles catégories / NGP » +14,7 % :

  • Soit +9,1 % dans la catégorie du tabac à chauffer ;
  • Soit +41 % dans les produits du vapotage
  • Soit +67 % dans la catégorie « modern oral » (nicotine en sachets).

En 2020, on observe une baisse des ventes de cigarettes classiques et une augmentation des ventes de nouveaux produits tels que les e-cigarettes, nicotine en sachets, tabac à chauffer. Cependant, on ne peut pas affirmer que les nouveaux produits remplaceront complètement ou même largement les cigarettes classiques. Le taux de croissance élevé des ventes des nouvelles catégories est très probablement associé au stade de vie du produit, qui est au stade de croissance rapide, tandis que les cigarettes classiques traversent la transition du stade de maturité au stade de déclin.

Une nouvelle stratégie des entreprises liée à l’introduction de nouveaux produits sur le marché et une transition massive vers la cigarette électronique consiste de :

  • Mener des recherches et informer les consommateurs
  • Un dialogue avec l’État sur la réglementation de la vente de cigarettes électroniques. La tâche est de faire pression pour la vente de cigarettes électroniques, leur promotion sur le marché et de changer la réglementation des ventes.
  • Transition vers l’e-commerce et développement des technologies numériques.

Les biens technologiques protègent contre la contrebande

La production de nouvelles catégories de produits est à forte intensité de connaissances et de main-d’œuvre. De cette manière, les entreprises diversifient leurs portefeuilles, protégeant leur marché des produits de contrebande de cigarettes. La crise de santé et le ralentissement financier en 2020 ont causé une tempête parfaite, selon des recherches de JTI, qui ont permis aux contrebandiers organisés de répondre à la demande des consommateurs qui ont besoin des biens bon marché et ce groupe va tirer parti dans la diminution du pouvoir d’achat, dans la récession mondiale plus spécifiquement dans les pays à fiscalité élevée.

L’économie numérique facilite également la commercialisation des produits auprès du client final. Les applications WhatsApp et Facebook ont montré les méthodes de communications rapides et faciles entre les criminels et les consommateurs.

Selon la Chambre de commerce internationale, le commerce de contrefaçon atteindra 4 milliards de dollars d’ici 2022, à travers le commerce électronique, pour la banque mondiale, les groupes criminels qui font de la contrebande, qui produisent, qui distribuent et vendent les produits de tabac qui n’ont pas payé aucun droit de taxe, leur commerce s’élève déjà environ de 40 à 50 milliards de dollars chaque année[3]. JTI a préparé un plan d’action contre ces groupes criminels qui base du renforcement du contrôle douanier et de l’interaction avec les autorités gouvernementales. Mais la stratégie à long terme de transition de la société vers des produits plus avancés sur le plan technologique, comme les cigarettes électroniques, est en soi une garantie contre la contrefaçon. Ainsi, malgré le risque de flambée de la contrebande en raison de la crise économique provoquée par la pandémie, à long terme, on voit l’impact de la gamme de produits des compagnies de tabac sur la réduction du volume de la contrefaçon.

Les additifs aromatiques sont-ils plus nocifs que la nicotine ?

Pour analyser les ingrédients des e-cigarettes modernes, nous avons utilisé les informations fournies par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Ces informations sont des données brutes extraites des déclarations et notifications effectuées par les fabricants et importateurs de ces produits. Aux fins de procéder à la publication des informations prévues par la réglementation, l’Anses n’a effectué aucun traitement ni aucune analyse de ces informations et ne peut, par conséquent, en garantir leur contenu ou leur exactitude. Néanmoins, la base de données contient des informations sur les produits de vapotage enregistrés en France depuis 2016 et indique le nom du composant principal.

La base du liquide de vapotage se compose de 2 éléments :  Propylène glycol (PG, Monopropilene glycol) et Glycérine végétale (Glycérine, Glycerol). Les produits de vapotage peuvent ne contenir aucune nicotine (0 à 18 mg/ml) ou contenir des saveurs et des additifs aromatiques (3-15%). La glycérine et le propylène glycol ne sont pas considérés comme toxiques quand ils sont administrés par voie orale. Néanmoins, ces liquides peuvent contenir des substances chimiques qui augmentent leur toxicité.

Nous avons analysé environ 65 000 produits enregistrés en France. Sur la figure 7 et 8, les composants non toxiques sont indiqués en vert et les composants toxiques, qui sont des additifs aromatiques et sont les plus nocifs pour la santé, sont indiqués en rouge. À partir du graphique, nous pouvons voir que, par rapport aux années précédentes, les fabricants déclarent une teneur en nicotine inférieure en 2020. Néanmoins, la teneur en additifs aromatiques laisse à la prudence, d’autant plus que la publicité des produits aromatiques s’adresse indirectement au public des jeunes et des écoliers. Le tableau (annexe 1) présente les principales caractéristiques des composants du vapotage.

