L’agriculture numérique , un enjeu pour demain

            L’agriculture numérique est un enjeu de demain car la population mondiale ne cesse d’augmenter, nous sommes aujourd’hui 7 milliards d’habitants sur terre et nous pourrions passer à 9 milliards en 2050 en raison d’un taux de mortalité infantile qui baisse et d’une longévité de l’espérance de vie. Le défi est alors lancé à l’agriculture ainsi qu’à tous ses acteurs : il faut produire plus et mieux pour subvenir aux besoins de la planète. Cela se traduira par une optimisation des moyens de production et du travail accompagnée d’un développement des performances énergétiques.

L’agriculture numérique correspond au Big Data, drones, animaux connectes, plateformes numérique… Elle va donc se développer dans tous ces domaines pour optimiser la production agricole. En France, cette voie vers l’agriculture numérique s’opère énormément grâce au starups françaises comme l’a dit Stéphane Le Foll le 28 avril 2015 à la sixième édition du « jeudigital » : « Les startups doivent être un maillon essentiel de la transition de notre agriculture vers l’agro-écologie. Elles sont d’autant plus adaptées au secteur agricole que les agriculteurs sont l’une des populations les plus connectées. Par ailleurs, les technologies de l’information sont une opportunité, dans l’ensemble des secteurs d’activité du ministère, pour permettre une amélioration des conditions de travail de chacun ».

Les drones :

            Les drones ont de beaux jours devant eux car ils vont être énormément utilisés dans l’agriculture de demain. Dans un premier temps, pour augmenter la performance économique et dans un second temps pour limiter l’empreinte écologique. Pour rappel, les drones sont des aéronefs capables de voler sans présence humaine à bord. Ils sont équipés d’un système de bord permettant le pilotage et le vol de façon automatique et peuvent embarquer différents capteurs permettant l’acquisition d’images.

            L’objectif de cette agriculture de précision est d’optimiser les rendements, grâce à l’utilisation de technologie de pointe pour déterminer l’homogénéité des parcelles, c’est en cela que le drone est l’outil le plus adéquat pour répondre à ces demandes mais il reste avant-gardiste car beaucoup d’applications sont en cours de développement. La mission du drone est de survoler une parcelle pour en faire une cartographie et de déterminer grâce à des algorithmes les surfaces de parcelle qui nécessitent plus d’intrants que d’autre. C’est le drone qui va calculer les taux de chlorophylle, les besoins en azote, les zones à irriguer et ensuite déterminera la quantité d’intrants qui devra être utilisée sur les endroits de la parcelle dans le but d’optimiser la production. Les intrants peuvent être les engrais, les phytosanitaires… C’est à partir des cartes du drones que la modulation va pouvoir s’effectuer, soit de façon automatique grâce à un positionnement GPS entièrement dirigé par une console, soit de manière manuelle, certes moins coûteuse car elle nécessite moins d’investissement ou de coût si elle est effectuée par une entreprise tiers. Mais de manière manuelle le modulage sera beaucoup moins précis car il se fera au jugé de l’œil humain. Ensuite cette modulation va avoir un impact sur notre environnement car les produits phytosanitaires et les engrais sont néfastes pour celui-ci. Grâce à cette modulation, on va alors pouvoir réguler et donc baisser leur utilisation et l’impact négatifs qu’ils ont sur les parcelles. De plus, cela n’en sera que mieux pour l’agriculteur qui va voir ses dépenses baisser et donc réaliser des économies sur ces dépenses énergétiques.

Les animaux connectés

            Les animaux connectés sont une autre manière d’augmenter l’optimisation mais surtout de réagir plus rapidement face aux problèmes tel que le vêlage, les troubles alimentaires, ou la santé de son animal. Plusieurs produit ont été développés, pour celui qui détecte le vêlage, il s’agit du vel’phone, outil de détection de vêlage. Il s’agit d’un thermomètre vaginal posé sur la vache 10 jours avant terme. Lors d’une baisse de température, cela signifie que le vêlage va avoir lieux dans les 48H t lorsque la température redevien normale, le vêlage débute et à ce moment-là une alerte est envoyée au téléphone de l’éleveur pour qu’il puisse suivre le vêlage et y participer. Ce système permet à l’agriculteur d’être alerté lors d’un vêlage pour qu’il puisse être présent et yassister en cas de problème. La raison de cet appareil est qu’il y a des vêlages qui se passent mal et qui entraînent la mort du veau et donc directement une perte financière pour l’éleveur.

