réseau Archives - Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives Le Master Intelligence Economique qui combine analyse économique, outils de veille, e-réputation, gestion de crise et big data via une formation sur deux ans. Thu, 31 Oct 2019 13:37:05 +0000 fr-FR hourly 1 L’importance du réseau dans le processus d’intelligence économique https://master-iesc-angers.com/limportance-du-reseau-dans-le-processus-dintelligence-economique/ Thu, 31 Oct 2019 13:37:05 +0000 https://master-iesc-angers.com/?p=3063 « La richesse des réseaux de connexions que l’entreprise doit établir entre son organisation interne et son environnement pour améliorer son potentiel d’innovation et sa capacité d’apprentissage ; la mise en complémentarité, la coordination de ces réseaux, qui lui permettent d’accroître ses… Continuer la lecture

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« La richesse des réseaux de connexions que l’entreprise doit établir entre son organisation interne et son environnement pour améliorer son potentiel d’innovation et sa capacité d’apprentissage ; la mise en complémentarité, la coordination de ces réseaux, qui lui permettent d’accroître ses degrés de liberté et donc sa capacité d’influer sur son environnement ». Cette citation de Jean-Louis Levet, dans son livre L’intelligence économique, mode de pensée, mode d’action  illustre une indéniable réalité : le réseau joue un rôle essentiel dans les diverses missions que prétend développer l’intelligence économique.

Un réseau, au sens social du terme, peut être défini comme un ensemble de relations permettant un échange d’informations orales ou écrites. Ces dernières peuvent être formelles, telles que les informations de presse, les livres, ou informelles telles que les conférences, les échanges avec des clients.

L’intelligence économique quant à elle, consiste en un processus de surveillance, de protection et d’influence contribuant à améliorer la compétitivité d’une entreprise.

Ainsi, dans sa mise en oeuvre, l’intelligence économique a systématiquement recours à un réseau d’échanges d’informations l’accompagnant dans l’exercice de ses missions principales.

Cet article a pour but d’analyser l’importance de ces réseaux et ceci notamment au travers de deux axes, dans un premier temps la diversité des sources du réseau à laquelle l’entreprise a recours puis dans un second temps la façon dont elle s’approprie ce réseau notamment par son organisation.

1. Le réseau : diversité de sources, diversité de besoins

Diversifier son capital informationnel, améliorer sa compétitivité, acquérir des compétences, sensibiliser à l’importance de la protection du patrimoine informationnel, tant de raisons qui justifient le développement et l’usage d’un réseau.

Dans ce cadre, les entreprises peuvent faire appel à une pluralité d’acteurs tels que des entreprises, des clients, des laboratoires ou encore des chercheurs, mais il semblerait qu’elles fassent également appel à des organismes étatiques qui les assistent dans leur démarche collaborative. En effet l’Etat, conscient de l’importance de ce procédé, a développé des compétences en la matière et ce notamment par le biais de ses administrations ministérielles, régionales et internationales, en sollicitant les acteurs détenteurs d’informations utiles aux entreprises.

Ainsi, les chambres de commerce et d’industrie ont pour mission d’accompagner les entreprises dans leur démarche d’implantation ou de développement. Cela se formalise par exemple par la transmission d’informations relatives au marché d’un secteur particulier ou d’une zone géographique délimitée.

Il semble essentiel d’aborder la mise en réseau dans sa dynamique coopérative puisqu’elle est particulièrement révélatrice de l’étendue des bienfaits engendrés par ce réseau. En effet, la mise en réseau d’entreprises est un phénomène relativement diffusé actuellement et particulièrement efficace. Cela peut consister en une coopération inter-entreprises qui engendre une mutualisation des compétences et favorise l’innovation. A titre d’exemple, il est possible de citer le projet « Prim’Innov de la chambre de commerce et d’industrie de Poitou Charentes qui permet de faire collaborer les PME locales, des laboratoires de recherche et des universités et d’effectuer un transfert de compétences et de technologies nécessaire au développement de nouveaux projets.

Autre exemple d’importance avec la CCI Territoire de Belfort qui a créé « Cap Power » permettant le rapprochement de deux entreprises de production de turbines à gaz. Cela permet un rapprochement des laboratoires, une veille mutualisée, et la promotion du secteur.

Il semblerait que la tendance majoritaire du réseau soit à la coopération inter-entreprises impliquant un véritable partage.

Bien que la diversité des acteurs du réseau permette une réponse satisfaisante aux logiques de l’intelligence économique, la question de l’organisation de la circulation de l’information est un élément crucial à l’efficacité dudit réseau. Ayant souligné la tendance majoritaire au réseau inter-entreprises, il semblerait pertinent de s’attacher à l’organisation de ce dernier en particulier.

2. Le réseau : diversité d’organisations, diversité d’efficacités

La circulation des informations recueillies conditionne l’effectivité du réseau inter-entreprises en ce sens qu’elle représente la base sur laquelle l’ensemble des actions de l’intelligence économique s’appuieront. Ainsi, la question de sa fluidité est cruciale notamment dans sa dynamique de production de connaissances, et peut faire l’objet de variations selon l’organisation dont il s’agit.

Une étude intitulée « L’intelligence économique : une stratégie de réseau pour les entreprises » écrite par C Assens et C Perrin énonce les différentes organisations du réseau inter-entreprises : le réseau centralisé, décentralisé et distribué.