Après avoir étudié le contenu des e-liquides pour cigarettes électroniques, d’une part, on constate que la quantité de nicotine diminue, et d’autre part, la quantité d’additifs aromatiques augmente. Les additifs aromatiques peuvent être à la fois naturels et artificiels. Certains additifs sont connus pour être plus toxiques que d’autres, la cannelle en étant un exemple nocif. L’innocuité des autres arômes alimentaires est reconnue en cas d’ingestion. On ne sait pas aujourd’hui quels sont les effets du chauffage et de l’inhalation répétée sur plusieurs années de ces additifs.  Cependant, on pense que les doses absorbées pourraient être plus importantes que par voie orale et que si tel est le cas certains arômes pourraient alors poser souci. Il est également important de prêter attention au contenu proportionnel de Propylène glycol et Glycérine végétale des cigarettes électroniques. Glycérine végétale est moins nocif, par conséquent il est plus préférable de lui choisir comme composant principal. Un autre aspect important du remplacement des cigarettes classiques par des produits de vapotage est le manque de dépendance physique à la nicotine. Cependant, les habitudes de consommation des e-cigarettes restent les mêmes, ce qui pose la question de la dépendance psychologique du tabagisme.

Fabrication de vaccins et développement des soins de santé

Le nouveau portefeuille de produits du tabac ne se limite pas au lancement d’équivalents innovants de cigarettes classiques. La crise sanitaire mondiale et la pandémie de 2019 ont incité les compagnies de tabac à travailler sur un vaccin contre les Covid-19.

En 2014 BAT a acquis la société Kentucky BioProcessing dans le but d’utiliser certaines de ses technologies d’extraction du tabac uniques pour développer davantage une nouvelle catégorie de produits ininflammables. En 2014, KBP est devenue l’une des rares entreprises à offrir un traitement efficace contre Ebola en lançant ZMapp ™ en partenariat avec la société californienne Mapp BioPharmaceuticals en partenariat avec la Biomedical Advanced Research and Development Administration (BARDA). Ainsi, en avril 2020, British American Tobacco a annoncé son travail sur le développement d’un vaccin contre le COVID-19. Le vaccin est développé en utilisant une nouvelle technologie de plants de tabac à croissance rapide.

Le vaccin utilise la technologie brevetée du tabac à croissance rapide de BAT, qui présente plusieurs avantages par rapport à la technologie vaccinale traditionnelle :

  • Ceci est potentiellement plus sûr étant donné que les plants de tabac ne peuvent pas héberger des agents pathogènes qui causent des maladies humaines.
  • C’est plus rapide car les éléments du vaccin s’accumulent dans les plants de tabac beaucoup plus rapidement – 6 semaines dans les plants de tabac contre plusieurs mois en utilisant des méthodes conventionnelles.
  • La formulation vaccinale développée par KBP reste stable à température ambiante, contrairement aux vaccins conventionnels, qui nécessitent souvent une réfrigération.
  • Il peut induire une réponse immunitaire efficace en une seule dose[4].

L’approche végétale du développement de vaccins est révolutionnaire

Le géant de l’industrie du tabac Philip Morris et le japonais Mitsubishi Tanabe Pharma sont les principaux actionnaires d’une société biopharmaceutique Medicago. Pendant la pandémie, Medicago est également activement impliqué dans la course à l’invention des vaccins contre Covid 2019. La technologie Medicago est inhabituelle. Plutôt que de compter sur des cylindres massifs en acier inoxydable pour cultiver du lactosérum, l’entreprise cultive des serres qui cultivent un proche parent du tabac. En insérant une partie de la séquence génétique du coronavirus dans des cellules végétales, les légumes-feuilles sont transformés en mini-usines pour la production de protéines. Le vaccin a déjà passé avec succès la première phase de test ; en novembre 2020, la société a entamé la deuxième phase de test du vaccin[5].

Conclusion

Les investissements des fabricants de tabac dans de nouvelles catégories de produits moins nocifs pour la santé ont commencé bien avant la pandémie de coronavirus. La sortie et la production de nouveaux produits modifient la stratégie des compagnies de tabac, qui se concentrent principalement sur la réduction des dommages à la santé. Pour réaliser ses objectifs, les entreprises de tabac utilisent tout un arsenal de méthodes qui leur permettent d’influencer l’opinion des consommateurs. L’une de ces méthodes sont les actions de lobbying sont menés comme afin de retarder ou d’annuler des lois qui visent à diminuer la taxation de la consommation de tabac. L’autre est un gros investissement dans la recherche et le développement. En plus de travailler à réduire la teneur en nicotine des produits du tabac, les laboratoires de recherche travaillent à la création d’un vaccin contre le coronavirus et de médicaments basés sur les propriétés médicinales du tabac.