Ensuite nous avons le heatphone, fixé au niveau du cou de l’animal, qui permet de piloter la reproduction de l’animal quand il est en chaleur. En inséminant au meilleur moment, on optimise ainsi la fécondité des animaux.

Le feedphone, qui se place aussi au niveau du cou de l’animal, permet de collecter des informations essentielles pour optimiser l’alimentation des animaux et peut également repérer d’éventuels troubles de la santé pour chaque animal.

Enfin, le san’phone, doit être avalé par l’animal pour surveiller au mieux sa santé. Il s’agit d’un thermobulus implanté dans l’animal et qui mesure la température toutes les 5 minutes. Les mesures de températures, associées aux données de l’activimètre, devraient permettre de détecter précocement des troubles de santé.

            Tous ces appareils connectés à l’animal aident l’agriculteur dans son quotidien, en lui dégageant du temps libre pour d’autres activités de son exploitation, en lui enlevant un stress lié la santé de son troupeau, cœur de son activité. De plus ces appareils ont un autre avantage car ils ne demandent aucune maintenance et restent autonomes pendant 5 à 6 ans.

Les plateformes numériques :

            Le 16 juin 2015 à Rome a été lancé par le FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) le projet d’une plateforme numérique pour l’agriculture familiale dont l’objectif est de centraliser l’accès aux informations, législations et données sur l’agriculture familiale.

«Les agriculteurs familiaux nourrissent nos communautés et prennent soin de notre terre. Ils sont des alliés essentiels dans la lutte contre la faim et la pauvreté rurale», a déclaré notamment le Directeur général de la FAO, M. José Graziano da Silva. C’est à cette rencontre qu’a aussi été annoncé que l’agriculture familiale produit environ 80 pour cent de la nourriture du monde.

L’initiative s’insère dans le cadre de l’année internationale de l’agriculture familiale (AIAF) qui a été célébrée l’année dernière et dont le sujet était le défi mondiale qui doit être relevé par les agriculteurs familiaux pour nourrir une population croissante et qui va atteindre plus de 9,1 milliards d’habitants à l’horizon 2050.

            Les gouvernements pourront élaborer grâce à la plateforme de connaissances sur l’agriculture familiale, des politiques adéquates à l’appui des agriculteurs familiaux, ce qui facilitera le dialogue politique avec des organisations d’agriculteurs familiaux. Ces politiques seront basées sur des informations numériques recueillies auprès des agriculteurs familiaux en provenance de toute la planète, y compris des législations régionales et nationales, des programmes publics, des études de cas, des statistiques récentes ou encore de la recherche universitaire.

«Il était nécessaire de partager les connaissances sur l’agriculture familiale, et notamment sur les différentes formes de politiques que les gouvernements mettent en œuvre, et les nombreuses activités des agriculteurs familiaux et de leurs organisations», a déclaré M. Francesco Pierri, chef de l’Unité de plaidoyer au Bureau de la FAO pour les partenariats, la promotion et le développement des compétences.

«Quantité d’informations sont disponibles sur la toile, mais elles sont dispersées. Or nous voulions un point d’accès unique à toutes ces informations, qui soit consultable par tous ceux qui travaillent dans ce domaine», a ajouté M. Pierri.

Cette plateforme sera gérée en collaboration avec plusieurs et diverses entités internationales, notamment des gouvernements, des agences de l’ONU, des réseaux d’agriculteurs familiaux, des ONG et des organismes de recherche.

            Dans ce contexte, les gouvernements seront un partenaire clé car sur la plateforme, ce sont eux qui génèrent le plus d’informations sur la base de données juridique. Ainsi, les utilisateurs seront en mesure de télécharger des informations par pays à partir d’un vaste catalogue de politiques et programmes relatifs à l’agriculture familiale.

Les agriculteurs familiaux jouent un rôle important car ils représentent près de 72 % des exploitations agricoles au monde et pour la majorité d’entre eux, ce sont des petits exploitants ou des agriculteurs paysans. Cette catégorie d’agriculteur familial est très diversifiée car elle comprend l’agriculture proprement dite mais aussi la sylviculture, la pêche ou encore l’élevage.

Ils jouent aussi un autre rôle clef que se soient dans la sécurité alimentaire locale, les régimes alimentaire équilibrés, dans le maintien de la biodiversité car ils sont favorables à l’utilisation durable des ressources naturelles. Ou encore pour faire baisser la pauvreté rurale car ils ont la capacité de stimuler l’économie locale et les revenus familiaux.

