La génération Z : entre données exploitables et opportunité économique, quels sont les enjeux pour l’économie ?

La nouvelle tendance des outils contemporains, bien que plus intelligents et plus performants que les versions antérieures, sont des incitations qui favorisent l’attraction et permettent de mieux cerner les attentes des populations ciblées. Comme l’avait énoncé Freud, « Le maintien de la civilisation offre la possibilité d’obtenir de chaque nouvelle génération une nouvelle transformation des penchants, condition d’une civilisation meilleure ». Cette approche, en le rapportant au sens du thème, renvoie aux reflets naissants et des nouvelles formes engendrées par les avancées technologiques et dont la génération actuelle est actrice à part entière. Ainsi, avec les diverses technologies et les outils numériques, les méthodes utilisées par les géants de la Big Tech laissent sceptiques une bonne partie des utilisateurs, mais occasionnent aussi l’émergence de nouvelles méthodes d’interaction, de promotion et d’innovation.

Les questions d’usage de données et de préservation de la sécurité des utilisateurs sont devenues problématiques puisque les utilisateurs sont devenus le bien en soi. Loin de là, il demeure une part importante de ces derniers qui ne se soucient pas de ces avancées et des risques potentiels puisqu’ils voient en ces dernières l’opportunité de bâtir un monde nouveau avec de nouvelles formes de pensées et d’organisation. De ce fait, l’identification des enjeux d’une telle démarche permettra de situer cette dernière qui se trouve à la limite d’une donnée exploitable et en même temps une opportunité économique de réinventer les pratiques de cette civilisation.

Bref aperçu sur la génération Z

L’étude des cohortes est un moyen utilisé par les démographes pour identifier un ensemble d’individus ayant vécu un fait ou un événement au même instant. Ce terme particulier est utilisé pour identifier plusieurs catégories d’événements et lorsqu’il revient à identifier une cohorte de naissances, le concept « génération » est utilisé en ce sens. En quelque sorte, la génération Z représente celle des personnes nées entre le milieu des années 1990 et le début des années de 2012. C’est une période qui fait l’objet de discussions puisqu’elle n’a jamais été clairement définie et plusieurs groupes ont effectué des études et utilisé le terme en considérant une période de référence qui leur était propre. Plusieurs institutions et groupes de chercheurs ont considéré des périodes distinctes comme Bloomberg qui a retenu la période 1997-2012 ; Jean Twenge 1995, Forbes 1995-2010, Pew Research, Harvard, The Economist et The Wall Street journal ont considéré (1997) alors que la plupart des sociologues considèrent plutôt l’année 1995.

Cette génération est en effet celle qui est la plus touchée par les révolutions technologiques avec l’usage de l’internet et des différents outils numériques comme les réseaux sociaux, les mobiles, les objets connectés, le marketing ciblé et les divers moyens dont l’information en est à la base. En ce sens, elle est la génération des 4 C (communication, collaboration, connexion, créativité) grâce à l’usage de ces technologies.

Avancées technologiques et implications contemporaines

Le succès de l’avancée technologique avec la digitalisation, l’émergence de nouvelles formes entrepreneuriales et le succès des plateformes est, en effet, lié avec cette préparation des esprits qu’on retrouve chez cette génération. Les études effectuées montrent la différence qui existent dans l’usage des outils et le temps d’adaptation plutôt plus faible observé chez les jeunes de cette génération. Le Pew Research (2019), un centre de recherche dans le domaine des statistiques et démographiques aux USA, a réalisé une étude et présenté les résultats relevant les différences d’utilisation dans les nouveaux outils entre la génération Z et celle qui la précède. En ce sens, cette information est pertinente pour expliquer le succès des outils numériques qui est évident chez cette catégorie d’âge. Cette différence est liée également à l’emploi des réseaux sociaux, le nombre de jeunes qui sont des influenceurs notamment sur les plateformes monétisées qui sont générateurs de revenus et de visibilité.

