La Veille … Du concept à la réalité

I. La Veille … c’est quoi ?

Devenue la préoccupation des acteurs de stratégie, des experts de l’innovation, des spécialistes de l’information et des différents consultants, la veille a, petit à petit, su pénétrer le monde des entreprises. Pour autant la définition du terme demeure vague.

On a toujours entendu parler de veille stratégique, technologique, informationnelle, concurrentielle … mais qu’entend-on précisément par la ?

La veille est un processus dynamique d’utilisation et de traitement de l’information qui permet à un utilisateur, à un groupe et ou à une entreprise de satisfaire des besoins informationnels récurrents, ponctuels ou permanents, nécessaires à leur fonction et à leur organisation dans le but d’optimiser leur compétitivité.

« La veille est le pont qui permet à une entité d’accéder rapidement aux informations externes et d’anticiper les événements susceptibles d’influer sur son activité, son organisation et son environnement. »

Sans un bon regard critique, et sans être capable de s’étonner de son environnement, on ne pourra jamais exercer de la veille stratégique.

Premièrement, le veilleur stratégique doit comprendre les particularités stratégiques du patrimoine immatériel de la société (exemples : brevets, licences, connaissances).

Deuxièmement, il est responsable de la protection du patrimoine immatériel de l’entreprise en prenant connaissance de renseignements, incertitudes, des informations ou agressions déloyales.

Troisièmement, il est en charge d’alimenter la prise de décision stratégique proactive de sa firme dans le respect des lois et des règles éthiques.

II. La veille … et l’intelligence économique

Depuis quelques années des mutations économiques, géopolitiques et technologiques ont affecté le monde des entreprises. L’information devient pour chacune d’elle une matière première nécessaire au développement de la performance économique. Elle leur permettra ainsi d’agir (disposer d’arguments de décision), anticiper (appréhender les éventuels changements) et de réagir (être alerté au moment opportun).

La notion d’intelligence économique implique le dépassement des actions partielles désignées par les vocables de documentation, de veille (scientifique, technologique, concurrentielle, commerciale,…), de protection du patrimoine concurrentiel, d’influence (stratégie d’influence des états-nations, rôle des cabinets de consultants étrangers, opérations d’information et de désinformation…).

III. La veille … quel processus ?

Il semble important en premier lieu de citer et d’expliquer brièvement les différentes étapes du processus de la veille.  La plupart des spécialistes des sciences de l’information et de l’intelligence économique reconnaissent trois étapes indispensables dans le processus à savoir : la collecte, le traitement et la diffusion. Certains l’élargissent en y incluant par exemple l’expression des besoins.

  1. L’identification et l’expression des besoins en information
  2. L’acquisition des informations à partir des sources exploitables, formelles ou informelles
  3. L’exploitation qui comprend le traitement de ces informations, l’analyse, l’interprétation et la synthèse des informations.
  4. La diffusion du renseignement vers les décideurs.

De façon plus exhaustive M. Benslimane* propose 7 étapes intellectuelles pour ce processus :

  1. Définition des besoins
  2. Définition des axes / secteurs de surveillance
  3. Identification des sources (sourcing)
  4. Collecte de l’information
  5. Analyse et traitement de l’information
  6. Diffusion de l’information
  7. Action

La littérature décrivant les étapes d’un processus de veille est riche. Malgré quelques variations, notamment dans le nombre d’étapes et leur ordre d’exécution, il apparaît un consensus faisant état de cinq principales phases :

IV. La veille … en pratique

Sur un plan opérationnel, et dans la plupart du temps, l’organisme voulant faire de la veille signe un contrat de prestation avec un prestataire propriétaire d’un logiciel de Veille. Un contrat qui permettra à l’organisme de bénéficier d’une prestation de service annuelle lui donnant accès à la totalité des fonctionnalités du logiciel en hébergement local dans le but de garantir une sécurité maximale. Ainsi la direction Système d’Information gère les accès et les rôles des membres des cellules de veille au sein des différentes entités de l’organisme, si ce dernier en comprend plusieurs.

Les scénarios de recherche sont quant à eux gérés au niveau des cellules de manière indépendante pour des raisons de confidentialité interne, ce qui provoque parfois de la redondance au niveau de la collecte et du traitement, ainsi qu’au niveau des sources et abonnements à ces dernières.