Cette plateforme va pouvoir mettre en avant les difficultés que connaissent aujourd’hui les agricultures familiales comme l’accès à l’eau, à la terre, aux technologies, au crédit, à l’électricité…

La nouvelle plateforme permettra la poursuite du dialogue mondial engagé lors de l’Année internationale de l’agriculture familiale et soutiendra l’action fondée sur la connaissance pour faire en sorte que les agriculteurs familiaux continuent d’assurer la sécurité alimentaire des communautés à l’avenir.

Le Big Data dans l’agriculture :

            Le Big Data émerge aussi dans l’agriculture car les drones utilisés sur leur exploitation, les technologies connectées aux animaux sont collecteurs d’informations. LE Big Data est défini actuellement comme un concept qui englobe un ensemble de technologies et de pratiques destinées à stocker de très grandes masses de données et à les analyser très rapidement.
Le principe du BigData se résume en 3 « V » : Volume, Velocity, Variety

Volume pour la quantité de données générées de facon exponentielle, Velocity (rapidité) pour la rapidité de renouvellement des données dans un monde connecté et enfin Variety pour les différents formats tel que le texte, les vidéos, les images…

Appliqué à l’univers Agricole, l’analyse de tous ces flux de données pourrait permettre d’impressionnants gains de productivité dans l’agriculteur de demain. On pourra connaître en temps réel les besoins de fertilisation de ses cultures grâce aux informations fournies par satellite, par drones et les transmettre aux tracteur connectés, sur l’apport d’engrais, de produit phytosanitaires à utiliser au bon moment, au bon endroit et à la juste dose.

            Toutes ces nouvelles technologies vont aider les agriculteurs dans le pilotage de leurs cultures et de leurs élevages. Aujourd’hui, plus de treize mille exploitants ont déjà opté pour une fertilisation assistée par satellite et drones. Les applications du big data concerneront aussi bien les semis que la protection des cultures, l’irrigation, la gestion des récoltes et du matériel ou encore l’élevage. Prenons un exemple dans le domaine du viticole : A partir de l’évaluation précise des niveaux de maturité, d’acidité ou de teneur en sucre des raisins, on intégrera les objectifs de vinification avant même que les vendanges aient eu lieu Chaque fois qu’il utilisera ses outils d’aide à la décision sur son smartphone, sa tablette, sur pc ou via les informations fournies par le conseiller de sa coopérative, l’agriculteur produira de nouvelles données qui alimenteront des bases de données dédiée. Par leur analyse de plus en plus fines, on renforcera la pertinence du conseil et la précision des pratiques agricoles : un cercle vertueux en somme. L’exploitation agricole va évoluer autant dans la gestion de la relation entre la coopérative et ses adhérents qu’être révolutionnée dans ses dimensions techniques, environnementales, économiques et administratives par le big data. Mais il faut encore que les acteurs de la filière, les coopératives en premier lieu se dotent des outils nécessaires au stockage et à la valorisation de cette masse de données.

 Jérémy Le Roy, étudiant master 2 IESC promotion 2015-2016

Sources :

http://www.portail-ie.fr/article/1072/L-agriculture-numerique-l-avenement-de-la-ferme-du-futur

http://www.irstea.fr/nos-editions/dossiers/innovation-agriculture-performante-durable/agriculture-numerique

http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/economie-social/article/ces-start-up-qui-veulent-faire-la-revolution-numerique-du-secteur-agricole-202-109641.html

http://agriculture.gouv.fr/stephane-le-foll-ministre-de-lagriculture-de-lagroalimentaire-et-de-la-foret-et-axelle-lemaire

http://www.agri-eure.com/grandes-cultures-drones.asp

http://www.droneagricole.fr/fr/8/agriculture_de_precision.html

http://www.objetconnecte.com/medria-animaux-ferme-connectes-agricole/

http://www.fao.org/news/story/fr/item/293697/icode/

http://afrique.lepoint.fr/economie/agriculture-familiale-la-fao-lance-une-plate-forme-numerique-19-06-2015-1938289_2258.php

http://french.xinhuanet.com/monde/2015-06/17/c_134334049.htm

http://www.invivo-group.com/fr/big-data-agricole

http://www.invivo-group.com/fr/big-data-agricole-quels-interets-pour-lagricultur

Admin M2 IESC