Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont un rôle considérable dans plusieurs domaines de la société en général et dans le domaine de l’économie en particulier. En effet, ce terme dit « NTIC » a été utilisé au cours des années 1990 et au début des années 2000 pour qualifier le développement rapide des technologies et de l’innovation lié à la télécommunication. Le dictionnaire français Larousse les définit comme étant « l’ensemble des techniques utilisées pour le traitement et la transmission des informations (informatique, multimédia, Internet, etc.) ». En d’autres termes, ce sont les moyens modernes facilitant la communication et l’échange d’information (l’informatique et l’Internet). Ces changements touchent à la fois les communications, le monde de la finance et les échanges, mais aussi, et surtout, la gestion des entreprises et nos modes de vie qui ont connu une accélération incontestable dans cette période.
Dans le jargon économique, en plus de la mondialisation, l’ensemble des activités liées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, tel que le télémarketing, le télé-secrétariat et la vente par Internet, renvoient à l’expression « nouvelle économie », signifiant les nouveaux acteurs (les start-up) et modèles économiques nés dans un contexte de mondialisation des échanges et d’ouverture des marchés. Et contribuant ainsi à une hausse de la croissance, par la « création de nouvelles sociétés webmarchandes, par une forte concurrence permise par le monde du web et par une gestion du stock facilitée grâce au commerce électronique »1. Cette période s’est caractérisée par une faible inflation, un chômage très bas et une hausse des salaires réels.
Selon Patrick Artus : « On appelle nouvelle économie un ensemble d’évolutions et de mécanismes : apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication, de nouveaux biens et services liés à ces technologies, incorporation de ces nouvelles technologies dans les processus de production de l’ensemble des biens et services y compris de la “vieille économie”, réorganisation des entreprises autour de formes plus flexibles, modification de la nature des rémunérations, hausse des bourses.. »2
Les Technologies d’information et de communication touchent différent domaines tels que l’éducation, la santé et surtout l’économie dans ses différents secteurs (matières première, industriel ou des services). Des politiques de l’OCDE (2000) ont appréhendé le champ des NTIC comme celui de « l’ensemble des secteurs d’activités économique qui contribuent à la visualisation, au traitement, au stockage et à la transmission de l’information par des moyens électroniques »3 (Didier Lombard, Patrice Roussel et Sylvie Du martin, 2001).
Les TIC occupent une place importante dans l’économie actuelle et contribuent à la croissance économique. La diffusion massive et rapide des technologies numérique a révolutionné les systèmes de production et les comportements de consommation des économies développées, et elle a aussi profité aux pays en développement. « Les TIC sont essentielles dans les pays en développement, pour permettre à tout un chacun de participer pleinement à l’éco- nomie du savoir du XXIe siècle. Nous avons constaté des incidences concrètes sur des services tels que la santé et l’éducation sur des marchés où les TIC enregistrent une forte croissance. » Affirme le Dr Hamadoun Touré, Secrétaire général de l’UIT (Union Internationale des Télé- communications).
Plus précisément, l’OCDE a indiqué que les nouvelles Technologies contribuent à la croissance économique de trois manières4 : premièrement le secteur producteur des TIC eux- mêmes qui contribuent directement par le biais de leur production à la croissance globale, deuxièmement, par l’augmentation des investissements dans les TIC qui améliorent la qualité des équipements en TIC et qui font baisser leur prix et ainsi renforcent la production de tous les secteurs économique. Et enfin, la réduction des coûts des entreprises et l’amélioration de leur gestion par le biais de l’Internet et du commerce électronique.
Grace aux TIC les entreprises doublent leurs chiffres d’affaire et peuvent désormais redéfinir leur cible, prendre des décisions en fonction de l’attente des consommateurs, communiquer leurs informations par Internet, s’assurer du suivi des commandes et des livraisons à distance et surtout à travers la fonction marketing peuvent créer leur images et des audiences. Les salariés gagnent en autonomie et en responsabilité diminuant ainsi les niveaux hiérarchiques, ils peuvent effectuer des groupements en fonction de leurs centres d’intérêt, ils accèdent à des catalogues, ils commandent en direct, ils ont une assistance pour des recherches de produits, de prix et de services et ils ont un accès illimité et permanent au produit et surtout les entreprises augmentent leur productivité grâce à l’automatisation des tâches et voient diminuer leur coûts de stratégies marketing. Un autre avantage qu’ont apporté les nouvelles technologies est le rôle de media que joue l’Internet en complément de la presse et de la télévision. La révolution numérique a carrément bouleversé le mode de travail (travail à distance), la vente, l’achat et la distribution.