Cette croissance exponentielle n’est pas seulement associée à l’utilisation des réseaux sociaux. Elle est aussi liée à l’utilisation des produits offerts par les nouvelles formes d’entreprises telles les Néo-banques, et le commerce en ligne qui a révolutionné le mode d’organisation dans la société. Ces entreprises, qui ont su intégrer de nouveaux outils au sein de leur management, ont connu des succès grâce à leur efficacité au niveau de leur politique marketing, mais aussi en répondant aux besoins d’une communauté jeune qui profitent davantage de ces nouveaux outils. En retour, l’intégration de processus comme la monétisation des plateformes, l’ajout des publicités, le marketing ciblé, l’exploitation des données comportementales, l’analyse des informations via des algorithmes sont autant de facteurs qui permettent d’exploiter les habitudes de cette communauté puisqu’elles permettent d’exploiter des informations et de prévoir leur choix et leurs habitudes de consommation.

Dans un article publié par « The Express » en janvier 2020, on est amené à identifier des faits qui ont engendré une nouvelle logique dans la mentalité de cette génération et qui ont un rapport avec les crises récentes. De ce fait, cette génération prend conscience des échecs de la précédente génération et a décidé de miser sur un monde dont elle assure le contrôle. Ainsi, plusieurs constats ont été effectués comme :

  • Une réduction dans les prêts d’études
  • Un lancement accru des activités en ligne en particulier sur les réseaux sociaux et les plateformes monétisés comme Instagram, TikTok et YouTube
  • La création de leur propre entreprise et la génération de revenus grâce à l’internet
  • Des habitudes de consommation plus élevées pour les produits médias
  • Un comportement plus entreprenant, diversifié et très relié aux outils technologiques

Analyse opportunités/menaces et enjeux pour l’économie

L’analyse des opportunités et menaces permet d’anticiper les actions à adopter en vue d’une meilleure réponse aux événements ultérieurs. Pour plusieurs entreprises, la génération Z se veut une force d’attraction qui a des incidences énormes sur les tendances économiques actuelles. Cette dernière a une habitude de consommation qui est différente de celles précédentes et elle a plutôt tendance à imposer ses choix sur le marché contrairement aux précédentes générations. Une étude de Bank of America, en août dernier, stipule qu’environ 90 % de la génération Z vivent dans les économies émergentes et influencent le monde vers un univers totalement connecté.

De ce fait, divers secteurs émergeront comme ceux du paiement électronique, le luxe, l’E-commerce, les médias, l’ESG (environnement, social, gouvernance) alors que d’autres comme les marchés de l’alcool, de la viande, des voyages et des voitures tendront plutôt vers une forte baisse en raison des tendances mondiales et des préoccupations de cette nouvelle génération.

Comme le soulevait Lichtenberg, « il faut faire quelque chose de nouveau pour voir du nouveau ». D’après plusieurs spécialistes, la génération Z est une génération qui a pris conscience des difficultés liées au monde par la survenue des crises économiques. En ce sens, elle s’approprie de ce monde et bénéficie de l’émergence des outils technologiques et de l’internet qui tend à simplifier les conditions de travail en favorisant de nouvelles formes d’entreprises et de gestion. Ces dernières ont agi sur les coûts de communication et promu des solutions adaptées par l’amélioration de l’accessibilité à des informations et une meilleure participation par rapport aux instruments traditionnels. La gestion du temps et des rendements, la facilité d’innovation, le processus d’organisation et de communication simplifié sont d’autant d’éléments qui entrent en compte.

Toutefois, le succès du numérique n’est pas sans conséquence. En effet, il existe de nombreux défis et ils concernent des problématiques que seule la qualité des réglementations et la responsabilité éthique et sociale commune peuvent faire respecter. Il s’agit en effet de la confiance, de l’influence négative des facteurs humains sur les réseaux, de la croissance de l’individualisation, de la qualité de la liberté d’expression, de l’influence négative sur des réglementations politiques et finalement la question de confidentialité et de souveraineté numérique.

Par Francy JUSMÉ, promotion 2020-2021 du M2 IESCI d’Angers

Sources

 

Admin M2 IESC