L’une des principales tendances de 2020 dans l’industrie du tabac est une augmentation de la part des nouvelles catégories de produits et une diminution de la part des cigarettes classiques dans le portefeuille des entreprises. Le développement d’un vaccin anti-coronavirus à base de tabac est également un progrès dans l’industrie du tabac. Les travaux sur des produits innovants, des objectifs principales de réduction des méfaits des produits du tabac ont poussé les entreprises à acquérir des laboratoires de recherche plusieurs années avant la pandémie. Mais la crise sanitaire mondiale affectera le portefeuille des sociétés de tabac qui pourraient être en mesure de générer des bénéfices grâce à la production de médicaments à base de tabac. Actuellement, la situation sur le marché du tabac ressemble à une relation « gagnant-gagnant ». Tout le monde profite des nouveaux produits – les consommateurs réduisent les risques pour la santé, l’État continue de recevoir des revenus pour le trésor public, les entreprises réduisent le risque de contrefaçon. Mais est-ce vraiment le cas ?

En fait, les entreprises de l’industrie du tabac fondent leurs activités sur les habitudes malsaines de l’humanité. le succès d’une stratégie visant à développer des produits innovants moins nocifs, contenant toujours de la nicotine ou des additifs aromatiques affectent toujours la santé. Ce double jeu de producteur de produit nocif et d’aide aux victimes soulève des questions sur l’impartialité et la bonne foi de ces entreprises comme nous avons pu le voir des actions de lobbying au niveau des instances décisionnaires pour les convaincre de l’innocuité des produits vendus. Dans le but de donner une image plus saine au tabac et vu les investissements faits pour trouver un vaccin grâce au tabac, doit-on s’attendre à ce que l’industrie du tabac puisse fabriquer des produits de santé pour profiter indirectement d’un rayonnement de ses potentiels produits de santé ?

Par Franj Kalma Moufoura, Alisa Zhukova, Caleb Durandisse, promotion 2020-2021 du M2 IESCI

[1] https://www.bat.com/group/sites/UK__9D9KCY.nsf/vwPagesWebLive/DOBSLNHQ#

[2] http://www.lemondedutabac.com/belgique-coronavirus-masque-ou-cigarettes-il-faut-choisir-interdiction-de-fumer-dans-les-stades/

[3] https://www.jti.com/jti-report-warns-gathering-storm-black-market

[4] https://www.bat.com/group/sites/UK__9D9KCY.nsf/vwPagesWebLive/DOBN8QNL

[5] http://ie.shafaqna.com/EN/AL/2447986

[6] https://www.stop-tabac.ch/fr/e-cigarette-et-tabac-chauffe-3/l-essentiel-sur-la-e-cig/decryptage-des-e-liquides#:~:text=Le%20glyc%C3%A9rol%20est%20souvent%20utilis%C3%A9,l’instar%20du%20propyl%C3%A8ne%20glycol.

Annexe 1. Caractéristiques des composants du vapotage

 

Nom de la composanteFonctions
NICOTINE·         La nicotine aux doses utilisées par les vapoteurs n’est pas dangereuse, addictif

·         Les risques potentiels de la nicotine provenant des produits du tabac sans fumée (snus, snuff). Il a été fait état d’effets hémodynamiques, de dysfonctionnement endothélial, de cas de thrombogenèse, d’inflammation systémique, ainsi que d’autres effets métaboliques[6].

PROPYLENE GLYCOL (PG)·  un exhausteur d’arômes

·  substance issue de la pétrochimie, qui n’a ni odeur, ni goût, ni couleur

·  le PG a moins tendance à boucher le clearomiseur que la glycérine végétale

·  Avec la nicotine, il procure également le fameux « hit » en gorge recherché par les vapoteurs pratiquant l’inhalation indirecte

Capacité d’irritation : le PG peut provoquer des irritations chez certaines personnes sensibles (des problèmes d’insuffisance rénale, réactions d’irritations, une irritation des voies respiratoires), mais que la plupart des effets négatifs n’apparaissent que lors d’une exposition à des quantités importantes, qui sont loin d’être atteintes avec une cigarette électronique.

GLYCERINE VEGETALE (GV) / GLYCEROL ·  Issue à l’origine de la fabrication du savon, se présente sous la forme d’un liquide épais, visqueux, incolore et inodore, au goût sucré

·  Non toxique

·  Produit une vapeur généreuse appréciée des amateurs d’inhalation directe

·  Les liquides à forte teneur en VG sont susceptibles d’encrasser

Glycérol de qualité pharmaceutique (USP)La qualité de GLYCERINE qui assure à priori une absence d’impuretés toxiques dans le glycérol.
Arômes :  BUTANOATE D’ETHYLE / Ethyl butyrate et autres additifs aromatiques·  Irritation de la peau; irritation possible des yeux et des muqueuses; possibilité de maux de tête, d’étourdissements, de nausées, de vomissements et de narcose.

 

Bibliographie

Admin M2 IESC