Selon Patrick Artus5, même si, au total, les effets des TIC sur la croissance, l’emploi, la productivité et l’inflation semblent favorables, cependant, il faut s’interroger sur les conséquences négatives de la ” nouvelle économie ” : inégalités accrues, déséquilibres financiers…l’auteur met surtout l’accent sur l’accumulation considérable du capital productif qu’exige la nouvelle économie et qui peut engendrer des effets négatifs tel que : l’
« augmentation du coût du capital et le conflit entre salaires et profits pour le partage de la valeur ajoutée »6.
En outre, le développement des TIC pénalise les petites entreprises qui ne possèdent pas de gros moyens financiers pour les utiliser d’où la difficulté à attirer de nouveaux clients potentiels. Elles encouragent la fraude appelée couramment « la cybercriminalité » : vol de cartes de crédit et de cartes bancaires, piratage de numéros de comptes…
Le manque de contact entre le vendeur et l’acheteur est aussi à soulever au détriment des relations sociales et humaines qui sont indispensables aux opérations d’achats et de ventes car le vendeur doit être face à son client pour identifier ses besoins et l’acheteur doit être face au vendeur et au produit afin d’avoir un avis personnel par rapport à ce dernier. Les nouvelles technologies ont contribué à la destruction des emplois car dans certains secteurs la machine a remplacé l’homme avec l’introduction des robots et de l’informatique.
L’Internet est un concurrent redoutable pour les medias traditionnels qui ont connu une baisse de leur chiffre d’affaire et de leur diffusion et par conséquent a fait augmenter le coût de fabrication du papier.
Les nouvelles technologies génèrent une consommation électrique très importante d’où un besoin en énergie important au niveau mondial, par conséquent, l’équipement numérique revient très cher aux consommateurs et le coût de l’informatique revient très cher aux entreprises. Le recours exclusif au numérique est donc très coûteux.
Les TIC accélèrent le rythme de la vie quotidienne, et introduisent d’avantage de stress et augmentent la quantité de travail des personnes qui doivent travailler durant de longues heures causant ainsi des problèmes de surmenage et parfois même psychologiques pouvant amener des personnes à la dépression.
L’offre d’emploi dans les TIC est conditionnée par un niveau de compétence et de qualification assez élevé et n’est pas facilement accessible aux travailleurs âgés ou à ceux dont les connaissances en TIC sont limitées contribuant ainsi au chômage indirectement.
Les entreprises utilisant nouvellement les TIC connaissent des coûts considérables liés à la formation du personnel et à l’innovation qui devient beaucoup plus fréquente avec l’introduction des TIC dans l’entreprise. Elles doivent aussi effectuer une réorganisation structurelle et une réorganisation du travail.
Les TIC ont également un impact négatif sur l’environnement car leur utilisation produit des déchets toxiques avec l’utilisation des machines industrielles, des voitures, etc. Elles ont aussi un impact sur le physique surtout les yeux et le dos qui sont directement affectés par la position permanente parfois durant des heures devant un ordinateur.
Nous pouvons conclure que les Nouvelles Technologies d’Information et de Communication et la nouvelle économie numérique ont certes créé de nouvelles opportunités pour les entreprises et ont ainsi contribué à la croissance économique par les multiples avantages que nous venons d’évoquer ci-dessus mais nous ne pouvons nier que la révolution qu’elle a apporté n’est pas exempte de risques et d’effets pervers sur la société et sur l’économie mondiale. Cependant, malgré leurs conséquences négatives leur avenir est prospère car elles se sont imposées comme un outil indispensable dont personne ne peut se passer à présent.
Par Mouloud Guenfoud, promotion 2016-2017 du M2 IESC
1 http://www.journaldunet.com/business/pratique/dictionnaire-economique-et-financier/17263/nouvelle- economie-definition-traduction.html
2 Patrick Artus, La nouvelle économie, Edition La Découverte 2002.
3 Didier Lombard, Patrice Roussel et Sylvie Du martin, 2001
4 http://observateurocde.org/news/archivestory.php/aid/187/La_nouvelle E9conomie_:_mythe_ou_r_E9alit_E9.html
5 Patrick Artus, La nouvelle économie, Edition La Découverte 2002.
6 Idem.