Dans le réseau centralisé, la circulation de l’information recueillie et donc l’émergence de connaissances collectives est limitée en raison du cloisonnement des flux d’informations entre l’entreprise pilote et les firmes périphériques.

Il existe également le réseau décentralisé qui permet une circulation de l’information entre une entreprise pilote et des entreprises têtes de réseau mais ceci au détriment des entreprises périphériques qui dépendent entièrement du relais et qui n’ont pas de contrôle sur le flux d’informations échangées. Ce réseau pourrait limiter la capitalisation des connaissances mais également contribuer à une déformation de l’information en raison de la multiplicité des relais.

Enfin, il y a le réseau distribué qui se caractérise par l’absence de hiérarchie entre les membres et une circulation fluide de l’information. En effet, il permet une meilleure gestion de l’incertitude par l’établissement d’une veille mutualisée ainsi que la croissance de compétitivité par le biais d’actions d’influence. En revanche ce modèle est potentiellement dangereux en ce sens que l’information sensible circule intensivement (partage d’innovation technologique, transfert de connaissances stratégiques circulant entre les concurrents).

Ainsi plus le réseau est centralisé et plus il permet un transfert efficace des connaissances mais en limitant la diversité de ses sources. A l’inverse, plus le réseau est décentralisé moins le transfert de connaissances est efficace mais a des sources diversifiées. L’un favorise la protection de l’information et l’autre la production d’informations. Le choix de l’organisation du réseau interne dépend fortement des objectifs visés par ce dernier.

Néanmoins, Doz Yves et Hamel Gary dans « L’avantage des alliances, logiques de création de valeur » l’affirme : « fondamentalement, la réussite des alliances repose sur le partage explicite et organisé de l’information ». Ainsi, le réseau distribué apparaît comme le plus adapté aux logiques de coopération inter-entreprises.

Ce partage n’est véritablement optimal que dans de petites structures dont les complémentarités sont importantes et où une relation de confiance est établie. La coopération doit en effet être basée sur la richesse des complémentarités entre les partenaires qui engendre ainsi un potentiel de création, une satisfaction des intérêts réciproques et donc une relation de confiance. En revanche, il est à noter que la confiance est conditionnée par la taille de la coopération ainsi construite : en effet, un nombre trop important d’entreprises au sein de la coopération perd en cohésion et en efficacité.

A l’inverse, une petite coopération permet une satisfaction des intérêts mutuels, l’établissement d’une relation de confiance et ainsi qu’un vrai partage de l’information, en clair une alliance réussie et pérenne. Cette logique, brillamment exposée par Jean-Louis Levet dans son livre précédemment cité, ne saurait faire l’objet de scepticisme.

En conclusion, il est possible d’affirmer que le réseau est un élément indispensable au processus d’intelligence économique en ce sens qu’il permet à la fois d’enrichir son capital informationnel, de protéger plus efficacement son patrimoine immatériel mais également d’accroitre sa compétitivité et son influence. Il semblerait qu’à l’heure actuelle le réseau, notamment des entreprises, s’illustre par une dynamique coopérative. Ces coopérations sont en effet source de gains divers et peuvent être très efficaces.

Néanmoins, cette efficacité reste conditionnée à l’organisation de cette coopération qui doit impérativement être construite sur la base d’une relation de confiance favorisant le partage dans tous ses aspects : partage des coûts, partage des intérêts, partage des informations. A terme, la coopération devrait aboutir à un échange décloisonné de l’information et des compétences afin de satisfaire les intérêts mutuels, en d’autres termes d’agir sur la complémentarité.

Après tout, la valeur d’une information ne réside-t-elle pas dans l’appropriation que tout un chacun en fait ? Ainsi, aucun des partenaires à la coopération n’est réfractaire au partage des informations et compétences réciproques: seul l’apport d’une connaissance à une information en révèle le potentiel concurrentiel. Cette approche idéaliste n’est en revanche toutefois par surréaliste : les dynamiques de coopétition en sont une illustration puisqu’elles reposent sur un équilibre entre concurrence et coopération de plusieurs entreprises. A titre d’exemple, il est possible de citer l’union entre Apple et Microsoft, Sony et Samsung ou encore Renault et Daimler qui en reposant sur une dynamique de complémentarité permettent d’acquérir des avantages concurrentiels. Incontestablement, les multiples bienfaits émanant du partage en réseau bénéficient aux missions de l’intelligence économique.

Par Alexia De Rechapt, promotion 2019-2020 du M2 IESCI

Bibliographie :

https://www.strategie-aims.com/events/conferences/24-xxiiieme-conference-de-l-aims/communications/3187-place-role-et-fonctionnement-des-reseaux-au-sein-des-demarches-d-intelligence-economique-des-grandes-entreprises-une-approche-par-l-ecologie-des-populations-d-organisations/download

https://www.cairn.info/revue-internationale-d-intelligence-economique-2011-2-page-137.htm

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01137799/document

http://www.manpowergroup.fr/intelligence-economique-filieres-partenariats-multi-niveaux-les-entreprises-ont-du-reseau/

https://www.innovationmanageriale.com/concepts/coopetition-ou-lart-de-collaborer-avec-ses-concurrents/ 

 L’intelligence économique, mode de pensée, mode d’action  – Jean-Louis Levet.

 

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