En perte de compétitivité, les entreprises sont en perpétuelles recherche de coûts salariaux moindres pour la production. Ce qui ne va pas en s’arrangeant, lorsqu’on connait les salaires élevés dans les pays émergents. Dès lors, le recours aux nouveaux marchés est perçu comme une alternative pour une conservation de l’avantage concurrentiel ou de démarcation dans un environnement concurrentiel des plus grandissants.
Ainsi, nous assistons à l’orientation des plus grandes firmes vers ce qu’on appellerait maintenant les marchés frontières ou nouveaux marchés.
LES MARCHES FRONTIÈRES
Les marchés frontières (marchés pré-émergents ou marchés naissants selon Wikipédia) se constituent des pays au potentiel émergent ayant un marché plus petit en raison de la capitalisation boursière et une liquidité relativement faible.
En résumé, ils représentent une subdivision des marchés émergents, sont plus petits et moins développés.
Comme nous l’avons dit plus haut, les marchés frontières naissent suite à une croissance atone des pays industrialisés et un ralentissement notable des BRICS. Dès lors, la volonté de trouver de nouveaux marchés vient du fait que certains pays ou zones géographiques présentent un potentiel de croissance plus ou moins stable par rapport à l’occident et maintenu à la hausse pour la plupart d’entre eux.
Leurs avantages découleront naturellement du fait de leur croissance solide, d’une ressource humaine abondante et des salaires plutôt faibles.
En contrepartie, ils présentent des risques liés à un environnement institutionnel, législatif, réglementaire patraque, à une forte corruption et à une instabilité politique et parfois géographique accrue. Ce qui va dissuader les investisseurs.
Au vue de ces risques d’investissement, la mission des nouveaux investisseurs dans une démarche due diligente sera :
De développer, identifier, mettre en œuvre les stratégies adéquates en conduisant les projets d’études et de conception de nouveaux produits pour le marché,
De prospecter de nouvelles cibles en prenant en compte certains facteurs nationaux et locaux
Les marchés frontières ou nouveaux marchés sont pour la plupart aujourd’hui concentrés entre l’Afrique et L’Asie et suscitent autant de convoitise de la part des grands groupes.
La figure ci-dessous illustre mieux la répartition géographique de ces nouveaux foyers d’intérêts.
L’AFRIQUE NOUVEAU MARCHE FRONTIERE
L’Afrique est à ce jour une zone géographique aux ressources quasi innombrables et pléthoriques. Cependant elle n’a pas bénéficié de cet avantage naturel pendant des années, à cause de son marché intérieur monotone et peu diversifié, impactant sa compétitivité sur le plan mondial et sa productivité pour en venir au niveau de vie de ses populations.
Bien que repartie sur une croissance forte et soutenue depuis un certain nombre d’années, les défis du continent restent encore nombreux. Elle ne pourra cependant prétendre à une sortie de crise durable qu’à la condition suivante :
-la valorisation des ressources humaines en capital humain,
-l’industrialisation moderne et productive (la valorisation des ressources naturelles en produits industriels),
-la valorisation énergétique, notamment électrique, qui constitue d’ailleurs le frein principal dudit développement.
L’ENERGIE EN AFRIQUE, GRANDE PAR LA RESSOURCE ET PETITE PAR LA TAILLE
L’énergie en Afrique est la solution de l’énigme que l’on se veut au développement du continent. Bien que potentiellement riche en matière première énergétique (énergie hydroélectrique par son réseau fluvial important, puissance éolienne, biomasse ou solaire) la consommation en énergie primaire ne représente que 3,2% de la consommation mondiale pour un taux d’électrification de 42,9% pour tout le continent (soit environ 1 ménage sur 2 ayant accès à l’électricité).
Avec l’exploitation de la capacité électrique à son maximum, les coupures d’électricité qui freinent considérablement l’activité économique ne seront qu’un lointain souvenir. De nombreux projets sont en cours d’étude et nécessitent des investissements important, qui là encore sont impactés par les faiblesses liée aux nouveaux marchés, comme citées plus haut.
CONCLUSION
Après avoir développé un certain nombre de points dans ce document, nous constatons que de nombreux efforts en matière d’exploitation de pays frontières restent à consentir. Ils sont peut-être l’avenir de l’économie mondiale. C’est pourquoi la stabilité institutionnelle, politique et énergétique devrait être le fer de lance dans cette bataille de la compétitivité.
Par Awar Lissouk, étudiant promotion 2017-2018 du M2 IESCI
BIBLIOGRAPHIE
-Après les émergents, les marchés « frontières » séduisent les gérants, Réjane Reibaud, les Echos, Octobre 2013
-Marchés frontières, Cercle Finance, Agefi, Bloomberg NE, Reuters, Janvier 2012
-Les marchés frontières seront les prochains émergents, Guillaume Errard, le Figaro Economie, Décembre 2010
-Marchés frontières, les oubliés de la reprise boursière mondiale, Pierrick Fay, les Echos, Août 2016
-La consommation en Afrique : marché du XXI e siècle, Deloitte, Juin 2015
-Les nouveaux marchés frontières, Brochard Finance, Octobre 2013
-L’électricité en Afrique ou le continent des paradoxes, Christine Heuraux, IFRI
-Transition énergétique : que faire pour l’électricité en Afrique?, Roland Portella, Le Point Afrique, Juin 2017
-Etat des lieux et solutions pour l’accès à l’électricité au plus grand nombre dans les pays pauvres, LeGrand