Suite aux différentes difficultés et au manque de coordination entre les différentes cellules de veille, l’organisme prend l’initiative de créer une direction qui aura la responsabilité de coordonner entre les cellules de veille au sein du groupe.

Ayant pour objectif principal de dresser une cartographie globale des besoins fonctionnels en termes de veille, d’abonnements et des outils, tout en garantissant la confidentialité, il est donc possible de créer une synergie entre la direction de coordination et les différentes cellules au profit de la sécurité, la réactivité, le coté légal ainsi que l’optimisation des ressources.

V. La veille … et la capitalisation ?

Une fois l’information collectée et traitée, elle doit circuler et être diffusée aux utilisateurs potentiels. C’est la phase terminale du cycle de l’information qui mène directement vers l’utilisation des fruits de l’activité de veille.

La diffusion a pour ultime but de faire en sorte que les utilisateurs potentiels des informations et connaissances de Veille stratégique disposent de la bonne information, au bon moment, afin de pouvoir la transformer en action (prise de décision).

La diffusion consiste en une mise à disposition des données informationnelles aux personnes concernées. « L’information de veille doit circuler convenablement dans l’entreprise afin de participer à la création de valeur ajoutée ». Pour cela elle doit arriver au bon moment à la bonne personne et sous une forme exploitable et succincte. En d’autres termes les résultats de la veille doivent être synthétisés fidèlement et irriguer l’entreprise à travers des solutions qui sont diverses et variées.

Les informations de la veille stratégique étant fragmentaires, imprécises et éparses par la force des choses, leur importance n’apparaît que si elles sont accumulées et progressivement enrichies.

L’enrichissement s’apparente à une opération de capitalisation. Ce n’est qu’à cette condition de stockage et d’enrichissement que leur utilisation permettra la création de sens et la transformation des signaux faibles en forces motrices pour l’action.

Sous le terme « capitalisation », il est souvent question du stockage des informations issues de la veille. Le stockage consiste à conserver les informations brutes récoltées dans la phase de recherche et de collecte et les connaissances issues du traitement de l’information. Le stock ainsi construit permet aux utilisateurs d’accéder à l’information dont ils ont besoin à un instant donné.

Humbert Lesca aborde la question du stockage sous trois angles d’approche :

Par Ghita Tagnaouti Moumnani, promotion 2017-2018 du M2 IESCI

Webographie

1     La veille – livre blanc – janvier 2013 [En ligne]. Adresse URL : http://www.esi.ac.ma/Dossiers/20140303080311.pdf   [Consulté le 28/09/2017].

2    Fiche métier : Veilleur stratégique [En ligne]. Adresse URL :

http://www.metiers.internet.gouv.fr/metier/veilleur-strategique  [Consulté le 28/09/2017].

3    Intelligence économique : enjeux, définitions et méthodes [En ligne]. Adresse URL : http://www.veille.ma/IMG/pdf/white-paper-IE.pdf . [Consulté le 01/10/2017].

4    Rapport de la commission Marte du XIème Plan : Intelligence économique et stratégie des entreprises. [En ligne]. Adresse URL : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/074000410.pdf [Consulté le 01/10/2017]

5     Le cycle de vie de la veille: Principes, limites et alternative [En ligne]. Adresse URL : http://www.weka.fr/administration-locale/base-documentaire/msi-intelligence-economique-wk330/processus-et-methodologie-de-veille-sl6304737/le-cycle-de-la-veille-principes-limites-et-alternative-sl6304747.html  [Consulté le 04/10/2017].

6   Benslimane Mouna, Professeur à l’école des sciences de l’information [cours : processus de la veille].

7     VEILLE STRATEGIQUE. Professeur : Djibril DIAKHATE.  2010-2011 [En ligne]. Adresse URL : http://www.foad-mooc.auf.org/IMG/pdf/Veille_maj.pdf  [Consulté le 06/10/2017].

8    Mémoire : Mise en œuvre d’une activité de veille Le cas de Réseau Ferré de France. 4 nov 2010.

[En ligne]. Adresse URL : http://memsic.ccsd.cnrs.fr/mem_00575043/document  [Consulté le 08/10/2017].

9     VEILLE STRATEGIQUE. Professeur : Djibril DIAKHATE.  2010-2011 [En ligne]. Adresse URL : http://www.foad-mooc.auf.org/IMG/pdf/Veille_maj.pdf  [Consulté le 08/10/2017]

Admin M2 IESC